André Gide - Oeuvres complètes de André Gide - Romans

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Oeuvres complètes de André Gide: Romans: краткое содержание, описание и аннотация

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Cette collection comprend l'intégrale des romans d'André Gide.
Table des Matières:
Les Cahiers d'André Walter
Le Voyage d'Urien
Paludes
Le Prométhée mal enchaîné
L'Immoraliste
Le Retour de l'enfant prodigue
La Porte étroite
Isabelle
Les Caves du Vatican
La Symphonie Pastorale
Les Faux-monnayeurs
L'École des femmes
Robert
Geneviève

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J'attendais entre chaque phrase. Il se taisait. Alors je continuai machinalement :

« Moi, cela m'est égal, parce que j'écris Paludes , – mais ce qui m'est insupportable c'est qu'elle ne comprenne pas cet état... C'est même ce qui m'a donné l'idée d'écrire Paludes . »

Hubert à la fin s'excita : « Pourquoi veux-tu donc la troubler, si elle est heureuse comme cela ?

– Mais elle n'est pas heureuse, mon cher ami ; elle croit l'être parce qu'elle ne se rend pas compte de son état ; tu penses bien que si à la médiocrité se joint la cécité, c'est encore plus triste.

– Et quand tu ouvrirais ses yeux ; quand tu aurais tant fait que de la rendre malheureuse ?

– Ce serait déjà bien plus intéressant ; au moins elle ne serait plus satisfaite : – elle chercherait. » – Mais, je ne pus rien savoir de plus, car Hubert à ce moment haussa les épaules et se tut.

Il reprit au bout d'un instant : « Je ne savais pas que tu connusses Richard. »

C'était presque une question ; – j'aurais pu lui dire que Richard c'était Tityre, mais, comme je ne connaissais à Hubert aucun droit à mépriser Richard, je lui dis simplement : « C'est un garçon très estimable. » Et je me promis, par compensation, d'en parler le soir à Angèle.

« Allons, adieu, dit Hubert comprenant que nous ne parlerions pas ; je suis pressé – tu ne marches pas assez vite. – A propos, ce soir à six heures je ne pourrai pas venir te voir.

– Allons, tant mieux, répondis-je ; ça nous changera. »

Il partit. J'entrai seul au jardin ; je me dirigeai lentement vers les plantes. J'aime ces lieux ; j'y viens souvent ; tous les jardiniers me connaissent ; ils m'ouvrent les enclos réservés et me croient un homme de science parce que, près des bassins, je m'assieds. Grâce à des surveillances continuelles ces bassins ne sont pas soignés ; de l'eau coulant sans bruit les alimente. Il y pousse les plantes qu'on y laisse pousser ; il y nage beaucoup d'insectes. Je m'occupe à les regarder ; c'est même un peu cela qui m'a donné l'idée d'écrire Paludes ; le sentiment d'une inutile contemplation, l'émotion que j'ai devant les délicates choses grises. – Ce jour-là j'écrivis pour Tityre :

– Entre tous, les grands paysages plats m'attirent, – les landes monotones, – et j'aurais fait de longs voyages pour trouver des pays d'étangs, mais j'en trouve ici qui m'entourent. – Ne croyez pas à cela que je sois triste ; je ne suis même pas mélancolique ; je suis Tityre et solitaire et j'aime un paysage ainsi qu'un livre qui ne me distrait pas de ma pensée. Car elle est triste, ma pensée ; elle est sérieuse, et, même près des autres, morose ; je l'aime plus que tout, et c'est parce que je l'y promène que je cherche surtout les plaines, les étangs sans sourires les landes. Je l'y promène doucement.

Pourquoi ma pensée est-elle triste ? – Si j'en avais souffert je me le serais plus souvent demandé. Si vous ne me l'aviez pas fait remarquer, je ne l'aurais peut-être pas su, car souvent elle s'amuse à beaucoup de choses qui ne vous intéressent pas du tout. Ainsi elle se plaît à relire ces lignes ; elle prend sa joie à de toutes petites besognes qu'il est inutile que je vous dise parce que vous ne les reconnaîtriez pas ...

Un air presque tiède soufflait ; au-dessus de l'eau, de frêles gramens se penchaient que firent ployer des insectes. Une poussée germinative disjoignait les marges de pierres ; un peu d'eau s'enfuyait, humectait les racines. Des mousses, jusqu'au fond descendues, faisaient une profondeur avec l'ombre : des algues glauques retenaient des bulles d'air pour la respiration des larves. Un hydrophile vint à passer. Je ne pus retenir une pensée poétique et, sortant un nouveau feuillet de ma poche, j'écrivis :

Tityre sourit .

