Honoré Balzac - Séraphîta

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Séraphîta: краткое содержание, описание и аннотация

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— Dors, repose-toi, dit-elle en se levant.

Après avoir imposé ses mains au-dessus du front de Wilfrid, les phrases suivantes s’échappèrent une à une de ses lèvres, toutes différentes d’accent, mais toutes mélodieuses et empreintes d’une bonté qui semblait émaner de sa tête par ondées nuageuses, comme les lueurs que la déesse profane verse chastement sur le berger bien-aimé durant son sommeil.

« Je puis me montrer à toi, cher Wilfrid, tel que je suis, à toi qui es fort.

« L’heure est venue, l’heure où les brillantes lumières de l’avenir jettent leurs reflets sur les âmes, l’heure où l’âme s’agite dans sa liberté.

« Maintenant il m’est permis de te dire combien je t’aime. Ne vois-tu pas quel est mon amour, un amour sans aucun propre intérêt, un sentiment plein de toi seul, un amour qui te suit dans l’avenir, pour t’éclairer l’avenir ? car cet amour est la vraie lumière.

Conçois-tu maintenant avec quelle ardeur je voudrais te savoir quitte de cette vie qui te pèse, et te voir plus près que tu ne l’es encore du monde où l’on aime toujours. N’est-ce pas souffrir que d’aimer pour une vie seulement ? N’as-tu pas senti le goût des éternelles amours ? Comprends-tu maintenant à quels ravissements une créature s’élève, alors qu’elle est double à aimer celui qui ne trahit jamais l’amour, celui devant lequel on s’agenouille en adorant.

« Je voudrais avoir des ailes, Wilfrid, pour t’en couvrir, avoir de la force à te donner pour te faire entrer par avance dans le monde où les plus pures joies du plus pur attachement qu’on éprouve sur cette terre feraient une ombre dans le jour qui vient incessamment éclairer et réjouir les cœurs.

« Pardonne à une âme amie, de t’avoir présenté en un mot le tableau de tes fautes, dans la charitable intention d’endormir les douleurs aiguës de tes remords. Entends les concerts du pardon ! Rafraîchis ton âme en respirant l’aurore qui se lèvera pour toi par delà les ténèbres de la mort. Oui, ta vie à toi, est par delà !

« Que mes paroles revêtent les brillantes formes des rêves, qu’elles se parent d’images, flamboient et descendent sur toi. Monte, monte au point où tous les hommes se voient distinctement, quoique pressés et petits comme des grains de sable au bord des mers. L’humanité s’est déroulée comme un simple ruban ; regarde les diverses nuances de cette fleur des jardins célestes ? vois-tu ceux auxquels manque l’intelligence, ceux qui commencent à s’en colorer, ceux qui sont éprouvés, ceux qui sont dans l’amour, ceux qui sont dans la sagesse et qui aspirent au monde de lumière ?

« Comprends-tu par cette pensée visible la destinée de l’humanité ? d’où elle vient, où elle va ? Persiste en ta voie ! En atteignant au but de ton voyage, tu entendras sonner les clairons de la toute-puissance, retentir les cris de la victoire, et des accords dont un seul ferait trembler la terre, mais qui se perdent dans un monde sans orient et sans occident.

« Comprends-tu, pauvre cher éprouvé, que, sans les engourdissements, sans les voiles du sommeil, de tels spectacles emporteraient et déchireraient ton intelligence, comme le vent des tempêtes emporte et déchire une faible toile, et raviraient pour toujours à un homme sa raison ? comprends-tu que l’âme seule, élevée à sa toute-puissance, résiste à peine, dans le rêve, aux dévorantes communications de l’Esprit ?

