Robert Silverberg - L'homme stochastique

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Prévoir l'avenir. Un vieux rêve de l'humanité.
Irréalisable scientifiquement ? Voire. Car les progrès des méthodes prévisionnelles, statistiques et autres, confondues dans un art baptisé stochastique, permettent à quelques-uns de jouer les prophètes.
Ainsi en est-il pour Lew Nüchols, spécialiste de l'art d'emmagasiner et de trier les informations, de dire même ce qu'il faut faire pour réduire l'intervalle d'incertitude entre la prévision et la réalité future.
Intervalle irréductible.
Sauf pour Carjaval, l'homme qui sait absolument tout de l'avenir. Jusqu'à l'heure et la circonstance de sa mort — Carjaval, prophète de l'homme à venir, l'homme stochastique.
Robert Silverberg a écrit ici un étrange roman où la liberté, la nécessité et les probabilités se livrent dans l'avenir proche à un ballet redoutable avec l'amour, le pouvoir et la mort.

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— Je n’ai nul besoin de cette fortune. Mes désirs sont modérés, mes goûts des plus simples. J’ai accumulé les dollars parce que je me suis vu jouer sur le marché des valeurs et m’enrichir. Quand je me vois faire une chose, je la fais.

Pour vous conformer au scénario. Sans, vous poser la moindre question, jamais.

— Sans me poser de questions.

— Des millions… Qu’en avez-vous fait ?

— Je les ai utilisés comme je me suis vu les répartir. J’en ai distribué quelques-uns à des œuvres charitables, à des universités, à des hommes politiques.

— Selon vos préférences, ou en obéissant au plan que vous aviez vu se dérouler ?

— Je n’ai pas de préférences, trancha doucement Carvajal.

— Et le reste ?

— Je le garde. Dans plusieurs banques. À quoi me servirait-il ? L’argent n’a jamais compté pour moi. Il ne rime à rien, comme vous dites. Un million, cinq millions, vingt millions… des mots, sans plus. (Une note désenchantée, assez étrange chez lui, se glissait maintenant dans sa voix.) Quelle est la chose qui a un sens ? Sait-on même ce que signifie l’expression « avoir un sens » ? Nous sommes là simplement pour jouer notre rôle de bout en bout, monsieur Nichols. Voulez-vous encore de l’eau ?

— Volontiers, dis-je, et le milliardaire alla remplir mon verre.

Mes pensées tournoyaient. J’étais venu chercher des réponses, je les avais obtenues, et voilà que chacune dressait une nouvelle barrière de points d’interrogation. Carvajal était tout disposé à y répondre, certes, pour la seule raison que ce même jour, il s’était vu agir ainsi dans ses visions. Plus je lui parlais, plus je me trouvais coincé entre l’emploi du présent et du futur, égaré dans un labyrinthe grammatical de périodes télescopées et de concordances affolantes. Et il restait on ne peut plus imperturbable, presque statufié sur son siège, s’exprimant d’une voix terne, à peine audible quelquefois, son visage ne montrant rien d’autre que cette mine usée si particulière. On aurait pu le prendre pour un zombie, ou même un robot. Un être menant une vie toute droite, tracée à l’avance, entièrement programmée. Un homme qui n’aurait jamais mis en doute les motifs déterminant le moindre de ses actes : il se contentait d’aller toujours plus loin, encore et encore, marionnette commandée par son inéluctable avenir, tombant peu à peu dans une passivité existentielle déterministe que je jugeais affolante, inhumaine. Il y eut un moment où je le pris en pitié. Après quoi, je me demandai si ma commisération n’était pas injustifiée. J’apercevais la tentation exercée par cette passivité : elle offrait un attrait puissant.

Il me dit soudain :

— Je crois que vous pourriez partir, à présent. Je n’ai pas l’habitude des longues visites. Je crains que la vôtre ne m’ait fatigué.

— Je vous prie de m’excuser. Je ne comptais pas rester si longtemps.

— Non, ne vous excusez point. Ce qui est arrivé aujourd’hui a eu lieu comme je l’avais vu. Tout est donc pour le mieux.

— Je vous sais gré d’avoir bien voulu me parler aussi franchement de vous-même, dis-je.

— D’avoir voulu ? (Il se mit à rire.) Encore ce verbe vouloir ?

— Il ne fait pas partie de votre vocabulaire usuel ?

— Non. Et j’espère le rayer du vôtre. (Il se dirigeait vers la porte, manœuvre qui me signifiait clairement de prendre congé.) Au reste, nous aurons sans doute l’occasion d’en reparler bientôt.

— Avec plaisir.

