Isaac Asimov - La fin de l'éternité

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La fin de l'éternité: краткое содержание, описание и аннотация

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* Depuis que les Technocrates de l'Eternité envoient leurs délégués dans l'avenir et dans le passé, ils croient que la Terre va enfin
.
* Mais ils ignorent qu'un jeune
s'est épris d'une ravissante
et que l'amour peut saboter tous les principes de l'Eternité.
Avec cette extraordinaire aventure de l'homme dans le temps et dans l'Eternité, Asimov nous prouve une nouvelle fois qu'il est bien le maître de la science-fiction.

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Qui d’autre que lui l’aurait suivi pas à pas, l’aurait attendu patiemment, serait resté dans la pièce à côté et aurait laissé éclater sa joie ?

Alors tout était perdu ? Et parce que, dans ce moment de nausée, il était sûr que tout était perdu, il ne lui vint pas à l’esprit de se mettre à courir ou d’essayer de fuir à nouveau dans l’Éternité. Il ferait face à Finge.

Il le tuerait, si cela était nécessaire.

Harlan se dirigea vers la porte derrière laquelle le rire avait retenti, marcha vers elle du pas silencieux et assuré du meurtrier qui prémédite son coup. Il dégagea doucement le loquet automatique et l’ouvrit à la main. Deux centimètres. Trois. Elle bougeait sans bruit.

L’homme qui était dans la pièce voisine avait le dos tourné. Sa silhouette semblait trop grande pour être celle de Finge et ce fait pénétra dans l’esprit surexcité d’Harlan et l’empêcha d’aller plus loin.

Puis, comme si la paralysie qui semblait maintenir les deux hommes immobiles cessait peu à peu, l’autre se tourna, centimètre par centimètre.

Harlan n’attendit pas qu’il ait achevé son mouvement. Le profil de l’autre n’était pas encore visible qu’Harlan, retenant une soudaine explosion de terreur grâce à un dernier reste de maîtrise de soi, se rejeta de l’autre côté de la porte. Son mécanisme, et non Harlan, la referma sans bruit.

Harlan, comme aveuglé, recula. Il ne pouvait respirer qu’en luttant violemment avec l’atmosphère, obligeant de toute sa force l’air à entrer et à sortir, tandis que son cœur battait follement comme s’il cherchait à s’échapper de son corps.

Finge, Twissell, tout le Comité ensemble n’auraient pu le déconcerter autant. Ce n’était pas une crainte d’ordre physique qui l’avait plongé dans un tel désarroi. C’était plutôt une horreur presque instinctive devant la nature de l’incident qui lui était arrivé.

Il rassembla le tas de livres filmés en une masse informe et parvint, après deux essais inefficaces, à rétablir la porte donnant sur l’Éternité. Il entra, ses jambes se mouvant mécaniquement. D’une façon ou d’une autre, il parvint au 575 e, puis à son appartement. Le fait qu’il appartînt à la classe des Techniciens (et il s’en réjouit à nouveau) le sauva une fois de plus. Les quelques Éternels qu’il rencontra s’écartèrent instinctivement, tout en regardant obstinément par-dessus sa tête, à leur accoutumée.

C’était une chance, car il était absolument incapable d’effacer de son visage l’expression mortelle qui y était plaquée comme un masque et le sang refusait d’y affluer à nouveau. Mais ils ne regardèrent pas et il en remercia le Temps et l’Éternité et la chose aveugle, quelle qu’elle fût, qui tissait la Destinée et avait permis qu’il en soit ainsi.

Il n’avait pas vraiment reconnu l’autre homme dans la maison de Noÿs à son apparence, et pourtant il connaissait son identité avec une certitude effrayante.

La première fois qu’il avait entendu un bruit dans la maison, lui, Harlan était en train de rire et le bruit qui avait interrompu son rire était produit par quelque chose de pesant tombant dans la pièce voisine. La seconde fois, quelqu’un avait ri dans la pièce voisine et lui, Harlan, avait laissé tomber un sac à dos plein de livres filmés. La première fois, lui, Harlan, s’était retourné et avait aperçu une porte qui se fermait. La seconde fois, lui, Harlan, avait fermé une porte tandis qu’un étranger se retournait.

Il s’était rencontré lui-même !

Dans le même Temps et presque à la même place, lui et son Moi antérieur de plusieurs physio-jours s’étaient presque trouvés face à face. Il avait mal réglé les commandes, les orientant vers un instant du Temps qu’il avait déjà utilisé et lui, Harlan, s’était vu lui-même.

