Simenon, Georges - Le port des brumes

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Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s’agitait encore dans un frileux soleil d’arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s’étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d’un halo les lumières de la voie. Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l’un de l’autre, qu’il avait devant lui. Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé. Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l’espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie. Joris ! Julie !
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— Je n’étais pas à Ouistreham.

— Où étiez-vous ?

— Et vous ?

Il se reprit, avec un sourire.

— Je veux dire : seriez-vous capable, à brûle-pourpoint, de dire ce que vous faisiez tel jour à telle heure, alors que plus d’un mois s’est écoulé ?

— Vous étiez en Norvège ?

— C’est probable.

— Tenez !

Et Maigret tendit à son interlocuteur le porte-plume en or que le Norvégien mit dans sa poche le plus naturellement du monde, en disant merci.

Un bel homme, ma foi, du même âge et de même taille que le maire, mais plus mince, plus nerveux. Ses yeux sombres reflétaient une vie intense. Et le sourire de ses lèvres minces trahissait une grande confiance en soi.

Il répondait poliment, avec amabilité, aux questions du commissaire.

— Je suppose, dit-il, qu’il s’agit d’une erreur, et je serais heureux de reprendre mon voyage à Paris…

— C’est une autre question. Où avez-vous fait la connaissance de Grand-Louis ?

Contrairement à l’attente de Maigret, le regard du Norvégien ne se porta pas sur le matelot.

— Grand-Louis ? répéta-t-il.

— C’est au cours de ses voyages comme capitaine que vous avez connu Joris ?

— Pardon ! Je ne comprends pas.

— Évidemment ! Et si je vous demande pourquoi vous avez préféré dormir à bord d’une drague désarmée plutôt qu’à l’hôtel, vous me regarderez avec des yeux ronds.

— Ma foi. Avouez qu’à ma place…

— Et pourtant vous êtes arrivé hier à Ouistreham à bord du Saint-Michel. Vous avez débarqué avant l’entrée au port, avec le canot de la goélette. Vous vous êtes dirigé vers la drague et vous y avez passé la nuit. Cet après-midi, vous avez fait le tour de la villa où nous sommes, puis vous avez emprunté un vélo et vous avez filé vers Caen. Achat d’une auto. Départ vers Paris. Est-ce Mme Grandmaison que vous alliez rejoindre à l’Hôtel de Lutèce ? Dans ce cas, ce n’est pas la peine de repartir. Ou je me trompe fort, ou elle arrivera cette nuit.

Un silence. Le maire était changé en statue et son regard était si fixe qu’on n’y sentait palpiter nulle vie. Grand-Louis se grattait la tête et bâillait, toujours assis, tout seul au milieu de gens debout.

— Vous vous appelez Martineau ?

— Jean Martineau, oui !

— Eh bien ! monsieur Jean Martineau, réfléchissez ! Voyez si vous n’avez vraiment rien à me dire. Il y a bien des chances pour qu’une des personnes ici présentes passe un de ces jours en Cour d’assises !

— Non seulement je n’ai rien à vous dire, mais je vous demanderai la permission d’avertir mon consul afin qu’il fasse le nécessaire…

Et de deux ! M. Grandmaison avait menacé de porter plainte ! Martineau allait en faire autant ! Il n’y avait que Grand-Louis à ne pas menacer, à accepter toutes ces situations avec philosophie, pourvu qu’il eût quelque chose à boire.

On entendait dehors le vacarme de la tempête qui, à marée haute, atteignait à son paroxysme.

La tête de Lucas était éloquente. Nul doute qu’il pensait : « Nous voilà dans de jolis draps ! Pourvu, maintenant, qu’on trouve quelque chose !… »

Maigret marchait de long en large, en fumant sa pipe à bouffées rageuses.

— En somme, vous ne savez rien, ni l’un ni l’autre, sur les aventures et la mort du capitaine Joris ?

Des signes négatifs. Le silence. Le regard de Maigret revenait sans cesse vers Martineau.

Puis des pas précipités, dehors, des coups nerveux frappés à la porte. Lucas, après un instant d’hésitation, alla l’ouvrir. Quelqu’un entra en courant : Julie, tout essoufflée, qui commença, haletante :

— Commissaire… Mon… mon frère…

Et au même moment elle se taisait, restait interdite devant Grand-Louis qui se levait, dressait devant elle sa silhouette énorme.

