Bernard Gausseron - La Vie en Famille - Comment Vivre à Deux?

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La Vie en Famille: Comment Vivre à Deux?: краткое содержание, описание и аннотация

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Mais, de même que ces abus de condiments gâtent l'estomac, les scènes de ménage, quelque tendre qu'en soit le dénouement ordinaire, gâtent le cœur. Un jour vient où la récompense ne paraît pas valoir le prix dont on l'achète, et le moindre mal qui puisse résulter de telles coutumes matrimoniales, c'est que l'impression de lassitude et de dégoût se produise chez les deux époux à la fois. Ils sont, du moins, en condition de reconnaître en même temps leur tort et de s'en corriger, ou, s'ils s'en sentent incapables, de s'entendre pour se créer, soit dans le mariage, soit en dehors, un modus vivendi où la part du scandale, toujours trop grande, sera réduite à son minimum.

«Il n'y a guère de gens plus aigres que ceux qui sont doux par intérêt», dit Vauvenargues. Aussi ne faisons-nous pas appel au seul intérêt. C'est à l'intelligence et au cœur que nous nous adressons à la fois pour mettre en garde les nouveaux époux contre ces mouvements désordonnés de la passion qui s'use elle-même et, comme le fruit décevant des rivages de la Mer Morte, ne laisse qu'une cendre amère dans la bouche des étourdis qui pensaient y puiser des jouissances toujours renouvelées et sans cesse de plus haut goût.

Il faut être doux parce qu'on a du plaisir à l'être: parce qu'il n'est rien de meilleur au monde que d'être agréable à qui l'on aime, et que, quand le mari trouve que sa femme est bonne et que la femme trouve que son mari est bon, ils ont à eux deux ramené sur terre, pour eux et ceux qui les entourent, le paradis.

Le sujet est trop grave pour admettre la plaisanterie vulgaire qui n'a pour effet que le rire physique, lorsque son ineptie ou sa trivialité ne font pas hausser les épaules d'impatience et d'ennui. On ne s'attend donc pas à trouver ici la répétition des éternelles sottises sur la couleur du ménage et autres gaudrioles de la même farine. On ne m'en voudra pourtant pas, je l'espère, de rapporter, dans un intérêt de curiosité d'autant plus permise qu'elle se rattache étroitement à la question qui nous occupe, une explication assez ingénieuse et inattendue de la couleur jaune prise comme symbole conjugal.

L'auteur des Mémoires historiques et galans pense qu'Ovide, en représentant l'Hymen croceo velatus amictu , «a voulu sans doute nous faire une leçon de ce qui est si essentiel au mariage. Les soucis d'une famille dont vous vous chargez, le risque que vous courez de tant de coups de fortune, la jalousie inévitable que vous avez d'une femme, pour peu qu'elle vous agrée, ou que votre honneur vous touche, ne sont-ce pas autant de sujets de jaunisse! et n'est-ce pas une merveille, si le tempérament le plus vigoureux et le plus enjoué ne tombe pas dans un état ictérique?»

La jalousie est, à coup sûr, la disposition morale la plus propre à faire naître cet état, et il n'est guère de description de jaloux ou de jalouse qui ne soit marquée de ce trait: jaune comme un coing . C'est en effet celle qui met le plus de bile dans le sang, la passion fielleuse par excellence.

«Toute jalousie, dit un ancien poète anglais 9 9 Sir William Davenant. , doit toujours être étranglée à sa naissance; ou le temps conspirera bientôt à la rendre assez forte pour surmonter la vérité.»

Le propre de la jalousie, en effet, est de donner aux visions que le soupçon fait surgir dans l'esprit le relief et la certitude de la réalité. Le jaloux objective les images qui hantent son cerveau avec une intensité curieuse pour l'observateur et formidable pour les époux. Car, sans insister sur cette facilité qu'a le jaloux – ou la jalouse – à se croire certain de ce qu'il imagine, surtout si c'est incroyable et monstrueux, – la jalousie crée, dans la vie à deux, tous les maux, et ne saurait en guérir un seul. C'est ce que voyait Fuller lorsqu'il écrivait: «Là où la jalousie est le geôlier, beaucoup s'échappent de leur prison; elle ouvre plus de voies au vice qu'elle n'en ferme.» La comédie de tous les âges et de tous les peuples a trouvé dans cette idée une source inépuisable de situations plaisantes et douloureuses à la fois, qui, à défaut des exemples que fournit en abondance l'expérience journalière de la vie, peuvent servir de documents et d'enseignement.

