Pierre Ginguené - Histoire littéraire d'Italie (3

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Histoire littéraire d'Italie (3: краткое содержание, описание и аннотация

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La générosité naturelle de Boccace, excitée par les deux passions les plus nobles, l'amour des lettres et l'amour de la patrie, lui fit oublier la médiocrité de sa fortune. Il dissipa, pour subvenir à ces dépenses, une grande partie de son modeste patrimoine, et ce fut surtout depuis ce moment qu'il fut tourmenté de tous les embarras qu'entraîne un dérangement d'affaires. Son amour pour le plaisir, disons-le nettement, son inconduite, et l'habitude de se livrer avec ardeur à tous ses goûts, contribuèrent aussi à cet état de gêne où il se trouva réduit, et qui alla jusqu'à l'indigence. Presque tous ses amis l'abandonnèrent alors, comme cela est arrivé dans tous les temps. Mais il n'en fut pas ainsi de Pétrarque: il l'aida de sa bourse, de ses consolations, de ses livres; il voulut lui procurer des places avantageuses, que Boccace refusa par amour pour sa liberté. Pétrarque fut loin de l'en blâmer, car il n'était pas de ces amis qui donnent des conseils comme des ordres, et qui, quelques raisons que l'on allègue, ne pardonnent pas le refus d'y obéir; mais il lui pardonna moins aisément de ne vouloir pas venir partager sa maison et sa fortune. Ce qu'il lui écrivit à ce sujet est d'une simplicité touchante. «Je vous loue d'avoir refusé de grandes richesses que je vous offrais, et d'avoir préféré la liberté de l'âme et une pauvreté tranquille; mais je ne vous loue pas de même de refuser un ami qui vous a tant de fois appelé. Je ne suis pas en état de vous enrichir: si j'y étais, ce ne serait pas par mes paroles ni par ma plume, mais par des choses et des effets que je m'expliquerais avec vous. Je suis dans une position où ce qui suffit pour un suffira abondamment pour deux hommes qui n'auront qu'un cœur et qu'une maison. Vous me faites injure, si vous dédaignez ce que je vous offre, et plus encore, si vous en doutez 22 22 Petrarch., Senil. , l. I, ép. 4, tout à la fin. .» Boccace n'accepta point ces offres généreuses; mais il en aima davantage celui qui les lui faisait de si bon cœur, et il fallut bien que Pétrarque lui pardonnât enfin ce refus, accompagné d'un redoublement d'amitié.

Ce n'était pas toujours de littérature et de philosophie qu'il était question entre ces deux fidèles amis. La vie que menait Boccace, et la licence de ses premiers écrits, ne plaisaient point à Pétrarque, qui lui parlait et lui écrivait là dessus avec toute la tendresse et toute l'autorité d'un père.

Tant que dura le feu de l'âge, ces conseils toujours bien reçus, furent peu suivis. Le progrès du temps amena d'autres dispositions, et un fait singulier en précipita les effets. Un jour que Boccace était dans sa maison, à Florence, un chartreux de Sienne, qu'il ne connaissait pas 23 23 Il se nommait Giovacchino Ciani . , demanda à lui parler en secret. Il lui dit qu'il venait de la part du bienheureux père Petroni, religieux de la même chartreuse, qui n'avait jamais vu Boccace, mais qui le connaissait à fond par la permission de Dieu. Il lui représenta, au nom de ce père, le danger où il était s'il ne réformait pas ses mœurs et ses écrits, et lui fit des remontrances véhémentes sur l'abus qu'il faisait de ses talents, et sur son penchant à l'amour. «Le bienheureux père Petroni, ajouta-t-il, m'a chargé en mourant de venir vous engager à changer de vie, à renoncer à la poésie et aux lettres profanes. Si vous ne le faites pas, vous mourrez bientôt, et des supplices éternels vous attendent.» Ce chartreux, pour accréditer sa mission, apprit à Boccace que le père Petroni avait vu Jésus-Christ en personne, qu'il avait lu sur son visage tout ce qui se passe sur la terre: le présent, le passé, l'avenir. Il lui fit voir ensuite qu'il savait un secret que Boccace croyait n'être connu que de lui seul; enfin, il lui annonça qu'il allait remplir des commissions semblables à Naples, en France, en Angleterre, et qu'il irait ensuite trouver Pétrarque.

