Louis-Bernard Robitaille - Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez

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Les Parisiens sont pires que vous ne le croyez: краткое содержание, описание и аннотация

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Le Parisien a mauvaise réputation. Les visiteurs étrangers le trouvent agressif, suffisant. En France même, le qualificatif de Parisien devient une injure dès qu'on franchit le périphérique.
L’
a le privilège d’habiter l’une des plus célèbres et des plus somptueuses villes au monde, un minuscule îlot où se côtoient tous les pouvoirs. On le soupçonne vite d’être un nanti.
Mais qui sont-ils en fin de compte, ces Parisiens ? Et de quel passé lourd et compliqué viennent-ils ? Louis-Bernard Robitaille, correspondant à Paris d’un grand quotidien nord-américain, les a observés pendant trois décennies. Il a croisé des artistes, des écrivains, des hommes politiques, une multitude de concierges, garçons de café et autres chauffeurs de taxi.
Le portrait du Parisien qu’il propose est souvent amusant, toujours savoureux, à l'occasion même érudit. Et, bien sûr, jamais exempt de mauvais esprit.

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Le Parisien se prend pour le nombril de l’univers, cela ne fait aucun doute. Il est au courant de tout. Le garçon de café, le chauffeur de taxi et même le portier du George-V ont un avis péremptoire sur la marche de l’univers, les prix littéraires de l’année, le gouvernement des États-Unis. C’est en tout cas l’impression que le touriste ramène de son passage dans la capitale : trois fois par jour, il s’est trouvé quelqu’un pour lui faire la leçon, lui expliquer les bonnes manières, le prendre de haut. Un patron de presse canadien qui a réservé un salon particulier chez La Pérouse (restaurant qui a depuis longtemps perdu ses trois étoiles, mais reste fort cher) commande une bouteille de montrachet en prononçant le « t », ce qui lui vaut une mise au point du larbin en tenue : « On ne dit pas mon-Trachet , monsieur, mais mont-Rachet . » Mauvaise humeur du patron : « Je ne sais pas si on dit mont-Rachet ou mon-Trachet , tout ce que je sais c’est que chaque fois que j’en ai commandé j’ai été servi. — Bien, monsieur », réplique le maître d’hôtel avec une courtoisie appuyée qui signifie : c’est quand même vous le blaireau. Les Américains de passage — et pas qu’eux — trouvent insolente jusqu’à l’obséquiosité des concierges des palaces.

Dans la comédie britannique de 2009, In the Loop , qui met en scène le féroce directeur de la communication de Tony Blair, Alastair Campbell, à la veille du déclenchement de la guerre en Irak, le comédien James Gandolfini [3] James Gandolfini est surtout célèbre pour avoir tenu le rôle d’un patron de la mafia du New Jersey dans The Sopranos, une célèbre série télévisée produite par la chaîne américaine HBO et diffusée de janvier 1998 à juin 2007. , qui incarne un Colin Powell pachydermique, se lamente devant sa collègue britannique : « Je suis un militaire. Les civils trouvent que la guerre est une idée formidable, mais quand on l’a connue, qu’on a vu les morts, on ne veut pas y retourner. La guerre, pour tout dire, ma chère… c’est comme la France ! » On aura compris qu’il parlait de la capitale.

La plupart des étrangers familiers de cette ville ont une histoire à raconter sur le sujet. Elle tourne généralement autour des chauffeurs de taxi, des garçons de café, ou simplement du snobisme ambiant. Ainsi cette équipe de production d’une chaîne canadienne anglophone, qui venait tourner un épisode d’une série télévisée à gros budget. Une scène se passait devant le célèbre Café de Flore, boulevard Saint-Germain. « Vous voyez tous ces clients en terrasse ? me disait avec un sourire dépité le réalisateur. Ils tournent la tête, ils font semblant de ne rien remarquer, ça ne les intéresse pas du tout. Quels snobs ! »

Au cours des houleuses primaires socialistes de l’automne 2013 en vue des élections municipales du mois de mars 2014, les deux derniers candidats en lice à Marseille — Patrick Mennucci et Samia Ghali — avaient échangé quelques noms d’oiseaux au cours d’un violent débat télévisé sur France 3. À la vérité, c’est la sénatrice des quartiers nord qui envoyait des tombereaux d’injures à la tête de son adversaire, candidat favori des sondages et de la direction nationale du Parti socialiste. L’affrontement avait culminé sur cette injure suprême : « Patrick Mennucci est le candidat de Paris ! » hurlait-elle. « Samia Ghali me traite de Parisien ! » tonnait Mennucci, rappelant que le très controversé président du Conseil général, le socialiste Jean-Noël Guérini, lui avait déjà fait le coup lors d’un précédent duel électoral en le représentant affublé du maillot des supporters du Paris Saint-Germain ! Parisien constitue à Marseille l’une des deux injures suprêmes, la seconde étant de celles qu’on ne peut pas décemment reproduire dans un livre. « Mais n’est-ce pas le nom d’une insulte dès qu’on dépasse la porte d’Orléans ? » s’interrogeait alors Le Monde avec une pointe d’ironie.

