Juliette Benzoni - Le réfugié

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Le réfugié: краткое содержание, описание и аннотация

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Loin de la cour de Louis XVI, à Valognes, cité normande, l'aristocratie locale se prépare à recevoir Guillaume Tremaine, un étrange personnage, prince ou coureur des mers, de retour des Indes. Tous ignorent que l'histoire de ce voyageur a commencé vingt ans plus tôt lorsque, fuyant Québec assiégée par les Anglais, Guillaume et sa mère vinrent se réfugier à Valognes. C'est là que l'enfant perdit le seul être qui lui était proche et fut recueilli par un vieux marin... Mais aujourd'hui, dans les salons, on ne parle que des fiançailles de Mlle Agnès de Nerville, sacrifiée par son père au vieux baron d'Oisecour, de sinistre réputation ! Un mariage que Guillaume pourrait empêcher, s'il acceptait de renoncer à la mystérieuse obsession de vengeance qui l'habite au plus profond de son être.

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Un silence onctueux régna pendant quelque temps autour de la grande table où cristaux et argenterie rivalisaient de reflets : on savourait cependant que Potentin, silencieux comme un chat, dispensait un vin doré aux moirures vertes dans des verres qui ressemblaient à de grands liserons translucides. Il était superbe, l’ancien naufragé des côtes de Coromandel, dans son habit de cérémonie en velours couleur de mousse dont il était très fier parce qu’il n’avait rien d’une livrée – Tremaine ne l’eût pas admis pour son plus vieil ami – et qu’il lui donnait l’aspect d’un négociant retiré ou d’un notaire en retraite. Sa cravate et ses manchettes de mousseline neigeuse faisaient ressortir sa figure brune, un rien patibulaire d’ailleurs avec ses moustaches cirées et retroussées en crocs à la mode des anciens Grands Moghols. Elles eussent d’ailleurs mieux convenu à un pirate de Tunis ou d’Alger qu’à un homme né tout simplement dans un faubourg d’Avranches, si toutefois il n’avait eu ce regard d’un bleu céleste abrité sous des sourcils gris épais comme des touffes d’herbe.

D’une grande dignité et d’une sagesse de sadhu indien – excepté quand il avait trop bu ! –, dévoué corps et âme à Guillaume qu’il avait connu adolescent, Potentin Poupinel se trouvait fort heureux, la soixantaine dépassée à son poste de majordome qui ne l’obligeait nullement au service de table. Fin connaisseur en vins – bien plus que Tremaine – il aimait tenir ce rôle de sommelier qu’il assumait avec la majesté d’un évêque célébrant la grand-messe. Il vous chuchotait un millésime à l’oreille avec autant de discrète délectation que s’il s’agissait d’un secret d’alcôve.

La première fringale apaisée et tandis que l’on attaquait un succulent jambon au pommeau 3 nappé d’une sauce faite de crème, de champignons et de pommes effilés, la conversation reprit ses droits. La présence des Bougainville venus de Paris suscitait un intérêt puissant : on attendait d’eux les dernières nouvelles d’une capitale dont on ne savait plus trop que penser. Un événement en particulier provoquait une curiosité mêlée de stupeur et même d’indignation : le 19 février précédent, un ancien officier, le marquis de Favras, avait été pendu en place de Grève pour avoir comploté l’enlèvement du Roi.

Ce n’était pas la condamnation en elle-même qui scandalisait mais bien le mode d’exécution : l’ignoble corde, le gibet infamant réservés jusque-là aux truands, aux voleurs, à la valetaille, aux gens de petit lieu, on avait osé les appliquer à un noble de vieille souche pour lequel le seul supplice convenable eût été la décapitation !

— Il y a là une volonté d’abaissement de la part des juges qui ne me dit rien de bon, lança le marquis de Légalle chez qui les débuts de ce qu’il fallait bien appeler la Révolution entretenaient une fureur toujours prête à exploser. Jusqu’où ira-t-on, mon Dieu, pour plaire au peuple et je ne comprends pas que le Roi…

— Le Roi étant en cause et le crime relevant de la lèse-majesté, on aurait pu condamner M. de Favras à être tiré à quatre chevaux, remarqua Joseph Ingoult. Ajoutons à cela que le pouvoir de notre souverain se fait chaque jour plus illusoire.

— J’imagine qu’il lui en reste assez tout de même pour changer une sentence de mort qu’il a dû signer et pour accorder à un homme, qui en son temps s’est bien battu, la miséricorde d’une exécution à l’épée.

