Juliette Benzoni - Le réfugié

Здесь есть возможность читать онлайн «Juliette Benzoni - Le réfugié» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 0101, Жанр: Исторические любовные романы, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le réfugié: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le réfugié»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Loin de la cour de Louis XVI, à Valognes, cité normande, l'aristocratie locale se prépare à recevoir Guillaume Tremaine, un étrange personnage, prince ou coureur des mers, de retour des Indes. Tous ignorent que l'histoire de ce voyageur a commencé vingt ans plus tôt lorsque, fuyant Québec assiégée par les Anglais, Guillaume et sa mère vinrent se réfugier à Valognes. C'est là que l'enfant perdit le seul être qui lui était proche et fut recueilli par un vieux marin... Mais aujourd'hui, dans les salons, on ne parle que des fiançailles de Mlle Agnès de Nerville, sacrifiée par son père au vieux baron d'Oisecour, de sinistre réputation ! Un mariage que Guillaume pourrait empêcher, s'il acceptait de renoncer à la mystérieuse obsession de vengeance qui l'habite au plus profond de son être.

Le réfugié — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le réfugié», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

L’aube était si calme que l’on pouvait entendre le murmure de la rivière toute proche – elle coulait le long du jardin – filant à travers les roseaux. C’était une petite rivière, un minuscule fleuve plutôt qui, à un quart de lieue de là, s’offrait le luxe d’un large estuaire où remontait la mer.

Quand il mit pied à terre, Guillaume constata avec ennui que la grille, enchâssée entre deux modestes piliers de grès clair, n’était pas fermée : simplement poussée. Quelqu’un était-il déjà venu en dépit de l’heure plus que matinale ou bien Marie-Douce, au mépris de toute prudence, avait-elle passé la nuit avec pour seule protection la vieille mère de Gilles Perrier ?

Sans s’interroger davantage, le cavalier prit sa monture par la bride et s’enfonça sous les quatre vieux chênes habillés de lichen qui s’essayaient à former une avenue assez large pour qu’une voiture y pût passer. Au-delà s’ouvrait un espace sablé sur lequel s’allongeait le logis avec ses vieilles pierres et ses plantes grimpantes ; pour le plaisir des yeux, deux gros massifs cernés de giroflées et de petit buis enfermaient un jaillissement d’iris dont les nuances allaient de l’azur le plus tendre à un violet presque noir. Cependant, Guillaume ne voyait que les petites fenêtres éclairées de part et d’autre de la belle porte en chêne ciré protégée par les retombées d’une antique glycine aux branches tordues.

Sous sa main, le panneau de bois céda aussi facilement que la grille et il se trouva dans la salle qu’il connaissait si bien et qu’il aimait en dépit du fait que rien n’y rappelait une présence féminine. En effet, pendant plusieurs décennies, les Hauvenières avaient abrité un homme aux goûts simples mais sûrs, un de ces célibataires par vocation comme en produisent parfois un trop grand amour des femmes et une invincible méfiance pour le mariage. Le « cousin Théophile » avait rassemblé là ce qui lui plaisait, cherchant aussi bien le confort que l’agrément de l’œil et le bonheur simple d’être entouré de souvenirs et d’objets aimés. Séduite par le décor autant que par les murs, le toit et le jardin, Marie-Douce s’était refusée à changer quoi que ce soit.

Le regard de Guillaume caressa les brillants meubles anciens en bois fruitier où la cire posait sa glaçure et sa bonne odeur, glissa sur la petite bibliothèque bourrée de livres aux reliures passées et sur la table à écrire placée tout près, effleura l’image du chevalier de Malte, encore superbe dans son cadre de bois dédoré par l’usure du temps et aussi les armes de toutes sortes, briquées comme neuves qui sur le mur crépi à la chaux l’entouraient d’une sorte de cour barbare, s’arrêta enfin sur la femme sommeillant dans un fauteuil au coin de la grosse cheminée de granit où flambait un beau feu destiné à combattre la fraîcheur du matin.

Ce n’était pas Marie-Douce. Les brides du bonnet blanc, rond et empesé, formaient un large nœud sous le double menton d’une figure que les rides n’empêchaient pas de montrer une roseur de bonne santé. Les lunettes avaient glissé sur le nez jusqu’à la petite boule qui le retroussait. Guillaume posa une main sur l’épaule recouverte d’un fichu de laine noire :

— Madame Perrier !

La dormeuse sursauta mais les yeux qu’elle leva sur l’arrivant étaient clairs :

— Ah, monsieur Guillaume ! Je vous demande excuses mais j’ai veillé presque toute la nuit pour que notre jeune dame consente à aller au lit. Si vous aviez vu dans quel état elle nous est arrivée hier ! Elle ne tenait plus debout…

— Je suis là, vous pourrez vous reposer. Gilles rentrera dans la journée. Mais que s’est-il passé au juste ? La lettre m’annonce quelque chose de grave.

