Эжен Сю - Mathilde

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Déjà je connaissais assez la physionomie de Gontran pour avoir remarqué une sorte de contrainte pendant qu'il m'expliquait la cause de son amitié pour M. Lugarto, tandis qu'au contraire il s'était laissé aller à une franche amertume en dépeignant l'odieux caractère de cet homme.

Sans pouvoir justifier mes soupçons, je sentais qu'il y avait là quelque mystère; les explications de Gontran ne me rassurèrent qu'à demi.

Pourtant, telle est la puissance du prestige de l'amour, que peu à peu, en réfléchissant à ce que venait de me dire Gontran, je vis une nouvelle preuve du charme qu'il inspirait dans l'influence extraordinaire qu'il exerçait sur M. Lugarto.

Si j'avais eu besoin de m'excuser à mes propres yeux de n'avoir pu résister aux rares séductions de Gontran, ne me serais-je pas dit que je devais céder à cette inévitable fatalité, puisque les caractères les plus intraitables, les plus altiers, n'avaient pu y échapper.

Que dirai-je? ma passion était si aveugle, que M. Lugarto me devint presque moins odieux par la pensée qu'il avait subi l'irrésistible empire de Gontran.

CHAPITRE III.

LES VISITES DE NOCES

M. de Lancry avait profité de notre absence pour faire disposer l'hôtel Rochegune; nous le trouvâmes prêt à notre arrivée. Quoique cette maison fût splendide, je ne pus vaincre un sentiment de tristesse en y entrant. Tout m'était pour ainsi dire nouveau dans cette demeure, et l'inconnu m'a toujours glacée.

Ursule et son mari étaient partis. Elle devait venir passer l'automne à Maran; M. Sécherin l'y amènerait et viendrait la reprendre, ses occupations ne lui permettant pas une longue absence.

Le lendemain du jour de notre arrivée, je m'éveillai de bonne heure; je sonnai Blondeau, elle entra.

– Eh bien!.. et mes fleurs? – lui dis-je en ne lui voyant pas la corbeille de jasmin et d'héliotrope qu'elle m'avait toujours présentée chaque matin depuis mes fiançailles avec Gontran.

– On n'en a pas apporté, madame.

– C'est impossible!

– Je puis vous assurer, madame, qu'on n'a rien apporté… Je viens de l'antichambre.

– C'est impossible, encore une fois; je t'en prie, retournes-y, ma bonne Blondeau.

Elle revint sans fleurs.

Ce fut un enfantillage, sans doute, mais les larmes me vinrent aux yeux.

Blondeau s'en aperçut et me dit:

– Mais, madame, nous sommes seulement ici depuis hier, ça ne peut être qu'un oubli.

Hélas! oui, ce n'était qu'un oubli , et cet oubli me faisait mal.

Dans ma superstition de cœur, j'attachais une importance, une signification extrême à cette preuve quotidienne du souvenir de Gontran. C'était très-simple en soi-même, il ne s'agissait que de donner un ordre et d'en surveiller l'exécution; c'est par cela même que je ressentais plus vivement encore cette privation qu'on aurait pu si facilement m'épargner.

Blondeau, voyant mes larmes, voulut me consoler; elle m'avoua que les craintes qu'elle avait eues de ne pas me voir heureuse étaient évanouies; que M. de Lancry paraissait rempli de soins, de bontés pour moi, et que je n'étais pas raisonnable de m'affecter si profondément pour si peu…

Jamais je n'aurais accusé Gontran. Je contins mon chagrin; je dis à Blondeau qu'elle avait raison, que j'étais folle, qu'il ne fallait plus songer à cela.

Puis je pensai qu'après tout c'était peut-être une maladresse de nos gens… J'attendis le lendemain avec angoisses… Pas de corbeille encore…

Pour en finir avec les fleurs, à dater de ce jour elles ne reparurent plus.

Pour rien au monde je n'en aurais parlé à M. de Lancry. Après le chagrin que cause l'oubli de certaines prévenances, il n'y a rien de plus douloureux, de plus humiliant pour le cœur que de réclamer contre cet oubli.