« Vole encore à travers les sphères brillantes et lumineuses, admire, cours. En volant ainsi, tu te reposes, tu marches sans fatigue. Comme tous les hommes, tu voudrais être toujours ainsi plongé dans ces sphères de parfums, de lumière où tu vas, léger de tout ton corps évanoui, où tu parles par la pensée ! Cours, vole, jouis un moment des ailes que tu conquerras, quand l’amour sera si complet en toi que tu n’auras plus de sens, que tu seras tout intelligence et tout amour ! Plus haut tu montes et moins tu conçois les abîmes ! il n’existe point de précipices dans les cieux. Vois celui qui te parle, celui qui te soutient au-dessus de ce monde où sont les abîmes. Vois, contemple-moi encore un moment, car tu ne me verras plus qu’imparfaitement, comme tu me vois à la clarté du pâle soleil de la terre. »

Séraphîta se dressa sur ses pieds, resta, la tête mollement inclinée, les cheveux épars, dans la pose aérienne que les sublimes peintres ont tous donnée aux Messagers d’en haut : les plis de son vêtement eurent cette grâce indéfinissable qui arrête l’artiste, l’homme qui traduit tout par le sentiment, devant les délicieuses lignes du voile de la Polymnie antique. Puis elle étendit la main, et Wilfrid se leva. Quand il regarda Séraphîta, la blanche jeune fille était couchée sur la peau d’ours, la tête appuyée sur sa main, le visage calme, les yeux brillants. Wilfrid la contempla silencieusement, mais une crainte respectueuse animait sa figure, et se trahissait par une contenance timide.

— Oui, chère, dit-il enfin comme s’il répondait à une question, nous sommes séparés par des mondes entiers. Je me résigne, et ne puis que vous adorer. Mais que vais-je devenir, moi pauvre seul ?

— Wilfrid, n’avez-vous pas votre Minna ?

Il baissa la tête.

— Oh ! ne soyez pas si dédaigneux : la femme comprend tout par l’amour ; quand elle n’entend pas, elle sent ; quand elle ne sent pas, elle voit ; quand elle ne voit, ni ne sent, ni n’entend, eh ! bien, cet ange de la terre vous devine pour vous protéger, et cache ses protections sous la grâce de l’amour.

— Séraphîta, suis-je digne d’appartenir à une femme ?

— Vous êtes devenu soudain bien modeste, ne serait-ce pas un piége ? Une femme est toujours si touchée de voir sa faiblesse glorifiée ! Eh, bien, après demain soir, venez prendre le thé chez moi ; le bon monsieur Becker y sera ; vous y verrez Minna, la plus candide créature que je sache en ce monde. Laissez-moi maintenant, mon ami, j’ai ce soir de longues prières à faire pour expier mes fautes.

— Comment pouvez-vous pécher ?

— Pauvre cher, abuser de sa puissance, n’est-ce pas de l’orgueil ? je crois avoir été trop orgueilleuse aujourd’hui. Allons, partez. À demain.

— À demain, dit faiblement Wilfrid en jetant un long regard sur cette créature de laquelle il voulait emporter une image ineffaçable.

Quoiqu’il voulût s’éloigner, il demeura pendant quelques moments debout, occupé à regarder la lumière qui brillait par les fenêtres du château suédois.

— Qu’ai-je donc vu ? se demandait-il. Non, ce n’est point une simple créature, mais toute une création. De ce monde, entrevu à travers des voiles et des nuages, il me reste des retentissements semblables aux souvenirs d’une douleur dissipée, ou pareils aux éblouissements causés par ces rêves dans lesquels nous entendons le gémissement des générations passées qui se mêle aux voix harmonieuses des sphères élevées où tout est lumière et amour. Veillé-je ? Suis-je encore endormi ? Ai-je gardé mes yeux de sommeil, ces yeux devant lesquels de lumineux espaces se reculent indéfiniment, et qui suivent les espaces ? Malgré le froid de la nuit, ma tête est encore en feu. Allons au presbytère ! entre le pasteur et sa fille, je pourrai rasseoir mes idées.

Mais il ne quitta pas encore la place d’où il pouvait plonger dans le salon de Séraphîta. Cette mystérieuse créature semblait être le centre rayonnant d’un cercle qui formait autour d’elle une atmosphère plus étendue que ne l’est celle des autres êtres : quiconque y entrait, subissait le pouvoir d’un tourbillon de clartés et de pensées dévorantes. Obligé de se débattre contre cette inexplicable force, Wilfrid n’en triompha pas sans de grands efforts ; mais, après avoir franchi l’enceinte de cette maison, il reconquit son libre arbitre, marcha précipitamment vers le presbytère, et se trouva bientôt sous la haute voûte en bois qui servait de péristyle à l’habitation de monsieur Becker. Il ouvrit la première porte garnie de noever, contre laquelle le vent avait poussé la neige, et frappa vivement à la seconde en disant :

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