Alexandre Dumas - Le corricolo
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Il ne gâtait pas les artistes, celui-là.
S'agissait-il d'engager un homme: – Qu'est-ce qu'il te faut, mon garçon? lui demandait Barbaja de sa voix brusque et de son ton bourru; tu auras assez de cinquante francs par mois pour commencer. Des souliers pour te chausser, un habit pour te couvrir, du macaroni pour te régaler, que demandes-tu davantage? Sois grand artiste d'abord, et ensuite tu me feras la loi comme je te la fais maintenant. Hélas! ce temps ne viendra que trop tôt; tu as une belle voix, et la preuve c'est que je t'ai engagé; tu as de l'intelligence et la preuve c'est que tu voudrais me voler. Attends donc, cher ami, le bien te viendra en chantant. Si je te donnais beaucoup d'argent tout de suite, tu ferais le beau, tu te griserais tous les jours, et tu perdrais ta voix au bout de trois semaines.
Avec les femmes, le raisonnement était beaucoup plus court et plus simple:
– Chère enfant, je ne te donnerai pas un sou; c'est toi, au contraire, qui dois me payer. Je t'offre les moyens de montrer au public tout ce que tu possèdes d'agrémens naturels. Tu es jolie; si tu as du talent, tu arriveras bien vite; si tu n'en as pas, tu arriveras plus vite encore. Crois-moi, tu m'en remercieras plus tard lorsque tu auras acquis un peu plus d'expérience. Si tu étais déjà riche à tes débuts, tu épouserais un choriste qui te battrait ou un prince qui te réduirait à la misère.
Convaincus par une logique aussi entraînante, les artistes s'engageaient pour cinquante francs par mois; mais il arrivait le plus souvent qu'après le premier trimestre ils devaient six mille francs à un usurier. Alors Barbaja, pour ne pas les faire aller en prison, payait leurs dettes, et le compte était soldé.
Pendant mon séjour à Naples, on racontait plusieurs anecdotes sur le grand impresario, qui peignent l'homme tout entier et donnent une exacte mesure de ses connaissances en musique.
Je ne sais plus quel marquis napolitain, dont l'influence était grande à la cour, lui avait recommandé une jeune fille comme ayant pour le théâtre la vocation la plus décidée et annonçant le plus bel avenir. Barbaja fit une moue très significative et enfonça ses deux mains dans les poches de sa veste de nankin, attitude qu'il prenait habituellement quand il ne pouvait pas donner un libre cours à sa colère.
– Vous verrez, mon cher, répliqua le marquis avec un air de suffisance qui échauffait de plus en plus la bile du terrible impresario, c'est un véritable prodige!
– Bien, bien! qu'elle vienne demain à midi.
Le lendemain, à l'heure dite, la débutante met sa plus belle robe, prend ses cahiers, et, flanquée de l'éternelle mère que vous connaissez, se présente au palais de Barbaja.
Le directeur de l'orchestre était déjà au piano, Barbaja se promenait de long en large dans son salon.
– Signor impresario, dit la vieille femme après une profonde révérence, il est du devoir d'une mère, devoir religieux et sacré, de vous avertir que cette pauvre enfant, étant pure comme le cristal, et timide comme une colombe…
– Nous commençons mal, interrompit brusquement Barbaja; au théâtre il faut être effrontée.
– Ce n'est pas cependant que je veuille entendre, reprend la mère de sa voix la plus mielleuse…
Mais l'impresario, lui tournant le dos, s'approcha de la jeune fille et lui dit d'un ton passablement impatienté: – Voyons, ma chère, que veux-tu me chanter?
Il aurait tutoyé la reine en personne.
– Monsieur, balbutie la débutante, devenue rouge jusqu'au blanc des yeux, j'ai la prière de Norma …
– Comment, malheureuse! s'écrie Barbaja d'une voix tonnante; après la Ronzi, oserais-tu aborder la prière de Norma ? Quelle audace!
– Je chanterai, si vous le préférez, la cavatine du Barbier .
– La cavatine du Barbier ! après la Fodor! Quelle indignité!
– Pardon, monsieur, dit la jeune fille en tremblant; j'essaierai la romance du Saule .
– La romance du Saule ! après la Malibran! Quelle profanation!
– Alors il ne me reste plus que des solféges, reprend la pauvre débutante presque en sanglotant.
