Ursula Le Guin - Les dépossédés

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Les dépossédés: краткое содержание, описание и аннотация

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Deux mondes se font face :
Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est la pauvreté.
Et Urras qui a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek, physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec
, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d'oeuvre d'Ursula Le Guin.

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Les enfants gloussèrent en voyant sa caricature d’un holum, et il sourit.

— Pour aller de vous jusqu’à l’arbre, continua-t-il, la pierre doit passer à mi-chemin entre vous et l’arbre, pas vrai ? Et ensuite, elle doit être à mi-chemin entre ce point et l’arbre. Et ensuite à mi-chemin entre ce point-là et l’arbre. Et aussi loin qu’elle aille, il lui reste toujours une distance à parcourir, en fait c’est plutôt un moment, c’est la mi-distance entre le dernier point et l’arbre…

— Croyez-vous que ce soit intéressant ? l’interrompit le directeur, s’adressant aux autres enfants.

Pourquoi elle ne peut pas atteindre l’arbre ? demanda une fillette de dix ans.

— Parce qu’elle doit toujours traverser la moitié du chemin qui reste à faire, répondit Shevek, et il reste toujours la moitié du chemin à faire… tu vois ?

— Pourrions-nous dire simplement que tu as mal lancé ta pierre ? dit le directeur avec un petit sourire.

— La façon dont on vise n’a pas d’importance. Elle ne peut pas atteindre l’arbre.

— Qui t’a donné cette idée ?

— Personne. Je m’en suis aperçu. Je crois que j’ai vu comment la pierre faisait vraiment pour…

— Ça suffit.

Quelques-uns des autres enfants s’étaient mis à bavarder, mais ils s’arrêtèrent comme pétrifiés. Le petit garçon à l’ardoise resta debout dans le silence. Il paraissait effrayé, et renfrogné.

— Parler, c’est partager… c’est un art de coopération. Tu ne partages pas, tu égotises, tout simplement.

Les accords vigoureux et clairs de l’orchestre résonnèrent dans le hall.

— Tu n’as pas vu cela toi-même, ce n’était pas spontané. J’ai lu quelque chose de très semblable dans un livre.

Shevek dévisagea le directeur.

— Quel livre ? Il y en a un ici ?

Le directeur se leva. Il était près de deux fois plus grand et trois fois plus lourd que son adversaire, et il était clair d’après son regard qu’il n’aimait pas du tout l’enfant ; mais il n’y avait aucune menace de violence physique dans son attitude, seulement une affirmation d’autorité, légèrement atténuée par sa réponse irritée à la bizarre question du garçon.

— Non ! Et arrête d’égotiser !

Puis il retrouva sa voix mélodieuse de pédagogue :

— Ce genre de chose est exactement le contraire de ce que nous recherchons dans ce groupe. Parler est une fonction à double sens. Shevek n’est pas encore prêt à le comprendre, alors que la plupart d’entre vous le peuvent, et sa présence ici perturbe le groupe. Tu t’en rends compte toi-même, n’est-ce pas, Shevek ? Je te suggère de trouver un autre groupe qui soit à ton niveau.

Personne d’autre n’ajouta le moindre mot. Le silence et la musique forte mais étouffée continuèrent tandis que le garçon rendait l’ardoise et quittait le cercle. Il sortit dans le couloir et resta là. Le groupe qu’il avait laissé commença, sous la conduite du directeur, un récit commun, chacun parlant à son tour. Shevek écouta à la fois leurs voix basses et son cœur qui battait encore très fort. Ses oreilles bourdonnaient, et ce n’était pas à cause de l’orchestre, c’était le bruit qui se produit quand on se retient de pleurer ; il avait déjà remarqué ce bourdonnement plusieurs fois auparavant. Il n’aimait pas l’entendre, et il ne voulait pas penser à la pierre et à l’arbre, aussi détourna-t-il son esprit vers le Carré. Il était fait de nombres, et les nombres étaient toujours tranquilles et solides ; quand il était en faute, il pouvait se tourner vers eux, car eux n’étaient jamais fautifs. Il avait récemment trouvé le Carré dans son esprit ; dessin dans l’espace, comme ceux que la musique faisait dans le temps : un carré des neuf premiers nombres entiers, avec le cinq en son centre. Et vous pouviez toujours additionner les rangées, cela donnait le même résultat. Toute inégalité était contrebalancée ; c’était agréable à regarder. Si seulement il pouvait trouver un groupe qui aimait parler de choses comme celles-là ; mais cela n’intéressait que quelques-uns des garçons et des filles les plus âgés, et ils étaient occupés. Et le livre dont le directeur avait parlé ? Était-ce un livre de nombres ? Montrait-il comment la pierre arrivait à toucher l’arbre ? Il avait été stupide de raconter cette plaisanterie au sujet de la pierre et de l’arbre, personne d’autre n’avait compris que ce n’était qu’une plaisanterie, le directeur avait raison. Il avait mal à la tête. Il regarda, en lui-même, les structures tranquilles.