— Ça l’est sans doute à son point de vue mais ce n’est pas à moi de vous dire. En attendant je vais vous préparer quelque chose pour vous remettre. Vous devez avoir faim.

Elle se leva en frottant ses reins endoloris par une fausse position et se dirigea vers la cuisine qui faisait suite à la salle et ouvrait, de l’autre côté, sur la partie de la maison occupée par elle et son fils. Au même moment une forme blanche apparut en haut de l’escalier droit, en chêne foncé, qui semblait prolonger les grosses poutres noircies par les fumées de la cheminée et des chandelles.

— Guillaume !… Enfin c’est toi !… Merci à Dieu !

Déjà il grimpait vers l’apparition, l’enlevait... l’emportait jusqu’au fauteuil abandonné par Marie-Jeanne Perrier en faisant pleuvoir une averse de baisers sur le visage, le cou et les boucles de soie pâle où ses mains se noyaient avec une joie aiguë.

— Marie !… Mon amour… ma douceur !

Elle pleurait, à présent, de bonheur et de soulagement comme si, après une dure tempête, elle venait enfin d’atteindre le port. Guillaume alors la berça sans poser de questions : à tenir Marie-Douce dans ses bras, il avait senti quelque chose d’anormal. Ou de trop normal : le corps qu’il étreignait n’était plus mince ni souple mais dur, arrondi, déformé de toute évidence par une grossesse déjà avancée.

S’agenouillant devant la jeune femme, il écarta doucement les cheveux qui retombaient et les mains qu’elle appliquait sur son visage :

— Marie… tu es enceinte ?

— Oui… de sept mois. Notre dernière nuit sans doute : nous nous sommes tellement aimés…

— Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Tu aurais pu m’écrire, me faire venir. Au moins alerter Joseph puisqu’il est notre boîte aux lettres !

Elle eut un petit rire presque gai.

— Te faire venir ? Toi, en Angleterre, alors que tu as juré de ne jamais y mettre les pieds ?

— Il n’y a pas de serment qui compte dès qu’il s’agit de toi. J’irais voir le Diable s’il le fallait mais n’as-tu pas commis une grande imprudence en venant ici ? Quand es-tu arrivée ?

— À Cherbourg avant-hier. La mer était détestable et notre ami Ingoult absent.

— Il est chez moi. Ton voyage a dû être horrible : nous avons eu de forts coups de vent en fin de semaine et toi tu t’es jetée au milieu de cette furie ? Dans ton état c’est vraiment de la folie !

— Ne me gronde pas ! Il fallait que je vienne. Oh, Guillaume, comment t’expliquer ce que j’éprouve alors que la nouvelle ne te cause certainement aucune joie ? Cet enfant, je veux le garder. Il est toi et moi réunis. L’idée qu’on pourrait me l’enlever me fait horreur…

La douce voix s’enrouait tandis que de nouvelles larmes coulaient des grands yeux couleur de turquoise marqués de cernes douloureux. Navré, Guillaume prit entre ses mains le joli visage de son amie pour en baiser doucement les paupières, le nez, la bouche tremblante.

— Ne pleure plus ! Personne ne veut te l’enlever.

— Si, ma mère !… Lorsqu’elle s’est aperçue de mon état, elle a d’abord été transportée de joie : elle s’imaginait que le père était un homme qu’elle souhaite depuis longtemps me voir épouser, puis, quand je l’ai détrompée, j’ai bien cru qu’elle devenait folle. Elle m’a traitée de tous les noms !

— Tu lui as dit que je suis le père ?

— Elle ne sait même pas que tu existes encore ! Elle imagine Dieu sait quelle aventure sordide !

— Pourquoi ne pas le lui avoir dit alors ?

— Parce que c’eût été pire. Je crois qu’elle a toujours détesté ton souvenir… Elle a d’abord voulu que je me débarrasse de l’enfant mais outre que je m’y opposais formellement, elle a dû renoncer à me faire violence parce que j’étais enceinte de cinq mois. Alors elle a décidé de m’enfermer…

— Faire violence ? Enfermer ? Qu’est-ce que c’est que cette mère ?

— La mienne. Note bien qu’à sa façon elle m’aime et croit travailler à un bonheur que je suis incapable de trouver seule. Simplement elle confond ses aspirations et les miennes. Elle rêve de me voir épouser un pair d’Angleterre qui me ferait comtesse.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le réfugié»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le réfugié» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Juliette Benzoni - A templomosok kincse
Juliette Benzoni
Juliette Benzoni - Az átok
Juliette Benzoni
Juliette Benzoni - Le Couteau De Ravaillac
Juliette Benzoni
Juliette Benzoni - Le voyageur
Juliette Benzoni
Juliette Benzoni - Princesses des Vandales
Juliette Benzoni
Juliette Benzoni - Haute-Savane
Juliette Benzoni
Juliette Benzoni - Jean de la nuit
Juliette Benzoni
Отзывы о книге «Le réfugié»

Обсуждение, отзывы о книге «Le réfugié» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x