Philip Dick - La transmigration de Timothy Archer

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La transmigration de Timothy Archer: краткое содержание, описание и аннотация

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« Barefoot tient ses séminaires sur sa péniche à Sausalito. Cela coûte cent dollars pour comprendre les raisons de notre présence sur cette terre. On vous offre aussi un sandwich, mais je n’avais pas faim ce jour-là. John Lennon venait de se faire tuer et je crois savoir pourquoi nous sommes sur cette terre. C’est pour découvrir que ce que vous aimez le plus vous sera enlevé, sans doute à cause d’une erreur en haut lieu plutôt qu’à titre délibéré. »
Ainsi parle Angel Archer, la narratrice de ce roman qui, un soir qu’elle lisait La Divine Comédie en se soûlant au bourbon pour cause de rage de dents, a traversé les apparences. Comme les a traversés Timothy Archer, évêque, le jour où il s’est demandé si Jésus-Christ n’était qu’un trafiquant de drogue. Comme les a traversées enfin Dick le camé, le paranoïaque, le schizo, le magicien du simulacre et du délire.

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J’y ai réfléchi durant les deux semaines qui ont suivi. Bill (il me l’avait dit) n’avait pas d’amis véritables ; il vivait seul dans une chambre louée à East Oakland, en prenant ses repas dans un café mexicain. Peut-être, me disais-je, que je dois à Jeff, Kirsten et Tim – surtout Tim – de remettre Bill dans la bonne route. Ainsi il y aurait un survivant. C’est-à-dire, bien sûr, en plus de moi.

Indubitablement, j’avais survécu. Mais survécu, ainsi que je l’avais compris depuis quelque temps, comme une machine ; ce n’en était pas moins une survie. Au moins mon esprit n’avait pas été envahi par des intelligences étrangères parlant grec, latin et hébreu et employant des termes que j’étais incapable de comprendre. De toute manière, j’aimais bien Bill ; ce ne serait pas une corvée pour moi de le revoir, de passer du temps avec lui. Ensemble, Bill et moi pouvions ramener un peu à la vie ceux que nous avions aimés ; nos mémoires associées livreraient une moisson de détails circonstanciés, ces petits fragments qui donnent toute leur véracité aux souvenirs… ce qui est une périphrase pour dire qu’en voyant Bill Lundborg, j’aurais la possibilité d’être à nouveau dans l’intimité de Tim, Kirsten et Jeff, puisque Bill les avait connus comme moi et comprendrait de qui je parlais.

En tout cas, nous assistions tous les deux au séminaire de Barefoot ; c’était là que, pour le meilleur ou pour le pire, Bill et moi nous nous rencontrions. Mon estime pour Barefoot s’était accrue, en raison bien sûr de l’intérêt personnel qu’il avait manifesté à mon égard. Cela m’avait fait chaud au cœur ; j’en avais besoin. Barefoot l’avait senti.

J’interprétais l’allusion de Bill au penchant de l’évêque pour moi comme un moyen détourné d’avouer que c’était lui qui éprouvait ce penchant. Après y avoir médité, je parvins à la conclusion que Bill était trop jeune pour moi. D’ailleurs, on n’entretient pas une liaison avec quelqu’un qui est catalogué comme un hébéphrénique. Hampton, qui avait eu des traces – plus que des traces – de paranoïa, m’avait déjà causé assez d’ennuis, et j’avais eu du mal à me débarrasser de lui. En fait, il n’était même pas démontré que j’étais bien débarrassée de lui ; Hampton continuait de me téléphoner, me reprochant avec agressivité d’avoir gardé, quand je l’avais mis à la porte de chez moi, des disques, des livres et des gravures qui lui appartenaient.

Ce qui me troublait dans l’idée d’une liaison avec Bill, c’était le sentiment que j’avais de la férocité de la folie. Elle peut consumer celui qu’elle habite et le quitter pour chercher une autre proie. Si j’étais une machine défaillante, cette folie me mettait en danger, car je n’étais pas aussi intacte que ça psychologiquement. Il y avait assez de gens qui avaient déjà sombré dans la folie et la mort ; à quoi bon ajouter mon nom à la liste ?

Et puis, ce qui était peut-être pire que tout, je discernais le type d’avenir qui attendait Bill. Il n’avait pas d’avenir. Un individu atteint d’hébéphrénie est quelqu’un qui s’est placé hors de l’évolution, de la croissance et du temps ; il se contente de recycler à jamais ses pensées aberrantes en y prenant plaisir, même si comme une information transmise de plus en plus loin elles se détériorent. Elles finissent par ne plus être que du bruit. Et le signal de l’intellect s’affaiblit toujours davantage. Bill aurait dû savoir ça, lui qui à une époque avait projeté d’être programmeur d’ordinateur ; il aurait dû être familier avec les théories de l’information de Shannon. Ce n’est pas le genre de situation face à laquelle on a envie de se retrouver.