Quoique j'aie cruellement et longtemps souffert d'une puérilité si insignifiante en apparence, j'excusai Gontran aux dépens de ma susceptibilité, sans doute exagérée, déraisonnable.

Je lui sus gré d'avoir du moins mis une sorte de transition à cet oubli si cruel pour moi.

Combien d'hommes, le lendemain de leur mariage, substituent tout à coup une sorte de laisser-aller insoucieux et égoïste aux prévenances, aux recherches de la veille!

Les insensés! pour échapper à quelques douces contraintes, pour vivre ce qu'ils appellent sans gêne , ils ne savent pas de quelles ravissantes douceurs ils se privent à jamais! ils ne comprennent pas que le mariage devient une existence monotone, grossière, souvent intolérable, faute de cette continuité de soins exquis, de coquetteries gracieuses, de délicatesses charmantes et mystérieuses!

Ils ne comprennent pas que de ces attentions si futiles en apparences dépendent souvent le bonheur, le repos de la vie!

Ils ne sentent pas enfin à quelle humiliation navrante ils réduisent une femme, du jour où ils la forcent à se demander si c'est son titre d'épouse qui lui mérite cette brusque cessation d'empressement! Ils ne sentent pas de quelle généreuse résignation il faut qu'une femme soit douée pour ne pas faire une comparaison fatale entre les égards attentifs de gens qui ne lui sont rien… et la négligence de celui qui doit être tout pour elle!..

Hélas! je sais qu'on reproche aux femmes qui ressentent si vivement ces nuances, d'attacher une importance outrée, ridicule, à de petites choses, à des misères ; et pourtant ces misères suffisent presque toujours au bonheur des femmes!

Pour ces misères , elles se dévouent aveuglement, avec orgueil, avec joie!

Pour ces misères , elles oublient souvent les privations, les chagrins, les grands malheurs qui les frappent; car ces misères leur prouvent qu'elles sont précieusement aimées, et il est une chose qui les blesse toujours d'une manière incurable, c'est l'indifférence et le dédain.

Et puis enfin, puisque les hommes, dans leur glorieuse suffisance, traitent d'enfantillage ce qui est tant pour nous, est-il bien généreux de leur part, à eux si sages, à eux si forts, à eux si puissants, de nous refuser quelques soins qui leur coûteraient si peu, et qui nous seraient au moins un prétexte de les aimer avec adoration?

Cette longue digression était peut-être nécessaire pour faire sentir combien je devais souffrir de l'oubli de Gontran. Ce fut le premier chagrin qu'il me causa....

Cette journée, d'ailleurs si malheureuse à son début, devait m'être pénible.

Après le déjeuner, M. de Lancry me montra la liste des visites de noces qu'il avait fait dresser, et me dit:

– Il est inutile d'y mettre le nom de mademoiselle de Maran, car il est tout simple que nous commencions notre tournée par elle.

Je regardai M. de Lancry avec stupeur.

– Ma tante! Vous n'y pensez pas, mon ami.

– Comment cela?

– Aller chez elle, moi! moi!

– Mais en vérité, Mathilde, je ne vous comprends pas.

– Vous ne me comprenez pas… Ah! Gontran!

– Bon… j'y suis… vous songez encore à cette calomnie insensée contre votre mère? mais nous sommes convenus que c'était de la folie. Il faut prendre les gens pour ce qu'ils sont… Plutôt que de ne calomnier personne, votre tante médirait d'elle-même; c'est une infirmité morale dont il faut avoir autant de pitié que d'une infirmité physique… Vous me regardez d'un air stupéfait… pourtant rien n'est plus simple… Ajouteriez-vous la moindre importance aux propos d'un fou?.. Non, sans sans doute, n'est-ce pas? Eh bien, faites comme moi… Oubliez de folles paroles dictées par l'égarement de la haine; la noble mémoire de votre mère est au-dessus de pareilles médisances.

Mon cœur se brisait. D'abord je n'eus pas la force de dire un mot, puis je m'écriai en fondant en larmes, car depuis le matin je les étouffais:

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