Honoré Balzac - Séraphîta
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- Название:Séraphîta
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- Издательство:Berg International Editeurs
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- Год:1991
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Mais à Minna, ce phénomène inouï parut être un caprice par lequel la nature s’était plu à douer quelques pierreries de la fraîcheur, de la mollesse et du parfum des plantes.
— Pourquoi serait-elle unique ? Elle ne se reproduira donc plus ? dit la jeune fille à Séraphîtüs qui rougit et changea brusquement de conversation.
— Asseyons-nous, retourne-toi, vois ! À cette hauteur, peut-être, ne trembleras-tu point ? Les abîmes sont assez profonds pour que tu n’en distingues plus la profondeur ; ils ont acquis la perspective unie de la mer, le vague des nuages, la couleur du ciel ; la glace du Fiord est une assez jolie turquoise ; tu n’aperçois les forêts de sapins que comme de légères lignes de bistre ; pour vous, les abîmes doivent être parés ainsi.
Séraphîtüs jeta ces paroles avec cette onction dans l’accent et le geste connue seulement de ceux qui sont parvenus au sommet des hautes montagnes du globe, et contractée si involontairement, que le maître le plus orgueilleux se trouve obligé de traiter son guide en frère, et ne s’en croit le supérieur qu’en s’abaissant vers les vallées où demeurent les hommes. Il défaisait les patins de Minna, aux pieds de laquelle il s’était agenouillé. L’enfant ne s’en apercevait pas, tant elle s’émerveillait du spectacle imposant que présente la vue de la Norwége, dont les longs rochers pouvaient être embrassés d’un seul coup d’œil, tant elle était émue par la solennelle permanence de ces cimes froides, et que les paroles ne sauraient exprimer.
— Nous ne sommes pas venus ici par la seule force humaine, dit-elle en joignant les mains, je rêve sans doute.
— Vous appelez surnaturels les faits dont les causes vous échappent, répondit-il.
— Tes réponses, dit-elle, sont toujours empreintes de je ne sais quelle profondeur. Près de toi, je comprends tout sans effort. Ah ! je suis libre.
— Tu n’as plus tes patins, voilà tout.
— Oh ! dit-elle, moi qui aurais voulu délier les tiens en te baisant les pieds.
— Garde ces paroles pour Wilfrid, répondit doucement Séraphîtüs.
— Wilfrid ! répéta Minna d’un ton de colère qui s’apaisa dès qu’elle eut regardé son compagnon. — Tu ne t’emportes jamais, toi ! dit-elle en essayant mais en vain de lui prendre la main, tu es en toute chose d’une perfection désespérante.
— Tu en conclus alors que je suis insensible.
Minna fut effrayée d’un regard si lucidement jeté dans sa pensée.
— Tu me prouves que nous nous entendons, répondit-elle avec la grâce de la femme qui aime.
Séraphîtüs agita mollement la tête en lançant un regard à la fois triste et doux.
— Toi qui sais tout, reprit Minna, dis-moi pourquoi la timidité que je ressentais là-bas, près de toi, s’est dissipée en montant ici ? Pourquoi j’ose te regarder pour la première fois en face, tandis que là-bas, à peine osé-je te voir à la dérobée ?
— Ici, peut-être, avons-nous dépouillé les petitesses de la terre, répondit-il en défaisant sa pelisse.
— Jamais tu n’as été si beau, dit Minna en s’asseyant sur une roche moussue et s’abîmant dans la contemplation de l’être qui l’avait conduite sur une partie du pic qui de loin semblait inaccessible.
