Terry Pratchett - Les zinzins d'Olive-Oued

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Les zinzins d'Olive-Oued: краткое содержание, описание и аннотация

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La manivelle tourne…
Et les diablotins se décarcassent dans la boîte à images.
Car un alchimiste d’Ankh-Morpork a découvert la magie des images animées. Une activité fébrile s’empare d’une colline déserte au bord de l’océan : Olive-Oued.
Du friçon ! De l’aventure !
Avec les étoiles
**Victor Marasquino**
et **Delorès de Vyce**
Et avecque mille éléfants !
Une daibauche de passionne et de grands aiscaliers sur fond d’hystoire tumulte-tueuse :
QUAND S’EMPORTE LE VENT D’AUTAN
Après le pestacle, l’Antre à Côtes de Harga vous attend. Sa cuisine gaz trop gnomique.
Mais les rêves d’Olive-Oued cachent un noir mystère qui menace le Disque-monde.
Il était une fois à Olive-Oued…

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— Comme quoi ? » demanda Je-m’tranche-la-gorge.

Le fumeur de pipe hésita. « Ben, fit-il, comme… “J’ai découvert un truc”… ou alors… “Hourra”…

— Non, dit le voisin de la femme au panier, j’pense au couillon, là-bas du côté de Tsort, ou j’sais pas où. Il était dans son bain, il a trouvé une idée pour un truc, et il a foncé dans la rue en gueulant.

— En gueulant quoi ?

— Chaispas. P’t-être : “Passez-moi un savon !”

— J’parie qu’il aurait d’quoi gueuler s’il s’avisait de demander ça par chez nous, lança la Gorge d’un ton joyeux. Ceci dit, mesdames et messieurs, j’ai ici d’la saucisse dans des p’tits pains, vous m’en direz des…

— Eurêka ! s’écria le peinturluré à la suie en vacillant d’avant en arrière.

— Des quoi ? fit la Gorge.

— Non, c’est le mot. Eurêka. » Un sourire inquiet s’étira sur la figure noircie. « Ça veut dire : Ça y est.

— Qu’est-ce qu’y est ? demanda la Gorge.

— Ça. Du moins, ça y était. Je l’avais. L’octocellulose. Un machin étonnant. Je la tenais dans la main. Mais je l’ai approchée trop près du feu, expliqua la silhouette du ton confus de l’accidenté encore sous le choc. Vach’ment important, ce détail. Faut que je l’note. Éviter de laisser chauffer. Vach’ment ’portant. Faut j’note détail vach’ment ’portant. »

Il retourna en trottinant dans les ruines fumantes.

Planteur le regarda partir.

« Je m’demande de quoi il causait ? » dit-il. Puis il haussa les épaules avant d’élever la voix pour crier : « Pâtés en croûte ! Saucisses chaudes ! Dans des p’tits pains ! Tell’ment fraîches que l’cochon a toujours pas remarqué qu’il lui manque des bouts ! »

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L’idée lumineuse et tourbillonnante de la colline avait assisté à la scène. L’alchimiste ne se doutait même pas de sa présence. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il se sentait drôlement en veine d’innovations aujourd’hui.

Et voilà qu’elle venait de repérer l’esprit du marchand de pâtés.

Elle connaissait ce type d’esprit. Elle les aimait bien, ces esprits-là. Un esprit capable de vendre des pâtés de cauchemar était capable de vendre du rêve.

Elle bondit.

Sur une colline loin de là, le vent agita les cendres grises et froides.

Plus bas sur le versant de la même colline, dans une fissure d’un creux entre deux rochers où un buisson de genévrier nain luttait pour vivre, un petit filet de sable se mit à couler.

Les zinzins dOliveOued - изображение 5

Boum.

Une fine pellicule de poussière tomba en voltigeant sur le bureau de Mustrum Ridculle, le nouvel archichancelier de l’Université de l’Invisible, à l’instant même où il essayait de lacer une braguette particulièrement récalcitrante.

Il jeta un coup d’œil par les vitraux de la fenêtre. Un nuage de fumée montait au-dessus des quartiers chics de Morpork.

« Écon oome ! »

L’économe fit irruption au bout de quelques secondes, hors d’haleine. Les bruits violents le rendaient toujours malade.

« Ce sont les alchimistes, Maître, haleta-t-il.

— C’est la troisième fois cette semaine. Foutus marchands de feux d’artifice, marmonna l’archichancelier.

— J’en ai peur, Maître.

