Ursula Le Guin - La main gauche de la nuit

Здесь есть возможность читать онлайн «Ursula Le Guin - La main gauche de la nuit» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2006, ISBN: 2006, Издательство: Livre de Poche, Жанр: Фантастика и фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La main gauche de la nuit: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La main gauche de la nuit»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Depuis son arrivée sur la planète Gethen, Genly Aï a toujours eu froid. Il risque bien pis, comme tous les Envoyés de l’Ekumen. L’Ekumen n’est pas un empire, mais une coordination de mondes habités. Sur cent années-lumière, la guerre n’aurait aucun sens : à quoi bon envoyer une armada sur un monde dont on recherche l’alliance ? Genly Aï est venu seul, comme tous les Envoyés ; s’il échoue, on recommencera dans un siècle ou deux. Mais les seigneurs de Gethen y voient un piège. La peur tourne vite à la haine, quand on découvre que l’Envoyé n’a qu’un seul sexe, et qu’il est perpétuellement disponible. Une monstruosité, voilà ce qu’il est. Sur cette planète hostile, il aura du mal à se faire accepter comme un ami — c’est à peine si l’on verra en lui un homme.

La main gauche de la nuit — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La main gauche de la nuit», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Tu n’as, dit-il, aucune expérience de la faim.

— Monsieur le Premier ministre et seigneur du Domaine d’Estre en a-t-il davantage ? lui dis-je, piqué au vif.

— Mais Genry, nous autres Géthéniens pratiquons le jeûne jusqu’à ce que nous en possédions parfaitement la technique. J’ai commencé tout enfant à Estre, et j’ai continué avec les Handdarata de la Citadelle de Rothra. Il est exact qu’à Erhenrang j’en ai perdu la pratique, mais je m’y suis remis à Mishnory… Je t’en prie, mon ami, fais comme je te dis : je sais mieux que toi.

Il avait raison et je dus m’incliner.

Nous poursuivîmes notre route pendant quatre jours de grand froid où le thermomètre ne montait pas au-dessus de moins trente-cinq – puis vint un autre blizzard porté par des rafales mugissantes de vent d’est qui nous heurtaient de front. Au bout de deux minutes la neige fut si épaisse que je ne pouvais plus voir Estraven à deux mètres de moi. Je m’étais retourné un moment pour reprendre mon souffle en évitant l’assaut de la neige aveuglante et suffocante dont j’étais déjà tout plâtré, et lorsque je lui fis face de nouveau, Estraven avait disparu. Le traîneau aussi. Il n’y avait plus rien. Je fis quelques pas vers l’endroit où ils s’étaient trouvés, en tâtant le sol. Je tentais de crier, mais ne pus entendre ma propre voix. J’étais sourd et seul en un monde rempli de petits dards grisâtres. Cédant à la panique, j’allais à l’aveuglette, et je l’appelais, en esprit, désespérément : « Therem ! »

Il était là, sous ma main, à genoux dans la neige.

— Viens donc m’aider à dresser la tente, dit-il.

Je fis ce qu’il me demandait, et ne fis jamais allusion à ma courte panique. C’eût été bien inutile.

Le blizzard dura deux jours ; cela faisait cinq jours de perdus, et pareil contretemps devait se répéter, Nimmer et Anner sont les mois de grandes tempêtes.

— Ça commence à être un peu juste, dis-je un soir, comme je mesurais notre ration de guichy-michy et la mettais à tremper dans l’eau chaude.

Il me regarda. Son visage large aux traits fermés s’était émacié ; il se creusait d’ombres noires sous les pommettes et autour des yeux, et ses lèvres étaient affreusement gercées. S’il avait une tête pareille, Dieu sait comment pouvait être la mienne.

— Avec de la chance nous en sortirons, dit-il en souriant ; sinon nous y resterons.

Ce n’était que réitérer ce qu’il avait dit au départ. Mais moi, malgré mes angoisses, malgré le sentiment que j’avais de me lancer dans une aventure désespérée, de jouer ma vie sur un coup de dé, eh bien, je n’avais pas été assez réaliste pour le croire. Et je pensais, même alors : Tout de même, quand on s’est donné tant de peine…

Mais le Glacier ne voulait pas le savoir. Nos efforts lui étaient indifférents. Il faut garder le sens des proportions.

— Et la chance est-elle de ton côté, Therem ? lui dis-je enfin.

Ni sourire ni réponse. Au bout d’un moment, il reprit :

— J’ai pensé à nos guignols, dans les bas-fonds.

Les bas-fonds , c’était pour nous le sud, le monde qui s’agitait au-delà de notre calotte glaciaire, avec ses terres cultivables, ses hommes, ses routes, ses villes, ce monde dont il nous était devenu difficile d’imaginer qu’il existât réellement.

— Tu sais, dit Estraven, que j’ai envoyé un message au roi le jour où j’ai quitté Mishnory, pour l’informer de ta situation, de ce que Shousgis m’avait révélé sur ton emprisonnement imminent dans la Ferme de Pulefen. Pourquoi prévenir le roi ? Ce n’était pas clair dans mon esprit, j’agissais sous l’impulsion du moment. Depuis lors, j’ai démêlé le pourquoi de cette impulsion. Voici à peu près ce qui peut se produire. Le roi y verra l’occasion de redorer son shiftgrethor. Tibe sera opposé à ses desseins mais Argaven doit commencer à se lasser de Tibe et peut très bien ne tenir aucun compte de ses conseils. Il se renseigne alors : Où est l’Envoyé, l’hôte de la Karhaïde ? – Mishnory se réfugie dans le mensonge : Il est mort de la fièvre blanche cet automne, nous en sommes désolés. – Alors comment se fait-il que nous soyons informés par notre ambassade de son emprisonnement dans la Ferme de Pulefen ? – Il n’y est pas. Voyez par vous-mêmes. – Il n’en est pas question, nous ne mettons pas en doute la parole des Commensaux d’Orgoreyn.

