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Frédéric Mistral: Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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Mon enfance première se passa donc au Mas, en compagnie des laboureurs, des faucheurs et des pâtres, et quand, parfois, passait au Mas quelque bourgeois, de ceux-là qui affectent de ne parler que français, moi, tout interloqué et même humilié de voir que mes parents devenaient soudain révérencieux pour lui, comme s’il était plus qu’eux:

– D’où vient, leur demandais-je, que cet homme ne parle pas comme nous?

– Parce que c’est un monsieur, me répondait-on.

– Eh bien! faisais-je alors d’un petit air farouche, moi, je ne veux pas être monsieur.

J’avais remarqué aussi que, quand nous avions des visites, comme celle, par exemple du marquis de Barbentane (un de nos voisins de terres), mon père qui, à l’ordinaire lorsqu’il parlait de ma mère, devant les serviteurs, l’appelait «la maîtresse», là, en cérémonie, il la dénommait ma mouié (mon épouse). Le beau marquis et la marquise, qui se trouvait être la sœur du général de Galliffet, chaque fois qu’ils venaient, m’apportaient des pralines et autres gâteries; mais moi, sitôt que je les voyais descendre de voiture, comme un sauvageon que j’étais, je courais tout de suite me cacher dans le fenil… Et la pauvre Délaïde de crier:

– Frédéric!

Mais en vain: dans le foin, blotti et ne soufflant mot, j’attendais, moi, d’entendre les roues de la voiture emporter le marquis, pendant que ma mère clamait, là-bas, devant la ferme:

– M. de Barbentane, Mme de Barbentane, qui venaient pour le voir, cet insupportable, et il va se cacher!

Et au lieu de dragées, quand je sortais ensuite, craintif, de ma tanière, vlan! j’avais ma fessée.

J’aimais bien mieux aller avec le Papoty, notre maître-valet, quand, derrière la charrue tirée par ses deux mules, les mains au mancheron, il me criait, patelin:

– Petiot, viens vite, viens. Je t’apprendrai à labourer.

Et tout de suite, nu-pieds, nu-tête, émoustillé, me voilà dans le sillon, trottinant, farfouillant, le long de la tranchée, pour cueillir les primevères ou les muscaris bleus, que le soc arrachait.

– Ramasse des colimaçons, me disais le Papoty.

Et quand j’avais les colimaçons, une poignée dans chaque main:

– Maintenant, me faisait-il, avec les colimaçons, tiens, empoigne les cornes du manche de la charrue.

Et comme, moi crédule, avec mes petits doigts, je prenais les mancherons, lui, pressant de ses doigts rudes mes deux mains pleines d’escargots qui s’écrabouillaient dans ma chair:

– A présent, me disait le valet de labour en riant aux éclats, tu pourras dire, petit, que tu as tenu la charrue!

On m’en faisait, ma foi, de toutes les couleurs. C’est ainsi que, dans les fermes, on déniaise les enfants. Quelquefois, en venant de traire, notre berger Rouquet me criait:

– Viens, petit, boire à même dans le piau.

Le piau est l’ustensile, de poterie ou de bois, dans lequel on trait le lait… Ah! quand je voyais le trayeur, suant, les bras troussés, sortir de la bergerie en portant à la main le vase à traire écumant, plein de lait jusqu’aux bords, j’accourais, affriolé, pour le humer tout chaud. Mais, sitôt qu’à genoux je m’abreuvais à la «seille», paf! de sa grosse main, Rouquet m’y faisait plonger la tête jusqu’au cou; et, barbotant, aveugle, les cheveux et le museau ruisselants, ébouriffés, je courais, comme un jeune chien, me vautrer dans l’herbe et m’y essuyer, en jurant, à part moi, qu’on ne m’y attraperait plus… jusqu’à nouvelle attrape.

Après, c’était un faucheur qui me disait:

– Petiot, j’ai trouvé un nid, un nid de frappe-talon; veux-tu me faire la courte échelle? Je garderai la mère et tu auras les passereaux.

Oh! coquin. Je partais, fou de joie, dans l’andain.