— Votre frère ?… insista Maigret.

— Rien… je…

Elle essaya de sourire tout en reprenant son souffle. Comme elle marchait à reculons, elle heurta Martineau, se tourna vers lui sans paraître le connaître et balbutia :

— Pardon, monsieur…

Le vent s’engouffrait par la porte qu’on avait oublié de refermer.

IX

La conjuration du silence

Julie s’expliquait, en phrases hachées.

— J’étais toute seule à la maison… J’avais peur… Je m’étais couchée sans me déshabiller… On a frappé de grands coups à la porte… C’était Lannec, le capitaine de mon frère…

— Le Saint-Michel est arrivé ?

— Il était dans l’écluse quand je suis venue… Lannec voulait voir mon frère tout de suite… Il paraît qu’ils sont pressés de partir… Je lui ai dit que Louis n’était pas seulement venu à la maison… Et c’est lui qui m’a inquiétée, en grommelant des choses que je n’ai pas comprises…

— Pourquoi êtes-vous venue ici ? questionna Maigret.

— J’ai demandé si Louis courait un danger… Lannec m’a dit que oui, qu’il était peut-être déjà trop tard.

— Alors, je me suis informée, au port, et on m’a dit que vous étiez là…

Grand-Louis regardait par terre d’un air ennuyé, haussait les épaules comme pour signifier que les femmes s’affolent pour rien.

— Vous courez un danger ? demanda Maigret en cherchant son regard.

Et l’autre de rire. Un gros rire, beaucoup plus idiot que son rire habituel.

— Pourquoi Lannec s’est-il inquiété ?

— Est-ce que je sais ?

Et, faisant le tour de l’assemblée, Maigret articula pensivement, avec une pointe de rancœur :

— En somme, vous ne savez rien ! Et tout le monde est dans le même cas ! Vous, monsieur le maire, vous ne connaissez pas M. Martineau et vous ignorez pourquoi Grand-Louis, reçu chez vous comme un ami, jouant aux dames avec vous et mangeant à votre table, se met soudain à vous marteler le visage de coups de poing…

Pas de réponse.

— Que dis-je ? Vous acceptez ce traitement, qui vous semble naturel ! Vous ne vous défendez pas ! Vous refusez de porter plainte ! Vous évitez même de mettre Grand-Louis à la porte…

Et, à Grand-Louis :

— Vous, vous ne savez rien non plus ! Vous couchez à bord de la drague, mais vous ignorez qui est avec vous à bord… Vous êtes reçu ici et vous payez votre hospitalité par des raclées magistrales que vous offrez au maître de maison… Vous n’avez jamais vu M. Martineau…

Pas un tressaillement. Rien que des visages butés, des regards fixés au tapis.

— Et vous, monsieur Martineau, vous n’en savez pas davantage. Est-ce que vous savez seulement par quel moyen vous êtes venu de Norvège en France ?… Non !… Vous préférez une couchette à bord de la drague abandonnée à un lit d’hôtel… Vous partez à vélo, achetez une auto pour aller à Paris… Mais vous ne savez rien ! Vous ne connaissez pas M. Grandmaison, ni Louis, ni le capitaine Joris… Et, naturellement, Julie, vous en savez encore moins que les autres…

Il regarda Lucas d’un air découragé. Lucas comprit. On ne pouvait songer à arrêter tout le monde. Contre chacun on pouvait relever des bizarreries, des mensonges ou des contradictions.

Mais pas une charge, à proprement parler !

L’horloge marquait onze heures du soir. Maigret vida sa pipe dans le foyer et reprit de sa voix bougonne :

— Je me vois obligé de vous prier, tous, de vous tenir à la disposition de la justice… J’aurai certainement des renseignements à vous demander à nouveau, en dépit de votre ignorance… Je suppose, monsieur le maire, que vous n’avez pas l’intention de quitter Ouistreham ?

— Non !

— Je vous remercie… Vous, monsieur Martineau, vous pourriez prendre une chambre à l’Hôtel de l’Univers, où je suis descendu moi-même…

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