Isaac Asimov - Face aux feux du Soleil

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Face aux feux du Soleil: краткое содержание, описание и аннотация

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Nous connaissons déjà Elijah Baley et Daneel R. Olivaw qui menèrent une difficile enquête dans
.
C’est désormais sur la lointaine planète Solaria qu’ils vont devoir exercer leur talent. Sur ce monde, les hommes n’acceptent plus de se rencontrer physiquement mais se « visionnent » grâce à des projections télévisées.
Or, un meurtre a été commis, un meurtre apparemment impossible puisque aucun Solarien n’aurait eu la force nerveuse suffisante pour s’approcher d’un de ses compatriotes. Qui plus est, un robot semble impliqué, ce qui est absurde, puisque les lois de la robotique interdisent à ces êtres de métal de causer le moindre tort aux hommes.

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C’est trop mince, il en faudrait plus ! grommela-t-il en s’adressant à son image.

Il sortit en s’épongeant le visage et passa son pantalon sur des sous-vêtements tout neufs. (Les robots fournissaient tout ce qu’il lui fallait, que le diable les emporte !)

— Voudriez-vous répondre à quelques questions, Daneel ? demanda-t-il.

— Vous savez bien, Elijah, que je réponds à toutes vos questions dans la mesure de mes connaissances.

(Ouais ! ou d’après ce qu’on t’a dit de dire, pensa Baley.)

— Pourquoi n’y a-t-il que vingt mille personnes sur Solaria ? poursuivit-il.

— C’est là seulement un fait. Une évidence. La somme de toutes les personnes dénombrées, répondit Daneel.

— Oui, bien sûr. Mais vous répondez à côté de la question. La planète peut nourrir des millions d’habitants. Alors, pourquoi vingt mille seulement ? Vous m’avez dit que c’était le chiffre que les Solariens considéraient comme l’idéal. Pourquoi ?

— C’est leur manière de vivre.

— Vous voulez dire qu’ils pratiquent le contrôle dès naissances ?

— Oui.

— En laissant leur planète pour ainsi dire inoccupée ?

Baley ne savait pas lui-même pourquoi il appuyait tant et tant sur ce point, sinon que la population de la planète était l’un des seuls faits précis dont il ait eu connaissance et que c’était l’un des rares points sur lequel il pouvait poser des questions.

— La planète n’est pas inoccupée, répondit Daneel. Elle est divisée en domaines, dont chacun dépend d’un Solarien.

— Si je comprends bien, chaque Solarien vit sur son domaine. Il y a donc vingt mille domaines, autant que de Solariens.

— Il y a moins de domaines que cela, Elijah. Les épouses participent en communauté avec leur mari dans le domaine.

— Il n’y à pas de ville, dit Baley, un frisson dans le dos.

— Pas une seule, Elijah. Ils vivent totalement séparés les uns des autres et ne se rencontrent en personne que dans les circonstances les plus extraordinaires.

— Mais ce sont des ermites !

— Oui et non.

— Qu’est-ce à dire ?

— Hier, l’inspecteur Gruer nous a rendu visite par télévision tridimensionnelle. Les Solariens se rendent ainsi très souvent visite, mais jamais en personne.

Baley regarda Daneel, les yeux dans les yeux, et proféra :

— Nous compris ? Va-t-il falloir que nous vivions de cette façon ?

— Ce sont les us et coutumes d’ici.

— Mais alors, comment mener une enquête ? Si j’ai besoin de voir quelqu’un…

— A partir de cette maison, Elijah, vous pouvez obtenir une liaison par stéréovision avec n’importe qui sur la planète. Il n’y a pas le moindre problème. En fait, cela vous épargnera l’ennui de quitter la maison pour le dehors. C’est là la raison pour laquelle je vous avais dit, à votre arrivée, que vous n’auriez pas l’occasion de devoir vous habituer à sortir au grand air. Et ceci est très bien. Toute autre solution n’eût pu que vous être désagréable.

— Je suis encore capable de juger, tout seul, de ce qui m’est désagréable ou pas, répondit Baley. Bon, la première chose à faire ce matin, Daneel, est que j’entre en contact avec cette femme, Gladia, l’épouse de la victime. Si la liaison stéréo ne me donne pas satisfaction, j’irai personnellement la voir chez elle. Ceci relève du domaine de ma seule appréciation.

