George Orwell - 1984 (fr)

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…Militant de gauche violemment opposé à la dictature soviétique, George Orwell s'est inspiré de Staline pour en faire son "Big Brother" et pour dépeindre la société totalitaire ultime…

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Tout pouvait être vrai. Ce qu’on appelait lois de la nature n’était qu’absurdités. La loi de la gravitation n’avait pas de sens. «Si je le désirais, avait dit O’Brien, je pourrais m’envoler de ce parquet et flotter comme une bulle de savon.»

Winston étudia cette phrase. S’il pense qu’il flotte au-dessus du parquet et si, en même temps, je pense que je le vois flotter, c’est qu’il flotte.

Soudain, comme un bout d’épave immergée rompt la surface de l’eau, une pensée éclata dans son esprit. «Il ne flotte pas réellement. Nous l’imaginons. C’est de l’hallucination.»

Il repoussa volontairement l’idée. L’erreur était évidente. Elle supposait que quelque part, en dehors de soi, il y avait un monde réel dans lequel des choses réelles se produisaient. Mais comment pourrait-il y avoir un tel monde? Quelle connaissance avons-nous des choses hors de notre propre esprit? Tout ce qui se passe est dans l’esprit. Quoi qu’il arrive dans l’esprit arrive réellement.

Il n’eut aucune difficulté à réfuter l’erreur et il n’y avait aucun danger qu’il y succombât. Il se rendit compte, néanmoins, qu’elle n’aurait jamais dû se présenter à lui. L’esprit doit entourer d’un mur sans issue toute pensée dangereuse. Le processus doit être automatique, instinctif. En novlangue, cela s’appelle arrêtducrime .

Il s’exerça à l’ arrêtducrime . Il soumettait à son esprit des propositions: «Le Parti dit que la terre est plate», «le Parti dit que la glace est plus lourde que l’eau», et s’entraînait à ne pas voir ou ne pas comprendre les arguments qui les contredisaient. Ce n’était pas facile. Il y fallait un grand pouvoir de raisonnement et d’improvisation. Les problèmes arithmétiques qui découlaient d’un axiome comme «deux et deux font cinq» étaient hors de la portée de son intelligence. Il fallait aussi une sorte d’athlétisme de l’esprit, le pouvoir tantôt de faire l’usage le plus délicat de la logique, tantôt d’être inconscient des erreurs de logique les plus grossières. La stupidité était aussi nécessaire que l’intelligence et aussi difficile à atteindre.

Une part de son esprit se demandait pendant ce temps quand on le tuerait. «Tout dépend de vous-même», avait dit O’Brien. Mais il savait qu’il n’y avait aucun acte conscient par quoi il aurait pu en rapprocher l’instant. Ce pouvait être dans dix minutes ou dans dix ans. On pouvait l’interner pendant des années. On pouvait l’envoyer dans un camp de travail. On pouvait le relâcher pour quelque temps, comme on le faisait parfois. Il était parfaitement possible qu’avant qu’il fût tué soit joué, de nouveau, le drame de son arrestation et de son interrogatoire.

La seule chose certaine était que la mort ne venait jamais quand on l’attendait. La tradition – la tradition non exprimée, mais que l’on connaissait d’une façon ou d’une autre, bien qu’on n’en entendît jamais parler -, était qu’on vous fusillait par-derrière, toujours à la nuque, sans avertissement, tandis que vous longiez un corridor pour passer d’une cellule à l’autre.

Un jour – mais «un jour» n’était pas l’expression exacte… il n’était pas moins vraisemblable que ce fût au milieu de la nuit -, une fois, il tomba dans une rêverie étrange et heureuse.

