Anne Golon - Angélique Marquise des anges Part 2

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Angélique Marquise des anges Part 2: краткое содержание, описание и аннотация

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– Oh ! Messieurs ! Oh ! Mesdames, pleurnicha Mme de Motteville, de grâce ! Est-ce le moment de tenir de pareils propos alors que déjà les grands d'Espagne s'avancent à notre rencontre ?

Noire, sèche, le visage sillonné de rides, elle mêlait curieusement sa toilette sombre et ses airs pudibonds à ce chargement de perruches et de beaux seigneurs caquetants. Peut-être la présence de la dame d'honneur d'Anne d'Autriche n'était-elle pas entièrement fortuite ? La reine mère l'avait chargée de surveiller les paroles de cette folle jeunesse accoutumée à se déchirer à belles dents et qui risquait de ne pas ménager suffisamment les susceptibilités espagnoles.

Angélique commençait à être lasse de ces gens frivoles, médisants, et dont les vices se voilaient à peine sous une courtoisie compliquée.

Elle entendit la brune comtesse de Soissons dire à une de ses amies :

– Ma chère, j'ai trouvé deux coureurs dont je suis très fière. On m'avait vanté en effet les Basques comme étant plus légers que le vent. Ils peuvent faire en courant plus de vingt lieues par jour. Ne trouvez-vous pas que ce genre d'être précédé de coureurs qui vous annoncent et de chiens qui aboient et écartent la population donne le plus bel air du monde ?

Ces paroles rappelèrent à Angélique que Joffrey, si partisan du faste, n'aimait cependant pas cet usage des coureurs précédant les carrosses. Au fait, où était-il, Joffrey ?

Depuis la veille, elle ne l'avait pas revu. Il était passé à l'hôtel changer de vêtement et se faire raser, mais elle était alors retenue chez la Grande Mademoiselle. Elle-même avait dû s'habiller trois ou quatre fois dans la hâte et l'énervement. Elle avait à peine dormi quelques heures, mais les libations de bon vin qui avaient lieu à tout propos la tenaient éveillée. Elle renonçait à s'inquiéter de Florimond ; dans trois ou quatre jours il serait temps de s'informer si les servantes lui avaient donné à manger au lieu de courir admirer les équipages et se faire lutiner par les pages et valets de la maison du roi. D'ailleurs Margot veillait. Son tempérament huguenot réprouvait les fêtes, et cette femme si attentive à tous les soins de coquetterie pour sa maîtresse, tenait sévèrement les domestiques qu'elle avait sous ses ordres. Angélique aperçut enfin Joffrey dans la foule qui se pressait à l'intérieur de la maison située au centre de l'île.

Elle se glissa jusqu'à lui et le toucha de son éventail. Il abaissa vers elle un regard distrait.

– Ah ! vous voici.

– Vous me manquez terriblement, Joffrey. Mais vous semblez peu satisfait de me revoir. Sacrifiez-vous aussi au préjugé qui tourne en ridicule des époux qui s'aiment ? Vous avez honte de moi, je crois ?

Il retrouva son franc sourire et lui prit la taille.

– Non, mon amour. Mais je vous voyais en si princière et agréable compagnie...

– Oh ! agréable, fit Angélique en passant un doigt sur sa main écorchée. Je risque d'en sortir fort éclopée. Qu'avez-vous fait depuis hier ?

– J'ai rencontré des amis, causé de-ci, de-là. Avez-vous vu le roi d'Espagne ?

– Non, pas encore.

– Allons dans cette salle. On prépare le couvert.

Selon l'étiquette espagnole, le roi d'Espagne doit manger seul, en suivant un cérémonial très compliqué. La salle était tendue de tapisseries de haute lice qui racontaient en tonalités sourdes, mordorées, touchées de rouge et de gris-bleu, l'histoire du royaume d'Espagne. Il y avait un monde fou. On s'écrasait.

Les deux cours rivalisaient de luxe et de magnificence. Les Espagnols l'emportaient en or et pierreries sur les Français, mais ceux-ci triomphaient par la forme et l'élégance de leurs habits. Les jeunes gens de la suite de Louis XIV arboraient ce jour-là des manteaux de moire gris couverts de dentelles d'or rattachées par des points couleur de feu ; la doublure était de toile d'or. Le pourpoint de brocart d'or. Les chapeaux, garnis de plumes blanches, étaient relevés sur le côté par une pointe de diamants.