Si un livre n’était écrit qu’avec des nombres, il serait vrai. Il serait juste. Rien qui soit expliqué avec des mots ne pourrait être aussi exact. Les choses étaient déformées, bousculées par les mots, au lieu de rester claires et de s’ajuster. Mais sous les mots, au centre, comme au centre du Carré, tout était exact. Tout pouvait changer, et pourtant rien ne se perdait. Si vous pouviez voir les nombres, vous pouviez voir cela, l’équilibre, les structures. Vous pouviez voir les fondations du monde. Et elles étaient solides.

Shevek avait appris à attendre. Il était doué pour cela, un véritable expert. Il avait d’abord appris à attendre le retour de sa mère Rulag, bien que cela fût si longtemps auparavant qu’il ne s’en rappelait plus ; et il s’était perfectionné en attendant son tour, en attendant de partager, en attendant une part. À l’âge de huit ans, il avait demandé pourquoi et comment et au cas où , mais il avait rarement demandé quand.

Il attendit que son père vienne le chercher pour une visite au domicile. Ce fut long ; soixante jours. Palat avait pris un poste temporaire d’entretien au Projet de Récupération des Eaux de Mont Drum, et avait ensuite passé une dizaine de jours sur la plage de Malennin, où il avait pu nager, se reposer, et copuler avec une femme nommée Pipar. Il avait expliqué tout cela à son jeune fils. Shevek lui faisait confiance, et il le méritait. À la fin des soixante jours, c’est un grand homme maigre, avec un regard plus triste que jamais, qui revint aux dortoirs pour enfants de Grandes Plaines. Copuler n’était pas réellement ce qu’il désirait. Il désirait Rulag. Quand il vit l’enfant, il sourit et son front se plissa de douleur.

Chacun apprécia beaucoup la compagnie de l’autre.

— Palat, as-tu déjà vu un livre qui ne contient que des nombres ?

— Qu’est-ce que tu veux dire, un livre de mathématiques ?

— Je suppose.

— Comme celui-ci.

Palat sortit un livre de la poche de sa tunique. Il était petit, prévu pour être porté dans une poche et, comme la plupart des livres, était relié en vert, avec le Cercle de Vie sur la couverture. Il était imprimé en petits caractères avec des marges réduites, car le papier était une substance qui demande beaucoup de holums et beaucoup de travail humain pour sa fabrication, comme l’administrateur des stocks le faisait toujours remarquer au centre d’éducation quand on gâchait une page et allait en demander une autre. Palat tendit le livre ouvert à Shevek. La double page était une série de colonnes de nombres. Ils étaient là, comme il les avait imaginés. Il reçut dans ses mains le pacte de l’éternelle justice. Tables logarithmiques, Bases 10 et 12, indiquait le titre de la couverture, au-dessus du Cercle de Vie.

Le petit garçon examina la première page pendant un moment.

— À quoi servent-ils ? demanda-t-il, car ces listes n’étaient évidemment pas imprimées pour leur seule beauté. L’ingénieur, assis près de lui sur une couchette dans la salle commune du domicile, froide et mal éclairée, entreprit de lui expliquer les logarithmes. À l’autre bout de la pièce, deux hommes âgés caquetaient en jouant. Un couple d’adolescents entra et demanda si la chambre individuelle était libre pour la nuit, puis s’y dirigea. La pluie tomba avec force sur le toit de métal de la maison d’un étage, puis cessa. Il ne pleuvait jamais pendant longtemps. Palat sortit sa règle à calcul et montra à Shevek comment elle fonctionnait ; en retour, Shevek lui montra le Carré et son principe. Lorsqu’ils se rendirent compte qu’il était tard, il était en fait très tard. Ils coururent jusqu’au dortoir pour enfants dans les ténèbres boueuses qui dégageaient une merveilleuse odeur de pluie, et reçurent une réprimande sans conviction de la part du veilleur de nuit. Ils s’embrassèrent rapidement, riant tous les deux, et Shevek courut jusqu’au grand dortoir, vers la fenêtre d’où il put voir son père redescendre l’unique rue de Grandes Plaines dans l’obscurité humide et électrique.

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