Pierre Ginguené - Histoire littéraire d'Italie (3

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Histoire littéraire d'Italie (3: краткое содержание, описание и аннотация

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«Mon premier mouvement, lui répondit Boccace, a été d'aller aussitôt donner de bien justes larmes à votre malheur et au mien, adresser avec vous mes plaintes au ciel, et dire au tombeau d'un tel père les derniers adieux: mais depuis dix mois que j'explique publiquement dans ma patrie la comédie du Dante, je suis attaqué d'une maladie plutôt longue et ennuyeuse qu'accompagnée d'aucun danger.» Il décrit ensuite l'état de langueur, de maigreur et de faiblesse où il est réduit. À peine a-t-il pu se traîner jusqu'à Certaldo, dans la maison de ses pères 37 37 In avitum Certaldi agrum. , où il continue de languir, n'attendant plus sa guérison que de Dieu. «Mais, continue-t-il, c'est assez parler de moi: après avoir reçu et lu votre lettre, ma douleur s'est renouvelée, et j'ai encore pleuré pendant presque toute une nuit, non par pitié pour cet excellent homme (sa probité, ses mœurs, ses jeûnes, ses veilles, ses prières et toutes ses vertus m'assurent qu'il est allé se réunir à Dieu, et qu'il jouit de l'éternelle gloire); mais pour moi et pour ses amis qu'il a laissés sur cette terre orageuse comme un vaisseau sans gouvernail, tourmenté par les flots et les vents, et jeté parmi les rochers. En me livrant aux innombrables agitations de mon propre cœur, je pense à l'état où doit être le vôtre et celui de la respectable Tullie, ma chère sœur, et votre épouse. Je ne doute point que votre douleur ne soit encore beaucoup plus amère… Comme Florentin, je porte envie à Arqua, en voyant que l'humilité de l'ami que nous pleurons, plutôt que le mérite de ce lieu, lui a procuré le bonheur de posséder le corps de celui dont le noble cœur fut le séjour chéri des muses, le sanctuaire de la philosophie, le temple de tous les arts, et surtout de cette éloquence cicéronienne, dont ses écrits offrent tant d'exemples. Arqua, jusqu'à présent inconnu, non seulement aux étrangers, mais aux habitants de Padoue, sera désormais connu des nations; son nom sera fameux dans le monde entier. On l'honorera comme nous honorons les collines de Pausilippe, lors même que nous ne les aimons pas, parce qu'à leur racine sont placés les os de Virgile; Tomes, le Phase et les extrémités du Pont-Euxin, qui possèdent le tombeau d'Ovide, et Smyrne, à cause de celui d'Homère… Je ne doute point que le navigateur, revenant chargé de richesses des bords les plus éloignés de l'Océan, et voguant sur la mer Adriatique, ne regarde de loin avec respect le sommet des monts Euganées, et ne dise, ou en lui-même ou à ses amis: Voilà ces montagnes qui renferment dans leurs entrailles l'honneur du monde, celui qui fut l'asyle de toutes les sciences, Pétrarque, ce poëte éloquent, décoré jadis dans la reine des villes, de la couronne triomphale, et qui a laissé dans tant d'écrits des gages d'une immortelle renommée… Ah! malheureuse patrie, il ne t'a pas été donné de posséder les cendres d'un fils aussi illustre. En effet, tu étais indigne d'un tel honneur; tu as négligé pendant sa vie de l'attirer à toi, de le placer honorablement dans ton sein. Tu l'aurais appelé, s'il eût été un artisan de trahisons et de crimes, s'il se fût rendu coupable d'avarice, d'ingratitude et d'envie 38 38 Lettre de Boccace à François de Brossano, publiée par l'abbé Mehus, Vita Ambros. Camald. , pag. 203-205. .

