Robert Silverberg - L'oreille interne

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David Selig. Né en 1935 à New York. Juif.
Calvitie précoce. Ex-étudiant en lettres, ex-courtier en valeurs mobilières.
Célibataire. Sans ressources bien définies.
Signes particuliers : néant.
Bref, raté sur toute la ligne.
Et télépathe.
Bientôt ex-télépathe.
Car, en ces beaux jours de 1976, le pouvoir de David Selig décline. Ou plutôt disparaît, revient, semble jouer à cache-cache.
Mais David est sans illusion. Il sait que meurt en lui, irrévocablement, ce pouvoir étrange de lire dans l'esprit des autres, ce pouvoir qui a fait de lui un étranger sur la terre.

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Ils l’appelèrent Judith Hannah Selig, d’après le nom de la mère récemment décédée de son père adoptif. David conçut pour elle une haine immédiate. Il redoutait qu’ils ne la mettent dans sa chambre, mais au lieu de cela ils installèrent un berceau dans leur chambre à coucher. Ce qui n’empêchait pas ses cris de remplir tout l’appartement chaque nuit. C’était incroyable, la quantité de bruits qu’elle pouvait émettre. Paul et Martha passaient pratiquement tout leur temps à la nourrir ou à jouer avec elle ou à changer ses langes. David n’y trouvait rien à redire, car ça les occupait et leur attention était détournée de lui. Mais il haïssait la présence de Judith. Il ne trouvait rien de mignon à ses membres potelés, à ses cheveux bouclés et à ses petites fossettes. Lorsqu’il regardait quand on la changeait, il éprouvait un intérêt purement académique devant la petite fente rose si étrangère à son expérience. Mais une fois qu’il l’eut observée, sa curiosité se trouva étanchée. Elles ont une fente à la place d’un machin. Et puis après ? En général, elle représentait un facteur de gêne irritant. Elle l’empêchait de se concentrer sur un livre à cause de tout le bruit qu’elle faisait, et la lecture était son unique distraction. La maison était toujours pleine de parents ou d’amis qui s’acquittaient de la visite d’usage en venant voir le bébé, et leurs esprits stupides et conventionnels envahissaient les lieux de leurs pensées bornées qui résonnaient dans la conscience vulnérable de David comme autant de coups de maillet. De temps à autre, il essayait de capter les émissions du bébé, mais il n’y avait rien d’autre que de vagues et brumeuses sensations informes. C’était bien plus intéressant de capter la pensée des chats et des chiens. De pensée, elle paraissait n’en avoir aucune. Tout ce qu’il recevait, c’étaient des impressions de faim, de somnolence et de libération vaguement orgastique quand elle mouillait ses couches. Dix jours après son arrivée environ, il décida d’essayer de la tuer télépathiquement. Pendant que ses parents étaient occupés autre part, il alla dans leur chambre, plongea son regard dans le berceau et se concentra aussi fort qu’il put pour vider le petit crâne de son esprit encore informe. Si seulement il réussissait à aspirer l’intellect naissant, à attirer à lui sa conscience, à la transformer en coquille vide de sensations. Elle mourrait sûrement. Il cherchait à enfoncer ses serres dans son âme. Il la transperçait de son regard, les vannes de son pouvoir ouvertes en grand, absorbant son mince filet d’émission. Viens… Viens… ton esprit vient à moi… je l’engloutis, je le dévore entièrement… gloup ! Il n’en reste plus rien ! Sans s’émouvoir de ses abjurations, elle continuait à gazouiller et à gigoter dans tous les sens. Il se concentra de plus belle, redoublant la vigueur de son regard perçant. Le sourire du bébé vacilla et s’éteignit. Son petit visage se plissa. Comprenait-elle les attaques qu’elle subissait ? Ou était-elle simplement troublée par les grimaces qu’il faisait ? Viens… viens… ton esprit glisse vers moi…

