Carmen Paul - Le Sabot et le Ciel
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Pendant l'opération et le coma après Carmen rencontre le Seigneur.
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Carmen Paul
Le Sabot et le Ciel
Mon chemin de retour à la vie après un accident tragique
traduit de l’allemand par Eva Paul
Relecture : Dieter Paul
Original allemand : Pferdefuß und Himmelsglück, KIE-Media, 2019
Tous droits avec la maison d'édition martonius
Copyright © 2020
Martin Korpowski
Albert-Kuntz-Straße 40-42
Allemagne - 04808 Wurzen
www.martonius.org
9783949073014
Préface
Quelle histoire ! J’ai eu le privilège de rencontrer personnellement Carmen Paul, et aie eu la chance de recueillir le témoignage de son expérience de mort imminente dans une interview pour wunderheute.tv. Des dizaines de milliers de personnes ont été interpellées par son histoire (101 000 visionnages en octobre 2018). Un internaute a répondu : « Dieu, tu es meilleur qu’on ne pourrait l’exprimer par des mots. Je t’aime. »
Une autre internaute a écrit : « Merci beaucoup, Carmen, on se languit d’aller aux Cieux ! Mais plus important encore : nous avons un devoir à remplir ici bas, même si nous nous languissons déjà d’être “là-haut” ». Pour moi, ce message est un résumé parfait de l’expérience impressionnante de mort imminente que Carmen a eu la chance de vivre. Ce livre parle de la vie après la mort dans un amour et une beauté que l’on ne peut décrire, mais il parle aussi de l’« ici et maintenant » dans lequel nous pouvons avoir un aperçu de la beauté et de cet amour unique que Dieu nous apporte.
Nous le ressentons : l’expérience que Carmen a vécue est une expérience très personnelle de sa relation avec le Créateur. Cependant, un message très clair pour toute l’humanité nous transperce : Dieu prend au sérieux notre décision d’être pour ou contre lui – et : nous devons prendre cette décision ici-bas. Lorsque la mort viendra, il sera trop tard !
Je suis si reconnaissant à Jésus Christ d’avoir réoffert la vie à Carmen, en la renvoyant chez nous, les vivants, avec une mission. Jésus a dit : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Jean 14:2).
Carmen confirme ce qui est écrit dans la Bible : le meilleur est encore à venir si nous prenons la décision de vivre avec Jésus Christ, car nous aurons alors le droit de vivre l’Éternel avec lui. Je veux absolument en faire partie, et je prie pour vous y retrouver aussi. J’espère que ce livre y contribuera.
Une seconde peut tout changer, c’est ce que nous montre l’expérience de mort imminente de Carmen. Si vous ne l’avez pas encore fait, n’hésitez pas un seul instant à vous décider clairement pour Jésus Christ et de l’accepter comme votre Sauveur
Mai 2018, Weinfelden (Suisse)
Andreas Lange, modérateur et producteur de www.wunderheute.tv
Directeur de l’agence média chrétienne Medialog
1. Marquant
Et cela me faisait peur !
J’avais peut-être quatre ou cinq ans. Comme souvent, j’étais chez ma grand-mère et je jouais dans la cour. En face de celle-ci, il y avait une cabane en bois ; ce genre de cabane était dans presque tous les villages, et abritait la LPG, l’organisation syndicale des paysans.
Ce qui se passait là-dedans ne m’intéressait pas ; mais je savais qu’un homme pour lequel j’avais beaucoup de respect — enfin, soyons honnêtes : de qui j’avais peur — était assis derrière cette fenêtre. Il était tellement grand, il parlait fort et ne souriait jamais, personne ne l’aimait. Et pourtant, cette fenêtre m’attirait comme un aimant.
