Alexandre Dumas - Le corricolo

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Quant à Barbaja, fidèle au rôle de cuisinier qu'il s'était imposé, il inventait tous les jours un nouveau mets, vidait les bouteilles les plus anciennes de sa cave, et fêtait tous les inconnus qu'il plaisait à Rossini de lui amener, comme s'ils avaient été les meilleurs amis de son père. Seulement, vers la fin du repas, d'un air dégagé, avec une adresse infinie et le sourire à la bouche, il glissait entre la poire et le fromage quelques mots sur l'opéra qu'il s'était fait promettre et sur l'éclatant succès qui ne pouvait lui manquer.

Mais, quelque précaution oratoire qu'employât l'honnête impresario pour rappeler à son hôte la dette qu'il avait contractée, ce peu de mots tombés du bout de ses lèvres produisait sur le maestro le même effet que les trois paroles terribles du festin de Balthazar. C'est pourquoi Barbaja, dont la présence avait été tolérée jusque alors, fut prié poliment par Rossini de ne plus paraître au dessert.

Cependant les mois s'écoulaient, le libretto était fini depuis long-temps, et rien n'annonçait encore que le compositeur se fût décidé à se mettre à l'ouvrage. Aux dîners succédaient les promenades, aux promenades les parties de campagne. La chasse, la pêche, l'équitation se partageaient les loisirs du noble maître; mais il n'était pas question de la moindre note. Barbaja éprouvait vingt fois par jour des accès de fureur, des crispations nerveuses, des envies irrésistibles de faire un éclat. Il se contenait néanmoins, car personne plus que lui n'avait foi dans l'incomparable génie de Rossini.

Barbaja garda le silence pendant cinq mois avec la résignation la plus exemplaire. Mais le matin du premier jour du sixième mois, voyant qu'il n'y avait plus de temps à perdre ni de ménagemens à garder, il tira le maestro à l'écart et entama l'entretien suivant:

– Ah ça! mon cher, sais-tu qu'il ne manque plus que vingt-neuf jours pour l'époque fixée?

– Quelle époque? dit Rossini avec l'ébahissement d'un homme à qui on adresserait une question incompréhensible en le prenant pour un autre.

– Le 30 mai.

– Le 30 mai!

Même pantomime.

– Ne m'as-tu pas promis un opéra nouveau qu'on doit jouer ce jour-là?

– Ah! j'ai promis?

– Il ne s'agit pas ici de faire l'étonné! s'écria l'impresario, dont la patience est à bout; j'ai attendu le délai de rigueur, comptant sur ton génie et sur l'extrême facilité de travail que Dieu t'a accordée. Maintenant il m'est impossible de plus attendre: il me faut mon opéra.

– Ne pourrait-on pas arranger quelque opéra ancien en changeant le titre?

– Y penses-tu? Et les artistes qui sont engagés exprès pour jouer dans un opéra nouveau?

– Vous les mettrez à l'amende.

– Et le public?

– Vous fermerez le théâtre.

– Et le roi?

– Vous donnerez votre démission.

– Tout cela est vrai jusqu'à un certain point. Mais si ni les artistes, ni le public, ni le roi lui-même ne peuvent me forcer à tenir ma promesse, j'ai donné ma parole, monsieur, et Domenico Barbaja n'a jamais manqué à sa parole d'honneur.

– Alors c'est différent.

– Ainsi, tu me promets de commencer demain.

– Demain, c'est impossible, j'ai une partie de pêche au Fusaro.

– C'est bien, dit Barbaja, enfonçant ses mains dans ses poches, n'en parlons plus. Je verrai quel parti il me reste à prendre.

Et il s'éloigna sans ajouter un mot.

Le soir, Rossini soupa de bon appétit, et fit honneur à la table de l'impresario en homme qui avait parfaitement oublié la discussion du matin. En se retirant, il recommanda bien à son domestique de le réveiller au point du jour et de lui tenir prête une barque pour le Fusaro. Après quoi il s'endormit du sommeil du juste.

