Honoré Balzac - Séraphîta

Здесь есть возможность читать онлайн «Honoré Balzac - Séraphîta» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 1991, Издательство: Berg International Editeurs, Жанр: Фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Séraphîta: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Séraphîta»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Séraphîta — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Séraphîta», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Swedenborg, reprit le pasteur, affectionnait particulièrement le baron de Séraphîtz, dont le nom, suivant un vieil usage suédois, avait pris depuis un temps immémorial la terminaison latine üs . Le baron fut le plus ardent disciple du Prophète suédois qui avait ouvert en lui les yeux de l’Homme Intérieur, et l’avait disposé pour une vie conforme aux ordres d’En-Haut. Il chercha parmi les femmes un Esprit Angélique, Swedenborg le lui trouva dans une vision. Sa fiancée fut la fille d’un cordonnier de Londres, en qui, disait Swedenborg, éclatait la vie du ciel, et dont les épreuves antérieures avaient été accomplies. Après la transformation du Prophète, le baron vint à Jarvis pour faire ses noces célestes dans les pratiques de la prière. Quant à moi, monsieur, qui ne suis point un Voyant, je ne me suis aperçu que des œuvres terrestres de ce couple : sa vie a bien été celle des saints et des saintes dont les vertus sont la gloire de l’Église romaine. Tous deux, ils ont adouci la misère des habitants, et leur ont donné à tous une fortune qui ne va point sans un peu de travail, mais qui suffit à leurs besoins ; les gens qui vécurent près d’eux ne les ont jamais surpris dans un mouvement de colère ou d’impatience ; ils ont été constamment bienfaisants et doux, pleins d’aménité, de grâce et de vraie bonté ; leur mariage a été l’harmonie de deux âmes incessamment unies. Deux eiders volant du même vol, le son dans l’écho, la pensée dans la parole, sont peut-être des images imparfaites de cette union. Ici chacun les aimait d’une affection qui ne pourrait s’exprimer qu’en la comparant à l’amour de la plante pour le soleil. La femme était simple dans ses manières, belle de formes, belle de visage, et d’une noblesse semblable celle des personnes les plus augustes. En 1783, dans la vingt-sixième année de son âge, cette femme conçut un enfant ; sa gestation fut une joie grave. Les deux époux faisaient ainsi leurs adieux au monde, car ils me dirent qu’ils seraient sans doute transformés quand leur enfant aurait quitté la robe de chair qui avait besoin de leurs soins jusqu’au moment où la force d’être par elle-même lui serait communiquée. L’enfant naquit, et fut cette Séraphîta qui nous occupe en ce moment ; dès qu’elle fut conçue, son père et sa mère vécurent encore plus solitairement que par le passé, s’exaltant vers le ciel par la prière. Leur espérance était de voir Swedenborg, et la foi réalisa leur espérance. Le jour de la naissance de Séraphîta, Swedenborg se manifesta dans Jarvis, et remplit de lumière la chambre où naissait l’enfant. Ses paroles furent, dit-on :

L’œuvre est accomplie, les cieux se réjouissent ! Les gens de la maison entendirent les sons étranges d’une mélodie qui, disaient-ils, semblait être apportée des quatre points cardinaux par le souffle des vents. L’esprit de Swedenborg emmena le père hors de la maison et le conduisit sur le Fiord, où il le quitta. Quelques hommes de Jarvis s’étant alors approchés de monsieur Séraphîtüs, l’entendirent prononçant ces suaves paroles de l’Écriture :

Combien sont beaux sur les montagnes les pieds de l’Ange que nous envoie le Seigneur !

Je sortais du presbytère pour aller au château, y baptiser l’enfant, le nommer et accomplir les devoirs que m’imposent les lois lorsque je rencontrai le baron. « — Votre ministère est superflu, me dit-il ; notre enfant doit être sans nom sur cette terre. Vous ne baptiserez pas avec l’eau de l’Église terrestre celui qui vient d’être ondoyé dans le feu du Ciel. Cet enfant restera fleur, vous ne le verrez pas vieillir, vous le verrez passer ; vous avez l’ exister , il a la vie ; vous avez des sens extérieurs, il n’en a pas, il est tout intérieur. »