Boccace, frappé de cette prédiction, de ces menaces, et de la révélation de ce secret, fut saisi de terreur, et prit sur-le-champ le parti de la réforme. Il renonça aux femmes, à la poésie, et résolut de vendre sa bibliothèque, toute composée de poëtes et d'auteurs profanes. Il fit part de ses projets et de la visite qui les avait fait naître à Pétrarque, qui lui répondit comme il convenait à son amitié, à sa piété, mais aussi à sa sagesse et à son expérience. Il approuva la réforme des mœurs et blâma tout le reste. Il ne s'en laissa point imposer par la prétendue vision du chartreux mort, ni par les menaces du chartreux vivant. «Voir Jésus-Christ des yeux, du corps, écrivait-il à Boccace, c'est, je l'avoue, une chose merveilleuse, si elle est vraie. On a vu, dans tous les temps, des hommes couvrir du voile de la religion et de la sainteté, des mensonges et des impostures, afin que l'opinion de la Divinité cachât la fraude humaine, c'est ce que je puis vous dire en ce moment. Quand l'envoyé du défunt sera venu jusqu'à moi, après avoir rempli les autres missions dont il est chargé, je verrai quelle foi je dois ajouter à ses paroles. L'âge de cet homme, son front, ses yeux, ses mœurs, son attitude, ses mouvements, sa manière de marcher, de s'asseoir, son discours, et surtout la conclusion et l'intention de l'orateur, serviront à m'éclairer 24 24 Petrarc. Senil , l. I, ép. 4. C'est à la fin de cette longue lettre, qu'il répète à Boccace l'offre dont il est parlé plus haut, de venir demeurer avec lui. Toute cette histoire est racontée comme miraculeuse, dans la grande collection des Bollandistes, à la date du 29 mai, t. VII, page 228.

C'était en 1361, qu'arriva cette aventure; et ce fut sans doute alors que Boccace prt l'habit ecclésiastique 25 25 Il lui fallut pour cela des dispenses du pape, parce qu'il était fils naturel. Manni nous apprend ( Istoria del Decamerone di Giov. Boccac. , Florence, 1742, in-4., p. 14), que Joseph Marie Suarès, camérier secret du pape Urbain VIII, et évêque de Vaison, faisant des recherches dans les archives d'Avignon, vers le milieu du seizième siècle, y trouva ces lettres de dispense, qui ne laissent aucun doute sur l'illégitimité de la naissance de Boccace. M. Baldelli a voulu se procurer une copie de ces lettres; il a écrit, à ce sujet, à M. Guérin, secrétaire de l'athénée de Vaucluse, qui en a fait inutilement la recherche. Si ce titre existait encore au moment de la révolution, M. Guérin croit qu'il aura été détruit ou vendu, et perdu comme tant d'autre. Voyez Vita del Boccac. , p. 164, note. , et qu'il voulut se livrer à l'étude de la théologie, dont il n'avait pris autrefois qu'une teinture légère; mais il s'aperçut bientôt que c'était commencer trop tard, que cette étude convenait mal aux habitudes de son esprit; et, profitant des conseils de Pétrarque, il reprit le cours ordinaire de ses travaux. Environ deux ans après, il se rendit à la cour de Naples, invité par le grand sénéchal du royaume, Nicolas Acciajuoli; mais il n'eut pas lieu d'être content de ce voyage. Après un assez bon accueil de la part du maître, il fut si mal logé, si malproprement meublé dans son palais, il fut nourri à une table si mal servie et si sale, avec des convives si peu dignes de lui 26 26 C'étaient les parasites, les flatteurs, et avec eux les muletiers, les petits garçons, les cuisiniers et les marmitons. Prose di Dante e di Baccaccio , citées par M. Baldelli, p. 167 et 168. Quelle idée cela nous donne de la magnificence des grands seigneurs de ce temps-là! , le grand sénéchal prit avec lui des airs de hauteur si insupportables pour un homme habitué aux égards et à la bienveillance des hommes du plus haut rang, qu'il n'y put tenir long-temps, et qu'il partit précipitamment de cette cour inhospitalière. Au lieu de retourner directement à Florence, il fit un long détour, et alla jusqu'à Venise, se dédommager auprès de Pétrarque, des dégoûts qu'il venait d'éprouver 27 27 1363. . Il y demeura trois mois, et put comparer à loisir l'hospitalité offerte par l'amitié modeste avec la commensalité accordée par l'orgueilleuse grandeur 28 28 M. Baldelli, loc. cit. .

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