Ernest Renan - Vie De Jésus
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Que jamais Jésus n'ait songé à se faire passer pour une incarnation de Dieu lui-même, c'est ce dont on ne saurait douter. Une telle idée était profondément étrangère à l'esprit juif; il n'y en a nulle trace dans les évangiles synoptiques [693]; on ne la trouve indiquée que dans des parties de l'évangile de Jean qui ne peuvent être acceptées comme un écho de la pensée de Jésus. Parfois même Jésus semble prendre des précautions pour repousser une telle doctrine [694]. L'accusation de se faire Dieu ou l'égal de Dieu est présentée, même dans l'évangile de Jean, comme une calomnie des Juifs [695]. Dans ce dernier évangile, il se déclare moindre que son Père [696]. Ailleurs, il avoue que le Père ne lui a pas tout révélé [697]. Il se croit plus qu'un homme ordinaire, mais séparé de Dieu par une distance infinie. Il est fils de Dieu; mais tous les hommes le sont ou peuvent le devenir à des degrés divers [698]. Tous, chaque jour, doivent appeler Dieu leur père; tous les ressuscités seront fils de Dieu [699]. La filiation divine était attribuée dans l'Ancien Testament à des êtres qu'on ne prétendait nullement égaler à Dieu [700]. Le mot «fils» a, dans les langues sémitiques et dans la langue du Nouveau Testament, les sens les plus larges [701]. D'ailleurs, l'idée que Jésus se fait de l'homme n'est pas cette idée humble, qu'un froid déisme a introduite. Dans sa poétique conception de la nature, un seul souffle pénètre l'univers: le souffle de l'homme est celui de Dieu; Dieu habite en l'homme, vit par l'homme, de même que l'homme habite en Dieu, vit par Dieu [702]. L'idéalisme transcendant de Jésus ne lui permit jamais d'avoir une notion bien claire de sa propre personnalité. Il est son Père, son Père est lui. Il vit dans ses disciples; il est partout avec eux [703]; ses disciples sont un, comme lui et son Père sont un [704]. L'idée pour lui est tout; le corps, qui fait la distinction des personnes, n'est rien.
Le titre de «Fils de Dieu,» ou simplement de «Fils [705],» devint ainsi pour Jésus un titre analogue à «Fils de l'homme» et, comme celui-ci, synonyme de «Messie,» à la seule différence qu'il s'appelait lui-même «Fils de l'homme» et qu'il ne semble pas avoir fait le même usage du mot «Fils de Dieu [706].» Le titre de Fils de l'homme exprimait sa qualité de juge; celui de Fils de Dieu sa participation aux desseins suprêmes et sa puissance. Cette puissance n'a pas de limites. Son Père lui a donné tout pouvoir. Il a le droit de changer même le sabbat [707]. Nul ne connaît le Père que par lui [708]. Le Père lui a exclusivement transmis le droit de juger [709]. La nature lui obéit; mais elle obéit aussi à quiconque croit et prie; la foi peut tout [710]. Il faut se rappeler que nulle idée des lois de la nature ne venait, dans son esprit, ni dans celui de ses auditeurs, marquer la limite de l'impossible. Les témoins de ses miracles remercient Dieu «d'avoir donné de tels pouvoirs aux hommes [711].» Il remet les péchés [712]; il est supérieur à David, à Abraham, à Salomon, aux prophètes [713]. Nous ne savons sous quelle forme ni dans quelle mesure ces affirmations se produisaient. Jésus ne doit pas être jugé sur la règle de nos petites convenances. L'admiration de ses disciples le débordait et l'entraînait. Il est évident que le titre de Rabbi , dont il s'était d'abord contenté, ne lui suffisait plus; le titre même de prophète ou d'envoyé de Dieu ne répondait plus à sa pensée. La position qu'il s'attribuait était celle d'un être surhumain, et il voulait qu'on le regardât comme ayant avec Dieu un rapport plus élevé que celui des autres hommes. Mais il faut remarquer que ces mots de «surhumain» et de «surnaturel,» empruntés à notre théologie mesquine, n'avaient pas de sens dans la haute conscience religieuse de Jésus. Pour lui, la nature et le développement de l'humanité n'étaient pas des règnes limités hors de Dieu, de chétives réalités, assujetties aux lois d'un empirisme désespérant. Il n'y avait pas pour lui de surnaturel, car il n'y avait pas de nature. Ivre de l'amour infini, il oubliait la lourde chaîne qui tient l'esprit captif; il franchissait d'un bond l'abîme, infranchissable pour la plupart, que la médiocrité des facultés humaines trace entre l'homme et Dieu.