L’espace d’un instant, il crut qu’il était sur le point de réussir. Mais à ce moment-là, elle lui jeta un regard de malveillance glacée, incroyablement violente, véritablement terrifiante venant d’un bébé, et il eut un mouvement de recul, épouvanté, craignant il ne savait quelle contre-attaque. Un moment plus tard, elle était de nouveau en train de gazouiller. Elle l’avait battu. Il continua de la détester, mais plus jamais il ne tenta de lui faire du mal. Lorsqu’elle fut assez grande pour savoir ce que le concept de haine signifiait, elle se rendit compte de ce qu’éprouvait son frère à son égard. Et elle lui rendit son aversion. En fait, elle se révéla bien plus efficace dans ce domaine qu’il ne l’était lui-même. Une véritable experte.

X

Le sujet de la dissertation présente est : mon premier voyage à l’acide.

Mon premier et aussi mon dernier. Il y a huit ans de cela. En fait, ce n’était pas moi qui trippais, mais Toni. L’acide lysergique diéthylamide n’a jamais franchi les limites de mon tube digestif, s’il faut vous dire la vérité. Je n’ai fait que monter en marche dans le trip de Toni. En un sens, j’y suis toujours, dans ce trip, un trip on ne peut plus raté, croyez-moi.

C’était pendant l’été 68. Un été qui était déjà en soi un trip raté. Vous vous souvenez de 1968 ? C’est l’année où nous avons tous pris conscience que l’édifice était en train de s’écrouler. La société américaine. Ce sentiment de pourrissement et d’effondrement imminent que nous avons tous… il date de 68, en fait. L’année où le monde qui nous entoure est devenu la métaphore du violent processus entropique qui dévorait nos âmes – la mienne, en tout cas – depuis quelques années.

Cet été-là, Lyndon Baines MacBird était encore à la Maison Blanche, de justesse, faisant l’intérim après son abdication en mars. Bob Kennedy avait finalement rencontré la balle qui portait son nom, ainsi que Martin Luther King. Aucun des deux assassinats n’avait été une surprise : la seule chose étonnante, c’est qu’ils aient tellement tardé à venir. Les Noirs brûlaient les villes – à cette époque-là, c’étaient leurs propres quartiers qu’ils brûlaient, vous vous souvenez ? Les gens normaux, les gens comme tout le monde, se mettaient à porter des fringues complètement dingues pour aller au travail, pantalons à rayures et tricots de corps et mini-mini-jupes. Les chevelures devenaient abondantes, même au-dessus de vingt-cinq ans. C’était l’année des favoris et des moustaches à la Buffalo Bill. Gene McCarthy, sénateur… D’où, au fait ? Minnesota ? Wisconsin ? Faisait des citations de poésie aux conférences de presse, en partie pour essayer de décrocher l’investiture démocrate pour les présidentielles, mais personne ne doutait que ce serait Hubert Horatio Humphrey qui l’emporterait à la convention de Chicago. (Cette même convention qui fut un chef-d’œuvre de patriotisme bien-pensant.) Dans l’autre camp, Rockefeller se démenait pour battre au poteau notre Tricky Dick [1] Dick le fourbe: surnom de Richard Nixon. ( N.d.T.) mais personne n’ignorait où cela le mènerait. Des bébés mouraient chaque jour de malnutrition dans un endroit appelé Biafra, que vous avez déjà oublié, et les troupes russes entraient en Tchécoslovaquie pour faire une nouvelle démonstration de fraternité socialiste. Dans un autre endroit appelé Vietnam, que vous aimeriez sans doute avoir oublié aussi, nous déversions du napalm sur tout ce qui bougeait sous prétexte de promouvoir la paix et la démocratie, et un lieutenant nommé William Calley venait de superviser la liquidation d’une centaine de sinistres et dangereux vieillards, enfants et femmes au village de Mi-laï, seulement nous n’en avions pas encore entendu parler.