Après quoi j'eus faim et, réservant l'étude des potamogétons pour un autre jour, je cherchai sur le quai le restaurant dont m'avait parlé Pierre. Je pensais être seul. J'y rencontrai Léon, qui me parla d'Edgar. Après midi je visitai quelques littérateurs. Vers cinq heures commença de tomber une petite averse ; je rentrai ; j'écrivis les définitions de vingt vocables de l'école et trouvai pour le mot blastoderme jusqu'à huit épithètes nouvelles.

J'étais un peu las vers le soir et, après mon dîner, je m'en fus coucher chez Angèle. Je dis chez et non avec elle, n'ayant jamais fait avec elle que de petits simulacres ano dins.

Elle était seule. Comme j'entrai elle jouait avec exactitude une sonatine de Mozart sur un piano fraîchement accordé. Il était déjà tard, et l'on n'entendait pas d'autre bruit. Elle avait allumé toutes les bougies des candélabres et mis une robe à petits carreaux.

« Angèle, dis-je en entrant, nous devrions tâcher de varier un peu notre existence ! Allez-vous me demander encore ce que je viens de faire aujourd'hui ? »

Elle ne comprit sans doute pas bien l'amertume de ma phrase, car aussitôt elle me demanda :

« Eh bien, qu'avez-vous fait aujourd'hui ? »

Alors et malgré moi, je répondis :

« J'ai vu mon grand ami Hubert.

– Il sort d'ici, reprit Angèle.

– Mais ne pourrez-vous donc, chère Angèle, jamais nous recevoir ensemble ? m'écriai-je.

– Il n'y tient peut-être pas tant que ça, dit-elle. – Enfin, si vous, vous y tenez beaucoup, venez dîner chez moi vendredi soir, il y sera : vous nous lirez des vers... A propos, – demain soir ; vous ai-je invité ? je reçois quelques littérateurs ; vous en serez. – On se réunit à neuf heures.

– J'en ai vu plusieurs aujourd'hui, répondis-je, parlant des littérateurs. – J'aime ces existences tranquilles. Ils travaillent toujours et pourtant on ne les dérange jamais ; il semble, lorsqu'on va les voir, que ce n'était que pour vous qu'ils travaillent et qu'ils préfèrent vous parler. Leurs amabilités sont charmantes ; ils les composent à loisir. J'aime ces gens dont la vie est occupée sans cesse mais peut-être occupée avec nous. Et comme ils ne font rien qui vaille on n'a pas de remords de leur prendre leur temps. Mais à propos : J'ai vu Tityre.

– Le célibataire ?

– Oui – mais dans la réalité il est marié, – père de quatre enfants. Il s'appelle Richard... ne me dites pas qu'il sort d'ici, vous ne le connaissez pas. »

Angèle, un peu froissée, me dit alors : « Vous voyez bien qu'elle n'était pas vraie, votre histoire !

– Pourquoi, pas vraie ? – parce qu'ils sont six au lieu d'un ! – J'ai fait Tityre seul, pour concentrer cette monotonie ; c'est un procédé artistique ; vous ne voudriez pourtant pas que je les fasse pêcher tous les six à la ligne ?

– Je suis tellement sûre que dans la réalité ils ont des occupations différentes !

– Si je les décrivais, elles paraîtraient trop différentes ; les événements racontés ne conservent pas entre eux les valeurs qu'ils avaient dans la vie. Pour rester vrai on est obligé d'arranger. L'important c'est que j'indique l'émotion qu'ils me donnent.

– Mais si cette émotion est fausse ?

– L'émotion, chère amie, n'est jamais fausse ; n'avez-vous donc point lu parfois que l'erreur vient à partir du jugement ? Mais pourquoi raconter six fois ? mais puisque l'impression qu'ils donnent est la même – précisément, six fois... Voulez-vous savoir ce qu'ils font – dans la réalité ?

– Parlez, dit Angèle ; vous avez l'air exaspéré.

– Du tout, criai-je... Le père fait des écritures ; la mère tient la maison ; un grand garçon donne des leçons chez les autres ; un autre en reçoit ; la première fille boite ; la dernière, trop petite, ne fait rien. – Il y a aussi la cuisinière... La femme s'appelle Ursule... Et remarquez que tous, ils font la même chose exactement tous les jours !!!

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