Simenon, Georges - Le port des brumes

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Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s’agitait encore dans un frileux soleil d’arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s’étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d’un halo les lumières de la voie. Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l’un de l’autre, qu’il avait devant lui. Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé. Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l’espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie. Joris ! Julie !
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Une chair soufflée et des gros yeux à fleur de tête.

— Vous étiez ici hier ! lui dit le commissaire.

L’éclusée était finie. Les portes d’amont s’ouvraient. Le vapeur glissait dans les eaux du canal et Delcourt devait courir pour demander le tonnage et la provenance. On entendit crier du haut de la passerelle :

— Neuf cents tonnes !… Rouen…

Mais le Saint-Michel ne sortait pas du sas et les hommes postés autour de l’écluse pour la manœuvrer sentaient que quelque chose d’anormal se passait, attendaient, chacun dans son trou d’ombre, tendant l’oreille.

Delcourt revenait, en notant sur son carnet les indications données.

— Eh bien ! s’impatienta Maigret.

— Eh bien ! quoi ? grommela Louis. Vous dites que j’étais ici hier ! C’est que j’y étais…

Il n’était pas facile de le comprendre, parce qu’il avait une façon toute particulière de manger les mots, de parler la bouche fermée, comme s’il eût mâché en même temps quelque chose. Sans compter qu’il avait un accent de terroir prononcé.

— Qu’est-ce que vous êtes venu faire ?

— Voir ma sœur…

— Et, comme elle n’était pas ici, vous lui avez laissé un billet…

Maigret examinait à la dérobée le propriétaire de la goélette, dont les vêtements étaient les mêmes que ceux de son matelot. Il n’avait rien de caractéristique. L’air, plutôt, d’un bon contremaître que d’un capitaine au cabotage.

— On est resté trois jours à Fécamp pour réparer… Alors Louis en a profité pour venir voir la Julie ! intervint-il.

On devinait des oreilles tendues tout autour du bassin. Chacun devait veiller à ne pas faire de bruit. La sirène hurlait toujours, au loin, et le brouillard se liquéfiait, rendait les pavés noirs et luisants.

Une écoutille s’ouvrit dans le pont de la goélette. Une tête émergea, cheveux en désordre, barbe hirsute.

— Alors, quoi ?… On reste là ?…

— Ta gueule, Célestin ! gronda le patron.

Delcourt battait la semelle pour se réchauffer, peut-être aussi pour avoir une contenance, car il ne savait pas s’il devait rester ou s’éloigner.

— Qu’est-ce qui vous fait penser, Louis, que Joris courait un danger ?

Et celui-ci, en haussant les épaules :

— Ben !… Vu qu’il avait déjà eu le crâne fendu… C’était pas malin à deviner.

Il fallait presque un traducteur tant il était difficile de distinguer les syllabes broyées dans ce grognement.

Il y avait une gêne intense, et comme une sourde angoisse dans l’air. Louis regarda du côté de la maison de Joris, mais on ne voyait rien, pas même une tache plus noire dans la nuit.

— L’est là, la Julie ?

— Oui… Vous allez la voir ?

Il secoua négativement la tête, comme un ours.

— Pourquoi ?

— Sûr qu’elle pleure.

Il prononçait quelque chose comme allploere… Et cela, avec le dégoût d’un homme qui ne peut pas voir pleurer !

Ils étaient toujours debout. La brume devenait plus intense, détrempait les épaules. Delcourt éprouve le besoin d’intervenir.

— On pourrait aller boire quelque chose…

Un de ses hommes, de son coin d’ombre, plus loin, l’avertit :

— Ils viennent de fermer la buvette !

Et le capitaine du Saint-Michel proposa :

— Si vous voulez boire un coup dans la cabine…

Ils étaient quatre : Maigret, Delcourt, Grand-Louis et le patron, qui s’appelait Lannec. La cabine n’était pas grande. Un petit poêle dégageait une chaleur intense, qui mettait de la buée partout, et la lumière de la lampe à pétrole, montée sur cardan, était presque rouge.