Les provinciaux, c’est un fait avéré, ne pensent guère de bien de ces compatriotes de la capitale. D’ailleurs beaucoup d’entre eux y viennent le moins souvent possible, ou alors pour affaires, familiales ou professionnelles. Certains passent leur vie à voyager autour du monde sans presque jamais s’y arrêter. À Lyon, Angoulême, Bordeaux ou Nice, ils sont quelqu’un, on les salue, on leur tape sur l’épaule et on leur donne du Monsieur. À Paris, ils ne sont plus rien : rien que des provinciaux qui passeront inaperçus — ou pour des provinciaux justement. Les Franciliens — dénomination polie pour désigner les banlieusards — sont à cet égard dans une situation singulière. Comme on le verra plus loin, ils sont souvent les plus authentiques dépositaires de l’esprit parigot, râleurs, agressifs et parfois spirituels. Une majorité d’entre eux traversent tous les jours le périphérique pour venir vendre des tablettes tactiles chez Darty, tenir un kiosque à journaux au Palais-Royal ou faire le serveur dans une brasserie de la Bastille. Certains sont les meilleurs connaisseurs de la ville et leurs parents y habitaient. D’ailleurs, sur leurs lieux de vacances, l’été, ils se présentent volontiers comme Parisiens et réussissent par leurs vantardises à exaspérer leurs voisins de camping aussi sûrement que s’ils arrivaient directement d’un penthouse de la place Saint-Sulpice. Mais eux-mêmes savent pertinemment qu’il y a un fossé social et culturel entre Parisiens et Franciliens, entre l’intérieur et l’extérieur du périphérique. Ils n’ignorent pas ce que les Parisiens pensent d’eux et en retour eux-mêmes ne les aiment guère.

La mauvaise image du Parisien est si universelle que l’impétrant en vient parfois à se détester lui-même. Côté pile, il se rengorge d’être un « vrai Parisien ». Côté face, il s’empressera de vous expliquer qu’il n’a rien en commun avec tout cela, les Parisiens et le parisianisme, qu’il en a fait le tour depuis longtemps et que ça ne l’intéresse plus. Paris, dit-il volontiers, est le haut lieu du cynisme, de la futilité et des fausses valeurs, c’est une ville sans âme et sans racines, et lui-même ne se sent revivre que lorsqu’il revient dans son Périgord natal (ou sa Bretagne, ou sa bonne ville de Bordeaux). Il se flatte de venir d’ailleurs et s’inventera au besoin une enfance lorraine ou des grands-parents ardéchois, car être né dans la capitale, c’est un peu comme arriver au monde déjà vieux et décadent, sorte de Pu Yi en sa Cité interdite. L’antiparisianisme est le stade suprême du parisianisme.

En politique on ne se trompera jamais en donnant dans le Parisien bashing . Le « patron » très controversé de l’UMP, Jean-François Copé, a beau être né dans les beaux quartiers et y habiter, il ne manque jamais d’épingler les coteries parisiennes ou germanopratines « déconnectées de la réalité ». Lui-même, assure-t-il, ne désirerait rien tant que de se consacrer à jamais à sa bonne ville de Meaux. Le ministre des Finances Pierre Moscovici, qui avoue à l’occasion avoir eu une jeunesse de « fils à papa » et de « minet », déclare sans rire qu’à la fréquentation du Café de Flore il préfère aujourd’hui celle du Clemenceau, grand café de Montbéliard, la ville lointaine dont il est député. Avant lui, Raymond Barre balayait du revers de la main toute critique embarrassante d’un « Tout cela, c’est le microcosme parisien ». En 1983, alors que le régime mitterrandien plongeait dans l’impopularité et que les syndicats de police manifestaient dans la rue contre le « laxisme » du gouvernement en matière de sécurité, l’ancien ministre de l’Intérieur de Giscard d’Estaing, Christian Bonnet, écrivait à propos du garde des Sceaux Robert Badinter qu’il était « l’incarnation d’une certaine moisissure parisienne ». On y avait vu la trace du vieil antisémitisme de la vieille droite française. Cela se discute, bien qu’en vérité on se demande à quel politicien non juif, si Parisien de souche fût-il, il aurait appliqué une expression aussi connotée. On remarquera surtout que ce Bonnet avançait l’idée — rarement formulée avec autant de clarté — que tout être humain ayant vécu, depuis sa naissance ou pendant de longues années, à l’intérieur des limites du périphérique était forcément condamné à moisir, à attraper des maladies contagieuses et à dégénérer.

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