Robert Silverberg - L'oreille interne

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David Selig. Né en 1935 à New York. Juif.
Calvitie précoce. Ex-étudiant en lettres, ex-courtier en valeurs mobilières.
Célibataire. Sans ressources bien définies.
Signes particuliers : néant.
Bref, raté sur toute la ligne.
Et télépathe.
Bientôt ex-télépathe.
Car, en ces beaux jours de 1976, le pouvoir de David Selig décline. Ou plutôt disparaît, revient, semble jouer à cache-cache.
Mais David est sans illusion. Il sait que meurt en lui, irrévocablement, ce pouvoir étrange de lire dans l'esprit des autres, ce pouvoir qui a fait de lui un étranger sur la terre.

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Au début du mois de novembre, Nyquist organisa, comme il le faisait occasionnellement, un dîner, fourni par un restaurant de Chinatown qu’il aimait beaucoup. Ces soirées étaient toujours de brillants événements, et refuser son invitation eût été stupide. Ainsi, finalement j’allais être amené à t’exposer à lui. Depuis plus de trois mois, de manière plus ou moins consciente, je te dissimulais à lui, évitant le moment de la confrontation avec une lâcheté que je ne comprenais pas entièrement. Nous arrivâmes en retard : tu étais lente à te préparer. La soirée était bien avancée ; il y avait une vingtaine de personnes, dont plusieurs célébrités, mais qui ne signifiaient rien pour toi, car que savais-tu des poètes, compositeurs, romanciers ? Je te présentai à Nyquist. Il sourit et murmura un compliment suave tout en t’embrassant sur les deux joues de manière distraite et impersonnelle. Tu paraissais intimidée, effrayée presque par son assurance et ses manières doucereuses. Après un instant de bavardage futile, il s’éclipsa pour répondre à la porte d’entrée. Un peu plus tard, je lançai une pensée dans sa direction :

ALORS ? QU’EST-CE QUE TU PENSES D’ELLE ?

Mais il était trop occupé avec ses autres invités pour me sonder, et il ne reçut pas ma question. Je dus chercher moi-même mes réponses sous son crâne. Je m’insinuai en lui – il me lança un coup d’œil de l’autre côté de la pièce, réalisant ce que je faisais – et je partis à la recherche de l’information que je désirais. Plusieurs couches superficielles de banalités de maître de maison masquaient son activité cérébrale plus profonde. Il était en même temps occupé à servir à boire, à aiguiller une conversation, à faire signe que l’on apporte les rouleaux de printemps de la cuisine et à revoir intérieurement la liste de ses invités pour savoir qui il restait encore à arriver. Mais je coupai rapidement à travers tout cela, et il me fallut peu de temps pour localiser son foyer de pensées sur toi. Tout de suite, je sus ce que tu voulais et craignais en même temps. Oui, il te captait parfaitement. Pour lui, tu étais aussi transparente que n’importe qui. Il n’y a qu’à moi que tu étais opaque, pour des raisons que nous ignorions tous. Nyquist venait de te pénétrer, il t’avait évaluée, il s’était formé un jugement sur toi dont je n’avais qu’à prendre connaissance : il te voyait gauche, sans maturité, naïve, mais aussi séduisante et charmante. (Je ne te dis que la vérité. Je n’essaie pas, pour des raisons à moi ultérieures, de le faire paraître plus sévère envers toi qu’il ne l’était en réalité. Tu étais jeune et sans afféterie, et il s’en rendait compte.) Cette découverte me stupéfia. La jalousie me tournait le sang. Travailler si péniblement pendant des semaines pour essayer vainement de t’atteindre, alors qu’il pouvait te percer si aisément ! Je conçus aussitôt un soupçon. Nyquist et ses jeux stupides : est-ce que c’était encore une de ses mauvaises plaisanteries ? Pouvait-il vraiment lire dans ta pensée ? Comment pouvais-je avoir la certitude qu’il n’avait pas implanté une histoire imaginaire dans sa mémoire à mon intention ? Il capta cette pensée :

TU NE VEUX PAS ME CROIRE ? PUISQUE JE TE DIS QUE JE LA REÇOIS.

PEUT-ÊTRE.

TU VEUX QUE JE T’EN DONNE LA PREUVE ?

DE QUELLE MANIÈRE ?

REGARDE.

