Honoré Balzac - Séraphîta
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- Название:Séraphîta
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- Издательство:Berg International Editeurs
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- Год:1991
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— Pourquoi donc alliez-vous sur le Falberg ?
— Minna vous le dira, moi je suis trop lasse pour parler. À vous la parole, à vous qui savez tout, qui avez tout appris et n’avez rien oublié, vous qui avez passé par tant d’épreuves sociales. Amusez-moi, j’écoute.
— Que vous dirai-je, que vous ne sachiez ? D’ailleurs votre demande est une raillerie. Vous n’admettez rien du monde, vous en brisez les nomenclatures, vous en foudroyez les lois, les mœurs, les sentiments, les sciences, en les réduisant aux proportions que ces choses contractent quand on se pose en dehors du globe.
— Vous voyez bien, mon ami, que je ne suis pas une femme. Vous avez tort de m’aimer. Quoi ! je quitte les régions éthérées de ma prétendue force, je me fais humblement petite, je me courbe à la manière des pauvres femelles de toutes les espèces, et vous me rehaussez aussitôt ! Enfin je suis en pièces, je suis brisée, je vous demande du secours, j’ai besoin de votre bras, et vous me repoussez. Nous ne nous entendons pas.
— Vous êtes ce soir plus méchante que je ne vous ai jamais vue.
— Méchante ! dit-elle en lui lançant un regard qui fondait tous les sentiments en une sensation céleste. Non, je suis souffrante, voilà tout. Alors quittez-moi, mon ami. Ne sera-ce pas user de vos droits d’homme ? Nous devons toujours vous plaire, vous délasser, être toujours gaies, et n’avoir que les caprices qui vous amusent. Que dois-je faire, mon ami ? Voulez-vous que je chante, que je danse, quand la fatigue m’ôte l’usage de la voix et des jambes ? Messieurs, fussions-nous à l’agonie, nous devons encore vous sourire ! Vous appelez cela, je crois, régner. Les pauvres femmes ! je les plains. Dites-moi, vous les abandonnez quand elles vieillissent, elles n’ont donc ni cœur ni âme ? Eh ! bien, j’ai plus de cent ans, Wilfrid, allez-vous-en ! allez aux pieds de Minna.
— Oh ! mon éternel amour !
— Savez-vous ce que c’est que l’éternité ? Taisez-vous, Wilfrid. Vous me désirez et vous ne m’aimez pas. Dites-moi, ne vous rappelé-je pas bien quelque femme coquette ?
— Oh ! certes, je ne reconnais plus en vous la pure et céleste jeune fille que j’ai vue pour la première fois dans l’église de Jarvis.
À ces mots, Séraphîta se passa les mains sur le front, et quand elle se dégagea la figure, Wilfrid fut étonné de la religieuse et sainte expression qui s’y était répandue.
— Vous avez raison, mon ami. J’ai toujours tort de mettre les pieds sur votre terre.
— Oui, chère Séraphîta, soyez mon étoile, et ne quittez pas la place d’où vous répandez sur moi de si vives lumières.
En achevant ces mots, il avança la main pour prendre celle de la jeune fille, qui la lui retira sans dédain ni colère. Wilfrid se leva brusquement, et s’alla placer près de la fenêtre, vers laquelle il se tourna pour ne pas laisser voir à Séraphîta quelques larmes qui lui roulèrent dans les yeux.
— Pourquoi pleurez-vous ? lui dit-elle. Vous n’êtes plus un enfant, Wilfrid.
Allons, revenez près de moi, je le veux. Vous me boudez quand je devrais me fâcher.
Vous voyez que je suis souffrante, et vous me forcez, je ne sais par quels doutes, de penser, de parler, ou de partager des caprices et des idées qui me lassent. Si vous aviez l’intelligence de ma nature, vous m’auriez fait de la musique, vous auriez endormi mes ennuis ; mais vous m’aimez pour vous et non pour moi.
L’orage qui bouleversait le cœur de Wilfrid fut soudain calmé par ces paroles ; il se rapprocha lentement pour mieux contempler la séduisante créature qui gisait étendue à ses yeux, mollement couchée, la tête appuyée sur sa main et accoudée dans une pose décevante.
— Vous croyez que je ne vous aime point, reprit-elle. Vous vous trompez.
