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Iain Banks: L'usage des armes

Здесь есть возможность читать онлайн «Iain Banks: L'usage des armes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1992, ISBN: 2-221-07169-7, издательство: Robert Laffont, категория: Космическая фантастика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Iain Banks L'usage des armes

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Cheradenine Zakalwe — ou du moins l’homme qui se fait appeler ainsi — est l’un des agents les plus efficaces de la Culture. Et Diziet Sma éminente figure de la Culture, l’utilise à des fins mystérieuses, quelquefois paradoxales. Dans le cadre de , une branche de . Qu’est-ce que la Culture ? Une immense société galactique, pacifiste en son principe mais redoutable si on l’attaque, multiforme, anarchiste, tolérante, éthique et cynique. Elle est composée d’humains, d’Intelligences artificielles et d’espèces étrangères qui ont accepté ses valeurs. La a la prétention de faire évoluer lentement mais sûrement les civilisations étrangères qu’elle rencontre au fur et à mesure de son expansion. C’est le rôle du d’évaluer et d’infiltrer les sociétés nouvellement découvertes. Et dans les cas extrêmes, c’est à d’intervenir, au besoin par la violence. Cheradenine Zakalwe est l’une des armes de . C’est le héros de L’usage des armes, qui est à la fois un roman d’aventures et une œuvre littéraire éblouissante, d’une perversité toute britannique.

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Le projectile explosa suffisamment près pour fendiller les vitres des hautes fenêtres et décoller un peu de plâtre, qui traversa avec grâce les triangles lumineux projetés par le soleil avant de tomber délicatement en pluie sur les marches.

— Cullis ? (Il attrapa de nouveau le col de son compagnon et fit un bond vers le bas de l’escalier.) Cullis ! vociféra-t-il en dérapant sur le palier inférieur, manquant tomber. Cullis, espèce de vieille marmotte stupide ! Réveille-toi !

Un deuxième hurlement décroissant fendit l’air ; le palais tout entier frémit sous l’impact, et une fenêtre fut soufflée quelque part au-dessus de leurs têtes ; une averse de plâtre et de verre dégringola dans la cage d’escalier. À demi accroupi, tirant toujours Cullis, il chancela et descendit en jurant une autre volée de marches.

— CULLIS ! rugit-il en passant à toute vitesse devant des niches vides et des fresques de style pastoral d’un rendu exquis. Bouge ton vieux cul, Cullis, merde ! Allez, RÉVEILLE-TOI !

Nouveau dérapage sur le palier suivant ; les bouteilles qui restaient tintèrent furieusement, et le volumineux fusil qu’il portait à l’épaule arracha au passage quelques morceaux de panneaux décoratifs. Le sifflement descendant dans les graves retentit à nouveau ; au moment où il se jetait à terre, Zakalwe vit l’escalier monter à sa rencontre et entendit du verre se briser au-dessus de lui. Un tourbillon de poussière s’éleva, et tout devint blanc. Il se remit tant bien que mal sur ses pieds et vit Cullis se dresser sur son séant en éparpillant autour de lui les gravats tombés sur sa poitrine et en frottant son œil valide. Il y eut une nouvelle explosion, dont le grondement parut cette fois plus lointain.

Cullis avait l’air complètement perdu. Il agita une main dans le nuage de poussière.

— Ça n’est pas du brouillard, et ce bruit, ce n’était pas un coup de tonnerre, hein ?

— Non, cria l’autre qui, d’un bond, se jetait déjà dans l’escalier.

Cullis toussa et le suivit d’un pas mal assuré.

Lorsqu’il atteignit la cour, il vit arriver d’autres obus, dont l’un explosa sur sa gauche au moment même où il sortait du palais ; il sauta dans un véhicule à chenilles et essaya de le faire démarrer. L’obus fit sauter le toit des appartements royaux. Une pluie d’ardoises et de carreaux de faïence s’abattit violemment dans la cour, chaque fragment provoquant en touchant terre sa propre petite explosion et soulevant son propre petit nuage de poussière. Il porta une main à sa tête et fouilla dans l’espace situé sous le siège côté passager, pour voir s’il y trouvait un casque. Un gros morceau de maçonnerie rebondit sur le capot protégeant le moteur du véhicule par ailleurs dépourvu de toit, y laissant une bosselure considérable ainsi qu’un nuage de poussière.

— Oh… meeeerde, fit-il en découvrant enfin un casque, qu’il s’enfonça sur la tête.

— Les chiens pu… ? hurla Cullis, qui trébucha juste avant d’atteindre le half-track et s’effondra dans la poussière.

L’homme poussa un juron, puis se hissa péniblement à bord de l’engin. Un nouvel obus, immédiatement suivi d’un autre, s’enfonça dans les appartements situés à leur gauche.

Les nuages de poussière soulevés par le bombardement dérivaient le long des façades ; les rayons du soleil découpaient une vaste forme triangulaire dans le chaos de la cour, bordant l’ombre de lumière.