— Je regrette de n’avoir pu vous aider autant que vous l’espériez. Votre question touchant l’avenir de Paul Quinn… Ne m’en tenez pas rigueur. La réponse est très au-delà de mes limites. Je n’ai pas le moindre renseignement à vous donner. Je perçois uniquement ce que je percevrai, voyez-vous ? Comprenez-vous ? Je ne perçois que mes propres perceptions futures, comme si je scrutais l’avenir au moyen d’un périscope. En l’occurrence, mon périscope ne me révèle rien sur la campagne présidentielle de l’année prochaine.

Il me prit la main, et j’eus l’impression qu’un fluide passait entre nous, un branchement caractérisé, presque palpable. Je sentis chez lui une tension extrême, non pas la simple fatigue de notre long tête-à-tête, mais quelque chose de plus intérieur, une lutte pour resserrer le contact établi, pour m’atteindre à un seuil profond de mon être. Cette sensation me troubla et m’ébranla physiquement. Elle ne dura qu’un bref instant, puis disparut d’un seul coup et je retombai dans mon individualité avec un choc de rupture nettement perceptible. Carvajal souriait, m’adressait un petit salut courtois, me souhaitait bon retour, me précédait jusqu’à son entrée humide et obscure…

Ce ne fut qu’en atteignant mon véhicule, cinq minutes plus tard, que je trouvai une place pour chaque pièce du puzzle, commençant à comprendre les phrases dites par Carvajal quand nous étions près de la porte du living-room. Alors seulement je vis la nature de cette frontière qui barrait sa vision, cette limite qui le transformait en pantin inerte, qui privait ses actes de toute signification. Carvajal avait vu l’instant de sa propre mort. C’était la raison pour laquelle il ne pouvait me dire qui serait le prochain président, bien sûr, mais l’effet de la révélation allait plus loin encore. Je m’expliquais maintenant comment il dérivait dans la vie avec un fatalisme, une résignation si peu courants. Des années, Carvajal avait vécu en sachant la cause, le lieu, l’heure exacte de son trépas. Il en avait la connaissance irréfutable, une certitude terrible qui paralysait sa volonté d’une manière dont un esprit normal peut difficilement se faire idée. Telle était mon interprétation intuitive de son cas, et je me fie à mon intuition. Sa dernière heure allait sonner dans moins de dix-huit mois, et il se laissait emporter vers elle, sans but, acceptant son destin, suivant le script mot pour mot, insoucieux de tout le reste.

17

La tête me tournait pendant que je regagnais mon domicile, et cela dura plusieurs jours… J’étais comme ivre, drogué, intoxiqué par la sensation de voir s’ouvrir pour moi des perspectives nouvelles, illimitées. On aurait dit que j’allais me brancher sur une source d’énergie incroyable vers laquelle je cheminais depuis longtemps à mon insu.

Cette source d’énergie était la puissance prophétique que possédait Carvajal.

Je lui avais rendu visite en soupçonnant qui il était, et ses propos venaient corroborer mon idée, mais ils faisaient bien davantage. Il m’avait débité son histoire d’une manière tellement spontanée, une fois passés les préliminaires de politesse et d’allusions circonspectes, qu’il semblait chercher à m’attirer dans un genre de collaboration fondée sur ce don que nous partagions très inégalement. Somme toute, cela faisait des années qu’il menait une vie secrète, furtive, une existence de reclus entassant millions sur millions, de riche célibataire totalement isolé. Il avait manœuvré pour me joindre dans le bureau de Lombroso, tendu le piège où je tomberais en m’offrant ses trois allusions sibyllines. Il m’ensorcelait, m’attirait jusque chez lui, répondait volontiers à chacune de mes questions – et formulait l’espoir que nous nous reverrions bientôt.

Que voulait-il de moi ? Quel rôle pensait-il me réserver ? Ami ? Auditoire réduit à un seul interlocuteur bien disposé ? Disciple ?

Héritier ?

Toutes les hypothèses se présentaient d’elles-mêmes. Mais il y avait encore la possibilité que je fusse le jouet d’une douce illusion, que le petit homme n’eût finalement aucun rôle à me faire jouer. Les rôles sont imaginés par l’écrivain, et Carvajal était acteur, non dramaturge. Il se bornait à dire son texte, à respecter le script mot pour mot. Peut-être n’étais-je à ses yeux qu’un nouveau personnage apparu sur la scène pour engager le dialogue avec lui, un personnage qui intervenait sans raisons connues de Carvajal, ni même logiques en fonction de son propre rôle, des raisons qui comptaient seulement (en admettant qu’elles existent) dans l’esprit de l’auteur invisible et probablement imaginaire du grand drame cosmique.

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