Fabrice Luchini - Comédie française — Ça a débuté comme ça…

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Comédie française — Ça a débuté comme ça…: краткое содержание, описание и аннотация

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Il nous a fait redécouvrir La Fontaine, Rimbaud et Céline. Il incarne l'esprit et le panache de la langue française.
En prose, en vers et même en verlan, il a donné sa voix à d'immenses auteurs, auxquels il sait faire respirer l'air de notre temps — en racontant la fureur du
à l'ère du téléphone portable, ou la sensualité de
sur l'air d'une publicité pour Dim.
Il a quitté l'école à quatorze ans pour devenir apprenti coiffeur. Il est aujourd'hui l'un de nos plus grands comédiens, célébré pour ses lectures-spectacles, couronné par la Mostra de Venise pour son rôle dans son dernier film, Dans son autobiographie, Fabrice Luchini livre le récit d'une vie placée sous le signe de la littérature, à la recherche de la note parfaite.
Fabrice Luchini est né à Paris en 1951. Comédie française — Ça a débuté comme ça…

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Rohmer, Céline m’entraînent à ne plus dépendre. Trois ans plus tard, je joue Le Veilleur de nuit de Sacha Guitry puis Henry Bernstein avec Annie Duperey et Pierre Vaneck. Énorme succès au théâtre privé. Tabac de critiques. C’est la disparition du chaos. Sur les planches, avec l’aide du succès médiatique, je pose mes bases. Le Céline n’en finit pas. Je vais de théâtre en théâtre. Je suis le seul acteur qui fait une tournée dans sa propre ville. En 1990, on m’offre La Discrète . « Tu as vu cette fille ? Elle est im-monde. » « Elle est immonde » devient un gimmick, un refrain qui entre dans les cours de récréation de province. Je suis identifié. Intellectuel, cynique. Je suis plaçable. On peut me donner des projets. Je suis édité.

Pourquoi n’ai-je pas renoncé ? Les gens me disent que j’étais très ambitieux. « Nul n’est plus ignorant de lui », comme dit Nietzsche, ils ont sans doute raison. Peut-être avais-je la haine, la rage comme on dit des jeunes des cités ? C’était aussi une vie paisible, ces années d’errance. Pas de pression de la réussite. Je faisais des métiers parallèles. J’allais à 16 heures à la Goutte-d’Or. Au bordel avec ces femmes qui disaient « 32 les hommes bougez ». J’ai mis un mois à comprendre que « 32 » c’était le prix de la passe et que « bougez » voulait dire « décidez-vous ». Avec cette femme merveilleuse un jour qui ouvre la porte — nous étions une centaine, des Africains et des Nord-Africains —, elle ouvre la porte donc et crie : « T’attends Brigitte Bardot ! Elle n’est pas là, c’est moi qui la remplace. » Là, l’oralité reprenait ses droits. C’était une vie heureuse, mais encombrée d’un paquet de désir. Au fond, c’est Céline qui m’a libéré. Là, on ne pouvait plus m’emmerder. J’étais avec l’écrivain le plus incontestable littérairement. Et j’ai réussi. Avec lui, j’ai inventé un concept : le spectacle à 18 h 30. J’ai inventé un écrivain qui devient dramaturge.

Je quitte la condition d’histrion légèrement hystérique. J’accomplis une vocation, allez, j’ose un mot important, je réponds à l’intuition claudelienne. Tout le monde dit, c’est un lieu commun, l’air pénétré, dans Paris Match : « Si je n’avais pas été acteur, j’aurais été bandit. » « Si je n’avais pas été romancière, j’aurais été prostituée. » « Si je n’avais pas été chanteur à succès, j’aurais certainement été un grand délinquant. » Toujours très attirés par la grande délinquance, les artistes ! C’est un mythe, mais c’est aussi une réalité.

Le théâtre a été un miracle. Je souffrais de cette anxiété très grande qui faisait que je prenais beaucoup trop de place, que j’étais égocentré et incroyablement narcissique. Je souffrais déjà existentiellement et je souffrais de ne pas être reconnu. Ça ne devait pas être tolérable et ce métier m’a permis de dire : « Je ne suis pas fou, je ne suis donc pas fou, je suis un homme qui essaye de maîtriser un geste. » Sinon, je deviens fou. Je pense que la nécessité de ce geste maîtrisé était biologique même si je n’aurais sans doute pas été un délinquant (physiquement je ne faisais pas le poids) ni un tueur en série (le maniement des armes n’est pas évident). J’avais un besoin immense d’être aimé et je m’effondrais dès qu’on ne m’aimait plus. Ce que m’a résumé mon psychanalyste dans une de ses plus grandes phrases. J’étais allongé sur le divan au moment de la crise d’angoisse. Je voulais qu’il parle, qu’il se manifeste et un jour dans la voix, j’ai entendu :

On pourrait résumer : avec toi, faut toujours crier « Allez les verts ! ». Moi, c’est pas mon boulot quand même.

