Louis-Bernard Robitaille - Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez

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Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez: краткое содержание, описание и аннотация

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Le Parisien a mauvaise réputation. Les visiteurs étrangers le trouvent agressif, suffisant. En France même, le qualificatif de Parisien devient une injure dès qu'on franchit le périphérique.
L’
a le privilège d’habiter l’une des plus célèbres et des plus somptueuses villes au monde, un minuscule îlot où se côtoient tous les pouvoirs. On le soupçonne vite d’être un nanti.
Mais qui sont-ils en fin de compte, ces Parisiens ? Et de quel passé lourd et compliqué viennent-ils ? Louis-Bernard Robitaille, correspondant à Paris d’un grand quotidien nord-américain, les a observés pendant trois décennies. Il a croisé des artistes, des écrivains, des hommes politiques, une multitude de concierges, garçons de café et autres chauffeurs de taxi.
Le portrait du Parisien qu’il propose est souvent amusant, toujours savoureux, à l'occasion même érudit. Et, bien sûr, jamais exempt de mauvais esprit.

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Admettons que le métro parisien n’a rien de particulièrement agréable, qu’il peut être pénible aux heures de pointe et que, parfois, sur certaines lignes en fin de soirée, ou les vendredis et samedis soir, l’atmosphère peut y devenir un peu lourde. Rien à voir cependant avec la plupart des lignes de RER, dont le RER B, après vingt heures : le métro parisien est plutôt propre, les rames sont récentes, on ne s’y fait pas souvent agresser. Les pickpockets, contre lesquels la RATP nous met en garde par des annonces au haut-parleur, sont un peu partout, mais essentiellement dans les stations les plus importantes, là où se croisent plusieurs lignes de métro et de RER. À la condition d’éviter soigneusement des monstres souterrains tentaculaires comme Châtelet-Les Halles, Montparnasse-Bienvenüe ou Gare-du-Nord, et de privilégier les trajets directs, le réseau parisien reste généralement la moins mauvaise des solutions pour aller d’un point à un autre. Un wagon bondé n’est pas le lieu le plus agréable du monde, mais un embouteillage de trente minutes dans la rue de Rivoli et dont on ne voit pas la fin n’est pas beaucoup mieux.

Il existe donc une large portion de la population parisienne qui, sauf urgente nécessité, ne descendrait jamais dans le métro. Sans surprise, on n’y verra jamais des dentistes non conventionnés, des ophtalmologistes ou des chirurgiens, sauf ceux estampillés Médecins sans frontières, des avocats à moins qu’il ne s’agisse de plaideurs sans clientèle. Les journalistes parisiens arrivés — salariés au Monde , à France Inter ou au Nouvel Observateur — se garderont généralement d’y mettre les pieds, de même que les psychanalystes, les professeurs d’université titularisés et, de manière générale, la plupart des femmes qui ont bac + 4 ou davantage. Même les bobos au revenu modeste — professeurs au lycée ou au collège, salariés de l’édition, attaché(e)s de presse en tout genre — évitent ce lieu jugé « très antipathique ». Ils s’y résolvent, mais seulement quand il n’y a pas d’autre choix. Mettons-nous d’accord : il n’y a pas de honte à prendre le métro quand on habite Montmartre, qu’on doit aller quatre fois par semaine dans le quartier de l’édition, sachant que depuis Lamarck-Caulaincourt la ligne est directe jusqu’au métro Rue-du-Bac ou à la station Notre-Dame-des-Champs. Pas davantage lorsqu’on est attachée de presse, qu’on habite le bon 14 eet que les bureaux de son agence se trouvent près de la gare du Nord. Les bobos, du plus modeste au plus aisé, ne vont pas se cacher d’utiliser ce moyen de transport, et personne ne leur en fera reproche. On louera leur courage.

Il existe cependant un moyen de locomotion, à première vue aussi modeste que le métro, et qui rallie tous les suffrages. À preuve cet échange rituel entendu mille fois : Vous vous déplacez comment dans Paris ? — Oh moi, je suis très autobus, j’adore. L’autobus est un lieu où vous pouvez croiser des directeurs littéraires, des épouses de chirurgien, quelques cadres supérieurs ou des diplomates de niveau intermédiaire. Un présentateur du journal télévisé d’une époque ancienne se vantait d’utiliser ce moyen de transport.