Des cloisons en pitchpin verni. Une table de chêne, tailladée, si usée qu’aucune surface n’était plane. Il y avait encore des assiettes sales, d’épais verres tout poisseux, une demi-bouteille de vin rouge.

À droite et à gauche, dans la cloison, une ouverture rectangulaire, comme une armoire sans porte. Les lits du capitaine et de Louis, son second. Des lits défaits, avec des bottes et des vêtements sales jetés en travers. Une odeur de goudron, d’alcool, de cuisine et de chambre à coucher, mais surtout des relents indéfinissables de bateau.

Dans la lumière, les gens étaient moins mystérieux. Lannec avait des moustaches brunes, des yeux intelligents et vifs. Il avait pris une bouteille d’alcool dans une armoire et il rinçait les verres en les remplissant d’eau et en les vidant par terre.

— Il paraît que vous étiez ici dans la nuit du 16 septembre ?

Grand-Louis avait les coudes sur la table, le dos rond. Lannec répondit tout en servant à boire :

— On y était, oui !

— Il est rare, n’est-ce pas ? que vous couchiez dans l’avant-port où, à cause de la marée, vous devez veiller aux amarres…

— Ça arrive ! répliqua Lannec sans broncher.

— Ça permet souvent de gagner quelques heures ! intervint Delcourt, qui semblait vouloir jouer le rôle de conciliateur.

— Le capitaine Joris n’est pas venu vous voir à bord ?

— Pendant l’éclusée… Pas après.

— Et vous n’avez rien vu, rien entendu d’anormal ?

— À votre santé !… Non !… Rien…

— Vous, Louis, vous vous êtes couché ?…

— Faut croire que oui…

— Qu’est-ce que vous dites ?

— Je dis faut croire que oui… Y a longtemps.

— Vous n’êtes pas allé voir votre sœur ?

— Peut-être bien que oui… Pas longtemps…

— Est-ce que Joris ne vous avait pas défendu de mettre les pieds chez lui ?

— Des histoires ! grommela l’autre.

— Que voulez-vous dire ?

— Rien… C’est des histoires… Vous avez encore besoin de moi ?

Il n’y avait pas de charge sérieuse contre lui. Au surplus, Maigret n’avait pas du tout envie de l’arrêter.

— Pas aujourd’hui.

Louis parla breton avec son patron, se leva, vida son verre et toucha sa casquette.

— Qu’est-ce qu’il vous a dit ? questionna le commissaire.

— Que je n’ai pas besoin de lui pour aller à Caen et en revenir… Alors, je le retrouverai au retour, après avoir déchargé.

— Où va-t-il ?

— Il ne l’a pas dit.

Delcourt, empressé, passa la tête par l’écoutille, tendit l’oreille, revint après quelques instants.

— Il est à bord de la drague.

— De la quoi ?

— Vous n’avez pas vu les deux dragues, dans le canal ? Elles ne servent pas pour le moment. Il y a des couchettes. Les marins aiment mieux dormir sur un vieux bateau qu’aller à l’hôtel.

— Encore un verre ? proposait Lannec.

Et Maigret regardait autour de lui en faisant des petits yeux, se mettait à son aise.

— Quel est le premier port que vous ayez touché en quittant Ouistreham, le 16 dernier ?

— Southampton… J’avais des pierres à y décharger…

— Ensuite ?

— Boulogne.

— Vous n’êtes pas allé en Norvège, depuis ?

— Je n’y suis allé qu’une fois, il y a six ans…

— Vous connaissiez très bien Joris ?…

— Nous, vous savez, on connaît tout le monde… Depuis La Rochelle jusqu’à Rotterdam… À votre santé ! C’est justement du schiedam que j’ai rapporté de Hollande. Vous fumez le cigare ?

Il en sortit une caisse d’un tiroir.

— Des cigares qui, là-bas, valent dix cents… Un franc !…

Ils étaient gros, bien lisses, bagués d’or.

— C’est étrange ! soupirait Maigret. On m’avait bien affirmé que Joris était allé vous rejoindre à bord, dans l’avant-port… en compagnie de quelqu’un…

Mais Lannec était très occupé à couper la pointe d’un cigare, et quand il redressa la tête on ne pouvait lire aucune émotion sur son visage.

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