Pierre Bordage - Orchéron

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Des siècles se sont écoulés depuis que les cinq cents survivants de l'
se sont posés sur le nouveau monde.
Un ensemble de communautés sont nées sur le continent du Triangle, autour de grands domaines agricoles matriarcaux gérés par les mathelles : les chasseurs lakchas qui traquent les troupeaux de yonks ; les djemales, disciples de Qval Djema, à la recherche de l' « éternel présent » ; les ventresecs, nomades des plaines jaunes. Fragile équilibre que celui de cette colonie entre tradition et ignorance.
Les umbres, mystérieux et terribles prédateurs volants, font peser une menace permanente sur sa survie. Des hommes masqués, les protecteurs des sentiers, ont entrepris d'instaurer la terreur au nom d'un dieu oublié de l'arche des origines ; ils ont juré d'éteindre les « lignées maudites ».
Orchéron, fils adoptif d'une mathelle, devenu leur proie désignée, se lance dans une fuite éperdue au bout de laquelle le rejoindront Alma, la jeune djemale boiteuse, et Ankrel l'apprenti chasseur.
Orchéron
Abzalon

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Cette couleur indéfinissable, entre ocre et gris, lui rappelait quelque chose. Son œil entrouvert la fixait depuis un bon moment déjà, mais elle restait incapable de l’associer à une idée ou à un souvenir précis. De même, elle ne parvenait pas encore à déterminer si la douleur qui venait d’en bas – du moins c’est ainsi qu’elle la localisait, en bas par rapport à son œil, par rapport à la tache ocre gris – lui appartenait ou concernait quelqu’un d’autre. Elle devina qu’on bougeait au-dessus d’elle, sensation de déplacement, de frôlement, et des bruits lui parvenaient qui évoquaient le murmure d’une source.

L’eau…

Sa mémoire lui revint avec une telle brutalité qu’elle eut le réflexe de lancer sa jambe en l’air pour sortir enfin son pied du bassin bouillant. Elle vit le drap du dessus se soulever comme une voile gonflée par le vent et deux formes sombres se reculer avec précipitation. La situation lui apparut en une fraction de seconde, comme dans un rêve : les murs ocre et la lumière grise de sa cellule ; la présence des deux djemales, Qval Frana, la responsable de l’ordre, Qval Anzell, la belladore ; ses brûlures, les preuves accablantes de son échec.

Le choc de sa jambe retombant sur le matelas lui enflamma le pied et lui arracha un cri. Qval Anzell la saisit par les bras et pesa sur elle de tout son poids pour l’empêcher de gigoter.

« Calme-toi, petite sotte ! gronda la guérisseuse, une femme dont la corpulence – épaules larges, tronc massif, cou épais, bras puissants – lui donnait l’allure d’un homme, voire d’un yonk selon des sœurs moins indulgentes.

— Doucement, intervint Qval Frana. Vous allez l’achever si vous continuez à la rudoyer de la sorte… »

Qval Anzell tourna la tête vers sa supérieure avec la vivacité d’un furve. Ses cheveux noirs et soyeux, sa seule concession à la féminité, masquèrent un instant ses yeux noirs furibonds et ses traits forts, taillés au couteau de corne.

« Depuis combien de temps n’était-ce pas arrivé ? Trente, quarante ans ? Il faut au contraire la réveiller, cette idiote, la ramener à coups de pied aux fesses dans le monde réel ! »

Qval Frana haussa les épaules, s’assit sur le bord du lit et se pencha à son tour sur Alma. L’odeur aigre de sa robe de laine végétale masqua en partie les relents de terre humide qui imprégnaient l’air confiné de la cellule. Un sourire éclaira le foisonnement de rides qui craquelaient son visage. Sa peau cuivrée, comme recuite par Jael – alors qu’elle ne sortait pratiquement jamais des bâtiments de Chaudeterre –, jurait avec ses cheveux blancs coupés court et ses yeux d’un bleu dilué, presque enfui. Elle avait sans doute, et depuis longtemps, dépassé les deux cents ans. De la main, elle ordonna à Qval Anzell de s’éloigner et posa sur Alma un regard bienveillant.

« Est-ce que tu te sens mieux ? »

La novice répondit d’un clignement de cils.

« Le plus dur est passé, reprit la vieille femme. Nous avons bien cru te perdre. Cela fait cinq jours que Qval Anzell se bat pour te ramener à la vie. »

Alma leva les yeux sur la guérisseuse qui se tenait près de la tenture de l’entrée, les bras croisés, l’air renfrogné, la robe chiffonnée, constellée de taches. Qval Anzell enseignait ses secrets aux djemales qui souhaitaient se consacrer au sacerdoce des belladores, à l’art de la guérison. Il était rare qu’elle s’occupât personnellement d’une malade, et Alma, même si elle répugnait à se frotter à son caractère épineux, lui en fut reconnaissante.

