Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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– Où ont passé les Rois?

– Derrière la montagne.

Hélas! mélancolie, tristesse des choses vues, autrefois dans la jeunesse! Si grand, si beau que fût le paysage connu, quand nous voulons le revoir, quand nous voulons y retourner, il y manque toujours, toujours quelqu’un ou quelque chose!

Oh! vers les plaines de froment

Laissez-moi me perdre pensif,

Dans les grands blés pleins de ponceaux

Où, petit gars, je me perdais!

Quelqu’un me cherche, de touffe en touffe,

En récitant son angélus;

Et, chantantes, les alouettes,

Moi, je les suis dans le soleil…

Ah! pauvre mère, beau cœur aimant,

Je ne t’entendrai plus, criant mon nom!

(Iles d’Or).

Qui me rendra le délice, le bonheur idéal de mon âme ignorante, quand, telle qu’une fleur, elle s’ouvrait toute neuve, aux chansons, aux sornettes, aux complaintes, aux fabliaux, que ma mère en filant, cependant que j’étais blotti sur ses genoux, me disait, me chantait, en douce langue de Provence: le Pater des Calendes, Marie-Madeleine la Pauvre Pécheresse, le Mousse de Marseille , la Porcheronne, le Mauvais Riche, et tant d’autres récits, légendes et croyances de notre race provençale, qui bercèrent mon jeune âge d’un balancement de rêves et de poésie émue! Après le lait que m’avait donné son sein, elle me nourrissait, la sainte femme, ainsi avec le miel des traditions et du bon Dieu.

Aujourd’hui, avec l’étroitesse du système brutal qui ne veut plus tenir compte des ailes de l’enfance, des instincts angéliques de l’imagination naissante, de son besoin de merveilleux, – qui fait les saints et les héros, les poètes et les artistes, – aujourd’hui, dès que l’enfant naît, avec la science nue et crue on lui dessèche cœur et âme… Eh! pauvres lunatiques! avec l’âge et l’école, surtout l’école de la vie vécue, on ne l’apprend que trop tôt, la réalité mesquine et la désillusion analytique, scientifique, de tout ce qui nous enchanta.

Si, à vingt ou trente ans, lorsque l’amour nous prend pour une belle fille rayonnante de jeunesse, quelque fâcheux anatomiste venait nous tenir ce propos:

– Veux-tu savoir le vrai de cette créature qui a tant d’attrait pour toi? Si la chair lui tombait, tu verrais un squelette!

Ne croyez-vous pas qu’à l’instant nous l’enverrions faire paître?

Eh! Dieu! s’il fallait toujours creuser le puits de vérité autant vaudrait, ma foi, retourner au moyen âge qui, partant du contraire de la science moderne, en était arrivé au même résultat, en représentant la vie par la Danse macabre.

Bref, pour donner idée des imaginations, hantises, peurs et spectres qu’autour de mon enfance j’avais vu lutiner, j’ai mis en scène quelque part une croyante de ce temps, que j’ai connue, la vieille Renaude, et m’est avis qu’à ce sujet ce morceau-là viendra à point.

La vieille Renaude est au soleil, assise sur un billot, devant sa maisonnette. Elle est flétrie, ratatinée et ridée, la pauvre femme, comme une figure pendante. Chassant de temps en temps les mouches qui se posent sur son nez, elle boit le soleil, s’assoupit et puis sommeille.

– Eh bien! tante Renaude, par là, au bon soleil, vous faites un petit somme?

– Ho! tiens, que veux-tu faire? Je suis là, à dire vrai, sans dormir ni veiller… Je rêvasse, je dis des patenôtres. Mais, puis en priant Dieu, on finit par s’assoupir… Oh! la mauvaise chose, quand on ne peut plus travailler! Le temps vous dure comme aux chiens.

– Vous attraperez un rhume, à ce grand soleil-là, avec la réverbération.

– Allons donc, moi un rhume! Ne vois-tu pas que je suis sèche, hélas! comme amadou. Si l’on me faisait bouillir, je ne fournirais pas, peut-être, une maille d’huile.

– A votre place, moi, je m’en irais un peu voir les commères de votre âge, tout doucement. Cela vous ferait passer le temps.