Sans interrompre un seul instant ses devoirs de maître de la maison, il pénétra dans ta pensée tandis que mon esprit demeurait solidaire du sien. C’est ainsi que grâce à lui je te vis intérieurement pour la première et unique fois. L’esprit de ma Kitty, relayé par celui de Tom Nyquist. Oh, si j’avais su, je n’aurais jamais accepté de tenter l’expérience. Je me vis à travers tes yeux, relayés par son esprit. Physiquement, mon aspect était nettement plus avantageux que celui que j’imaginais avoir. Mes épaules étaient plus larges, mon visage plus fin et mes traits plus réguliers que dans la réalité. Nul doute que tu réagissais favorablement à mon corps. Mais les associations mentales ! Tu me voyais comme un père rigide, un maître d’école intransigeant, un tyran acariâtre. Lis ceci, lis cela, élargis-toi l’esprit, ma fille ! Étudie pour être digne de moi ! Oh ! Et ce foyer ardent de ressentiment envers nos expériences de P.E.S. : pire qu’inutile à tes yeux, une source d’ennui monumentale, une excursion dans l’insensé, un poids lassant et oppressant. Soir après soir, satisfaire les lubies d’un monomaniaque. Même au lit, l’obsession du contact mental nous poursuivait. Comme tu étais écœurée de moi, Kitty ! Comme tu me trouvais mortellement ennuyeux !

Quelques secondes d’une révélation pareille étaient bien plus que suffisantes. Blessé, je me retirai vivement de l’esprit de Nyquist. Tu me regardas à ce moment-là avec un sursaut, je m’en souviens très bien, comme si tu savais à un niveau subliminal que des énergies mentales volaient dans la pièce, mettant à nu les secrets de ton âme. Tu battis des paupières et tes joues s’empourprèrent, puis tu plongeas vivement le nez dans ton cocktail. Nyquist me lança un sourire sardonique. Je n’avais pas le courage de croiser son regard. Mais même ainsi, je ne voulais pas croire ce qu’il m’avait montré. N’avais-je pas déjà été témoin d’étranges effets de réfraction dans des relais de ce genre ? Ne devais-je pas me défier de l’exactitude de cette image de moi vue par toi et retransmise à travers lui ? Ne la modifiait-il pas au passage ? N’y introduisait-il pas de subtiles distorsions de son cru ? Est-ce que je t’emmerdais tant que ça, Kitty, ou n’amplifiait-il pas une simple réaction d’irritation en un dégoût marqué ? Je préférais ne pas croire que je t’ennuyais tellement. Nous avons tendance à interpréter les événements selon la manière dont nous préférons les voir. Mais je me promis de moins peser sur toi à l’avenir.

Plus tard, après le repas, je te vis en train de discuter de façon animée avec Nyquist à l’extrémité opposée de la pièce. Tu étais gaie et provocante, comme avec moi le premier jour à l’agence de courtage. J’imaginais que vous parliez de moi, et pas de manière très flatteuse. J’essayai de saisir la conversation par l’intermédiaire de Nyquist, mais à ma première velléité de sondage il me foudroya :

FICHE LE CAMP DE MA TÊTE, VEUX-TU ?

J’obéis. J’entendis ton rire, trop fort, s’élever au-dessus du bourdonnement général. Je m’éloignai pour engager la conversation avec une frêle petite Japonaise qui faisait de la sculpture et dont la poitrine plate pointait de façon peu tentante sous un fourreau noir décolleté. Je la surpris en train de penser, en français, qu’elle aimerait bien que je la ramène chez moi. Mais c’est avec toi que je suis rentré, Kitty. Assis morose à côté de toi dans la rame vide du subway, je t’ai demandé de quoi tu avais discuté avec Tom Nyquist. « Oh, de tout et de rien », m’as-tu répondu. « Nous avons plaisanté un peu. »

Deux semaines plus tard environ, par un après-midi d’automne clair et vif, la nouvelle se répandit qu’on avait assassiné le Président Kennedy à Dallas. La bourse ferma de bonne heure après une dégringolade calamiteuse, et Martinson baissa le rideau et me renvoya, hébété, dans la rue. J’avais du mal à accepter la succession des événements. Quelqu’un a tiré sur le Président… Quelqu’un a tiré sur le Président… Le Président a été atteint d’une balle dans la tête… Le Président est dans un état critique… Le Président vient d’être évacué d’urgence à l’hôpital de Parkland… Le Président a reçu l’extrême-onction… Le Président est mort. Je ne me suis jamais particulièrement intéressé à la politique, mais la nouvelle avait sur moi un effet dévastateur. Kennedy était le seul candidat présidentiel pour qui j’aie jamais voté qui ait gagné ensuite, et maintenant ils l’assassinaient. L’histoire de ma vie comprimée en une parabole sanglante. Désormais, ce serait le Président Johnson. Pourrais-je m’adapter ? Je m’accroche aux zones de stabilité. Quand j’avais dix ans et que Roosevelt est mort, Roosevelt qui avait été Président toute ma vie, je retournai les syllabes peu familières de Président Truman sur le bout de ma langue pour voir si je pouvais m’accoutumer à elles. Mais je décidai de les rejeter aussitôt en me disant que je l’appellerais aussi Président Roosevelt, car j’étais habitué à donner ce nom au Président des États-Unis.

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