Il longeait le corridor et attendait la balle. Il savait que, d’un instant à l’autre, elle viendrait. Tout était arrangé, aplani, concilié. Il n’y avait plus de doute, plus d’argumentation, plus de souffrance, plus de crainte. Il était en bonne santé et fort. Il marchait avec aisance avec une joie du mouvement et la sensation de marcher au soleil. Il ne se trouvait plus dans les étroits couloirs blancs du ministère de l’Amour. Il se trouvait dans l’immense paysage ensoleillé, d’un kilomètre, au long duquel il avait cru marcher au cours d’un délire provoqué par des drogues. Il était dans le Pays Doré. Il marchait dans le sentier qui traversait l’ancien pâturage tondu par les lapins. Il pouvait sentir sous ses pieds le court gazon élastique et, sur son visage, la douce chaleur du soleil. Au bout du champ, les ormeaux se balançaient faiblement et, quelque part plus loin, se trouvait la rivière où, sous les saules, dans des étangs verts, flottaient des poissons d’or.

Il fut soudain frappé d’horreur. Son épine dorsale se mouilla de sueur. Il s’était entendu crier tout haut:

«Julia! Julia! Julia, mon amour! Julia!»

L’hallucination de sa présence s’était, un instant, entièrement emparée de lui. Il lui avait semblé que Julia n’était pas seulement avec lui, mais en lui. C’était comme si elle faisait partie de la texture de sa peau. Il l’avait, à ce moment, beaucoup plus aimée qu’il ne l’avait jamais fait quand ils étaient ensemble, et libres. Il savait aussi que, quelque part, elle était encore vivante et avait besoin de son aide.

Il se recoucha et essaya de se calmer. Combien d’années avait-il ajouté à sa servitude par ce moment de faiblesse? Il entendrait bientôt le piétinement des bottes au-dehors. Le Parti ne laisserait pas impuni un tel éclat. Il savait maintenant, s’il ne l’avait déjà su, que le pacte passé avec lui était déchiré.

Il obéissait au Parti, mais il haïssait toujours le Parti. Il avait, auparavant, caché un esprit hérétique sous un masque de conformité. Maintenant, il avait reculé d’un pas. Il s’était soumis en esprit, mais il avait espéré garder inviolé le fond de son cœur. Il savait qu’il était dans l’erreur, mais il préférait être dans l’erreur. Ils comprendraient cela, O’Brien le comprendrait. Tout était confessé dans ce seul cri stupide.

Il lui faudrait tout recommencer. Cela pourrait durer des années. Il se passa la main sur le visage, pour essayer de se familiariser avec sa nouvelle forme. Dans les joues, il y avait des sillons profonds. Les pommettes paraissaient aiguës, le nez aplati. En outre, après l’épisode du miroir, on lui avait donné un dentier complet. Il n’était pas facile de garder un visage impénétrable quand on ne savait pas à quoi ressemblait son visage. En tout cas, la seule maîtrise des traits ne suffisait pas. Pour la première fois de sa vie, il comprit que lorsque l’on désirait garder un secret on devait aussi se le cacher à soi-même. On doit savoir qu’il est toujours là, mais il ne faut pas, tant que ce n’est pas nécessaire, le laisser émerger dans la conscience sous une forme identifiable. À partir de ce moment, il allait, non seulement penser juste, mais sentir juste, rêver juste. Et pendant ce temps, il garderait sa haine enfermée en lui comme une boule de matière qui serait une part de lui-même et n’aurait cependant aucun lien avec le reste de lui-même, comme une sorte de kyste.

On déciderait un jour de le fusiller. On ne pouvait savoir à quel instant la balle allait vous frapper mais il devait être possible, quelques secondes auparavant, de le deviner. C’était toujours par-derrière, alors qu’on longeait un corridor. Dix secondes suffiraient. En dix secondes, son monde intérieur pourrait se retourner. Et soudain alors, sans un mot prononcé, sans un arrêt de son pas, sans qu’un muscle de son visage ne bouge, le masque serait jeté et, bang! les batteries de sa haine lanceraient leur décharge.

La haine le remplirait comme une énorme flamme mugissante et, presque instantanément, bang! partirait la balle. Trop tard, ou trop tôt. Ils auraient fait éclater son cerveau en morceaux avant de pouvoir le reprendre. La pensée hérétique serait impunie et lui, impénitent, à jamais hors de leur atteinte. En le fusillant, ils creuseraient un trou dans leur propre perfection. Mourir en les haïssant, c’était ça la liberté.

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