— On dit que Favras aurait pu l’obtenir s’il avait consenti à livrer ses complices, murmura l’abbé de La Chesnier. C’est donc en toute connaissance de cause qu’il a accepté la hart. On dit qu’il est mort en chrétien.

— Je crois surtout, fit Bougainville, qu’il a espéré jusqu’au bout que les… complices en question, qui se résument à un seul, lui obtiendraient la vie sauve…

— Un seul ? s’étonna Guillaume. Vous avez l’air de savoir de qui il s’agit ?

— Pour qui a vécu à la Cour ou à ses abords, c’est le secret de Polichinelle, mon ami. L’homme qui voulait faire enlever le Roi et sans doute le tuer est son propre frère : Monsieur, comte de Provence, inconsolable de n’avoir pas encore réussi à coiffer la couronne. Le Diable sait pourtant le mal qu’il s’est donné dans ce but !

— Même si Louis XVI mourait, il a un héritier : notre jeune duc de Normandie, devenu Dauphin depuis bientôt un an, rappela Mme du Mesnildot.

Bougainville lui sourit avec la grâce qui lui venait naturellement lorsqu’il s’adressait à une jolie femme :

— Un enfant de cinq ans, dont Monsieur n’a d’ailleurs cessé de mettre en doute la légitimité, ne représente pas un grand obstacle. Une longue régence conviendrait assez à un prince que les sentiments fraternels n’ont jamais étouffé et qui ne considère pas les troubles du royaume comme catastrophiques. M. de Favras est mort en héros, en vrai gentilhomme, mais il aurait rendu un meilleur service à son souverain en rompant le silence.

Maître Ingoult hocha la tête avec une moue dubitative :

— Cela n’aurait rien changé. Pour ce qu’un modeste avocat cherbourgeois peut en déduire, notre pauvre Roi sait depuis longtemps à quoi s’en tenir sur son frère et je suis bien certain qu’en cette occasion il avait au moins deviné. J’ajouterais même qu’il ne tenait pas à ce que la vérité soit divulguée. C’est à lui ne l’oubliez pas que l’on doit la suppression de la torture !

— Alors, à plus forte raison ! coupa le marquis. Il devait faire décapiter Favras.

— C’eût été revenir aux temps anciens, rétorqua le chevalier du Mesnildot. Vous oubliez un peu vite, marquis, que nous avons, il n’y a pas si longtemps, consenti l’abandon de nos privilèges ? Le bourreau armé d’une épée en était un.

— Vous parliez voici un instant des troubles du royaume, Monsieur de Bougainville, rappela Agnès. Pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez ? Nous autres provinciaux ne sommes pas à même d’en juger : sont-ils vraiment aussi graves que certains bruits le laissent supposer ?

— J’ai peur qu’ils ne soient pires, Madame. Et je suis bien placé pour donner un avis puisque la peinture n’est même pas encore sèche sur mes armoiries toutes neuves. Je me crois un bon disciple des philosophes et je me fais encore gloire d’être l’ami de M. de La Fayette mais lorsque, le 14 juillet dernier, j’ai assisté en compagnie du précepteur de mes fils, l’abbé de Monfrin, à la prise de la Bastille j’ai éprouvé un sentiment de crainte.

— De crainte ? Vous qui avez affronté tant d’ennemis sans compter les tempêtes des océans ?

— De crainte, oui, ma chère amie ! De crainte et de répulsion au spectacle de la populace déchaînée. La foule livrée à ses seuls instincts est effroyable. Je l’ai encore vue à l’œuvre, durant cette période folle que l’on a appelée la Grande Peur. Nous nous trouvions alors dans notre propriété de Suisnes, près de Melun, et j’ai pu constater avec tristesse de quoi étaient capables des paysans pris de panique et assoiffés de vengeance.

Une voix déjà un peu embrumée par la boisson s’éleva alors, inattendue, grinçante comme une fausse note au milieu de ces gens de bonne compagnie.

— Si vous les aviez pas tant pressurés, vos paysans, ils auraient peut-être pas eu envie de se venger ?

C’était Adrien Hamel qui, sans lâcher pour autant le pied du verre auquel il semblait s’accrocher, faisait entendre son opinion.

— Ne dites pas n’importe quoi, Adrien ! intervint Tremaine après avoir lancé à sa femme un coup d’œil sans douceur. M. de Bougainville n’est pas le seigneur du lieu dont il parle. Un simple propriétaire comme je le suis moi-même. Il n’a donc pas de paysans.

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