Emmenant mon petit frère Harvey avec moi, je suis allée chercher Bill en profitant de mon jour de congé et nous sommes partis nous promener dans Tilden Park, au bord du lac Anza, là où se trouvent le pavillon et les barbecues. Installés tous les trois, nous avons fait griller des hamburgers et nous avons passé un excellent moment. Nous avions apporté un Ghetto-blaster – un combiné radio-magnétophone stéréo supersophistiqué : un de ces chefs-d’œuvre comme en sort l’industrie japonaise – et nous avons écouté le groupe de rock Queen tout en buvant de la bière (sauf Harvey), et ensuite, à l’abri des regards indiscrets, Bill et moi avons partagé un joint. Harvey, pendant ce temps, tripotait les touches du Ghetto-blaster, avant de se concentrer sur la tâche consistant à capter Radio-Moscou sur ondes courtes.

« Tu pourrais aller en prison pour ça, lui a dit Bill. C’est une écoute de l’ennemi.

— Conneries, a répondu Harvey.

— Je me demande ce que diraient Tim et Kirsten s’ils pouvaient nous voir en ce moment, ai-je dit à Bill.

— Je peux vous répéter ce que Tim est en train de dire, a indiqué Bill.

— Et il a dit quoi ? ai-je demandé, me sentant détendue par la marijuana.

— Il dit qu’il… trouve que… c’est paisible ici et qu’il connaît enfin la paix.

— C’est très bien. Je n’aurais jamais pu lui faire fumer de l’herbe.

— Ils en fumaient. Kirsten et lui, quand nous n’étions pas là. Il n’aimait pas ça. Mais maintenant il aime bien.

— C’est une herbe de très bonne qualité, ai-je dit. Ils devaient utiliser de la marchandise locale. Ils ne savaient pas qu’il y avait une différence. » J’ai réfléchi à ce que Bill venait de dire. « Ils en fumaient réellement ? C’est vrai ?

— Oui, a répondu Bill. Il y pense en ce moment : il se souvient. »

Je l’ai regardé. « En un sens, vous avez de la chance d’avoir trouvé votre solution, ai-je observé. Ça ne me gênerait pas de l’avoir en moi. Enfin je veux dire : dans mon cerveau. » J’ai ricané ; c’était sous l’effet de l’herbe. « Comme ça je ne me sentirais pas si seule. » Et alors j’ai demandé : « Pourquoi n’est-il pas revenu vers moi ? Pourquoi vous ? Je le connaissais mieux. »

Après un moment de réflexion, Bill a dit : « C’est parce que ça vous aurait détraquée. Vous comprenez, moi je suis habitué aux voix dans ma tête et aux pensées qui ne sont pas les miennes ; je peux l’accepter.

— C’est Tim qui est le bodhisattva, pas vous. C’est Tim qui est revenu, par compassion. » J’ai pensé alors avec un sursaut : Mon Dieu, est-ce que je me mets à y croire maintenant ? Quand on plane sous l’effet d’une bonne herbe, on peut croire n’importe quoi, ce qui explique pourquoi il s’en vend tellement.

« C’est exact, a dit Bill. Je sens sa compassion. Il a recherché la sagesse, la Sainte Sagesse de Dieu, ce qu’il appelle Haggis Sophia ; il l’assimile à l ’anokhi, la pure conscience de Dieu. Et puis, quand il est allé là-bas et que la Présence a pénétré en lui, il a compris que ce n’était pas la sagesse qu’il voulait mais la compassion… il avait déjà la sagesse, mais elle ne lui avait rien apporté, pas plus qu’à personne d’autre.

— Oui, Haggis Sophia. Il m’avait mentionné ce terme.

— Ça fait partie de ce qu’il pense en latin.

— Non, c’est du grec.

— Grec ou latin, je n’en sais rien. Tim pensait qu’avec la sagesse absolue du Christ il pouvait lire le Livre des Tisseurs pour démêler le futur qui l’attendait, afin de trouver un moyen d’échapper à son destin ; c’est pourquoi il est allé en Israël.

— Je sais, ai-je dit.

— Le Christ peut lire le Livre des Tisseurs, a poursuivi Bill. Le sort de chaque humain y est inscrit. Aucun être humain ne l’a jamais lu.

— Où se trouve ce livre ?

— Partout autour de nous, a précisé Bill. Je le crois, du moins. Attendez un moment ; Tim est en train de penser quelque chose. Très clairement. » Il est resté un certain temps silencieux et renfermé. Puis il a repris la parole. « Tim pense au dernier chant du Paradis, le XXXIII e. Il pense : Dieu est le livre de l’univers et vous avez lu ça ; vous l’avez lu la nuit où vous aviez un abcès à une dent. C’est vrai ? a-t-il questionné.

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