Cette lettre est beaucoup plus longue, mais ceci suffit pour faire voir combien Boccace fut affecté de cette perte. Son imagination est émue comme son cœur. On aime à retrouver ces traces du sentiment qui unissait deux hommes célèbres. Elles deviendraient surtout précieuses, et pourraient n'être pas sans utilité, dans des temps où les gens de lettres s'isoleraient entièrement les uns des autres, se concentreraient chacun dans leur intérêt particulier, n'auraient même plus pour intérêt commun celui de la gloire et du progrès des lettres, et sembleraient ignorer quel charme prêtent à l'exercice des facultés de l'esprit les communications, les conseils et les doux épanchements de l'amitié. – Boccace ne put en effet se rétablir ni par le séjour de la campagne, ni par les secours de l'art, ni par le ralentissement qu'il mit, mais trop tard, dans l'activité de ses travaux. Il languit encore jusqu'à la fin de 1375, et mourut à Certaldo le 21 décembre, âgé de soixante-deux ans.

Peu de temps avant de mourir, il avait fait son testament, où il dispose de son mobilier, et laisse ce qui lui restait de bien à deux neveux, fils de Jacques, son frère aîné. Le legs le plus considérable est celui de ses livres, presque tous copiés de sa main, ou recueillis avec beaucoup de fatigues et de dépenses. Il en fait don à un certain père Martin, religieux de Saint-Augustin, son exécuteur testamentaire et sans doute son directeur, qui dut les laisser à son couvent; ils se sont ensuite perdus. Un savant célèbre, Niccolo Niccoli, fit, dans le siècle suivant, un acte de générosité qui devait les sauver; il fit faire et orner à ses frais, dans ce couvent, une pièce exprès, où les livres de Boccace furent déposés; mais le temps a fait disparaître la chambre, les ornements et les livres 39 39 Voyez Mehus, Vita Ambr. Camald. , p. 288. . On remarque aussi dans ce testament qu'il n'y fait aucune mention d'un fils naturel qu'il avait eu dans sa jeunesse, et qui était établi à Florence. Ce fut cependant ce fils qui présida à ses funérailles, et qui le fit enterrer honorablement à Certaldo. Il fit graver sur la tombe de son père, une inscription en quatre vers latins, que Boccace avait composée lui-même. Ces vers sont médiocres, excepté le dernier, qui dit avec concision et élégance que Certaldo fut sa patrie, et la douce poésie son étude 40 40 Hâc sub mole jacent cineres ac ossa Johannis. Mens sedet ante Deum meritis ornata laborum Mortalis vitœ, Genitor Bocchaccius illi, Patria etc. :

Patria Certaldum, studium fuit alma poësis

Boccace fut généralement regretté à Florence; où il n'avait cependant pas trouvé dans sa pauvreté beaucoup de secours. Plusieurs poëtes, et surtout Franco Sacchetti , firent des vers à sa louange. Il fut frappé deux médailles en son honneur; et la république voulant, vingt ans après, rendre un hommage plus solennel à sa mémoire, délibéra de lui ériger un tombeau magnifique, ainsi qu'à Dante et à Pétrarque, dans l'église de Sancta-Maria del Fiore ; mais ce projet ne fut exécuté pour aucun de ces trois grands hommes.

Le goût dominant de Boccace, dans l'âge des passions, avait été l'amour du plaisir, tempéré par celui de l'étude. Dans son âge avancé, l'amour de l'étude resta seul, et l'occupa tout entier. Il ne s'y joignit aucune ambition de rang ni de fortune. Les emplois qui lui furent confiés vinrent le chercher, et dès qu'il put en déposer le fardeau, il le fit. Il avait la même aversion pour les affaires domestiques que pour les autres, et ne voulut jamais se charger ni de tutelles, ni d'aucune de ces fonctions privées qui engagent dans des discussions d'intérêts avec les hommes. Son caractère était franc et ouvert; il n'était pourtant pas exempt d'un fierté dont on peut blâmer l'excès, mais qui, surtout dans la mauvaise fortune, garantit des condescendances viles, et sert de sauve-garde à l'honneur et à la vertu. Sa figure était belle; son visage rond et plein; ses traits en général un peu gros, mais réguliers; sa taille haute et forte; ses manières libres et engageantes; sa conversation gaie, spirituelle et pleine d'agrément. La philosophie, l'érudition et la poésie en étaient les sujets les plus familiers, et il ne contribua peut-être pas moins par ses entretiens que par ses écrits à répandre dans sa patrie l'amour de l'étude et le goût des lettres.

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