Honoré Balzac - Séraphîta
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- Название:Séraphîta
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- Издательство:Berg International Editeurs
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- Год:1991
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— Emportez ! — Séraphîta, lui dis-je, car nous l’avons appelée ainsi, n’êtes-vous donc pas affectée de la mort de votre père et de votre mère ?
ils vous aimaient tant ! — Morts ? dit-elle. Non, ils sont en moi pour toujours. Ceci n’est rien, ajouta-t-elle en montrant sans aucune émotion les corps que l’on enlevait. Je la voyais pour la troisième fois depuis sa naissance. Au temple, il est difficile de l’apercevoir, elle est debout près de la colonne à laquelle tient la chaire dans une obscurité qui ne permet pas de saisir ses traits. Des serviteurs de cette maison, il ne restait, lors de cet événement, que le vieux David, qui, malgré ses quatre-vingt-deux ans, suffit à servir sa maîtresse. Quelques gens de Jarvis ont raconté des choses merveilleuses sur cette fille. Leurs contes ayant pris une certaine consistance dans un pays essentiellement ami des mystères, je me suis mis à étudier le traité des Incantations de Jean Wier, et les ouvrages relatifs à la démonologie, où sont consignés les effets prétendus surnaturels en l’homme, afin d’y chercher des faits analogues à ceux qui lui sont attribués.
— Vous ne croyez donc pas en elle ? dit Wilfrid.
— Si fait, dit avec bonhomie le pasteur, je vois en elle une fille extrêmement capricieuse, gâtée par ses parents, qui lui ont tourné la tête avec les idées religieuses que je viens de vous formuler.
Minna laissa échapper un signe de tête qui exprima doucement une négation.
— Pauvre fille ! dit le docteur en continuant, ses parents lui ont légué l’exaltation funeste qui égare les mystiques et les rend plus ou moins fous. Elle se soumet à des diètes qui désolent le pauvre David. Ce bon vieillard ressemble à une plante chétive qui s’agite au moindre vent, qui s’épanouit au moindre rayon de soleil. Sa maîtresse, dont le langage incompréhensible est devenu le sien, est son vent et son soleil ; elle a pour lui des pieds de diamant et le front parsemé d’étoiles ; elle marche environnée d’une lumineuse et blanche atmosphère ; sa voix est accompagnée de musiques ; elle a le don de se rendre invisible, Demandez à la voir ? il vous répondra qu’elle voyage dans les Terres Astrales. Il est difficile de croire à de telles fables. Vous le savez, tout miracle ressemble plus ou moins à l’histoire de la Dent d’or. Nous avons une dent d’or à Jarvis, voilà tout. Ainsi, Duncker le pêcheur affirme l’avoir vue, tantôt se plongeant dans le Fiord d’où elle ressort sous la forme d’un eider, tantôt marchant sur les flots pendant la tempête. Fergus, qui mène les troupeaux dans les sœler, dit avoir vu, dans les temps pluvieux, le ciel toujours clair au-dessus du château suédois, et toujours bleu au-dessus de la tête de Séraphîta quand elle sort. Plusieurs femmes entendent les sons d’un orgue immense quand Séraphîta vient dans le temple, et demandent sérieusement à leurs voisines si elles ne les entendent pas aussi. Mais, ma fille, que, depuis deux ans, Séraphîta prend en affection, n’a point entendu de musique, et n’a point senti les parfums du ciel qui, dit-on, embaument les airs quand elle se promène. Minna est souvent rentrée en m’exprimant une naïve admiration de jeune fille pour les beautés de notre printemps ; elle revenait enivrée des odeurs que jettent les premières pousses des mélèzes, des pins ou des fleurs qu’elle était allée respirer avec elle : mais après un si long hiver, rien n’est plus naturel que cet excessif plaisir. La compagnie de ce démon n’a rien de bien extraordinaire, dis, mon enfant ?
— Ses secrets ne sont pas les miens, répondit Minna. Près de lui, je sais tout ; loin de lui, je ne sais plus rien ; près de lui, je ne suis plus moi ; loin de lui, j’ai tout oublié de cette vie délicieuse. Le voir est un rêve dont la souvenance ne me reste que suivant sa volonté. J’ai pu entendre près de lui, sans m’en souvenir loin de lui, les musiques dont parlent la femme de Bancker et celle d’Erikson ; j’ai pu, près de lui, sentir des parfums célestes, contempler des merveilles, et ne plus en avoir idée ici.
