Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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Au Jour de l’An, – nous clôturerons par cet autre souvenir, – une foule d’enfants, de vieillards, de femmes, de filles, venaient, de grand matin, nous saluer comme ceci:

Bonjour, nous vous souhaitons à tous la bonne année,

Maîtresse, maître, accompagnée

D’autant que le bon Dieu voudra.

– Allons, nous vous la souhaitons bonne, répondaient mon père et ma mère en donnant à chacun, bonnement, sous forme d’étrennes, une couple de pains longs et de miches rebondies.

Par tradition, dans notre maison, comme dans plusieurs autres, on distribuait ainsi, au nouvel an, deux fournées de pain aux pauvres gens du village.

Vivrais-je cent ans,

Cent ans, je cuirai,

Cent ans, je donnerai aux pauvres.

Cette formule, tous les soirs revenait dans la prière que mon père faisait avant d’aller au lit. Et aussi, à ses obsèques, les pauvres gens, avec raison, purent dire, en le plaignant:

– Autant de pains il nous donna, autant d’anges dans le ciel l’accompagnaient. Amen!

CHAPITRE III: LES ROIS MAGES

A la rencontre des Rois. – La crèche. – Les sornettes maternelles. – Dame Renaude. – Les hantises de la nuit. – Le cheval de Cambaud. – Les Sorciers. – Les Matagots. – L’Esprit Fantastique.

– C’est demain la fête des Rois; si vous voulez les voir arriver, allez vite, petits, à leur rencontre, et portez-leur quelques offrandes.

Voilà, de notre temps, la veille du jour des Rois, ce que nous disaient nos mères.

Et en avant! Toute la marmaille, les enfants du village, nous partions enthousiastes au-devant des Rois Mages, qui venaient à Maillane, avec leurs pages, leurs chameaux et toute leur suite, pour adorer l’Enfant Jésus.

– Où allez-vous, petits?

– Nous allons au-devant des Rois.

Et ainsi, tous ensemble, mioches ébouriffés et blondines fillettes, en béguins et petits sabots, nous partions sur le Chemin d’Arles, le cœur tressailli de joie, les yeux pleins de visions, et nous portions à la main, comme on nous l’avait dit, des galettes pour les Rois, des figues sèches pour les pages, avec du foin pour les chameaux.

Jours croissants,

Jours cuisants.

La bise sifflait, c’est vous dire qu’il faisait froid. Le soleil descendait, blafard, devers le Rhône. Les ruisseaux étaient gelés. L’herbe des bords était brouie. Des saules défeuillés, les branches rougeoyaient. Le rouge-gorge, le troglodyte, sautillaient, frémissants, familiers, de branche en branche… Et l’on ne voyait personne aux champs, à part quelque pauvre veuve qui rechargeait sur la tête son tablier plein de bois sec, ou quelque vieux dépenaillé qui cherchait des escargots au pied d’une haie morte.

– Où allez-vous si tard, petits?

– Nous allons au-devant des Rois!

Et la tête en arrière, fiers comme jeune coqs, en riant, en chantant, en courant à cloche-pied ou en faisant des glissades, nous allions devant nous sur le chemin blanchâtre, balayé par le vent.

Puis, le jour déclinait. Le clocher de Maillane disparaissait derrière les arbres, derrière les grands cyprès aux pointes noires; et la campagne, vaste et nue, s’épandait au lointain… Nous portions nos regards si loin que nous pouvions, à perte de vue, mais en vain! Rien ne se montrait à nous, hormis quelque faisceau d’épines emporté dans les chaumes par le vent. Comme les soirs d’hiver et de janvier, tout était triste, souffreteux et muet.

Quelquefois, cependant, nous rencontrions un berger qui, plié dans sa cape, venait de faire paître ses brebis.

– Mais où allez-vous, enfants si tard?

– Nous allons au-devant des Rois… Ne pourriez-vous pas nous dire s’ils sont encore bien loin?

– Ah! oui, les Rois? c’est vrai… Ils sont là derrière qui viennent; vous allez bientôt les voir.

Et de courir, et de courir, à la rencontre des Rois avec nos gâteaux, nos petites galettes, et les poignées de foin pour les chameaux.