Mais quelques semaines plus tard, l’Envoyé fait son apparition en Karhaïde du Nord après s’être évadé de la Ferme de Pulefen. Consternation à Mishnory, indignation à Erhenrang. Perte de prestige pour les Commensaux : ils ont menti ! Tu seras pour le roi Argaven un bien inestimable, un frère-en-foyer retrouvé alors qu’on le croyait perdu. Mais seulement pour quelque temps, Genry. Il faudra faire venir ton vaisseau spatial aussi vite que possible. Que tes amis atterrissent en Karhaïde et accomplissent immédiatement leur mission avant que le roi ait le temps de voir en toi un ennemi possible, avant que Tibe ou tout autre conseiller refassent de vous des épouvantails dans le cerveau dérangé d’Argaven. S’il conclut un marché avec toi, il tiendra ses engagements. Y manquer serait sacrifier son shiftgrethor. Les rois Harge tiennent leurs promesses. Mais il faudra agir vite, faire venir le vaisseau sans tarder.

— Oui, mais à condition de recevoir un accueil qui m’y encourage, si peu que ce soit.

— Non. Excuse-moi de te donner un conseil, mais il faut d’abord agir. Je pense que tu seras bien accueilli, et le vaisseau aussi. La Karhaïde a subi de cruelles humiliations ces sept derniers mois. Grâce à toi Argaven sera en mesure de retourner la situation. Je crois qu’il en saisira l’occasion.

— Parfait. Mais toi…

— Moi, je suis Estraven le Traître. Je n’ai absolument rien à voir avec toi.

— Au début.

— Au début, en effet.

— Tu pourras te cacher si ta vie est menacée dans les premiers temps.

— Oh ! oui, certainement.

Notre nourriture était prête et nous nous mîmes en devoir de la consommer. C’était pour nous une affaire importante et absorbante que de nous alimenter. Silence absolu. Les règles qui imposent des restrictions, à table, en matière de conversation prenaient une forme draconienne, celles qu’elles avaient peut-être à l’origine : pas un mot avant d’avoir fait un sort à la dernière miette. Lorsque ce fut fait, Estraven me dit :

— J’espère que mes prévisions sont exactes ; et que tu voudras bien… m’excuser.

— De m’avoir donné des conseils directs ? dis-je, assez fier de prouver ainsi ma connaissance péniblement acquise de certains traits de l’âme géthénienne. Mais oui, Therem, bien sûr que je t’excuse. Comment peux-tu en douter ? Tu sais bien que je n’ai pas de shiftgrethor à compromettre.

Cela le fit sourire, mais il restait absorbé dans ses pensées.

— Pourquoi, dit-il enfin, es-tu venu seul ? Pourquoi ? Tout va dépendre de cette inconnue : ton vaisseau viendra-t-il ? Pourquoi nous avoir rendu les choses si difficiles, à toi-même et à nous ?

— C’est la règle, et elle a ses raisons. Mais, en fait, je commence à me demander si je les ai bien comprises, ces raisons. Je pensais que, si j’étais venu seul, c’était par égard pour vous : une solitude si manifeste, si vulnérable, vous interdisait de voir en moi une menace, un facteur de bouleversement. À moi seul je ne constituais pas une invasion ; je n’étais qu’un jeune commissionnaire. Mais les choses vont plus loin. Seul, je ne puis changer votre monde. Mais je puis être changé par lui. Seul, je dois écouter, aussi bien que parler. Si j’arrive à nouer un lien avec votre monde, ce ne sera pas, si je suis seul, un lien impersonnel et purement politique, mais individuel, personnel, plus – et, d’un certain point de vue, moins – que politique. Ce n’est plus Nous et Eux, ou Moi et Cela, mais Moi et Toi. Ce n’est plus un lien politique, utilitaire, mais mystique. Dans un sens l’Ékumen est un corps, non pas politique, mais mystique. À ses yeux il est d’une extrême importance de bien amorcer une entreprise, et de bien la conduire. Il prend le contrepied de la doctrine suivant laquelle la fin justifie les moyens. C’est pourquoi il procède par des méthodes subtiles, lentes et pouvant paraître bizarres et hasardeuses – un peu comme l’évolution, qui, jusqu’à un certain point, lui sert de modèle… Est-ce par égard pour vous que je suis seul parmi vous ? Ou pour mon propre bien ? Je l’ignore. Oui, cela n’a pas facilité les choses. Mais je serais en droit de te demander, tout aussi légitimement, pourquoi les Géthéniens n’ont jamais eu l’idée d’inventer des véhicules aéroportés ? Si nous avions pu nous approprier le moindre petit avion, combien de difficultés nous auraient été épargnées !

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La main gauche de la nuit»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La main gauche de la nuit» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «La main gauche de la nuit»

Обсуждение, отзывы о книге «La main gauche de la nuit» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x