— Ils s’imaginent jouer à quoi ?

— Je ne saurais dire, Maître, répondit l’économe en reprenant son souffle. L’alchimie ne m’a jamais intéressé. C’est vraiment trop… trop…

— Dangereux, compléta l’archichancelier d’un ton sans réplique. On passe son temps à mélanger des trucs et à se dire : Tiens, qu’est-ce qui se passera si on ajoute une goutte de bidule jaune ? puis à se balader quinze jours sans sourcils.

— J’allais dire : peu réaliste. Vouloir employer des méthodes aussi compliquées quand nous avons à notre disposition de la magie toute simple.

— Je croyais qu’ils cherchaient à guérir les pierres philosophales, vous savez, ces trucs qu’on attrape dans les reins, à moins que ce soit autre chose, fit l’archichancelier. Un tas de sottises, si vous voulez mon avis. De toute façon, je m’en vais. »

Alors qu’il commençait à s’approcher en crabe de la porte, l’économe agita en toute hâte une poignée de papiers à son intention.

« Avant que vous ne partiez, archichancelier, dit-il d’un ton désespéré, je me demande si vous accepteriez de signer quelques…

— Pas maintenant, mon vieux, le coupa sèchement Ridculle. Faut que j’aille changer d’eau mon perroquet, corbleu !

— Votre perroquet corps-bleu ?

— C’est ça. » La porte se referma.

L’économe la regarda fixement et soupira.

L’Université de l’Invisible avait connu toutes sortes d’archichanceliers au fil des ans. Des grands, des petits, des futés, des légèrement fêlés, des complètement givrés ; ils arrivaient, remplissaient leur fonction, dans certains cas trop brièvement pour que le peintre ait le temps de terminer le portrait officiel destiné à la grande salle, et mouraient. Le mage principal d’un monde de magie avait les mêmes perspectives d’emploi longue durée qu’un contrôleur d’échasses sauteuses dans un champ de mines.

Pourtant, estimait l’économe, il ne fallait pas trop s’en inquiéter. Le nom pouvait changer de temps en temps, ce qui comptait, c’était qu’il y ait toujours un archichancelier, dont la tâche la plus importante, de l’avis de l’économe, consistait à signer des papiers, de préférence, toujours de l’avis de l’économe, sans les lire au préalable.

L’archichancelier en exercice était différent. D’abord, il était rarement chez lui, sauf pour changer ses vêtements crottés. Et il criait sur tout le monde. D’abord sur l’économe.

Et pourtant, à l’époque, on s’était félicité d’élire un archichancelier qui n’avait pas mis les pieds à l’Université depuis quarante ans.

Les mages de haut niveau avaient connu tant de luttes intestines entre leurs divers ordres au cours des dernières années qu’ils s’étaient pour une fois mis d’accord sur ce dont l’Université avait besoin : une période de stabilité qui leur permettrait de poursuivre leurs intrigues et machinations en paix et dans le calme pendant quelques mois. Un épluchage des registres avait mis à jour le nom de Ridculle le Brun, un mage qui, après avoir atteint le septième niveau à l’âge incroyablement jeune de vingt-sept ans, avait quitté l’Université pour s’occuper du domaine familial au fin fond de la campagne. Ce choix leur avait paru idéal.

« Exactement le type qu’il nous faut, avaient-ils dit à l’unanimité. Ménage à fond. Balai neuf. Un mage rural. Retour aux bidules, là, aux racines de la magie. Brave gars, fumeur de pipe, l’œil pétillant. Un bonhomme à reconnaître les herbes, à se balader en forêt parmi ses frères les animaux. À dormir à la belle étoile, y a des chances. Comprend ce que raconte le vent, nous étonnerait pas. Donne leur nom à tous les arbres, vous pouvez en être sûrs. Parle aussi aux oiseaux. »

On avait envoyé un messager. Ridculle le Brun avait soupiré, lâché quelques jurons, retrouvé son bourdon dans le potager où il maintenait debout un épouvantail, et s’était mis en route.

« Et s’il pose le moindre problème, avaient ajouté les mages dans leur for intérieur, ça ne devrait pas être trop dur de se débarrasser d’un gus qui parle aux arbres. »

Puis il était arrivé, et on avait constaté que Ridculle le Brun parlait effectivement aux oiseaux. Plus précisément, il criait aux oiseaux, et ce qu’il criait en général, c’était : « En plein dans l’aile, saleté ! »

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