Il avait formulé que, pour les angoissés, il n’y a qu’une obsession, c’est « Allez les verts ! ». S’il n’y a pas « Allez les verts ! », c’est le chaos. Qu’est-ce qu’il reste de l’individu s’il n’y a plus l’encouragement de « Allez les verts ! » : « un boyau avec un rêve », comme dit Céline.

Le fragment, c’est le propre de l’obsessionnel, de l’autodidacte. Me revient une conversation à Paros avec Alain Finkielkraut. C’était durant les deux jours merveilleux passés avec lui, dans sa maison. Avec le peu de matériau que j’avais qui est quand même un matériau fragile mais visité, comme tous les grands obsessionnels autodidactes, je l’ai confronté avec Nietzsche, Cioran, pour parler de l’enlaidissement du monde. Comment se fait-il qu’un cancre inapte joue ce rôle ? Inconsciemment, l’autodidacte plaît énormément, parce qu’il n’y a pas l’emprise universitaire du « très bien », du capable de parler de tout comme tous les gens de l’ENA qui savent tenir une conversation sur Mallarmé, l’Afrique ou la réduction des déficits. L’obsessionnel (et l’autodidacte) est extraordinairement limité. Sa culture a été acquise à la force du poignet. Mais il peut témoigner, parce que ce qu’il connaît, il le connaît en profondeur et ça l’habite. Quand il trouve un métier, un instrument, ça lui permet de prolonger ce travail long et pénible.

Je vis aussi, reconnaissons-le, le miracle du surclassement. « Monsieur, on vous met à une belle table parce qu’ici, il y a des courants d’air. » La moto-taxi qui vous transporte d’un bout à l’autre de Paris comme on vole. Cette ascension sociale, c’est ce que mon père voulait. Il y a une nécessité chez les gens qui ont une vague réussite. Ça devait être vital qu’on me reconnaisse. La psychanalyse m’a aidé à ne pas aller à toutes les portes en criant : « Je vous ordonne de me dire : “Allez les verts.” » J’avais moyen de patienter. La psychanalyse m’a fait arrêter d’emmerder tout le monde avec ma demande. Mon hystérie a été protégée. Il y a trente ans, je faisais rire une communauté entière homosexuelle toute la nuit, et à 6 heures du matin, je finissais à Saint-Denis. Tout ça est révolu. Maintenant, l’hystérie arrive au moment où elle est payée. Je suis une femme du monde, moi, je tapine à mes horaires, comme disait Céline.

Disons que c’est le projet. Faut pas trop faire le malin non plus.

7 septembre 2015

Encore confronté à ce tournage de film. Sur cette Côte d’Opale. Avec toute la puissance du metteur en scène. C’est impressionnant, le statut du metteur en scène-auteur en France. La toute-puissance de ses décisions, de son montage, de sa musique. Les producteurs exécutent les trouvailles des artistes, réduits à écouter le créateur.

Le metteur en scène en France est un auteur, et donc un artiste. Il laisse aux Américains la vulgarité de la puissance du producteur. En Europe, et particulièrement en France, le metteur en scène est créateur.

Agréable sentiment de solitude. Sur ce film de Dumont, j’expérimente profondément ce qu’est un acteur de cinéma.

Il pousse le jeu. Il n’aime pas les nuances. Il n’aime pas le naturalisme. Ce qu’il appelle le naturalisme est ce que je suis tenté d’appeler la « justesse ».

Qu’est-ce qui m’a poussé à accepter un rôle que je ne comprends pas ? Son intégrité, sa dimension poétique, sa particularité qui me donnent la sensation que je vais échapper à la compétition des entrées.

S’il y a une activité en France qui représente le libéralisme sauvage, pas encadré, c’est bien l’industrie du cinéma. Où le faible est sorti au moindre signe de fragilité. Projetez-vous une seule fois sur une sortie de film au cinéma des Halles, le mercredi matin à 9 h 05.

9 septembre 2015

Encore dans la caravane. Attente. Stupéfaction face à la puissance des visages, des incarnations dans le film de Dumont.

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