Les livres que tout le monde lisait étaient Couples, Myra Breckinridge, The Money Game et Les Confessions de Nat Turner. J’ai oublié les films. Easy Rider n’était pas encore sorti, et Le Lauréat était de l’année précédente. Peut-être que c’était l’année de Rosemary’s Baby. Oui, ça correspond tout à fait : 1968 avait été une année diabolique. C’est aussi l’année où des tas de gens de la classe moyenne et d’âge moyen commencèrent à utiliser, avec affectation, des termes comme « herbe », ou « hach », quand ils voulaient parler de marihuana. Certains ne parlaient pas seulement, ils fumaient. (Moi, par exemple. J’y suis venu finalement, à l’âge de trente-trois ans.) Voyons, qu’est-ce qu’il y avait encore ? Le Président Johnson avait nommé Abe Fortas en remplacement d’Earl Warren comme chef de la Cour suprême. Où êtes-vous maintenant, Juge For-tas, alors que nous avons besoin de vous ? La Conférence de la paix avait débuté à Paris, croyez-le ou pas, juste cet été-là. Par la suite, il devait sembler qu’elle remontait au commencement des temps et qu’elle était aussi immuable et éternelle que le Grand Canyon ou le Parti Républicain, mais non, elle fut créée en 1968. Denny McLain était parti pour remporter trente et un matches cette année-là. Sans doute que McLain fut l’unique être humain à trouver que 1968 valait la peine d’être vécue. Son équipe perdit les World Séries, cependant. (Mais non. Qu’est-ce que je raconte ? Les Tigers ont gagné, quatre parties à trois, mais c’est Mickey Lolich qui était la vedette, et pas McLain.) Voilà quel genre d’année c’était. Oh, Seigneur, j’oubliais une tranche d’histoire significative. Au printemps 68, nous avons eu des manifestations à Columbia. Les étudiants radicaux avaient occupé le campus (Kirk, démission !), et les cours avaient été suspendus ( Fermez la boîte !). Les examens avaient été reportés, et il y avait chaque nuit des affrontements avec la police au cours desquels un grand nombre de crânes d’étudiants étaient ouverts, répandant un sang de qualité dans le caniveau. Comme c’est drôle que ce soit cet événement-là qui me soit sorti de la tête, alors que de tous ceux que j’ai énumérés il est le seul auquel j’aie assisté en personne. Debout parmi la foule au carrefour de Broadway et de la 116 e Rue, regardant les pelotons de flics à l’œil glacé s’élancer au pas de charge en direction de la Butler Library. (On les appelait encore « fuzz » à ce moment-là ; c’est plus tard dans la même année qu’on a commencé à leur donner le nom de « pigs ».) Je tenais ma main en l’air avec les doigts recourbés en V en signe de paix, et je hurlais des slogans idiots avec les autres. Je fuyais le long des couloirs de Furnald Hall devant la marée dévastatrice des uniformes bleus au bidule brandi. Je discutais stratégie avec un gauleiter barbu du SDS, qui finit par me cracher à la figure en me traitant de sale indicateur bourgeois. Je regardais les douces filles de Barnard déchirer leur corsage et agiter leurs seins nus devant des flics à la libido exaspérée, tout en hurlant de féroces expressions anglo-saxonnes que les filles de Barnard de mon époque reculée n’avaient jamais entendues. Je regardais un groupe de jeunes étudiants chevelus de Columbia pisser rituellement sur une pile de documents qu’ils venaient de tirer de l’armoire d’un malheureux assistant qui préparait son doctorat. C’est à ce moment-là que je compris qu’il ne pouvait plus y avoir d’espoir pour l’humanité, quand les meilleurs d’entre nous étaient capables de perdre la tête pour la cause de l’amour et de la paix et de l’égalité des hommes. Ces soirs-là, j’entrai dans beaucoup de pensées, et je n’y trouvai rien d’autre que folie et hystérie. Une fois, de désespoir, après avoir réalisé que je vivais dans un monde où deux factions de fous se livraient bataille pour prendre le contrôle de l’asile, j’allai vomir à Riverside Park après une échauffourée particulièrement sanglante et je me laissai prendre par surprise (imaginez un peu, moi, me laisser surprendre !) par un jeune voyou noir de quatorze ans qui me soulagea avec le sourire des vingt-deux dollars que j’avais dans la poche.

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