— Ce qui m’a surpris le plus depuis que je la connais, ce fut de la voir vous souffrir près d’elle, reprit le pasteur en s’adressant à Wilfrid.
— Près d’elle ! dit l’étranger, elle ne m’a jamais laissé ni lui baiser, ni même lui toucher la main. Quand elle me vit pour la première fois, son regard m’intimida ; elle me dit :
— Soyez le bienvenu ici, car vous deviez venir. Il me sembla qu’elle me connaissait.
J’ai tremblé. La terreur me fait croire en elle.
— Et moi l’amour, dit Minna sans rougir.
— Ne vous moquez-vous pas de moi ? dit monsieur Becker en riant avec bonhomie ; toi, ma fille, en te disant un Esprit d’Amour, et vous, monsieur, en vous faisant un Esprit de Sagesse ?
Il but un verre de bière, et ne s’aperçut pas du singulier regard que Wilfrid jeta sur Minna.
— Plaisanterie à part, reprit le ministre, j’ai été fort surpris d’apprendre qu’aujourd’hui, pour la première fois, ces deux folles seraient allées sur le sommet du Falberg ; mais n’est-ce pas une exagération de jeunes filles qui seront montées sur quelque colline ? il est impossible d’atteindre à la cime du Falberg.
— Mon père, dit Minna d’une voix émue, j’ai donc été sous le pouvoir du démon, car j’ai gravi le Falberg avec lui.
— Voilà qui devient sérieux, dit monsieur Becker ; Minna n’a jamais menti.
— Monsieur Becker, reprit Wilfrid, je vous affirme que Séraphîta exerce sur moi des pouvoirs si extraordinaires, que je ne sais aucune expression qui puisse en donner une idée. Elle m’a révélé des choses que moi seul je puis connaître.
— Somnambulisme ! dit le vieillard. D’ailleurs, plusieurs effets de ce genre sont rapportés par Jean Wier comme des phénomènes fort explicables et jadis observés en Égypte.
— Confiez-moi les œuvres théosophiques de Swedenborg, dit Wilfrid, je veux me plonger dans ces gouffres de lumière, vous m’en avez donné soif.
Monsieur Becker tendit un volume à Wilfrid, qui se mit à lire aussitôt. Il était environ neuf heures du soir. La servante vint servir le souper. Minna fit le thé. Le repas fini, chacun d’eux resta silencieusement occupé, le pasteur à lire le Traité des Incantations, Wilfrid à saisir l’esprit de Swedenborg, la jeune fille à coudre en s’abîmant dans ses souvenirs. Ce fut une veillée de Norwége, une soirée paisible, studieuse, pleine de pensées, des fleurs sous de la neige. En dévorant les pages du prophète, Wilfrid n’existait plus que par ses sens intérieurs. Parfois, le pasteur le montrait d’un air moitié sérieux, moitié railleur à Minna qui souriait avec une sorte de tristesse. Pour Minna, la tête de Séraphîtüs lui souriait en planant sur le nuage de fumée qui les enveloppait tous trois. Minuit sonna. La porte extérieure fut violemment ouverte. Des pas pesants et précipités, les pas d’un vieillard effrayé, se firent entendre dans l’espèce d’antichambre étroite qui se trouvait entre les deux portes. Puis, tout à coup, David se montra dans le parloir.
— Violence ! violence ! s’écria-t-il. Venez ! venez tous ! Les Satans sont déchaînés ! ils ont des mitres de feu. Ce sont des Adonis, des Vertumnes, des Sirènes !
ils le tentent comme Jésus fut tenté sur la montagne. Venez les chasser.
— Reconnaissez-vous le langage de Swedenborg ? le voilà pur, dit en riant le pasteur.
Mais Wilfrid et Minna regardaient avec terreur le vieux David qui, ses cheveux blancs épars, les yeux égarés, les jambes tremblantes et couvertes de neige, car il était venu sans patins, restait agité comme si quelque vent tumultueux le tourmentait.
— Qu’est-il arrivé ? lui dit Minna.
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