« Ton pied droit, celui que tu es parvenue à retirer de l’eau, ne gardera aucune séquelle de ton séjour dans la grotte. Ton pied gauche, en revanche… »

Qval Frana marqua un temps de pause pendant lequel, du dos de la main, elle caressa tendrement la joue d’Alma. Un geste inattendu de sa part, un geste de mère, elle qui avait cheminé toute son existence sur le sentier que les djemales, selon leur humeur du moment, appelaient « stérile », « aride », « ardent », « pur », « neutre » ou « vrai ».

« Nous ne sommes pas contraintes de l’amputer, rassure-toi, ajouta la vieille femme. Cependant, il ne récupérera ni sa forme initiale ni sa souplesse. Qval Anzell pense que tu pourras remarcher normalement mais que tu te fatigueras vite. De toute façon, nous ne sommes pas des marcheuses, à Chaudeterre. La plus longue distance que nous sommes amenées à parcourir, c’est celle qui mène de la cellule au jardin, au verger et aux salles communes ! »

Les paroles de Qval Frana cessèrent tout à coup d’être des sons vides de sens dans l’esprit d’Alma.

« Je ne pense pas que tu souhaites grossir les rangs de nos sœurs séculières, n’est-ce pas ? »

Alma secoua lentement la tête dans un froissement d’oreiller qui résonna à l’intérieur de son crâne avec la force d’une averse de cristaux de glace. C’est alors seulement qu’elle remarqua la présence des multiples petits pansements collés sur ses cuisses, son ventre, sa poitrine et son visage.

« Ton handicap n’aura donc que des conséquences mineures sur ton existence. Et pour cela, tu dois être reconnaissante au présent, à l’éternel, à l’ordre invisible d’Ellula. Et à Qval Anzell, bien entendu…

— Je n’attends aucune gratitude de qui que ce soit ! protesta la belladore. Est-ce que le présent s’embarrasse de ce genre de considération ?

— Si vous n’avez pas besoin de recevoir de la reconnaissance, Qval Anzell, admettez que les autres, celles que vous avez soignées ou formées, puissent ressentir le besoin de vous la signifier.

— Qu’elles la signifient en ce cas, mais pas devant moi ! Je ne suis ni meilleure ni pire qu’elles, je ne fais que suivre mon chemin. Accomplir mon temps. Et parfois le chemin est dur et le temps long ! »

Les deux femmes gardèrent pendant quelques instants un silence maussade, comme renvoyées à leurs blessures intimes. Alma exploita ce moment de répit pour recouvrer son intégrité, pour renouer avec cette expérience à la fois si simple et si complexe d’être un esprit localisé dans un corps. Elle ressentit non seulement les brûlures profondes à ses pieds mais celles, plus bénignes, semées par les gouttes bouillantes sur sa peau. Il y avait une part d’elle qui se réjouissait de revenir à la vie et l’autre qui regrettait de ne pas être morte. Elle attendit que Qval Frana pose à nouveau les yeux sur elle pour entrouvrir la bouche et poser la question qui la tracassait. La vieille femme l’encouragea du regard et, le front plissé, essaya de saisir quelques mots dans le gargouillement inaudible qui sortit de sa gorge.

Alma recommença en s’appliquant à détacher ses syllabes.

« J’ai é-chou-é… é-chou-é… Je suis… je suis ren-vo-yée de l’or-dre, n’est-ce pas ? »

Elle éprouva la même déception qu’au sortir de sa séance d’éveil dans la grotte, la même colère, la même détresse, la même humiliation, le même dégoût d’elle-même… Qval Frana eut un hochement de tête qui exprimait à la fois la compassion et la réprobation.

« Je n’ai plus rien à faire ici, dit Qval Anzell en écartant la tenture. Mes assistantes viendront deux fois par jour étaler les onguents et renouveler les pansements. Je dois retourner à mes élèves. Je les ai négligées depuis trop longtemps. »

Elle s’éclipsa sans attendre la réponse de sa supérieure. Qval Frana se leva et s’approcha de la petite lucarne de la pièce, qui, donnant sur un autre couloir, ne captait qu’une lumière morne, sale.

« L’épreuve du Qval est symbolique, pas réelle, dit-elle d’une voix sourde. Quel intérêt, sainte Djema, oui, quel intérêt aurions-nous à nous plonger dans ce bassin ? À mesurer notre éveil, notre conscience du présent ? Est-il vraiment besoin de risquer sa vie pour évaluer un état qui, par définition, n’est pas quantifiable ? Qval Djema elle-même s’est-elle réellement immergée dans le Qval, dans l’eau bouillante de la cuve du vaisseau ? Ou a-t-elle seulement ouvert une porte spirituelle qui nous permette de la rejoindre par la prière, par l’esprit ? »

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