Ces paroles furent prononcées d’une voix surnaturelle par laquelle je fus affecté plus vivement encore que par l’éclat empreint sur son visage qui suait la lumière. Son aspect réalisait les fantastiques images que nous concevons des inspirés en lisant les prophéties de la Bible. Mais de tels effets ne sont pas rares au milieu de nos montagnes, où le nitre des neiges subsistantes produit dans notre organisation d’étonnants phénomènes. Je lui demandai la cause de son émotion. — Swedenborg est venu, je le quitte, j’ai respiré l’air du ciel, me dit-il. — Sous quelle forme vous est-il apparu ? repris-je. — Sous son apparence mortelle, vêtu comme il l’était la dernière fois que je le vis à Londres, chez Richard Shearsmith, dans le quartier de Cold-Bath-Field , en juillet 1771. Il portait son habit de ratine à reflets changeants, à boutons d’acier, son gilet fermé, sa cravate blanche, et la même perruque magistrale, à rouleaux poudrés sur les côtés, et dont les cheveux relevés par-devant lui découvraient ce front vaste et lumineux en harmonie avec sa grande figure carrée, où tout est puissance et calme. J’ai reconnu ce nez à larges narines pleines de feu ; j’ai revu cette bouche qui a toujours souri, bouche angélique d’où sont sortis ces mots pleins de mon bonheur :

— « À bientôt ! » Et j’ai senti les resplendissements de l’amour céleste. La conviction qui brillait dans le visage du baron m’interdisait toute discussion, je l’écoutais en silence, sa voix avait une chaleur contagieuse qui m’échauffait les entrailles ; son fanatisme agitait mon cœur, comme la colère d’autrui nous fait vibrer les nerfs. Je le suivis en silence et vins dans sa maison, où j’aperçus l’enfant sans nom, couché sur sa mère qui l’enveloppait mystérieusement.

Séraphîta m’entendit venir et leva la tête vers moi : ses yeux n’étaient pas ceux d’un enfant ordinaire ; pour exprimer l’impression que j’en reçus, il faudrait dire qu’ils voyaient et pensaient déjà. L’enfance de cette créature prédestinée fut accompagnée de circonstances extraordinaires dans notre climat. Pendant neuf années, nos hivers ont été plus doux et nos étés plus longs que de coutume. Ce phénomène causa plusieurs discussions entre les savants ; mais si leurs explications parurent suffisantes aux académiciens, elles firent sourire le baron quand je les lui communiquai. Jamais Séraphîta n’a été vue dans sa nudité, comme le sont quelquefois les enfants ; jamais elle n’a été touchée ni par un homme ni par une femme ; elle a vécu vierge sur le sein de sa mère, et n’a jamais crié. Le vieux David vous confirmera ces faits, si vous le questionnez sur sa maîtresse pour laquelle il a d’ailleurs une adoration semblable à celle qu’avait pour l’arche sainte le roi dont il porte le nom. Dès l’âge de neuf ans, l’enfant a commencé à se mettre en état de prière : la prière est sa vie ; vous l’avez vue dans notre temple, à Noël, seul jour où elle y vienne ; elle y est séparée des autres chrétiens par un espace considérable. Si cet espace n’existe pas entre elle et les hommes, elle souffre.

Aussi reste-t-elle la plupart du temps au château. Les événements de sa vie sont d’ailleurs inconnus, elle ne se montre pas ; ses facultés, ses sensations, tout est intérieur ; elle demeure la plus grande partie du temps dans l’état de contemplation mystique habituel, disent les écrivains papistes, aux premiers chrétiens solitaires en qui demeurait la tradition de la parole de Christ. Son entendement, son âme, son corps, tout en elle est vierge comme la neige de nos montagnes. À dix ans, elle était telle que vous la voyez maintenant. Quand elle eut neuf ans, son père et sa mère expirèrent ensemble, sans douleur, sans maladie visible, après avoir dit l’heure à laquelle ils cesseraient d’être.

Debout, à leurs pieds, elle les regardait d’un œil calme, sans témoigner ni tristesse, ni douleur, ni joie, ni curiosité ; son père et sa mère lui souriaient. Quand nous vînmes prendre les deux corps, elle dit :

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Séraphîta»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Séraphîta» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Séraphîta»

Обсуждение, отзывы о книге «Séraphîta» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x