Ian McDonald - La maison des derviches

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Istanbul, avril 2027.
Sous une chaleur écrasante, la ville tentaculaire fête le cinquième anniversaire de l’entrée de la Turquie dans la Communauté européenne. Quinze ans plus tôt, Israël a frappé les sites nucléaires iraniens avec des missiles thermobariques, provoquant indirectement le pire choc pétrolier et gazier de l’Histoire.
Dans Istanbul en ébullition (l’air conditionné coûte trop cher, l’eau aussi), une bombe explose dans un tramway. Cet événement va bouleverser la vie des habitants de la maison des derviches de la place Adem-Dede : Necdet se met à voir des djinns, le jeune Can utilise son robot pour enquêter sur l’attentat non revendiqué, l’antiquaire Ayse accepte de rechercher un sarcophage légendaire, Leyla se voit chargée du marketing d’une nouvelle technologie révolutionnaire : le stockage bio-informatique.
C’est dans la maison des derviches que se joueront rien de moins que l’avenir de la Turquie et celui du monde tel que nous le connaissons.

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Leyla a organisé cette entrevue comme un mariage. Avec la nuit chaude qui grisaille en jour au-delà du balcon, elle allait et venait en sous-vêtements pour déplier la planche à repasser, asperger d’eau son seul ensemble présentable et son chemisier tout en faisant glisser le fer. Elle avait pris de sales habitudes, depuis que Zehra lui avait annoncé qu’elle retournait à Antalya. Pendant que le tailleur se reposait sur son cintre et laissait s’évaporer l’odeur d’assouplissant venant d’être repassé, elle prit une douche. Le débit de l’eau était aussi réduit et irrégulier que d’habitude. Leyla ondulait et se tortillait sous les filets d’eau tiède. Soixante-dix secondes, shampooing inclus. Pas plus. La semaine précédente, le proprio avait glissé sous chaque porte une note expliquant que la municipalité augmentait encore le prix de l’eau courante. La soif d’Istanbul était impossible à étancher. Déjà branché, le fer à lisser arrivait à bonne température. Ce fut en répétant son discours que Leyla Gültasli fit voleter le sèche-cheveux autour de sa tête.

Jouets Gençler. Jouets pour garçons. De six à onze ans. Principaux produits : BattleCats TM ; Gü-Yen-Ji, leur jeu de cartes à échanger par ceptep et poignée de main, élu jouet européen de l’année deux ans plus tôt. Mais leur réussite est attribuable aux Bitbots. Le môme bizarre du dessus en a un et Leyla est certaine qu’il s’en sert pour la mater. Mais ils ont un poste à pourvoir au service marketing et Leyla, qui a les diplômes requis, ne dira que du bien des Bitbots et des BattleCats TM.

L’ensemble, puis le maquillage. Une heure vingt pour arriver à Gençler. Plus de temps qu’il n’en faut. Un sac, d’une marque réputée mais pas trop, pour ne pas laisser supposer qu’il s’agit d’une contrefaçon. Ce qui est le cas. Une femme d’affaires a besoin d’au moins un accessoire de luxe dans sa garde-robe. Puis les chaussures et dehors.

Vingt-deux minutes, et elle se reproche de ne pas avoir mis des baskets. Elle aurait pu ranger ses belles chaussures dans le sac et se changer à l’arrivée, dans les toilettes, en apportant les ultimes retouches à son maquillage. Elle peut malgré tout courir… ou presque. Cependant, la foule est de plus en plus dense dans Necatibey Cadessi et elle atteint le barrage de policiers. Elle a devant elle le tram aux fenêtres soufflées et au toit bombé, des gens qui se dressent au milieu des véhicules d’intervention aux feux rouge et bleu clignotants. La route est barrée. Leyla exprime sa frustration par un cri.

« Laissez-moi passer ! Laissez-moi passer !

— Hé, vous, où croyez-vous aller comme ça ? » l’apostrophe un policier.

Mais Leyla fonce tête baissée. « Hé ! »

Sur sa gauche se trouve un sok étroit, plus de marches qu’il ne le faudrait sous une chaleur pareille et avec de telles chaussures. Un quart d’heure. Leyla Gültasli inhale à pleins poumons, suspend son sac à son épaule et en entame l’ascension.

Il était une fois quatre filles du Sud. Toutes étaient nées dans un rayon de cinquante kilomètres les unes des autres, là où on pouvait sentir l’odeur de la mer, ce qu’elles n’apprirent qu’une fois dans la maison des derviches. Leyla avait été autorisée à quitter le monde en plastique de Demre pour Istanbul sous réserve qu’elle se place sous l’autorité de grand-tante Sezen. Leyla n’avait jamais rencontré grand-tante Sezen, ou tout autre représentant stambouliote de la famille. Leur appartement du troisième étage en pleine empreinte sonore de l’aéroport avait un drapeau turc étalé sur le balcon et un moteur Honda sous la table de la cuisine, et il était bondé d’un bruyant assortiment de proches que grand-tante Sezen, une matriarche de soixante-dix printemps et des poussières, gouvernait par suggestions, ordres et mouvements de tête. La provinciale de Demre s’était retrouvée inscrite dans la distribution d’un soap opera improvisé de maris, épouses et enfants, petits amis et petites amies, partenaires et rivaux, querelles intestines et déraison, disputes hurlantes et larmes, réconciliations sexuelles tapageuses. Assise à la table de la cuisine et les genoux rendus huileux par l’échappement du moteur Honda pendant que sa grande famille se démenait autour d’elle, Leyla Gültasli tentait d’étudier au cœur de ce tourbillon d’émotions. Ils la trouvaient un peu lente à la détente et l’appelaient Petite Tomate, en raison du plus célèbre produit d’exportation de sa ville natale. Avec le Père Noël, bien entendu, son autre sujet de fierté universelle. Ses études en pâtissaient. Elle avait commencé à échouer à des examens.

