Ernest Renan - Vie De Jésus

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Ce ne furent donc ni Tibère ni Pilate qui condamnèrent Jésus. Ce fut le vieux parti juif; ce fut la loi mosaïque. Selon nos idées modernes, il n'y a nulle transmission de démérite moral du père au fils; chacun ne doit compte à la justice humaine et à la justice divine que de ce qu'il a fait. Tout juif, par conséquent, qui souffre encore aujourd'hui pour le meurtre de Jésus a droit de se plaindre; car peut-être eût-il été Simon le Cyrénéen; peut-être au moins n'eût-il pas été avec ceux qui crièrent: «Crucifiez-le!» Mais les nations ont leur responsabilité comme les individus. Or si jamais crime fut le crime d'une nation, ce fut la mort de Jésus. Cette mort fut «légale,» en ce sens qu'elle eut pour cause première une loi qui était l'âme même de la nation. La loi mosaïque, dans sa forme moderne, il est vrai, mais acceptée, prononçait la peine de mort contre toute tentative pour changer le culte établi. Or, Jésus, sans nul doute, attaquait ce culte et aspirait à le détruire. Les Juifs le dirent à Pilate avec une franchise simple et vraie: «Nous avons une Loi, et selon cette Loi il doit mourir; car il s'est fait Fils de Dieu [1154].» La loi était détestable; mais c'était la loi de la férocité antique, et le héros qui s'offrait pour l'abroger devait avant tout la subir.

Hélas! il faudra plus de dix-huit cents ans pour que le sang qu'il va verser porte ses fruits. En son nom, durant des siècles, on infligera des tortures et la mort à des penseurs aussi nobles que lui. Aujourd'hui encore, dans des pays qui se disent chrétiens, des pénalités sont prononcées pour des délits religieux. Jésus n'est pas responsable de ces égarements. Il ne pouvait prévoir que tel peuple à l'imagination égarée le concevrait un jour comme un affreux Moloch, avide de chair brûlée. Le christianisme a été intolérant; mais l'intolérance n'est pas un fait essentiellement chrétien. C'est un fait juif, en ce sens que le judaïsme dressa pour la première fois la théorie de l'absolu en religion, et posa le principe que tout novateur, même quand il apporte des miracles à l'appui de sa doctrine, doit être reçu à coups de pierres, lapidé par tout le monde, sans jugement [1155]. Certes, le monde païen eut aussi ses violences religieuses. Mais s'il avait eu cette loi-là, comment fût-il devenu chrétien? Le Pentateuque a de la sorte été dans le monde le premier code de la terreur religieuse. Le judaïsme a donné l'exemple d'un dogme immuable, armé du glaive. Si, au lieu de poursuivre les Juifs d'une haine aveugle, le christianisme eût aboli le régime qui tua son fondateur, combien il eût été plus conséquent, combien il eût mieux mérité du genre humain!

CHAPITRE XXV. MORT DE JÉSUS.

Bien que le motif rée l de la mort de Jésus fût tout religieux, ses ennemis avaient réussi, au prétoire, à le présenter comme coupable de crime d'État; ils n'eussent pas obtenu du sceptique Pilate une condamnation pour cause d'hétérodoxie. Conséquents à cette idée, les prêtres firent demander pour Jésus, par la foule, le supplice de la croix. Ce supplice n'était pas juif d'origine; si la condamnation de Jésus eût été purement mosaïque, on lui eût appliqué la lapidation [1156]. La croix était un supplice romain, réservé pour les esclaves et pour les cas où l'on voulait ajouter à la mort l'aggravation de l'ignominie. En l'appliquant à Jésus, on le traitait comme les voleurs de grand chemin, les brigands, les bandits, ou comme ces ennemis de bas étage auxquels les Romains n'accordaient pas les honneurs de la mort par le glaive [1157]. C'était le chimérique «roi des Juifs,» non le dogmatiste hétérodoxe, que l'on punissait. Par suite de la même idée, l'exécution dut être abandonnée aux Romains. On sait que, chez les Romains, les soldats, comme ayant pour métier de tuer, faisaient l'office de bourreaux. Jésus fut donc livré à une cohorte de troupes auxiliaires, et tout l'odieux des supplices introduits par les mœurs cruelles des nouveaux conquérants se déroula pour lui. Il était environ midi [1158]. On le revêtit de ses habits qu'on lui avait ôtés pour la parade de la tribune, et comme la cohorte avait déjà en réserve deux voleurs qu'elle devait exécuter, on réunit les trois condamnés, et le cortège se mit en marche pour le lieu de l'exécution.