Puis, le jour défaillait. Le soleil, obstrué par un nuage énorme, s’évanouissait peu à peu. Les babils folâtres calmaient un brin. La bise fraîchissait et les plus courageux marchaient en retenant.

Tout à coup:

– Les voilà!

Un cri de joie folle partait de toutes les bouches… et la magnificence de la pompe royale éblouissait nos yeux. Un rejaillissement, un triomphe de couleurs splendides, fastueuses, enflammait, embrasait la zone du couchant; de gros lambeaux de pourpre flamboyaient; et d’or et de rubis, une demi-couronne, dardant un cercle de long rayons au ciel, illuminait l’horizon.

– Les Rois! les Rois! voyez leur couronne! voyez leurs manteaux! voyez leurs drapeaux! et leur cavalerie et les chameaux qui viennent!

Et nous demeurions ébaubis… Mais bientôt cette splendeur, mais bientôt cette gloire, dernière échappée du soleil couchant, se fondait, s’éteignait peu à peu dans les nues; et, penauds, bouche béante, dans la campagne sombre, nous nous trouvions tout seuls:

– Où ont passé les Rois?

– Derrière la montagne.

La chevêche miaulait. La peur nous saisissait; et, dans le crépuscule, nous retournions confus, en grignotant les gâteaux, les galettes et les figues, que nous apportions pour les Rois.

Et quand nous arrivions, ensuite, à nos maisons:

– Eh bien! les avez-vous vu? nos mères nous disaient.

– Non, ils ont passé en delà, de l’autre côté de la montagne.

– Mais quel chemin avez-vous pris?

– Le Chemin Arlatan…

– Ah! mes pauvres agneaux! Les Rois ne viennent pas de là. C’est du Levant qu’ils viennent. Pardi, il vous fallait prendre le vieux Chemin de Rome… Ah! comme c’était beau, si vous aviez vu, si vous aviez vu, lorsqu’ils sont entrés dans Maillane! Les tambours, les trompettes, les pages, les chameaux, quel vacarme, bon Dieu!… Maintenant, ils sont à l’église, où ils font leur adoration. Après souper, vous irez les voir.

Nous soupions vite, – moi, chez ma mère-grand Nanan; puis, nous courions à l’église… Et, dans l’église pleine, dès notre entrée, l’orgue, accompagnant le chant de tout le peuple, entamait, lentement, puis déployait, formidable, le superbe noël:

Ce matin,

J’ai rencontré le train

De trois grands Rois qui allaient en voyage,

Ce matin,

J’ai rencontré le train

De trois grands Rois dessus le grand chemin.

Nous autres, affolés, nous nous faufilions, entre les jupons des femmes, jusques à la chapelle de la Nativité, et là, suspendue sur l’autel, nous voyions la Belle Étoile! nous voyions les trois Rois Mages, en manteaux rouge, jaune, et bleu, qui saluaient l’Enfant Jésus: le roi Gaspard avec sa cassette d’or, le roi Melchior avec son encensoir et le roi Balthazar avec son vase de myrrhe! Nous admirions les charmants pages portant la queue de leurs manteaux traînants; puis, les chameaux bossus qui élevaient la tête sur l’âne et le bœuf; la Sainte Vierge et saint Joseph; puis, tout autour, sur une petite montagne en papier barbouillé, les bergers, les bergères, qui apportaient des fouaces, des paniers d’œufs, des langes; le meunier, chargé d’un sac de farine; la bonne vieille qui filait; l’ébahi qui admirait; le gagne-petit qui remoulait; l’hôtelier ahuri qui ouvrait sa fenêtre, et, bref, tous les santons qui figurent à la Crèche. Mais c’était le Roi Maure que nous regardions le plus.

Maintes fois, depuis lors, il m’est arrivé, quand viennent les Rois, d’aller me promener, à la chute du jour, dans le Chemin d’Arles. Le rouge-gorge et le troglodyte continuent d’y voleter le long des haies d’aubépine. Toujours quelque pauvre vieux y cherche, comme jadis, des escargots dans l’herbe et la chevêche toujours y miaule; mais, dans les nuées du couchant, je n’y vois plus la gloire, ni la couronne des vieux Rois.

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