Au cours des jours qui suivirent, il accomplit son travail avec un sentiment d’horreur qui ne le quittait pas. Il se maudit et se traita de lâche, mais cela ne servait pas à grand-chose.

En fait, dès cet instant, les choses allèrent de mal en pis. Il pouvait toucher du doigt la Grande Séparation. Le moment clef était l’instant où il avait réglé les commandes pour pénétrer une dernière fois dans le 482 e siècle et, d’une façon ou d’une autre, il avait commis une erreur. Dès lors, les choses allèrent mal, très mal.

Le Changement de Réalité du 482 e siècle eut lieu pendant cette période d’abattement et l’accentua. Durant les deux dernières semaines, il avait relevé trois Changements de Réalité proposés qui présentaient peu de défauts, et maintenant, il choisit parmi eux, bien qu’il ne puisse rien faire pour passer à l’action.

Il choisit le Changement de Réalité 2456-2781 V-5 pour un certain nombre de raisons. Des trois, c’était le plus avancé dans l’avenir le plus éloigné. L’erreur était minime, mais non négligeable en termes de vie humaine. Une rapide incursion jusqu’au 2456 e siècle suffirait cependant pour découvrir la nature de l’homologue de Noÿs dans la Nouvelle Réalité, grâce à la pression d’un petit chantage.

Mais l’échec de sa récente expérience le démoralisait. Cela ne lui semblait plus une chose aussi simple que cette démarche dans des circonstances pleines de risques. Et que ferait-il lorsqu’il aurait trouvé la nature de l’homologue de Noÿs ? Il mettrait Noÿs à sa place comme femme de ménage, couturière, ouvrière ou n’importe quoi. Bien. Mais que faire alors de l’homologue elle-même ? Et de son mari, de sa famille, de ses enfants si elle en avait ?

Il n’avait encore jamais pensé à tout cela. Il avait évité d’y penser. « On verrait le moment venu… »

Mais maintenant, il ne pouvait penser à rien d’autre.

Il se terrait ainsi dans sa chambre, se haïssant lui-même, lorsque Twissell l’appela, lui demandant d’une voix fatiguée et un peu intriguée :

— « Harlan, êtes-vous malade ? Cooper me dit que vous avez sauté plusieurs périodes de discussion. »

Harlan essaya de composer son visage. « Non, Calculateur Twissell. Je suis un peu fatigué.

— Eh bien, c’est pardonnable, en tout cas, mon garçon. » Et le sourire sur son visage fut plus près que jamais de s’effacer complètement. « Savez-vous que le 482 e siècle a été Changé ?

— Oui, dit brièvement Harlan.

— Finge m’a appelé, reprit Twissell, et a demandé qu’on vous dise que le Changement a entièrement réussi. »

Harlan haussa les épaules, puis remarqua les yeux de Twissell qui le regardait fixement et durement sur l’écran vidéo. Il se sentit mal à l’aise et dit : « Oui, Calculateur ?

— Rien », fit Twissell, et peut-être était-ce le poids de l’âge qui s’appesantissait sur ses épaules, mais sa voix était inexplicablement triste. « Je croyais que vous alliez dire quelque chose.

— Non, dit Harlan. Je n’ai rien à dire.

— Bon. Eh bien, je vous verrai demain à l’ouverture dans la Salle des Ordinateurs, mon garçon. J’ai beaucoup de choses à vous dire.

— Oui, monsieur. » Harlan fixa pendant plusieurs minutes l’écran redevenu sombre.

On aurait presque dit une menace. Finge avait appelé Twissell, n’est-ce pas ? Ce qu’il avait dit, Twissell ne l’avait pas répété.

Mais une menace extérieure était ce dont il avait besoin. Combattre un malaise de l’esprit, c’était comme d’être dans du sable mouvant et de le frapper avec un bâton. Combattre Finge était une tout autre chose. Harlan s’était rappelé les armes dont il disposait et, pour la première fois depuis des jours, il reprit un peu confiance.

C’était comme si une porte s’était fermée et qu’une autre se soit ouverte. Harlan devenait aussi fiévreusement actif qu’il avait été précédemment abattu. Il effectua le trajet jusqu’au 2456 e siècle et exigea du Sociologue Voy qu’il fît selon sa volonté.

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