On se montrait en riant les longues moustaches démodées des grands d'Espagne et leurs vêtements chargés de broderies massives et vieillottes.

– Avez-vous vu ces chapeaux plats avec leurs petites plumes maigres ? chuchota Péguilin en pouffant.

– Et les dames ? Une série de vieux échalas dont les os pointent sous les mantilles.

– Dans ce pays, les belles épouses restent au logis derrière des grilles.

– Il paraît que l'infante porte encore le vertugadin et des cerceaux de fer si larges qu'elle doit se mettre de côté pour franchir les portes.

– Son corset la serre au point qu'elle semble n'avoir pas de poitrine, alors qu'on dit qu'elle l'a fort belle, renchérit Mme de Motteville en faisant bouffer quelques dentelles autour de son maigre torse.

Joffrey de Peyrac fit tomber sur elle son regard le plus caustique.

– Il faut vraiment, dit-il, que les tailleurs de Madrid soient bien peu expérimentés pour nuire à ce qui est beau, alors que ceux de Paris sont si habiles à faire valoir ce qui ne l'est pas.

Angélique le pinça sous sa manche de velours. Il rit, lui baisa la main d'un air complice. Elle se fit la réflexion qu'il cachait un souci, puis, distraite, n'y pensa plus. Le silence tombait soudain. Le roi d'Espagne venait d'entrer. Angélique, qui n'était pas très grande, réussit à grimper sur un escabeau.

– On dirait une momie, souffla encore Péguilin.

Le teint de Philippe IV était en effet couleur de parchemin. Un sang épuisé, trop fluide, mettait un fard rosé à ses joues. Il vint d'un pas d'automate à sa table. Ses grands yeux mornes ne cillaient point. Son menton accusé de prognathe supportait une lèvre rouge qui, avec sa chevelure rare d'un blond cuivré, accentuait son aspect maladif.

Cependant, pénétré de sa grandeur presque divine de souverain, il ne faisait aucun geste qui ne répondît à l'obligation exacte de l'étiquette. Paralysé par les liens de sa puissance, solitaire à sa petite table, il mangeait comme on officie. Un remous de la foule qui ne cessait de grossir entraîna soudain les premiers rangs en avant. La table du roi fut presque renversée.

L'atmosphère devint irrespirable. Philippe IV en fut incommodé. On le vit un instant porter la main à sa gorge, chercher de l'air en écartant sa fraise de dentelle. Mais, presque aussitôt, il reprit sa pose hiératique en acteur consciencieux jusqu'au martyre.

– Qui dirait que ce spectre engendre avec la facilité d'un coq ? reprit l'incorrigible Péguilin de Lauzun lorsque le repas fut terminé et qu'on se retrouva dehors. Ses enfants naturels vagissent dans les couloirs de son palais, et sa seconde femme ne cesse de mettre au monde des petits enfants gringalets qui passent rapidement de leur berceau au pourrissoir de l'Escortai.

– Le dernier est mort pendant l'ambassade de mon père à Madrid, lorsqu'il est allé demander la main de l'infante, dit Louvigny, le second fils du duc de Gramont. Un autre est né depuis et n'a qu'un souffle de vie.

Le marquis d'Humières s'écria, enthousiaste :

– Il mourra, et qui donc alors sera l'héritière du trône de Charles Quint ? L'infante notre reine.

– Vous voyez trop grand et trop loin, marquis, protesta le duc de Bouillon, pessimiste.

– Qui vous dit que cet avenir n'a pas été prévu par S. E. le cardinal, et même par Sa Majesté ?

– Sans doute, sans doute, mais de trop grandes ambitions ne valent rien pour la paix.

Son long nez pointé vers le vent du large comme s'il y flairait quelques relents suspects, le duc de Bouillon grommela :

– La paix ! La paix ! Il ne lui faudra pas dix ans pour chanceler !

Il ne lui fallut pas deux heures. Soudain, tout fut perdu et l'on murmura que le mariage ne se ferait pas.

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