Alexandre Dumas - Le corricolo

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Domenico Barbaja était le véritable type de l'impresario italien. En France, nous connaissons le directeur, le régisseur, le commissaire du roi, le caissier, les contrôleurs, nous ne connaissons pas l'impresario. L'impresario est tout cela à la fois, mais il est plus encore. Nos théâtres sont régis constitutionnellement, nos directeurs règnent et ne gouvernent pas, suivant la célèbre maxime parlementaire. L'impresario italien est un despote, un czar, un sultan, régnant par le droit divin dans son théâtre, n'ayant, comme les rois les plus légitimes, d'autres règles que sa propre volonté, et ne devant compte de son administration qu'à Dieu et à sa conscience.

Il est à la fois pour les artistes un exploiteur habile et un père indulgent, un maître absolu et un ami fidèle, un guide éclairé et un juge incorruptible.

C'est un homme faisant la traite des blancs pour son compte et en disposant à son gré, sans reconnaître à qui que ce soit au monde le droit de visite sur ses planches, couvrant sa marchandise de son pavillon, et défendant les droits de son pavillon avec une intrépidité tout américaine.

Au reste, l'impresario n'a pas seulement le droit pour lui, il a aussi la force. Il a à ses ordres un piquet de cavalerie et un peloton d'infanterie, un commissaire de police et un capitaine de place, des sbires, des carabiniers, des gendarmes pour envoyer immédiatement en prison les chanteurs qui s'aviseraient d'avoir des caprices et le public qui oserait siffler sans raison.

Domenico Barbaja 1er a donc régné d'une manière aussi complète et aussi absolue pendant l'espace de quarante ans. C'était un homme de taille moyenne, mais bâti en Hercule, la poitrine large, les épaules carrées, le poignet de fer. Sa tête était assez commune, et ses traits ne se piquaient pas d'une grande régularité; mais ses yeux pétillaient d'esprit, d'intelligence et de malice.

Goldoni l'avait prévu en écrivant le Bourru bienfaisant . Excellent coeur, mais les manières les plus brusques, le caractère le plus violent et le plus emporté du monde. Il est impossible de traduire dans aucune langue le dictionnaire d'injures et de gros mots dont il se servait à l'égard des artistes de son théâtre. Mais il n'en est pas un qui lui ait gardé rancune, tant ils étaient sûrs qu'au moindre succès Barbaja serait là pour les embrasser avec effusion, à la moindre chute pour les consoler avec délicatesse, à la moindre maladie pour les veiller nuit et jour avec une tendresse et un dévoûment paternels.

Parti d'un café de Milan, où il servait en qualité de garçon, il était arrivé à diriger en même temps les théâtres de Saint-Charles, de la Scala et de Vienne, à régner sans contestation et sans contrôle sur le public italien et sur le public allemand, c'est-à-dire sur deux publics dont l'un passe pour être le plus capricieux et l'autre pour être le plus difficile de l'univers. Après avoir amassé sou par sou sa fortune, Barbaja la dépensait noblement en prodigalités royales et en généreux bienfaits. Il avait un palais pour loger les artistes, une villa pour traiter ses amis, des jeux publics pour amuser tout le monde. Génie vraiment extraordinaire et instinctif, n'ayant jamais su écrire une lettre ni déchiffrer une note, et traçant avec un parfait bon sens aux poètes le plan de leurs libretti, aux compositeurs le choix de leurs morceaux; doué par Dieu de la voix la plus criarde et la plus dissonante, et formant par ses conseils les premiers chanteurs, de l'Italie; ne parlant que son patois milanais, et se faisant comprendre à merveille par les rois et par les empereurs avec lesquels il traitait de puissance à puissance.