Le dicton populaire: «On n'est jaloux que de ce qu'on aime» n'est vrai que par rapport à un amour égoïste qui, tout en se portant sur autrui, n'est proprement que l'amour-propre ou l'amour de soi. Nous concevons la douleur immense, l'irrémédiable désespoir que peut jeter dans un cœur aimant la découverte de la trahison de l'être aimé. Nous concevons encore, tout en les blâmant et en les regrettant, les mouvements impétueux qui poussent en ces circonstances les personnes violentes et passionnées à des excès que les cours d'assises condamnent ou acquittent, au hasard de l'impression produite sur des jurés sensibles. Mais nous ne saurions considérer la jalousie à priori , si l'on peut dire, celle qui obsède l'esprit au fort même de l'amour partagé et qui, à défaut de motifs, se forge des catastrophes chimériques et se nourrit avidement du poison des soupçons, que comme une maladie morale dont il faut se guérir à tout prix, si l'on ne veut faire son propre malheur en même temps que le malheur de celui ou de celle qu'on aime plus que tout au monde, bien qu'en l'aimant fort mal.

En de pareilles maladies, il n'y a guère qu'un médecin et qu'un remède, à savoir la volonté. Mais, hélas! on ne veut pas, ou l'on ne peut pas vouloir. Il y a des maux où l'on se complaît, des plaies qu'on prend un âcre plaisir à aviver, des douleurs dont il est voluptueux de souffrir. La jalousie est une de ces tortures qui font goûter à leurs victimes les délices de la damnation.

On rapporte de Ninon de Lenclos cette parole: «Jamais une femme ne sait mauvais gré à son mari de plaire à plusieurs femmes, pourvu qu'elle soit toujours préférée.»

Malheureusement, en fait de mariage, l'autorité de Ninon est médiocre. Et puis de son temps, le fatalisme de la passion et l'irresponsabilité de la névrose étaient choses peu connues, qui ne troublaient guère la raison des gens. En ce temps-là, et même plus tard, on pouvait espérer convaincre et persuader par un dilemme, et l'auteur des Considérations sur le Génie et les Mœurs de ce siècle ne perdait pas sa peine en écrivant: «C'est faire une cruelle injure à une femme sage, que de lui témoigner de la jalousie; c'est faire trop d'honneur à une femme galante, et donner beau jeu à une coquette.»

Il laissait au lecteur le soin facile de retourner la proposition à l'usage de la femme envers le mari.

Aujourd'hui l'arsenal du raisonnement ne fournit point d'arme capable de porter un coup sûr, et, pour combattre les erreurs du sentiment, c'est au sentiment qu'il faut avoir recours. La seule considération qui puisse, croyons-nous, contrebalancer la jalousie dans une âme infestée de ce venin, c'est le désir de faire le bonheur de l'être aimé. Si la passion maudite laisse au jaloux une minute de clairvoyance et qu'il ait conscience des tourments qu'il inflige, il se guérira ou se dominera. S'il ne le faisait, son amour serait méprisable, car ce ne serait, répétons-le, qu'un égoïsme sans pitié.

CHAPITRE V

SABLES MOUVANTS

Comment assurer la navigation de la barque conjugale sur les eaux mal sondées de la vie? On relève çà et là des écueils, des récifs, des promontoires où la mer se brise avec les épaves qu'elle entraîne, des points fixes où le péril est constant. On y établit des signaux; on y allume des phares; des pilotes indiquent les passes, les heures de marée, les courants, les tourbillons et les remous, et conduisent au port prochain. Mais ce que feux, balises, ancres, conseils de pilote sont impuissants à signaler, ce sont les hauts fonds changeants, les bancs de sable que le jusant déplace, qui, là où tout à l'heure les vaisseaux à grand tirant passaient voiles dehors et barre au vent, arrêtent les humbles barques sans leur laisser même l'espoir de se renflouer au flot prochain.

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