Elle alla voir sous-tante Kevser, grand vizir des Gültasli, qui téléphona à sa mère restée à Demre. Les deux femmes s’entretinrent une heure complète. Il fut décidé que Leyla pourrait partager un appartement avec des filles convenables à condition qu’elle se présente au rapport devant sous-tante Kevser tous les vendredis. Pas de garçons, cela allait de soi. Il y avait à l’école de commerce une fille d’Antalya respectable qui disposait d’un logement central et bon marché à Beyoglu. Leyla débarqua donc dans la maison des derviches pour découvrir qu’il était central parce que situé dans le quartier défraîchi et déprimant d’Eskiköy et bon marché parce qu’il n’avait pas été rénové depuis la proclamation de la république, un siècle plus tôt. En compagnie de trois autres étudiantes en commerce et marketing, Leyla bénéficiait d’encore moins de calme que dans la cuisine à moteur. Toutes l’appelaient également Petite Tomate. Elle n’avait rien contre, de leur part. Sous-tante Kevser téléphonait chaque vendredi. Leyla répondait consciencieusement. Deux ans plus tard, elle obtenait son diplôme avec mention. Ses parents étaient venus en car pour la remise des diplômes. La branche stambouliote de la famille avait déplacé ses membres de chambre en chambre, comme des pions sur un échiquier en plastique, pour faire de la place aux cultivateurs de tomates de Demre dans les appartements avec vue sur les pistes d’atterrissage. Sa mère était restée agrippée à son père tout au long de la cérémonie, à l’université. Ils lui avaient offert des bijoux en or et eu les yeux fermés sur toutes les photographies.

Bien, revenons à ces quatre filles du Sud qui partageaient un petit appartement malodorant du tekke Adem Dede. Toutes furent diplômées de l’école de commerce Marmara le même jour. Puis l’une alla travailler à Francfort, dans une banque d’affaires. Une autre déménagea pour lancer une succursale de grande enseigne sur une colline désertique proche d’Ankara. Cinq semaines plus tôt, Zehra avait annoncé qu’elle retournait à Antalya pour épouser un petit ami dont nul n’avait jamais suspecté l’existence, et Leyla s’était retrouvée sans amies, sans argent et sans travail dans le vieux couvent croulant des derviches, la seule du lot à ne pas s’être assuré un semblant d’avenir. Un but qui serait difficile à atteindre, compte tenu du grand nombre de brillantes jeunes filles diplômées en marketing que comptait Istanbul. Jour après jour, facture après facture, l’argent fondait comme neige au soleil mais une chose était certaine : elle ne retournerait jamais dans l’appartement grouillant d’individus hurleurs constamment survolé par des avions.

Leyla compte les marches : trente et une, trente-deux, trente-trois. La disposition des rues lui est familière, car elle vient d’atteindre l’extrémité de la ruelle des Teinturiers. Elle est à moins de deux cents mètres de chez elle. Elle pourrait y faire un saut, pour troquer ses chaussures contre d’autres plus confortables. Douze minutes. Si elle atteint Inönü Cadessi, elle y trouvera des bus, des dolmus et – même si cela doit lui coûter tout le liquide qui lui reste – des taxis, mais il faudrait que tout se déroule sans anicroches, ce qui est pratiquement impossible à Istanbul. Ses doigts tremblent, un effet de la fatigue. Elle entend un bourdonnement dans ses oreilles. Dieu, elle est mal en point ! Trop de nuits passées devant le téléviseur, parce qu’il fait entrer des voix et des vies dans cet appartement lugubre. Puis Leyla prend conscience que ce ne sont pas les battements de son cœur. Ce qu’elle perçoit a une origine extérieure. Elle est au cœur d’un nuage de moustiques. Elle agite les mains pour les chasser… Filez, sales bêtes ! Le nuage noir s’écarte et s’agglutine, devient une libellule en vol stationnaire. Elle retient sa respiration, terrifiée. Même Leyla Gültasli a entendu parler de ces choses. Vers le haut et le bas de la ruelle des Teinturiers des gens s’immobilisent pendant que les flicbots contrôlent les identités. La machine fait du surplace sur ses ailes nervurées en éventail. Vite, vite ! Elle a un entretien d’embauche dans dix minutes, dix… Leyla pourrait broyer cette machine dans sa main et repartir sans attendre, mais elle ne l’ose pas. Les soldats, il est toujours possible de leur faire les yeux doux, flirter un peu pour les flatter et les inciter à vous autoriser à passer. Les soldats sont des hommes. Elle a entendu dire que les flicbots peuvent vous piquer, qu’ils ont un dard empoisonné. Celui qui les défie le tente à ses risques et périls. Mais celui-ci est lent, bien trop lent, et elle est en retard, en retard. Elle cille face au laser : le drone de sécurité relève ses empreintes rétiniennes. Puis la libellule bat des ailes pour remonter avant de se disperser en une bouffée de grains de poussière. Leyla est libre de repartir. Vers le haut et le bas des marches de la ruelle des Teinturiers tous les insectes policiers s’évaporent. Elle a franchi le point de contrôle, mais elle est en retard, irrémédiablement, horriblement en retard.

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