Aussi prenait-il ses engagemens sur parole et sans jamais accepter la moindre condition. Il fallait se livrer à discrétion à Barbaja. Il avait toujours sous sa main de quoi récompenser largement et de quoi punir avec la dernière sévérité. Une ville se montrait-elle accommodante à l'endroit des décors, un public encourageait-il les débutans avec cette bienveillance qui triple les moyens d'un artiste, un gouvernement ne lésinait-il pas trop sur la subvention? ville, public, gouvernement, étaient aussitôt dans les bonnes grâces de l'impresario; il leur envoyait Rubini, la Pasta, Lablache, l'élite de sa troupe. Mais si une autre ville, au contraire, se montrait par trop exigeante, si un autre public abusait de son droit de siffler acheté à la porte, si un autre gouvernement affichait des prétentions excessives, Barbaja leur lâchait le rebut de ses chanteurs, ses chiens , comme il les appelait par une expression énergique; leur faisait écorcher les oreilles pendant une entière saison, et écoutait les plaintes et les sifflets des patiens avec le même sang-froid qu'un empereur romain assistant au spectacle du cirque.

Il fallait voir le noble imprésario assis dans sa belle loge d'avant-scène, en face du roi, un soir de première représentation, grave, impassible, se tournant tantôt vers les acteurs, tantôt vers le public. Si c'était l'artiste qui bronchait, Barbaja était le premier à l'immoler avec une sévérité digne de Brutus, en lui jetant un: « Can de Dio !» qui faisait trembler la salle. Si, au contraire, c'était le public qui avait tort, Barbaja se redressait comme une vipère, et lui lançait à pleine voix un: « Fioli d'una vacea , voulez-vous vous taire vous ne méritez que de la canaille!» Si c'était le roi par hasard qui manquait d'applaudir à temps, Barbaja se contentait de hausser les épaules et sortait en grommelant de sa loge.

Barbaja ne se fiait à personne du soin de former sa troupe; il avait pour principe d'engager le moins possible les artistes connus, parce qu'une réputation arrivée à son apogée ne pouvait plus que décroître, et qu'avec des talens célèbres il y avait plus à perdre qu'à gagner. Il aimait mieux les créer lui-même, et commençait d'ordinaire ses expériences in anima vili .

Voici sa manière de procéder:

Il sortait par une belle matinée de mai ou de septembre, et se faisait conduire par son cocher dans les environs de Naples. Arrivé à la campagne, il descendait de sa calèche, congédiait ses gens, et s'acheminait seul et à pied à la recherche de l' ut de poitrine. S'il rencontrait un paysan assez beau, assez bien tourné et assez paresseux pour faire un ténor, il s'approchait de lui amicalement, lui posait la main sur l'épaule, et engageait la conversation à peu près en ces termes:

– Eh bien! mon ami, le travail nous fatigue un peu, n'est-ce pas? Nous n'avons pas la force de lever la bêche?

– Je me reposais, eccellenza.

– Connu! connu! le paysan napolitain se repose toujours.

– C'est qu'il fait une chaleur étouffante. Et puis la terre est si dure!

– Je parie que tu dois avoir une belle voix; je ne connais rien qui soulage et qui donne des forces comme un peu de musique; si tu me chantais une chanson?

– Moi, monsieur! Je n'ai jamais chanté de ma vie.

– Raison de plus; tu auras la voix plus fraîche.

– Vous voulez plaisanter!

– Non, je veux t'entendre.

– Et qu'est-ce que je gagnerai à me faire entendre de vous?

– Mais peut-être que si ta voix me plaît tu ne travailleras plus, je te prendrai avec moi.

– Pour domestique?

– Mieux que cela.

– Pour cuisinier?

– Mieux, te dis-je.

– Et pourquoi donc? demandait alors le paysan avec quelque défiance.

– Qu'est-ce que ça te fait? chante toujours.

– Bien fort?

– De tous tes poumons, et surtout ouvre bien la bouche.

Si le malheureux n'avait qu'une voix de baryton ou de basse-taille, l'impresario tournait lestement sur ses talons en lui laissant quelque maxime bien consolante sur l'amour du travail et le bonheur de la vie champêtre; mais s'il était assez heureux dans sa journée pour mettre la main sur un ténor, il l'emmenait avec lui et le faisait monter… derrière sa voiture.

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