Pas seulement la sienne, bien entendu, les autres fenêtres de la LPG étaient tout aussi attirantes ! Elles étaient si captivantes, on pouvait voir se refléter le ciel bleu et les nuages blancs dans leurs vitres. Je ne pouvais pas m’en défaire. Y aller, non, mais là, avec la raquette de badminton et ces petites pierres, je pourrais peut-être…
Aussitôt dit, aussitôt fait : j’essayais encore et encore de viser une des vitres – ne dit-on pas que c’est en forgeant que l’on devient forgeron – quand soudain, un éclat ! Je présageais le pire, m’accroupissais au sol, dessina une fleur dans la poussière avec le manche de ma raquette et pris l’air le plus détaché possible.
La porte s’ouvrit soudainement et l’homme sortit en courant – justement celui dont j’avais si peur. C’est au plus tard à ce moment-là que mon appréciation se vérifia : il fulminait et hurlait dans la cour. C’était vraiment très bizarre ! Je réprimais un sourire en le voyant sautiller comme ça. Comme le Nain-Tracassin, pensais-je.
Il vint vers moi en courant : « C’est toi qui as fait ça ? C’est toi qui as cassé la vitre ? » Je répondis du tac au tac « Non ! » Il me regarda avec un air perplexe et ne sut pas tout de suite quoi dire. Je me levais et le regarda. Ce n’était pas facile, de faire face à son regard, d’autant que je me rendais bien compte de mon mensonge. Mais il n’y avait pas de retour possible.
Il commença à parler, comme s’il voulait se convaincre lui-même (et me convaincre aussi, bien sûr !) que ce devait bien être moi, puisqu’il n’y avait personne d’autre ici. Je répétais encore et encore que ce n’était pas moi. J’étais déchirée par les sentiments qui se bousculaient en moi : un sentiment de pouvoir, de supériorité, de victoire, mais aussi un sentiment de culpabilité, puisque je savais bien que j’avais menti.
Finalement, il abandonna. Il ne croyait probablement pas un mot de ce que je disais, mais il ne pouvait pas non plus prouver quoi que ce soit. Dans tous les cas, l’homme me laissa tranquille, l’homme de qui j’avais eu si peur auparavant, et je rentrais à la maison auprès de ma grand-mère pour tout lui raconter.
Je n’ai jamais oublié cette histoire, même des années plus tard ; alors que j’étais déjà adulte, il était toujours convaincu que c’était moi qui avais brisé la vitre. C’était il y a cinquante ans, mais j’ai toujours l’impression que c’était hier.
Eh bien fais-le !
Ma mère avait beaucoup de particularités qui étaient souvent blessantes pour moi. Un jour, j’avais peut-être dix ou onze ans, j’en ai eu marre, « la coupe était pleine ».
J’avais enduré son chantage toutes ces années, et toujours avec la même rengaine – à chaque fois que je devais faire quelque chose selon son bon vouloir et que je me rebiffais, elle prononçait cette rengaine : « Je vais me tuer, je vais me pendre, personne ne m’écoute, personne ne m’aime ».
Un jour, je n’en pus plus. Je me sentais tellement mise sous pression, ce n’était pas tenable à la longue. Ce jour donc, elle se plaignit à nouveau. Sans dire un mot, je me levai, pris un banc en bois et une corde à linge, posa le tout devant elle et lui dit : « tiens, voilà, maintenant fais-le, comme ça nous aurons enfin la paix. »
Cette scène m’a poursuivie pendant des années, et encore aujourd’hui j’y repense parfois. Dans ces moments-là, je revois ce banc en bois, que mon oncle avait lui-même construit ; il était peint dans un bleu moyen clair avec des bordures bleu foncé. Il avait dessiné un personnage de bande dessinée au milieu, une sorte de scène comique entre un homme et une femme ; je pense que je n’ai jamais vraiment compris cette scène, ce qui explique surement pourquoi je ne m’en souviens pas en détail.
Je mis longtemps avant de comprendre pourquoi ma mère et moi avions une relation perturbée ; c’est seulement des années après mon accident que Dieu m’a aidée à y voir plus clair sur notre relation et à l’arranger — en tous cas en ce qui me concerne.
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