Conséquences naturelles
Si nous attendons ainsi que la fièvre baisse lentement au lieu de la supprimer brusquement, elle ne remontera probablement plus. Elle doit baisser graduellement et non brutalement : toute hâte est antinaturelle. Si la fièvre monte, elle se maintient à haute température jusqu’à ce que tout ce qui doit l’être soit brûlé. Alors seulement, elle diminuera selon une courbe normale. En voulant hâter le processus naturel, on n’obtient qu’un sursis et non la suppression de la cause véritable, car on réprime le mal au lieu de le supprimer. Tout ce qui n’a pas été expulsé par la sueur, l’urine ou les selles est encore dans le corps sous forme de toxines et celles-ci se réveilleront à la première occasion. A l’aide de ces tablettes miraculeuses qui suppriment la fièvre, on a peut-être étouffé une angine. Mais les microbes de cette maladie n’ayant pas été chassés du corps, ils vont causer de nouveaux dégâts et entraîner des complications telles que péricardite, rhumatisme articulaire ou pneumonie. L’expérience prouve que les remèdes les plus modernes peuvent faire disparaître rapidement une affection tout en étant la cause d’un nouveau mal. La médecine classique est obligée d’admettre que l’effet de ces remèdes-miracles n’a rien de décisif. La nature a ses droits et on ne les transgresse pas impunément ! Mieux que l’homme civilisé, les animaux sauvages savent suivre le processus naturel de la guérison. Ne nous laissons donc plus guider par de fausses opinions ! Observons et respectons les lois de la nature : elles nous indiqueront la marche à suivre pour les jours de maladie. Si nous méprisons l’aide qu’elle nous offre, la nature se vengera et au lieu de la guérison, nous n’enregistrerons que des revers. En considérant la fièvre comme la sonnette d’alarme de la nature, nous n’aurons plus à la craindre. Elle sera notre alliée si nous savons tirer profit de ses services au lieu de la réprimer.
La douleur, sonnette d’alarme
Tout comme la fièvre est la sonnette d’alarme de la nature, la douleur annonce une perturbation dans l’harmonie du corps. Comment l’accueillons-nous quand elle survient, fidèle à son devoir ? Lui sommesnous reconnaissants de nous signaler quelque désordre à réparer ? Recherchons-nous immédiatement la cause de cette douleur afin de pouvoir la supprimer avec des remèdes adéquats ? Non, tout cela est beaucoup trop compliqué. La douleur est en soi trop importune pour qu’on la supporte sous quelque forme que ce soit. Il faut s’en débarrasser dès qu’elle apparaît. Certains remèdes appelés « anti-douleur » sont si pratiques qu’on serait bien bête de s’en passer et de continuer à supporter la douleur. Telle est l’opinion de l’être borné. Mais qu’il s’agisse d’une défectuosité à un moteur ou à sa voiture, par exemple, son attitude change du tout au tout. Si le mécanicien se bouche les oreilles pour ne plus entendre le grincement de la machine, la défectuosité n’en existe pas moins ! Il essaiera plutôt, en bon professionnel, d’en rechercher les causes et de la réparer avant qu’il ne se produise des dégâts plus graves. Que de soins prodigués à la matière inerte… alors que le corps humain si sensible peut être malmené, trompé quand la nature lui envoie la douleur, signal qu’il ne faut négliger en aucun cas. En « endormant » la douleur, on dupe à la fois la nature, son propre corps et tout l’être humain si complexe. Il est intéressant de constater que lors de certains maux, la nature nous vient toujours en aide et si l’homme n’était pas aveuglé par sa propre insoumission, il saurait tirer parti de tous ses revers et même s’en protéger. Cependant, fait curieux, il n’y prête guère attention et ne sait pas tirer les conclusions qui s’imposent lorsqu’un anesthésique, par exemple, perd de son efficacité première. Au lieu de comprendre alors que l’anesthésie de la douleur n’a rien à voir avec la guérison, l’homme, dans sa folie, fait usage de stupéfiants de plus en plus forts pour étouffer sa douleur, coûte que coûte.
L’intervention adéquate
Un médecin consciencieux cherchera à déceler la cause de la douleur et ne se contentera pas simplement de la combattre.
Si son client se plaint de douleurs dans la région du foie, il ne se contentera pas de lui prescrire un calmant, il fera un examen approfondi du foie en se basant sur les symptômes apparus. Il s’informera de la couleur des selles, il demandera au malade s’il supporte les corps gras, bref, il tentera de trouver la cause des troubles et prescrira ensuite les remèdes appropriés. Il préconisera un régime hépatique, ordonnera une cure de carottes. Le radis sera permis en petite dose curative, des quantités plus fortes pouvant nuire à un foie détraqué. Ainsi, le médecin fixera une ligne de conduite au malade en lui accordant la possibilité de s’aider lui-même dans une large mesure pour recouvrer la santé.
Un praticien avisé, conscient de son devoir, s’y prendra de même avec une cliente le consultant pour des douleurs lombaires. Il lui demandera si elle ressent une tension dans la région des reins, si elle a l’impression que sa peau y est trop étroite, trop tendue. Il s’enquerra de la couleur de l’urine, de l’importance de la diurèse quotidienne. S’il soupçonne une affection des reins, il fera faire une analyse d’urine qui lui fournira d’importants indices. Elle pourra révéler la présence d’albumine, de globules rouges ou blancs, éventuellement de quelques cellules cylindriques ou épithéliales provenant de la vessie, du bassinet rénal ou du rein lui-même, ou encore de bactéries. S’il ne trouve que des traces de ces éléments, il conseillera de prendre les précautions suivantes : 1. régime pauvre en sel, 2. protection contre le froid par des vêtements chauds. La méthode naturelle recommande en pareil cas des infusions de prêle 7, de feuilles de bouleau ou de chiendent 3 ou de persil. Il ordonnera aussi des enveloppements chauds qui décongestionneront les endroits douloureux. De cette manière, le praticien doit d’abord rechercher les causes de la douleur afin de pouvoir prescrire le médicament susceptible de la guérir.
C’est ainsi qu’il faut interpreter et combattre la douleur. Celui qui ne veut que la calmer ne rend pas service à son propre corps. Certaines personnes ne font qu’avaler des poudres pour chasser leurs maux de tête durant des années, sans penser un seul instant que ceux-ci pourraient provenir d’une constipation chronique. Qui donc supposerait que les toxines se développant par suite de paresse intestinale montent à la tête et occasionnent des céphalées ? Ne vaut-il pas mieux veiller d’abord à une fonction intestinale régulière ? On préfère en général s’en tenir aux poudres et cachets. Tour à tour, elles sont destinées à l’intestin ou aux maux de tête.
Conséquences correspondantes
Faute de vouloir combattre énergiquement les causes premières de troubles sérieux, il faut accepter par la suite les inconvénients d’une maladie grave. Un traitement initial et global aurait été si simple, au lieu de souffrir de constipation des années durant. Certains médecins n’accordent d’ailleurs guère d’attention à ce mal et se contentent de prescrire des laxatifs au lieu de chercher à le supprimer et à le guérir.
On sait aussi que bien des femmes ne se soucient pas des douleurs ressenties dans le bas-ventre, ni des pertes blanches ou des crampes périodiques, petits maux qui sont à l’origine de stases du système circulatoire.
Certaines personnes, par contre, réfléchissent et agissent instinctivement selon les lois naturelles, tandis que d’autres font exactement le contraire. Ce sont ces personnes-là qu’il s’agit de conseiller et de diriger.
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