Anne Golon - Angélique Marquise des anges Part 2

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Angélique Marquise des anges Part 2: краткое содержание, описание и аннотация

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Don Luis de Haro et le cardinal Mazarin avaient trop attendu pour régler les derniers détails de la paix et préciser les points névralgiques de villages, de routes, de frontières que l'un et l'autre espéraient faire passer dans l'enthousiasme des fêtes. Personne ne voulait reculer. La guerre continuait. Il y eut une demi-journée de battement angoissé. On fit intervenir le dieu d'amour entre les deux fiancés qui ne s'étaient jamais vus, et Ondedeï put transmettre un message à l'infante où il lui mandait l'impatience du roi de la connaître. Une fille est toute-puissante sur le cœur de son père. Si docile qu'elle fût, l'infante n'avait aucune envie de retourner à Madrid, après avoir été si proche du Soleil... Elle fit comprendre à Philippe IV qu'elle voulait son mari, et l'ordre des cérémonies, un instant troublé, reprit son cours.

Le mariage par procuration eut lieu sur la rive espagnole, à San Sébastien. La Grande Mademoiselle y entraîna Angélique. La fille de Gaston d'Orléans, en deuil de son père, ne devait pas y assister. Mais elle décida de paraître « incognito » c'est-à-dire qu'elle se noua un foulard de satin autour des cheveux et ne mit pas de poudre. La procession à travers les rues de la ville parut aux Français une étrange bacchanale. Cent danseurs habillés de blanc avec des sonnettes aux jambes s'avançaient en jonglant avec des épées, puis cinquante garçons masqués qui faisaient résonner leurs tambours de basque. Suivaient trois géants d'osier habillés en rois maures atteignant le premier étage des maisons, un saint Christophe géant, un dragon effrayant plus gros que six baleines et enfin, sous un dais, le Saint-Sacrement dans un ostensoir d'or gigantesque et devant lequel la foule s'agenouillait.

Ces pantomimes baroques, ces extravagances mystiques laissaient les étrangers pantois.

Dans l'église, derrière le tabernacle, un escalier s'élevait jusqu'à la voûte, chargé d'un million de cierges.

Angélique regarda, éblouie, ce buisson ardent. L'odeur épaisse de l'encens ajoutait à l'atmosphère insolite, mauresque, de la cathédrale. Dans la nuit des voûtes et des bas-côtés, on voyait luire les torsades dorées de trois balconnades superposées où s'entassaient d'un côté les hommes, de l'autre les dames.

L'attente fut longue. Les prêtres inoccupés causaient avec les Françaises, et Mme de Motteville s'horrifia une fois de plus des propos qu'on lui tint, grâce à une ombre propice.

« Perdone. Dejeme pasar »1 dit soudain une rauque voix espagnole près d'Angélique.

Elle regarda autour d'elle et baissant les yeux aperçut une bizarre créature. C'était une naine aussi large que haute, avec un visage d'une laideur puissante. Sa main potelée s'appuyait à l'encolure d'un grand lévrier noir. Un nain la suivait, lui aussi en habit chamarré et large fraise, mais son expression était futée et en le regardant on avait envie de rire.

La foule s'écarta pour laisser passer les petites créatures et l'animal.

– C'est la naine de l'infante et son fou Tomasini, dit quelqu'un. Il paraît qu'elle les emmène en France.

– Qu'a-t-elle besoin de ces nabots ? En France, elle aura bien d'autres sujets de rire.

– Elle dit que la naine seule peut lui préparer son chocolat à la cannelle. Au-dessus d'elle, Angélique vit s'élever une silhouette pâle et imposante. Mgr de Fontenac, en satin mauve et camail d'hermine, gagnait l'un des balcons de bois doré. Il se pencha par-dessus la rampe. Ses yeux brillaient d'un feu destructeur. Il parlait à quelqu'un qu'Angélique ne voyait pas.

Soudain alarmée, elle se fraya un passage dans sa direction. Joffrey de Peyrac, au pied de l'escalier, levait son visage ironique vers l'archevêque.