Écoutez-moi, Wilfrid. Vous commencez à savoir beaucoup, vous avez beaucoup souffert. Laissez-moi vous expliquer votre pensée. Vous vouliez ma main ? Elle se leva sur son séant, et ses jolis mouvements semblèrent jeter des lueurs. — Une jeune fille qui se laisse prendre la main ne fait-elle pas une promesse, et ne doit-elle pas l’accomplir ?
Vous savez bien que je ne puis être à vous. Deux sentiments dominent les amours qui séduisent les femmes de la terre. Ou elles se dévouent à des êtres souffrants, dégradés, criminels, qu’elles veulent consoler, relever, racheter ; ou elles se donnent à des êtres supérieurs, sublimes, forts, qu’elles veulent adorer, comprendre, et par lesquels souvent elles sont écrasées. Vous avez été dégradé, mais vous vous êtes épuré dans les feux du repentir, et vous êtes grand aujourd’hui ; moi je me sens trop faible pour être votre égale, et suis trop religieuse pour m’humilier sous une puissance autre que celle d’En-Haut.
Votre vie, mon ami, peut se traduire ainsi, nous sommes dans le nord, parmi les nuées où les abstractions ont cours.
— Vous me tuez, Séraphîta, lorsque vous parlez ainsi, répondit-il. Je souffre toujours en vous voyant user de la science monstrueuse avec laquelle vous dépouillez toutes les choses humaines des propriétés que leur donnent le temps, l’espace, la forme, pour les considérer mathématiquement sous je ne sais quelle expression pure, ainsi que le fait la géométrie pour les corps desquels elle abstrait la solidité.
— Bien, Wilfrid, je vous obéirai. Laissons cela. Comment trouvez-vous ce tapis de peau d’ours que mon pauvre David a tendu là ?
— Mais très-bien.
— Vous ne me connaissiez pas cette Doucha greka !
C’était une espèce de pelisse en cachemire doublée en peau de renard noir, et dont le nom signifie chaude à l’âme .
— Croyez-vous, reprit-elle, que, dans aucune cour, un souverain possède une fourrure semblable ?
— Elle est digne de celle qui la porte.
— Et que vous trouvez bien belle ?
— Les mots humains ne lui sont pas applicables, il faut lui parler de cœur à cœur.
— Wilfrid, vous êtes bon d’endormir mes douleurs par de douces paroles… que vous avez dites à d’autres.
— Adieu.
— Restez. Je vous aime bien vous et Minna, croyez-le ! Mais je vous confonds en un seul être. Réunis ainsi, vous êtes un frère ou, si vous voulez, une sœur pour moi.
Mariez-vous, que je vous voie heureux avant de quitter pour toujours cette sphère d’épreuves et de douleurs. Mon Dieu, de simples femmes ont tout obtenu de leurs amants ! Elles leur ont dit :
— Taisez-tous ! Ils ont été muets. Elles leur ont dit :
— Mourez ! Ils sont morts. Elles leur ont dit :
— Aimez-moi de loin ! Ils sont restés à distance comme les courtisans devant un roi. Elles leur ont dit :
— Mariez-vous ! Ils se sont mariés. Moi, je veux que vous soyez heureux, et vous me refusez. Je suis donc sans pouvoir ? Eh ! bien, Wilfrid, écoutez, venez plus près de moi, oui, je serais fâchée de vous voir épouser Minna ; mais quand vous ne me verrez plus, alors…. promettez-moi de vous unir, le ciel vous a destinés l’un à l’autre.
— Je vous ai délicieusement écoutée, Séraphîta. Quelque incompréhensibles que soient vos paroles, elles ont des charmes. Mais que voulez-vous dire ?
— Vous avez raison, j’oublie d’être folle, d’être cette pauvre créature dont la faiblesse vous plaît. Je vous tourmente, et vous êtes venu dans cette sauvage contrée pour y trouver le repos, vous, brisé par les impétueux assauts d’un génie méconnu, vous, exténué par les patients travaux de la science, vous qui avez presque trempé vos mains dans le crime et porté les chaînes de la justice humaine.
Wilfrid était tombé demi-mort sur le tapis, mais Séraphîta souffla sur le front de cet homme qui s’endormit aussitôt paisiblement à ses pieds.
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