— Nous verrons bien ce qui est le mieux et aussi le plus faisable, Elijah, dit Daneel sans s’engager. Je vais demander le petit déjeuner.

Et il tourna le dos.

Baley regardait fixement le large dos du robot qui s’en allait. Il en restait ahuri. Daneel Olivaw jouait les grands chefs ! Mais si les instructions qu’on lui avait données intimaient que Baley n’en apprît pas plus que le nécessaire absolu, on ne s’était pas aperçu que Baley gardait en main un atout maître.

L’autre, après tout, n’était jamais que le robot Daneel Olivaw. Pour remettre tout à sa place normale, il lui suffisait de dire à Gruer, ou à n’importe quel Solarien, que Daneel était un robot et non l’homme qu’il paraissait être.

Et pourtant, d’un autre point de vue, cette pseudo-humanité de Daneel pouvait se révéler très utile. Il n’est pas nécessaire de jouer immédiatement un atout maître. Il est bien souvent plus avantageux de le conserver en main.

« Laissons venir pour le moment », pensa-t-il, et il suivit Daneel pour prendre son petit déjeuner.

— Et maintenant, dit Baley, comment se débrouille-t-on pour obtenir une liaison stéréo ?

— Nous n’avons pas à nous en préoccuper, Elijah, dit Daneel en cherchant du doigt l’un des boutons d’appel pour convoquer un robot.

Immédiatement, celui-ci se présenta.

« D’où diable sortent-ils ? » se demanda Baley. Lorsqu’il déambulait sans but à travers le labyrinthe de pièces inhabitées de la maison, il n’avait jamais l’occasion de voir le moindre robot. Se dépêchaient-ils donc de vider les lieux à l’approche d’un être humain, ou bien se prévenaient-ils l’un l’autre pour laisser la voie libre ?

Et pourtant, dès qu’on appelait, il y en avait toujours un qui se présentait aussitôt.

Baley inspecta des pieds à la tête le robot qui venait d’arriver : son corps était de métal poli, mais sans brillant : un ensemble terne, grisâtre, avec une immatriculation en damier sur l’épaule droite, le seul point coloré de toute sa surface : des carrés blancs et jaunes (en fait, or et argent, en raison de leur éclat) qui semblaient disposés selon un rythme aberrant.

— Menez-nous au salon de conversation, dit Daneel.

Le robot s’inclina, fit demi-tour, mais sans un mot.

— Un instant, mon garçon, dit Baley, comment vous nommez-vous ?

Le robot refit face à Baley, parlant d’une voix bien timbrée et sans hésitation :

— Je n’ai pas de nom, maître. Mon numéro d’immatriculation, dit-il, en portant son index métallique sur la plaque d’immatriculation de l’épaule, est ACX-27-45.

Daneel et Baley le suivirent dans une vaste pièce. Baley reconnut l’endroit où Gruer et son fauteuil s’étaient trouvés la veille.

Un autre robot les y attendait avec l’immuable patience des machines. Leur guide s’inclina et s’en fut.

Baley avait eu le temps de comparer les plaques d’immatriculation des deux robots avant que le premier soit reparti. Le rythme de disposition des carrés d’or et d’argent était différent. Le damier comportait six fois six cases, d’où une possibilité de combinaisons de deux puissances trente-six, soit quelque soixante-dix milliards : un chiffre plus que suffisant.

— Visiblement, dit Baley, il y a un robot pour chaque opération. L’un pour nous guider jusqu’ici, un autre pour manipuler le transmetteur stéréo.

— La spécialisation des robots est très poussée sur Solaria, Elijah, répondit Daneel.

— Quand il y en a tant, c’est compréhensible !

Baley se mit à contempler l’autre robot. Exception faite de la plaque d’immatriculation sur l’épaule, et vraisemblablement de la disposition des circuits positroniques invisibles dans son cerveau spongieux de platine irridié, c’était une réplique identique du précédent.

— Votre numéro d’identification ? demanda-t-il.

— ACC-11-29, maître.

— Bon ; je vous appellerai simplement mon garçon. Maintenant, je voudrais m’adresser à une certaine Gladïa Delmarre, veuve de feu Rikaine Delmarre. (Il se tourna vers Daneel.) Y a-t-il une adresse, un moyen quelconque de la localiser exactement ?

Avec douceur, Daneel dit :

— Je ne pense pas qu’il ait besoin de plus amples renseignements. Si vous voulez que j’interroge le robot…

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