Pour des raisons partiellement compréhensibles, la fréquentation du bus est considérée comme une activité propre et civilisée. Certaines raisons sont avouables : on n’est pas sous terre, il n’y a pas trop de bousculade et parfois l’autobus vous mène très exactement de votre travail à votre appartement et vice versa. D’autres le sont moins : elles tiennent au fait que les usagers qu’on y croise ont un niveau social compatible et qu’on pourrait presque engager la conversation avec eux. Inversement il y a tous ceux qu’on n’y croisera jamais : les salariés de base harassés qui s’offrent matin et soir quarante-cinq minutes de transports en commun, les banlieusards venus de l’est qui traversent Paris pour aller faire technicienne de surface ou agent de sécurité au quartier de la Défense. Le bus est un moyen de transport destiné à ceux qui n’habitent pas trop loin de leur travail — car personne n’est assez fou pour vouloir traverser tout Paris de cette manière —, ou alors à ceux et celles qui se soucient peu des embouteillages car ils ont tout leur temps. Tant qu’on pouvait circuler à deux-roues sans casque, le Solex, petit engin économe, sans prétention et de conception tellement française, était considéré comme un moyen de locomotion particulièrement chic par sa modestie même, et le journaliste Alain Duhamel n’en connaissait pas d’autre. Loden et Solex faisaient souvent la paire. Aujourd’hui, même si chacun regrettera les anciens bus à plate-forme que l’on pouvait attraper en pleine course, et où l’on grillait une cigarette en profitant du spectacle, l’autobus est resté (ou devenu) un moyen de transport discrètement bourgeois.

Dans les milieux policés de la capitale, pour peu que vous ayez imprudemment raconté vos mésaventures en sous-sol, il se trouvera quelqu’un pour dire : Ah ! vous prenez le métro ? Il y a très longtemps, au siècle dernier, on pouvait voir au cinéma d’irrésistibles publicités pour la Samaritaine qui faisaient mourir de rire aficionados et cinéphiles. Dans l’un de ces films, une redoutable bourgeoise des beaux quartiers, moitié Castafiore et moitié Marie-Chantal, était en train de discuter de grands travaux de rénovation de son appartement avec un décorateur de la « Samar », forcément jeune, snob et gay. Maladroitement il avait laissé tomber un petit bout de papier de sa poche. La cliente le prenait entre ses doigts, constatait qu’il s’agissait d’un ticket de métro : elle avait un mouvement de recul et poussait un petit cri d’horreur, comme si elle venait de découvrir un cafard dans son assiette. Son décorateur aurait-il eu le mauvais goût de voyager avec les pauvres ?

À Paris, il y a des choses qui se font, et d’autres qui ne se font pas. Leur nomenclature exacte peut varier selon les quartiers et les saisons, car les vieilles familles bourgeoises du 16 e, elles-mêmes en désaccord avec celles du 7 e, ne pratiquent pas le même snobisme que les bobos du métro Pernety ou de la place d’Aligre. La seule certitude : quel que soit le quartier et dans tous les milieux estampillés parisiens, il existe un code de comportement strict, invisible au visiteur de passage, d’autant plus complexe qu’il est mouvant. Tout aspirant au titre de citoyen de Paris doit le connaître ou faire semblant de le connaître sous peine de s’attirer des moqueries ou de se voir attribuer la table coincée entre les toilettes et le portemanteau dans le dernier restaurant à la mode.

Le Parisien a l’obligation de se tenir au courant des derniers usages. Sortir le samedi soir ? Peut-être mais à la bonne franquette chez des « copains » et jamais dans un lieu public. Lire ou ne pas lire tel auteur en vogue, porter aux nues telle nouvelle émission de télé ringarde justement parce qu’on sait qu’elle est ringarde ? Dans les années 1980, il était de bon ton de regarder assidûment la série Dallas , d’abord parce que c’était le comble du kitsch, ensuite parce que cela prouvait qu’on était resté chez soi le samedi soir. Peut-on encore fréquenter La Coupole sans déchoir ? le midi ? le soir ? seulement en milieu de semaine ? Faut-il avouer à des interlocuteurs apparemment branchés qu’on habite le 15 e, le 12 e, ou même les profondeurs du 16 earrondissement ? Oui, mais à condition d’ajouter : je sais que c’est ringard, nous nous sommes posés là en catastrophe mais nous n’allons pas nous incruster. Mieux encore : je sais, il n’y a plus que des vieilles avec des chiens et des dentistes, c’est un quartier tellement démodé qu’il en redevient authentique, il n’y a pas un seul bobo à l’horizon, c’est le vrai Paris, quoi ! Le Parisien digne de ce nom sait qu’il doit affronter et résoudre à longueur d’année sans tomber dans le ridicule une infinité de questions de ce genre. Plus quelques autres : faut-il encore faire semblant d’avoir lu Sollers ? Peut-on avouer qu’on a dévoré Millenium et Joël Dicker ? Un Parisien consacre une partie de son temps et de son énergie à se tenir au courant, à être dans le coup.

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