Le lendemain, midi sonnait aux cinq cents cloches que possède la bienheureuse ville de Naples, et le domestique de Rossini n'était pas encore monté chez son maître; le soleil dardait ses rayons à travers les persiennes. Rossini, réveillé en sursaut, se leva sur son séant, se frotta les yeux et sonna: le cordon de la sonnette resta dans sa main.

Il appela par la croisée qui donnait sur la cour: le palais demeura muet comme un sérail.

Il secoua la porte de sa chambre: la porte résista à ses secousses, elle était murée au dehors!

Alors Rossini, revenant à la croisée, se mit à hurler au secours, à la trahison, au guet-apens! Il n'eut pas même la consolation que l'écho répondit à ses plaintes, le palais de Barbaja étant le bâtiment le plus sourd qui existe sur le globe.

Il ne lui restait qu'une ressource, c'était de sauter du quatrième étage; mais il faut dire, à la louange de Rossini, que cette idée ne lui vint pas un instant à la tête.

Au bout d'une bonne heure, Barbaja montra son bonnet de coton à une croisée du troisième. Rossini, qui n'avait pas quitté sa fenêtre, eut envie de lui lancer une tuile; il se contenta de l'accabler d'imprécations.

– Désirez-vous quelque chose? lui demanda l'impresario d'un ton patelin.

– Je veux sortir à l'instant même.

– Vous sortirez quand votre opéra sera fini.

– Mais c'est une séquestration arbitraire.

– Arbitraire tant que vous voudrez; mais il me faut mon opéra.

– Je m'en plaindrai à tous les artistes, et nous verrons.

– Je les mettrai à l'amende.

– J'en informerai le public.

– Je fermerai le théâtre.

– J'irai jusqu'au roi.

– Je donnerai ma démission.

Rossini s'aperçut qu'il était pris dans ses propres filets. Aussi, en homme supérieur, changeant tout à coup de ton et de manières, demanda-t-il d'une voix calme:

– J'accepte la plaisanterie, et je ne m'en fâche pas; mais puis-je savoir quand me sera rendue ma liberté?

– Quand la dernière scène de l'opéra me sera remise, répondit Barbaja en ôtant son bonnet.

– C'est bien: envoyez ce soir chercher l'ouverture.

Le soir, on remit ponctuellement à Barbaja un cahier de musique sur lequel était écrit en grandes lettres: Ouverture d'Otello .

Le salon de Barbaja était rempli de célébrités musicales au moment où il reçut le premier envoi de son prisonnier. On se mit sur-le-champ au piano, on déchiffra le nouveau chef-d'oeuvre, et on conclut que Rossini n'était pas un homme, et que, semblable à Dieu, il créait sans travail et sans effort, par le seul acte de sa volonté. Barbaja, que le bonheur rendait presque fou, arracha le morceau des mains des admirateurs et l'envoya à la copisterie. Le lendemain il reçut un nouveau cahier sur lequel on lisait: Le premier acte d'Otello ; ce nouveau cahier fut envoyé également aux copistes, qui s'acquittaient de leur devoir avec cette obéissance muette et passive à laquelle Barbaja les avait habitués. Au bout de trois jours, la partition d' Otello avait été livrée et copiée.

L'impresario ne se possédait pas de joie; il se jeta au cou de Rossini, lui fit les excuses les plus touchantes et les plus sincères pour le stratagème qu'il avait été forcé d'employer, et le pria d'achever son oeuvre en assistant aux répétitions.

– Je passerai moi-même chez les artistes, répondit Rossini d'un ton dégagé, et je leur ferai répéter leur rôle. Quant à ces messieurs de l'orchestre, j'aurai l'honneur de les recevoir chez moi!

– Eh bien! mon cher, tu peux t'entendre avec eux. Ma présence n'est pas nécessaire, et j'admirerai ton chef-d'oeuvre à la répétition générale. Encore une fois, je te prie de me pardonner la manière dont j'ai agi.

– Pas un mot de plus sur cela, ou je me fâche.

– Ainsi, à la répétition générale?

– A la répétition générale.

Le jour de la répétition générale arriva enfin: c'était la veille de ce fameux 30 mai qui avait coûté tant de transes à Barbaja. Les chanteurs étaient à leur poste, les musiciens prirent place à l'orchestre, Rossini s'assit au piano.

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