– A la bonne heure! Va pour les solféges!
La jeune fille essuie ses larmes, la mère lui glisse à l'oreille un mot de consolation, l'accompagnateur l'encourage; bref, elle s'en tire à merveille. Jamais solféges n'avaient été mieux exécutés.
La physionomie de Barbaja s'éclaircit, son front se déride, un sourire de satisfaction erre sur ses lèvres.
– Eh bien, monsieur! s'écrie la mère dans la plus grande anxiété, que pensez-vous de ma fille?
– Eh, madame! la voix n'est pas mauvaise, mais du diable si j'ai pu comprendre un seul mot.
Une autre fois (on était en plein hiver) on répétait un opéra nouveau, et les chanteurs chargés des premiers rôles, désolés de quitter leur édredon, étaient toujours en retard. Barbaja, furieux, avait juré la veille de mettre à l'amende le premier qui ne se trouverait pas à l'heure, fût-ce le ténor ou la prima donna elle-même, pour faire un exemple.
La répétition commence, Barbaja s'éloigne un peu vers le fond d'une coulisse pour gronder le machiniste; tout à coup les voix se taisent, l'orchestre s'arrête, on attend quelqu'un.
– Qu'y a-t-il? s'écrie l'impresario en se précipitant vers la rampe.
– Rien, monsieur, répond le premier violon.
– Qu'est-ce qui manque? Je veux le savoir.
– Il manque un ré .
– A l'amende.
Tout cela n'empêche pas que Domenico Barbaja n'ait créé Lablache, Tamburini, Rubini, Donzelli, la Colbron, la Pasta, la Fodor, Donizetti, Bellini, Rossini lui-même; oui, le grand Rossini.
Les plus grands chefs-d'oeuvre du maître souverain ont été composés pour Barbaja, et Dieu seul peut savoir ce qu'il en a coûté au pauvre impresario de prières, de violences et de ruses pour forcer au travail le génie le plus libre, le plus insouciant et le plus heureux qui ait jamais plané sur le beau ciel de l'Italie.
J'en citerai un exemple qui caractérise parfaitement l'imprésario et le compositeur.
V
Otello
Rossini venait d'arriver à Naples, précédé déjà par une grande réputation. La première personne qu'il rencontra en descendant de voiture fut, comme on s'en doute bien, l'impresario de Saint-Charles. Barbaja alla au devant du maestro les bras et le coeur ouverts, et, sans lui donner le temps de faire un pas ni de prononcer une parole:
– Je viens, lui dit-il, te faire trois offres, et j'espère que tu ne refuseras aucune des trois.
– J'écoute, répondit Rossini avec ce fin sourire que vous savez.
– Je t'offre mon hôtel pour toi et pour tes gens.
– J'accepte.
– Je t'offre ma table pour toi et pour tes amis.
– J'accepte.
– Je t'offre d'écrire un opéra nouveau pour moi et pour mon théâtre.
– Je n'accepte plus.
– Comment! tu refuses de travailler pour moi?
– Ni pour vous ni pour personne. Je ne veux plus faire de musique.
– Tu es fou, mon cher.
– C'est comme j'ai l'honneur de vous le dire.
– Et que viens-tu faire à Naples?
– Je viens manger des macaroni et prendre des glaces. C'est ma passion.
– Je te ferai préparer des glaces par mon limonadier, qui est le premier de Toledo, et je te ferai moi-même des macaroni dont tu me diras des nouvelles.
– Diable! cela devient grave.
– Mais tu me donneras un opéra en échange.
– Nous verrons.
– Prends un mois, deux mois, six mois, tout le temps que tu désires.
– Va pour six mois.
– C'est convenu.
– Allons souper.
Dès le soir même, le palais de Barbaja fut mis à la disposition de Rossini; le propriétaire s'éclipsa complètement, et le célèbre maestro put se regarder comme étant chez lui, dans la plus stricte acception du mot. Tous les amis ou même les simples connaissances qu'il rencontrait en se promenant étaient invités sans façon à la table de Barbaja, dont Rossini faisait les honneurs avec une aisance parfaite. Quelquefois ce dernier se plaignait de ne pas avoir trouvé assez d'amis pour les convier aux festins de son hôte: à peine s'il avait pu en réunir, malgré toutes les avances du monde, douze ou quinze. C'étaient les mauvais jours.
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