– Le vois-tu, me faisait l’homme, ce creux, en haut de ce gros saule; c’est là qu’est le nid… Allons, courbe-toi.

Et je m’inclinais, la tête contre l’arbre, et alors, faisant mine de grimper sur mon dos, le farceur me battait l’échine du talon.

C’est ainsi que commença, au milieu des gouailleries de nos travailleurs des champs (et je n’an ai point regret), mon éducation d’enfance.

Comme il était gai, ce milieu de labeurs rustiques! Chaque saison renouvelait la série des travaux. Les labours, les semailles, la tonte, la fauche, les vers à soie, les moissons, le dépiquage, les vendanges et la cueillette des olives, déployaient à ma vue les actes majestueux de la vie agricole, éternellement dure, mais éternellement indépendante et calme.

Tout un peuple de serviteurs, d’hommes loués au mois ou à la journée, de sarcleuses, de faneuses, allait, venait dans les terres du Mas, qui avec l’aiguillon, qui avec le râteau ou bien la fourche sur l’épaule, et travaillant toujours avec des gestes nobles, comme dans les peintures de Léopold Robert.

Quand, pour dîner ou pour souper, les hommes, l’un après l’autre, entraient dans le Mas, et venaient s’asseoir, chacun selon son rang, autour de la grande table, avec mon seigneur père qui tenait le haut bout, celui-ci, gravement, leur faisait des questions et des observations, sur le troupeau et sur le temps et sur le travail du jour, s’il était avantageux, si la terre était dure ou molle ou en état. Puis, le repas fini, le premier charretier fermait la lame de son couteau et, sur le coup, tous se levaient.

Tous ces gens de campagne, mon père les dominait par la taille, par le sens, comme aussi par la noblesse. C’était un beau et grand vieillard, digne dans son langage, ferme dans son commandement, bienveillant au pauvre monde, rude pour lui seul.

Engagé volontaire pour défendre la France, pendant la Révolution, il se plaisait, le soir, à raconter ses vieilles guerres. Au fort de la Terreur, il avait été requis pour porter du blé à Paris, ou régnait la famine. C’était dans l’intervalle où l’on avait tué le roi. La France, épouvantée, était dans la consternation. En retournant, un jour d’hiver, à travers la Bourgogne, avec une pluie froide qui lui battait le visage, et de la fange sur les routes jusqu’au moyeu des roues, il rencontra, nous disait-il, un charretier de son pays. Les deux compatriotes se tendirent la main, et mon père, prenant la parole:

– Tiens, où vas-tu, voisin, par ce temps diabolique?

– Citoyen, répliqua l’autre, je vais à Paris porter les saints et les cloches.

Mon père devint pâle, les larmes lui jaillirent et, ôtant son chapeau devant les saints de son pays et les cloches de son église, qu’il rencontrait ainsi sur une route de Bourgogne:

– Ah! maudit, lui fit-il, crois-tu qu’à ton retour, on te nomme, pour cela, représentant du peuple?

L’iconoclaste courba la tête de honte et, avec un blasphème, il fit tirer ses bêtes.

Mon père, dois-je dire, avait un foi profonde. Le soir, en été comme en hiver, agenouillé sur sa chaise, la tête découverte, les mains croisées sur le front, avec sa cadenette, serrée d’un ruban de fil, qui lui pendait sur la nuque, il faisait, à voix haute, la prière pour tous; et puis, lorsqu’en automne, les veillées s’allongeaient, il lisait l’Évangile à ses enfants et domestiques.

Mon père, dans sa vie, n’avait lu que trois livres: le Nouveau Testament, l’Imitation et Don Quichotte (lequel lui rappelait sa campagne d’Espagne et le distrayait, quand venait la pluie).

– Comme de notre temps les écoles étaient rares, c’est un pauvre, nous disait-il, qui, passant par les fermes une fois par semaine, m’avait appris ma croix de par Dieu.

Et le dimanche, après les vêpres, selon l’us et coutume des anciens pères de famille, il écrivait ses affaires, ses comptes et dépenses, avec ses réflexions, sur un grand mémorial dénommé Cartabèou.

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