– Souvenez-vous de l'« or de Toulouse », disait ce dernier à mi-voix. Lorsque Servilius Cépion eut dépouillé les temples de Toulouse, il fut vaincu en punition de son impiété. Voilà pourquoi l'expression proverbiale « l'or de Toulouse » fait allusion aux malheurs qu'apportent les richesses mal acquises.

Le comte de Peyrac continuait de sourire.

– Je vous aime, murmura-t-il, je vous admire. Vous avez la candeur et la cruauté des purs. Je vois briller dans vos yeux les flammes de l'Inquisition. Ainsi, vous ne m'épargnerez pas ?

– Adieu, monsieur, dit l'archevêque les lèvres pincées.

– Adieu, Foulques de Neuilly.

Les cierges jetaient des lueurs sur le visage de Joffrey de Peyrac. Il regardait au loin.

– Que se passe-t-il encore ? chuchota Angélique.

– Rien, ma belle. Notre éternelle querelle...

Le roi d'Espagne, pâle comme un mort, remontait la nef, sans apparat, tenant par la main gauche l'infante.

Elle avait une blancheur de peau conservée par la pénombre des austères palais madrilènes, l'air soumis et paisible. Elle parut plus flamande qu'espagnole. On trouva horrible son habit de laine blanche à peine brodé. Le roi mena sa fille à l'autel, où elle s'agenouilla. Don Luis de Haro, qui épousait au nom du roi de France – on se demande pourquoi – était à son côté, mais assez loin.

Lorsque l'instant des serments fut venu, l'infante et don Luis tendirent le bras l'un vers l'autre, sans se toucher. Du même mouvement, l'infante mit sa main dans celle de son père et le baisa. Des larmes coulèrent sur les joues d'ivoire du souverain. La Grande Mademoiselle se moucha bruyamment.

Chapitre 2

– Chanterez-vous pour nous ? demanda le roi.

Joffrey de Peyrac tressaillit. Il tourna vers Louis XIV un regard hautain et le contempla comme il l'eût fait d'un inconnu qu'on ne lui aurait pas présenté. Angélique trembla ; elle lui saisit la main.

– Chante pour moi, chuchota-t-elle.

Le comte sourit et fit un signe à Bernard d'Andijos, qui se précipita au-dehors. La soirée s'achevait. Près de la reine mère, du cardinal, du roi et de son frère, l'infante était assise, droite et les yeux baissés devant cet époux auquel les cérémonies du lendemain l'uniraient. Sa séparation d'avec l'Espagne était consommée. Philippe IV et ses hildagos, le cœur déchiré, repartaient pour Madrid, abandonnant l'infante altière et pure, gage de la paix nouvelle... Le petit violoniste Giovani fendit les rangs des courtisans, et présenta au comte de Peyrac sa guitare et son masque de velours.

– Pourquoi vous masquez-vous ? demanda le roi.

– La voix de l'amour est sans visage, répondit Peyrac, et, lorsque rêvent les beaux yeux des daines, il ne faut pas qu'aucune laideur vienne les troubler.

Il préluda et se mit à chanter, entremêlant les chansons anciennes en langue d'oc, et des couplets d'amour à la mode.

Enfin, déployant sa haute taille, il vint s'asseoir près de l'infante et se lança dans un refrain espagnol endiablé, coupé de cris rauques à l'arabe, où brûlaient toute la passion et la fougue de la péninsule Ibérique.

L'insignifiant visage de nacre et de rosé finit par s émouvoir ; les paupières de l'infante se soulevèrent et l'on vit ses yeux briller. Peut-être revivait-elle une dernière fois son existence cloîtrée de petite divinité, entre sa caméra mayor, ses femmes, ses nains, qui la faisaient rire ; existence austère et lente, mais familière : on jouait aux cartes, on recevait des religieuses qui faisaient des prédictions, on organisait des collations de confitures, de gâteaux à la fleur d'oranger et à la violette. Elle eut une petite expression d'effroi en regardant autour d'elle tous ces visages français.

– Vous nous avez charmés, dit le roi au chanteur. Je ne souhaite qu'une chose, c'est d'avoir souvent l'occasion de vous entendre encore.

Le regard de Joffrey de Peyrac brilla étrangement derrière son masque.

– Personne ne le souhaite autant que moi, sire. Mais tout dépend de Votre Majesté, n'est-il pas vrai ?

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