Alfred Vogel est né à Aesch, près de Bâle, en 1902. Dès sa plus tendre enfance, il fut initié à la médecine par les plantes. Ses parents et ses grands-parents connaissaient déjà les vertus curatives de nombreuses plantes. Le jeune Alfred assimila volontiers leur savoir puis décida d’approfondir encore ces connaissances. Par la suite, il recueillit et compléta les données empiriques de la médecine populaire traditionnelle d’Europe. Sa soif de connaissances l’incita à aller plus loin et à parcourir de nombreux pays du monde entier. Il s’intéressait particulièrement aux peuples primitifs. Leur manière de gérer les ressources naturelles l’incitait toujours davantage à étudier les rapports entre la nourriture, le mode de vie, la constitution physique et la maladie. Les expériences acquises en Afrique, en Asie, en Amérique du Nord et en Amérique latine, ainsi que chez les peuplades des steppes et de la forêt vierge, prouvèrent à l’infatigable voyageur que la nature, pourvu qu’on l’utilise à bon escient, était beaucoup plus efficace que le prétendu savoir humain. Alfred Vogel s’initia aux méthodes curatives de diverses tribus indigènes et découvrit toute une série de nouvelles plantes médicinales.
Alfred Vogel lors d’une conférence parmi tant d’autres
Recolte dans les cultures de plantes medicinales à Roggwil, en Suisse
Ses activités au service des malades comme des bien-portants débutèrent à Teufen, dans le canton d’Appenzell. C’est là qu’Alfred Vogel tenait son cabinet de naturopathe. Il récoltait des plantes médicinales dans cette région préalpine et mis ainsi au point les premiers extraits de plantes fraîches. Il avait découvert qu’ils étaient plus efficaces que les teintures obtenues à base d’herbes séchées. Fidèle à son principe que « l’amour est la plus grande force de l’univers », il diffusa son savoir lors d’innombrables conférences dans tous les continents du monde. Il était par ailleurs en contact avec plusieurs familles royales ainsi que de nombreuses personnalités du milieu politique et économique, sans jamais renier son amour de Dieu et de la nature. C’est toutefois les gens simples dont il se sentait le plus proche et il ne s’exprimait d’ailleurs que dans leur langue, le « langage du cœur ». Les admiratrices et les admirateurs les plus fervents d’Alfred Vogel, c’était ces gens-là. La plupart du temps, les organisateurs de ses conférences n’avaient qu’un seul souci, celui de trouver une salle assez grande pour son auditoire.
Depuis 1929, cet inlassable auteur publie la revue mensuelle « Gesundheits-Nachrichten », relatant son expérience vécue de naturopathe et de chercheur dans les domaines diététique et phytothérapeutique, ainsi que les découvertes qu’il a faites auprès des peuples primitifs, concernant les forces curatives de la nature. Autodidacte, il ne fut pas toujours pris au sérieux par les scientifiques, mais cela ne l’empêcha pas de recevoir en 1982 la médaille Priessnitz, la plus haute distinction dans le domaine de la médecine naturelle, lors du congrès annuel de la société allemande des naturopathes. En 1984, Alfred Vogel devint membre honoraire de la Société suisse des médecins pour la médecine empirique.
A l’âge de 23 ans, Alfred Vogel écrivit une première brochure intitulée « Kleiner Wegweiser für die Lebensreform » (Petit guide pour la réforme de la vie). En 1935 parut son premier livre, « Die Nahrung als Heilfaktor » (La nourriture, facteur de guérison), essentiellement consacré à l’influence de la nourriture sur la santé. En 1952 fut publiée la première édition de l’ouvrage « Le petit docteur », le best-seller qui fit connaître Alfred Vogel dans le monde entier. « Le petit docteur » est reconnu depuis longtemps comme un ouvrage de référence même parmi les médecins et les hommes de science. À vous de juger !
Avant-propos et bilan d’une existence bien remplie
Au mois d’octobre 1992, mon cœur n’aura pas cessé de battre jour et nuit, pendant neuf décennies, que la journée soit pour moi paisible ou fatigante. Physiquement et moralement, je dois beaucoup à ce cœur infatigable. Il a toujours participé très activement à tout ce que j’ai édifié, élaboré et réalisé. Aujourd’hui, lorsque je regarde en arrière, j’ai l’impression que les années et les décennies se sont envolées.
Quand j’étais petit, j’étais à la fois impressionné et enthousiasmé par la nature et ses multiples aspects du règne végétal et animal. Avide de m’instruire, je parcourais les champs, les prairies et les forêts. Pourvu de la sagesse de ma grand-mère, mon père m’initiait alors aux innombrables beautés de la création, bigarrée et pleine de secrets. Fourmis, scarabées, grenouilles, lézards et salamandres représentaient pour moi autant d’énigmes jusqu’à ce que j’aie étudié de plus près leur mode de vie. J’ai appris très tôt que les plantes avaient des vertus curatives. Si en courant pieds nus, je me blessais avec un morceau de verre ou un clou rouillé, on me faisait un pansement avec de la sanicle de la forêt et de la mauve qui poussait derrière la cabane en bois, bien écrasées, et j’étais bientôt guéri. A l’époque, je n’aurais jamais imaginé, même en rêve, que l’expérience vécue dans ma jeunesse avec les plantes médicinales pourrait avoir de telles conséquences pour mon avenir et ma vie professionnelle.
Lors de mes nombreux voyages à travers tous les continents du monde entier, j’ai toujours rencontré mes amies les plantes, souvent avec plus de plaisir que certaines personnes dont on ignore si elles vous veulent du mal ou du bien. Les plantes ont toujours été mes fidèles compagnes et elles comptent aujourd’hui encore parmi mes meilleurs amis, car elles ne m’ont jamais déçu ni abandonné, même quand j’étais en danger de mort. Dans les régions tropicales, en particulier, ce sont des plantes qui m’ont sauvé la vie bien des fois. J’étais alors très heureux de connaître leurs merveilleuses vertus curatives. C’est pour cette raison que je me suis efforcé de propager mon savoir et mon expérience au moyen de la revue mensuelle « Gesundheits-Nachrichten » et surtout aussi dans mes livres.
Il y a maintenant plus de 50 ans que nous publions notre propre journal. Il s’appelait au début « Das neue Leben » (La vie nouvelle) puis nous l’avons rebaptisé « Gesundheits-Nachrichten ». Que ce soit en allemand, en hollandais, en finlandais, en suédois, en danois, ainsi que pour un temps en norvégien et en anglais, ce sont en tout plusieurs millions d’exemplaires que des familles ont reçus avec gratitude et considération.
Pendant plusieurs décennies, j’en ai rédigé les articles avec ma première femme, Sophie, tandis que ma fille s’occupait des illustrations. C’est ainsi qu’ils étaient souvent écrits lors de voyages d’études dans des pays lointains, dans le désert, au bord de la mer, sur une plage solitaire ou sur une île, dans la case d’un indigène. Aujourd’hui, je peux compter sur le soutien d’une équipe de rédaction expérimentée qui continue à publier notre revue mensuelle selon mes principes.
Certes, au cours de ces voyages, les idées d’articles ne nous manquaient pas, surtout lorsque nous nous trouvions avec des gens aux coutumes et aux traditions différentes, dont les problèmes vitaux étaient tout autres. Dans l’intérêt de nos lecteurs, il nous importait toujours de présenter une réflexion s’inspirant d’expériences vécues, susceptible d’être profitable pour la vie de tous les jours.
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