Jamais, à la vérité, Séraphîtüs n’avait brillé d’un si vif éclat, seule expression qui rende l’animation de son visage et l’aspect de sa personne. Cette splendeur était-elle due à la nitescence que donnent au teint l’air pur des montagnes et le reflet des neiges ? était-elle produite par le mouvement intérieur qui surexcite le corps à l’instant où il se repose d’une longue agitation ? provenait-elle du contraste subit entre la clarté d’or projetée par le soleil, et l’obscurité des nuées à travers lesquelles ce joli couple avait passé ? Peut-être à ces causes faudrait-il encore ajouter les effets d’un des plus beaux phénomènes que puisse offrir la nature humaine. Si quelque habile physiologiste eût examiné cette créature, qui dans ce moment, à voir la fierté de son front et l’éclair de ses yeux, paraissait être un jeune homme de dix-sept ans ; s’il eût cherché les ressorts de cette florissante vie sous le tissu le plus blanc que jamais le nord ait fait à l’un de ses enfants, il aurait cru sans doute à l’existence d’un fluide phosphorique en des nerfs qui semblaient reluire sous l’épiderme, ou à la constante présence d’une lumière intérieure qui colorait Séraphîtüs à la manière de ces lueurs contenues dans une coupe d’albâtre.
Quelque mollement effilées que fussent ses mains qu’il avait dégantées pour délier les patins de Minna, elles paraissaient avoir une force égale à celle que le Créateur a mise dans les diaphanes attaches du crabe. Les feux jaillissant de son regard d’or luttaient évidemment avec les rayons du soleil, et il semblait ne pas en recevoir, mais lui donner de la lumière. Son corps, mince et grêle comme celui d’une femme, attestait une de ces natures faibles en apparence, mais dont la puissance égale toujours le désir, et qui sont fortes à temps. De taille ordinaire, Séraphîtüs se grandissait en présentant son front, comme s’il eût voulu s’élancer. Ses cheveux, bouclés par la main d’une fée, et comme soulevés par un souffle, ajoutaient à l’illusion que produisait son attitude aérienne ; mais ce maintien dénué d’efforts résultait plus d’un phénomène moral que d’une habitude corporelle. L’imagination de Minna était complice de cette constante hallucination sous l’empire de laquelle chacun serait tombé, et qui prêtait à Séraphîtüs l’apparence des figures rêvées dans un heureux sommeil. Nul type connu ne pourrait donner une image de cette figure majestueusement mâle pour Minna, mais qui, aux yeux d’un homme, eût éclipsé par sa grâce féminine les plus belles têtes dues à Raphaël. Ce peintre des cieux a constamment mis une sorte de joie tranquille, une amoureuse suavité dans les lignes de ses beautés angéliques ; mais, à moins de contempler Séraphîtüs lui-même, quelle âme inventerait la tristesse mêlée d’espérance qui voilait à demi les sentiments ineffables empreints dans ses traits ? Qui saurait, même dans les fantaisies d’artiste où tout devient possible, voir les ombres que jetait une mystérieuse terreur sur ce front trop intelligent qui semblait interroger les cieux et toujours plaindre la terre ? Cette tête planait avec dédain comme un sublime oiseau de proie dont les cris troublent l’air, et se résignait comme la tourterelle dont la voix verse la tendresse au fond des bois silencieux. Le teint de Séraphîtüs était d’une blancheur surprenante que faisaient encore ressortir des lèvres rouges, des sourcils bruns et des cils soyeux, seuls traits qui tranchassent sur la pâleur d’un visage dont la parfaite régularité ne nuisait en rien à l’éclat des sentiments : ils s’y reflétaient sans secousse ni violence, mais avec cette majestueuse et naturelle gravité que nous aimons à prêter aux êtres supérieurs. Tout, dans cette figure marmorine, exprimait la force et le repos. Minna se leva pour prendre la main de Séraphîtüs, en espérant qu’elle pourrait ainsi l’attirer à elle, et déposer sur ce front séducteur un baiser arraché plus à l’admiration qu’à l’amour ; mais un regard du jeune homme, regard qui la pénétra comme un rayon de soleil traverse le prisme, glaça la pauvre fille. Elle sentit, sans le comprendre, un abîme entre eux, détourna la tête et pleura. Tout à coup une main puissante la saisit par la taille, une voix pleine de suavité lui dit :
— Viens. Elle obéit, posa sa tête soudain rafraîchie sur le cœur du jeune homme, qui réglant son pas sur le sien, douce et attentive conformité, la mena vers une place d’où ils purent voir les radieuses décorations de la nature polaire.
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