— Je pensais sincèrement qu’ils attaqueraient les bâtiments du parlement, fit Cullis d’une voix douce en contemplant l’épave enflammée d’un camion de l’autre côté de la cour.

— Eh bien, tu t’es trompé.

Il assena un nouveau coup de poing sur le démarreur en accompagnant son geste d’un grand cri.

— Tu avais raison, soupira Cullis en prenant un air perplexe. Qu’est-ce qu’on avait parié, déjà ?

— On s’en fout ! rugit l’autre en lançant un coup de pied sous le tableau de bord.

Le moteur du half-track toussa, puis démarra enfin.

Cullis secoua la tête pour se débarrasser des débris de faïence pris dans ses cheveux pendant que son camarade attachait son casque et lui en tendait un second. Cullis le prit avec soulagement et entreprit de s’éventer le visage avec, en se donnant de petites tapes sur la poitrine dans la région du cœur, comme pour encourager ce dernier.

Puis il retira sa main et fixa d’un air incrédule le liquide tiède et rouge dont elle était enduite.

Le moteur se tut. Cullis entendit son compagnon hurler des injures à pleins poumons et marteler une nouvelle fois le démarreur ; le moteur toussa et crachota, sur fond de stridulations d’obus.

Cullis regarda le siège sur lequel il était assis tandis que retentissaient d’autres explosions, au loin, dans la poussière.

Sous lui, le siège était tout rouge.

— Médic ! hurla-t-il.

— Quoi ?

Médic ! (Son cri coïncida avec une autre détonation. Il tendit devant lui sa main barbouillée de rouge.) Zakalwe ! Je suis touché ! (Son œil valide était écarquillé par la panique. Sa main tremblait.)

Le jeune homme prit un air exaspéré et repoussa d’une claque la main de Cullis.

— C’est du vin, espèce de crétin !

Il se pencha en avant, tira une bouteille de la tunique de l’autre et la laissa tomber sur ses genoux.

Cullis baissa les yeux, surpris.

— Ah ! fit-il. Tant mieux. (Il regarda par l’entrebâillement de sa veste et en extirpa précautionneusement quelques tessons de bouteille.) Je me demandais, aussi, pourquoi elle était si bien ajustée tout à coup, marmonna-t-il.

Le moteur redémarra brusquement et rugit comme un animal affolé par les secousses du sol et les tourbillons de poussière. Dans les jardins, les explosions projetaient sur le mur de la cour des gerbes brunes de terre mêlée de morceaux de statues, qui répandaient alentour une grêle d’éclaboussures.

Il se battit avec le levier, puis réussit à enclencher une vitesse ; le véhicule fit un bond en avant et faillit les éjecter tous les deux ; ils sortirent enfin de la cour et s’engagèrent sur la route poussiéreuse. Quelques secondes plus tard, la majeure partie du vaste hall s’effondrait sous le poids conjugué d’une douzaine de pièces d’artillerie lourde qui avaient toutes mis en plein dans le mille ; l’ensemble s’écrasa dans la cour, l’emplissant, ainsi que ses environs, d’éclats de bois et de maçonnerie, le tout enveloppé de volutes de poussière.

Cullis se gratta la tête et marmonna quelques mots, qui se perdirent dans le casque où il venait de vomir.

— Les chiens ! fit-il.

— Mais oui, Cullis.

— Les chiens puants !

— Oui, Cullis.

Le véhicule prit un virage et s’éloigna en rugissant, en direction du désert.

1. LE BON SOLDAT

Un

Elle s’avançait dans la salle des turbines, entourée d’un cercle sans cesse recomposé d’amis, d’admirateurs et d’animaux – nébuleuse évoluant autour du centre d’attraction –, parlant aux invités, donnant des consignes au personnel, lançant çà et là des suggestions et complimentant les fantaisistes nombreux et variés. Les antiques machines brillantes se dressaient, silencieuses, parmi la foule d’invités bavards vêtus de couleurs gaies ; dans l’espace réverbérant qui s’ouvrait au-dessus d’elles régnait la musique. Elle s’inclina avec grâce en souriant à un amiral qui passait par là, et fit tourner dans ses mains une délicate fleur noire dont elle porta les pétales à son nez afin de mieux s’imprégner de son parfum entêtant.

Deux des hralzs qui l’accompagnaient se dressèrent en jappant ; leurs pattes avant cherchèrent une prise sur le tissu lisse de sa robe de soirée, leurs museaux luisants levés vers la fleur. Elle se pencha et, du bout de celle-ci, tapota légèrement le nez des bêtes, qui retombèrent avec souplesse sur leurs pattes en éternuant et en secouant la tête. Autour d’elle, les gens se mirent à rire. Elle se courba, et sa robe se gonfla ; elle fourragea des deux mains dans le pelage d’un des animaux puis secoua ses grandes oreilles, et leva la tête à l’approche du majordome qui, l’air déférent, se frayait un chemin parmi le petit groupe qui s’était formé autour d’elle.

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