Ce lieu était un endroit nommé Golgotha, situé hors de Jérusalem, mais près des murs de la ville [1159]. Le nom de Golgotha signifie crâne ; il correspond, ce semble, à notre mot Chaumont , et désignait probablement un tertre dénudé, ayant la forme d'un crâne chauve. On ne sait pas avec exactitude l'emplacement de ce tertre. Il était sûrement au nord ou au nord-ouest de la ville, dans la haute plaine inégale qui s'étend entre les murs et les deux vallées de Cédron et de Hinnom [1160], région assez vulgaire, attristée encore par les fâcheux détails du voisinage d'une grande cité. Il est difficile de placer le Golgotha à l'endroit précis où, depuis Constantin, la chrétienté tout entière l'a vénéré [1161]. Cet endroit est trop engagé dans l'intérieur de la ville, et on est porté à croire qu'à l'époque de Jésus il était compris dans l'enceinte des murs [1162].

Le condamné à la croix devait porter lui-même l'instrument de son supplice [1163]. Mais Jésus, plus faible de corps que ses deux compagnons, ne put porter la sienne. L'escouade rencontra un certain Simon de Cyrène, qui revenait de la campagne, et les soldats, avec les brusques procédés des garnisons étrangères, le forcèrent de porter l'arbre fatal. Peut-être usaient-ils en cela d'un droit de corvée reconnu, les Romains ne pouvant se charger eux-mêmes du bois infâme. Il semble que Simon fut plus tard de la communauté chrétienne. Ses deux fils, Alexandre et Rufus [1164], y étaient fort connus. Il raconta peut-être plus d'une circonstance dont il avait été témoin. Aucun disciple n'était à ce moment auprès de Jésus [1165].

On arriva enfin à la place des exécutions. Selon l'usage juif, on offrit à boire aux patients un vin fortement aromatisé, boisson enivrante, que par un sentiment de pitié on donnait au condamné pour l'étourdir [1166]. Il paraît que souvent les dames de Jérusalem apportaient elles-mêmes aux infortunés qu'on menait au supplice ce vin de la dernière heure; quand aucune d'elles ne se présentait, on l'achetait sur les fonds de la caisse publique [1167]. Jésus, après avoir effleuré le vase du bout des lèvres, refusa de boire [1168]. Ce triste soulagement des condamnés vulgaires n'allait pas à sa haute nature. Il préféra quitter la vie dans la parfaite clarté de son esprit, et attendre avec une pleine conscience la mort qu'il avait voulue et appelée. On le dépouilla alors de ses vêtements [1169], et on l'attacha à la croix. La croix se composait de deux poutres liées en forme de T [1170]. Elle était peu élevée, si bien que les pieds du condamné touchaient presque à terre. On commençait par la dresser [1171]; puis on y attachait le patient, en lui enfonçant des clous dans les mains; les pieds étaient souvent cloués, quelquefois seulement liés avec des cordes [1172]. Un billot de bois, sorte d'antenne, était attaché au fût de la croix, vers le milieu, et passait entre les jambes du condamné, qui s'appuyait dessus [1173]. Sans cela les mains se fussent déchirées et le corps se fût affaissé. D'autres fois, une tablette horizontale était fixée à la hauteur des pieds et les soutenait [1174].

Jésus savoura ces horreurs dans toute leur atrocité. Une soif brûlante, l'une des tortures du crucifiement [1175], le dévorait. Il demanda à boire. Il y avait près de là un vase plein de la boisson ordinaire des soldats romains, mélange de vinaigre et d'eau, appelé posca . Les soldats devaient porter avec eux leur posca dans toutes les expéditions [1176], au nombre desquelles une exécution était comptée. Un soldat trempa une éponge dans ce breuvage, la mit au bout d'un roseau, et la porta aux lèvres de Jésus, qui la suça [1177]. Les deux voleurs étaient crucifiés à ses côtés. Les exécuteurs, auxquels on abandonnait d'ordinaire les menues dépouilles ( pannicularia ) des suppliciés [1178], tirèrent au sort ses vêtements, et, assis au pied de la croix, le gardaient [1179]. Selon une tradition, Jésus aurait prononcé cette parole, qui fut dans son cœur, sinon sur ses lèvres: «Père, pardonne-leur; ils ne savent ce qu'ils font [1180].»

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