Simenon, Georges - Le port des brumes

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Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s’agitait encore dans un frileux soleil d’arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s’étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d’un halo les lumières de la voie. Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l’un de l’autre, qu’il avait devant lui. Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé. Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l’espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie. Joris ! Julie !
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— Et avec le capitaine Joris ?

— Quoi ?

— Est-ce que M. Grandmaison était ami avec le capitaine ?

— Comme tout le monde ! Il serre des mains en passant. Il plaisante. Il prononce quelques mots sur la pluie et le beau temps, mais c’est tout. Quelquefois, je vous l’ai déjà dit, il emmenait Monsieur à la chasse… Mais c’était pour ne pas être seul…

— Vous n’avez pas encore reçu de lettre du notaire ?

— Oui ! Il m’annonce que je suis légataire universelle… Qu’est-ce que cela veut dire, au juste ? C’est vrai que je vais hériter de la maison ?

— Et de trois cent mille francs, oui !

Elle continua de manger sans un tressaillement, puis elle hocha la tête et murmura :

— Ce n’est pas possible… Il n’y a pas de raison. Puisque je vous dis que je suis sûre que le capitaine n’a jamais eu trois cent mille francs !

— Où était sa place ?… Il dînait dans la cuisine ?

— Où vous êtes, dans le fauteuil d’osier.

— Vous mangiez ensemble ?

— Oui… Sauf que je me levais pour cuisiner et passer les plats… Il aimait lire son journal en dînant… De temps en temps, il lisait un article à haute voix.

Maigret n’était pas d’humeur à faire du sentiment. Et pourtant, il était troublé par la quiétude de l’atmosphère. Le tic-tac de l’horloge semblait plus lent que partout ailleurs. Le reflet qui s’étirait sur le balancier de cuivre allait se reproduire sur le mur d’en face. Et cette odeur sucrée de chocolat… L’osier du fauteuil qui avait des craquements familiers au moindre mouvement de Maigret, comme il devait en avoir quand le capitaine Joris y était assis.

Julie avait peur, toute seule, dans la maison. Et pourtant elle hésitait à s’en aller ! Et il comprenait que quelque chose la retînt là, dans ce décor intime.

Elle se leva et se dirigea vers la porte. Il la suivit des yeux. C’était pour laisser entrer le chat blanc qui s’approcha d’un plateau plein de lait placé au pied du poêle.

— Pauvre Minou ! dit-elle. Son maître l’aimait bien… Après le dîner, Minou se mettait sur ses genoux et n’en bougeait plus jusqu’au moment d’aller dormir…

Une paix si intense qu’elle avait quelque chose de menaçant ! Une paix chaude et lourde !

— Vous n’avez vraiment rien à me dire, Julie ?

Elle leva vers lui des yeux interrogateurs.

— Je crois que je suis sur le point de découvrir la vérité… Un mot de vous peut m’aider… C’est pourquoi je vous demande si vous n’avez rien à me confier.

— Je vous jure…

— Sur le capitaine Joris ?

— Rien !

— Sur votre frère ?

— Rien… Je vous jure…

— Sur quelqu’un qui serait venu ici et que vous ne connaissez pas !

— Je ne comprends pas.

Elle continuait à manger ce brouet trop sucré dont la seule vue écœurait Maigret.

— Allons ! Je vous laisse.

Elle en fut dépitée. Sa solitude allait recommencer. Une question lui brûlait les lèvres :

— Dites-moi, pour l’enterrement… Je suppose qu’on ne va pas pouvoir attendre si longtemps ? Un mort… ça…

— Il est dans la glace, dit-il avec embarras.

Et elle fut secouée d’un grand frisson.

— Tu es là, Lucas ?

Il faisait si noir qu’on n’y voyait plus rien. Et le vacarme de la tempête couvrait tous les autres bruits. Au port, les hommes, chacun à son poste, attendaient l’arrivée d’un bateau de Glasgow, qu’on entendait siffler entre les jetées et qui avait raté sa manœuvre.

— Je suis ici.

— Qu’est-ce qu’ils font ?

— Ils mangent. Je voudrais bien en faire autant. Des crevettes, des palourdes, une omelette et quelque chose qui ressemble à du veau froid.

— Ils sont à la même table ?