On ne saurait méconnaître dans ces affirmations de Jésus le germe de la doctrine qui devait plus tard faire de lui une hypostase divine [714], en l'identifiant avec le Verbe, ou «Dieu second [715],» ou fils aîné de Dieu [716], ou Ange métatrône [717], que la théologie juive créait d'un autre côté [718]. Une sorte de besoin amenait cette théologie, pour corriger l'extrême rigueur du vieux monothéisme, à placer auprès de Dieu un assesseur, auquel le Père éternel est censé déléguer le gouvernement de l'univers. La croyance que certains hommes sont des incarnations de facultés ou de «puissances» divines, était répandue; les Samaritains possédaient vers le même temps un thaumaturge nommé Simon, qu'on identifiait avec «la grande vertu de Dieu [719].» Depuis près de deux siècles, les esprits spéculatifs du judaïsme se laissaient aller au penchant de faire des personnes distinctes avec les attributs divins ou avec certaines expressions qu'on rapportait à la divinité. Ainsi le «Souffle de Dieu,» dont il est souvent question dans l'Ancien Testament, est considéré comme un être à part, l'«Esprit-Saint.» De même, la «Sagesse de Dieu,» la «Parole de Dieu» deviennent des personnes existantes par elles-mêmes. C'était le germe du procédé qui a engendré les Sephiroth de la Cabbale, les Æons du gnosticisme, les hypostases chrétiennes, toute cette mythologie sèche, consistant en abstractions personnifiées, à laquelle le monothéisme est obligé de recourir, quand il veut introduire en Dieu la multiplicité.
Jésus paraît être resté étranger à ces raffinements de théologie, qui devaient bientôt remplir le monde de disputes stériles. La théorie métaphysique du Verbe, telle qu'on la trouve dans les écrits de son contemporain Philon, dans les Targums chaldéens, et déjà dans le livre de la «Sagesse [720],» ne se laisse entrevoir ni dans les Logia de Matthieu, ni en général dans les synoptiques, interprètes si authentiques des paroles de Jésus. La doctrine du Verbe, en effet, n'avait rien de commun avec le messianisme. Le Verbe de Philon et des Targums n'est nullement le Messie. C'est Jean l'évangéliste ou son école qui plus tard cherchèrent à prouver que Jésus est le Verbe, et qui créèrent dans ce sens toute une nouvelle théologie, fort différente de celle du royaume de Dieu [721]. Le rôle essentiel du Verbe est celui de créateur et de providence; or Jésus ne prétendit jamais avoir créé le monde, ni le gouverner. Son rôle sera de le juger, de le renouveler. La qualité de président des assises finales de l'humanité, tel est l'attribut essentiel que Jésus s'attribue, le rôle que tous les premiers chrétiens lui prêtèrent [722]. Jusqu'au grand jour, il siège à la droite de Dieu comme son Métatrône , son premier ministre et son futur vengeur [723]. Le Christ surhumain des absides byzantines, assis en juge du monde, au milieu des apôtres, analogues à lui et supérieurs aux anges qui ne font qu'assister et servir, est la très-exacte représentation figurée de cette conception du «Fils de l'homme,» dont nous trouvons les premiers traits déjà si fortement indiqués dans le Livre de Daniel.
En tout cas, la rigueur d'une scolastique réfléchie n'était nullement d'un tel monde. Tout l'ensemble d'idées que nous venons d'exposer formait dans l'esprit des disciples un système théologique si peu arrêté que le Fils de Dieu, cette espèce de dédoublement de la divinité, ils le font agir purement en homme. Il est tenté; il ignore bien des choses; il se corrige [724]; il est abattu, découragé, il demande à son Père de lui épargner des épreuves; il est soumis à Dieu, comme un fils [725]. Lui qui doit juger le monde, il ne connaît pas le jour du jugement [726]. Il prend des précautions pour sa sûreté [727]. Peu après sa naissance, on est obligé de le faire disparaître pour éviter des hommes puissants qui voulaient le tuer [728]. Dans les exorcismes, le diable le chicane et ne sort pas du premier coup [729]. Dans ses miracles, on sent un effort pénible, une fatigue comme si quelque chose sortait de lui [730]. Tout cela est simplement le fait d'un envoyé de Dieu, d'un homme protégé et favorisé de Dieu [731]. Il ne faut demander ici ni logique, ni conséquence. Le besoin que Jésus avait de se donner du crédit et l'enthousiasme de ses disciples entassaient les notions contradictoires. Pour les messianistes de l'école millénaire, pour les lecteurs acharnés des livres de Daniel et d'Hénoch, il était le Fils de l'homme; pour les juifs de la croyance commune, pour les lecteurs d'Isaïe et de Michée, il était le Fils de David; pour les affiliés, il était le Fils de Dieu, ou simplement le Fils. D'autres, sans que les disciples les en blâmassent, le prenaient pour Jean-Baptiste ressuscité, pour Élie, pour Jérémie, conformément à la croyance populaire que les anciens prophètes allaient se réveiller pour préparer les temps du Messie [732].
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