– Allons donc, bonne gens! Les commères de mon âge? bientôt il n’en restera plus… Qui y a-t-il encore, voyons? La pauvre Geneviève sourde comme une charrue; la vieille Patantane, qui radote; Catherine du Four, qui ne fait jamais que geindre… J’ai bien assez de mes peines à moi: autant vaut demeurer seule.

– Que n’allez-vous au lavoir? Vous bavarderiez un moment avec les lavandières.

– Allons donc, les lavandières! des péronnelles, qui, tout le jour, frappent à tort et à travers sur les uns et sur les autres. Elles ne disent rien que des choses ennuyeuses. Elles se moquent de tout le monde; puis, elles rient comme des niaises. Quelque jour, le bon Dieu les punira par un exemple… Oh! non, non, ce n’est pas comme de notre temps.

– Et de quoi parliez-vous, dans votre temps?

– dans notre temps? L’on disait des histoires, des contes, des sornettes, que l’on se délectait d’entendre: la Bête des Sept Têtes, Jean Cherche-la-Peur, le Grand Corps sans Ame…

Rien qu’une de ces histoires durait, parfois, trois ou quatre veillées.

«A cette époque-là, on filait de l’étai, du chanvre. L’hiver, après souper, nous partions avec nos quenouilles et nous nous réunissions dans quelque grande bergerie. Nous entendions dehors le mistral qui soufflait et les chiens aboyant au loup. Mais nous autres, bien au chaud, nous nous accroupissions sur la litière des brebis; et, pendant que les hommes étaient en train de traire ou de pâturer les bêtes, et que les beaux agneaux agenouillés cognaient sur le pis de leurs mères en remuant la queue, nous, les femmes, comme je vous le dis, en tournant nos fuseaux nous écoutions ou disions des contes.

«Mais je ne sais comment ça va; on parlait, en ce temps, d’une foule de choses dont, aujourd’hui, on ne parle plus, de choses que bien des personnes (que nous avons pourtant connues), des personnes dignes de foi, assuraient avoir vues.

«Tenez, ma tante Mïan, la femme du Chaisier, dont les petits-fils habitent au Clos de Pain-Perdu, un jour qu’elle allait ramasser du bois mort, rencontra une poule blanche, une belle geline qu’on aurait dite apprivoisée. Ma tante se courba pour lui envoyer la main… Mais la poule, lestement, s’esquiva devant elle et alla un peu plus loin picorer dans le gazon. Mïan, avec précaution, s’approcha encore de la poule, qui semblait se tapir pour se laisser attraper. Mais, tout en lui disant: « Petite, tite, tite! », dès qu’elle croyait l’avoir, paf! la poule sautait, et ma tante, de plus en plus ardente, la suivait. Elle la suivit, elle la suivit, peut-être une heure de chemin. Puis comme le soleil était déjà couché, Mïan, prenant peur, retourna chez elle. Or, il paraît qu’elle fit bien, car, si elle avait voulu suivre, malgré la nuit, cette geline blanche, qui sait, Vierge Marie, où elle l’aurait conduite!

«On parlait aussi d’un cheval ou d’un mulet, d’autres disaient une grosse truie, qui apparaissait, parfois, devant les libertins qui sortaient du cabaret. Une nuit, en Avignon, une bande de vauriens, qui venaient de faire la noce, aperçurent un cheval noir qui sortait de l’égout de Cambaud.

«- Oh! quel cheval superbe, fit l’un d’eux… Attendez, que je saute dessus.

«Et le cheval se laissa monter.

«- Tiens, il y a encore de la place, dit un autre; moi aussi, je vais l’enfourcher.

«Et voilà qu’il l’enfourche aussi.

«- Voyez donc, il y a encore de la place, dit un autre jouvenceau.

«Et celui-là grimpa aussi; et, à mesure qu’ils montaient, le cheval noir s’allongeait, s’allongeait, s’allongeait, tellement que, ma foi, douze de ces jeunes fous étaient à cheval déjà quand le treizième s’écria:

«- Jésus! Marie! grand saint Joseph! je crois qu’il’ y a encore une place!

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