— Oui. Grand-Louis toujours appuyé sur ses deux coudes.

— Ils parlent ?

— À peine. De temps en temps les lèvres remuent, mais ils ne doivent pas se dire grand-chose.

— Ils boivent ?

— Louis, oui ! Il y a deux bouteilles de vin sur la table. Des vieilles bouteilles. Le maire verse sans cesse à boire à son compagnon.

— Comme s’il voulait l’enivrer ?

— C’est cela. La servante a une drôle de tête. Quand elle doit passer derrière le matelot, elle fait un détour, par crainte de le frôler.

— Plus de coup de téléphone ?

— Non. Voilà Louis qui se mouche dans sa serviette et qui se lève. Attendez ! Il va chercher un cigare. La caisse est sur la cheminée. Il tend la boîte au maire, qui refuse d’un signe de tête. La domestique apporte le fromage.

Et le brigadier Lucas d’ajouter d’une voix plaintive :

— Si seulement je pouvais m’asseoir ! J’ai les pieds gelés. Je n’ose pas faire un mouvement par crainte de dégringoler.

Ce n’était pas assez pour apitoyer Maigret, qui avait été cent fois dans des situations pareilles.

— Je vais t’apporter à manger et à boire.

Son couvert était mis à l’Hôtel de l’Univers. Il se contenta de dévorer, debout, un morceau de pâté et du pain. Il prépara un sandwich pour son collègue, emporta le reste de la bouteille de bordeaux.

— Moi qui vous avais fait une bouillabaisse comme vous n’en trouveriez pas à Marseille ! se lamenta le patron.

Mais rien n’avait de prise sur le commissaire, qui regagna le mur, posa pour la dixième fois la même question :

— Qu’est-ce qu’ils font ?

— La servante a débarrassé la table. L’armateur, dans son fauteuil, fume cigarette sur cigarette. Je crois bien que Louis est en train de s’endormir. Il a toujours son cigare aux dents, mais je n’aperçois pas la moindre fumée.

— On lui a encore donné à boire ?

— Un plein verre de la bouteille qui était sur la cheminée.

— De l’armagnac, grogna Maigret.

— Tenez ! Voilà une lumière au second étage. Ce doit être la bonne qui va se coucher. Le maire se lève. Il…

Des éclats de voix, là-bas, du côté de la buvette. Un moteur d’auto. Des mots à peine distincts :

— À cent mètres ? Dans la maison ?…

— Non… en face.

Maigret marcha à la rencontre de la voiture qui se remettait en route. Il l’arrêta assez loin de la villa du maire pour que celui-ci ne fût pas alerté, reconnut des uniformes.

— Des nouvelles ?

— Évreux annonce que l’homme à la voiture jaune est arrêté.

— Qui est-ce ?

— Attendez ! Il proteste ! Il menace d’en appeler à son ambassadeur.

— Il est étranger ?

— Norvégien ! Évreux nous a dit son nom au téléphone, mais il a été impossible de comprendre. Martineau… Ou Motineau… Il paraît que ses papiers sont en règle… La gendarmerie demande ce qu’elle doit en faire…

— Qu’on l’amène ici, avec la voiture jaune… Il y a bien un gendarme qui sait conduire. Filez à Caen… Essayez de savoir où descend Mme Grandmaison quand elle séjourne à Paris…

— On nous l’a déjà dit tout à l’heure. Hôtel de Lutèce, boulevard Raspail…

— Téléphonez de Caen pour savoir si elle est arrivée et ce qu’elle fait. Attendez ! Si elle est là-bas, demandez de ma part à la Police judiciaire d’envoyer un inspecteur avec mission de la suivre discrètement…

L’auto dut faire trois manœuvres pour tourner sur la route étroite. Maigret s’avança à nouveau vers le mur de Lucas, mais celui-ci était en train d’en descendre.

— Qu’est-ce que tu fais ?

— Il n’y a plus rien à voir.

— Ils sont partis ?

— Non ! Mais le maire s’est approché du rideau et l’a fermé hermétiquement…

À cent mètres, on voyait le bateau de Glasgow entrer doucement dans l’écluse et on entendait des ordres donnés en anglais. Un coup de vent emporta de ce côté le chapeau du commissaire.

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