Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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Au haut de l’aire, porté par les trois jambes d’une chèvre rustique, formée de trois perches, était suspendu le van. Deux ou trois filles ou femmes jetaient avec des corbeilles dans le cerceau du crible le blé mêlé aux balles; et le «maître», mon père, vigoureux et de haute taille, remuait le crible au vent, en ramenant ensemble les mauvaises graines au-dessus; et quand le vent faiblissait, ou que, par intervalles, il cessait de souffler, mon père, avec le crible immobile dans ses mains se retournait vers le vent, et, sérieux, l’œil dans l’espace, comme s’il s’adressait à un dieu ami, il lui disait:

– Allons, souffle, souffle, mignon!

Et le mistral, ma foi, obéissant au patriarche, haletait de nouveau en emportant la poussière; et le beau blé béni tombait en blonde averse sur le monceau conique qui, à vue d’œil, montait entres les jambes du vanneur.

Le soir venu, ensuite, lorsqu’on avait amoncelé le grain avec la pelle, que les hommes poussiéreux allaient se laver au puits ou tirer de l’eau pour les bêtes, mon père, à grandes enjambées, mesurait le tas de blé et y traçait une croix avec le manche de la pelle en disant: «Que Dieu te croisse!»

Par une belle après-midi de cette saison d’aires, – je portais encore les jupes: j’avais à peine quatre ou cinq ans – après m’être bien roulé, comme font les enfants, sur la paille nouvelle, je m’acheminai donc seul vers le fossé du Puits à roue.

Depuis quelques jours, les belles fleurs de glais commençaient à s’épanouir et les mains me démangeaient d’aller cueillir quelques-uns de ces beaux bouquets d’or.

J’arrive au fossé; doucement, je descends au bord de l’eau; j’envoie la main pour attraper les fleurs… Mais, comme elles étaient trop éloignées, je me courbe, je m’allonge, et patatras dedans: je tombe dans l’eau jusqu’au cou.

Je crie. Ma mère accourt; elle me tire de l’eau, me donne quelques claques, et, devant elle, trempé comme un caneton, me faisant filer vers le Mas:

– Que je t’y voie encore, vaurien, vers le fossé!

– J’allais cueillir des fleurs de glais.

– Oui, va, retournes-y, cueillir tes glais, et encore tes glais. Tu ne sais donc pas qu’il y a un serpent dans les herbes cachés, un gros serpent qui hume les oiseaux et les enfants, vaurien?

Et elle me déshabilla, me quitta mes petits souliers, mes chaussettes, ma chemisette, et pour faire sécher ma robe trempée et ma chaussure, elle me chaussa mes sabots et me mit ma robe du dimanche, en me disant:

– Au moins, fais attention de ne pas te salir.

Et me voilà dans l’aire; je fais sur la paille fraîche quelques jolies cabrioles; j’aperçois un papillon blanc qui voltige dans un chaume. Je cours, je cours après, avec mes cheveux blonds flottant au vent hors de mon béguin… et paf! me voilà encore vers le fossé du Puits à roue…

Oh! mes belles fleurs jaunes! Elles étaient toujours là, fières au milieu de l’eau, me faisant montre d’elles, au point qu’il ne me fut plus possible d’y tenir. Je descends bien doucement, bien doucement sur le talus; je place mes petons biens ras, bien ras de l’eau; j’envoie la main, je m’allonge’, je m’étire tant que je puis… et patatras! je me fiche jusqu’au derrière dans la vase.

Aïe! aïe! aïe! Autour de moi, pendant que je regardais les bulles gargouiller et qu’à travers les herbes je croyais entrevoir le gros serpent, j’entendais crier dans l’aire:

– Maîtresse! courez vite, je crois que le petit est encore tombé à l’eau!

Ma mère accourt, elle me saisit, elle m’arrache tout noir de la boue puante, et la première chose, troussant ma petite robe, vlan! vlan! elle m’applique une fessée retentissante.

– Y retourneras-tu, entêté, aux fleurs de glais? Y retourneras-tu pour te noyer?… Une robe toute neuve que voilà perdue, fripe-tout, petit monstre! qui me feras mourir de transes!

Et, crotté et pleurant, je m’en revins donc au Mas la tête basse, et de nouveau on me dévêtit et on me mit, cette fois, ma robe des jours de fête… Oh! la galante robe! Je l’ai encore devant les yeux, avec ses raies de velours noir, pointillée d’or sur fond bleuâtre.

Mais bref, quand j’eus ma belle robe de velours:

– Et maintenant, dis-je à ma mère, que vais-je faire?

– Va garder les gelines, me dit-elle; qu’elles n’aillent pas dans l’aire… Et toi, tiens-toi à l’ombre.

Plein de zèle, je vole vers les poules qui rôdaient par les chaumes, becquetant les épis que le râteau avait laissés. Tout en gardant, voici qu’une poulette huppée – n’est-ce pas drôle? – se met à pourchasser, savez-vous quoi? une sauterelle, de celles qui ont les ailes rouges et bleues… Et toutes deux, avec moi après, qui voulais voir la sauterelle, de sauter à travers champs, si bien que nous arrivâmes au fossé du Puits à roue!

Et voilà encore les fleurs d’or qui se miraient dans le ruisseau et qui réveillaient mon envie, mais une envie passionnée, délirante, excessive, à me faire oublier mes deux plongeons dans le fossé:

«Oh! mais, cette fois, me dis-je, va, tu ne tomberas pas!»

Et, descendant le talus, j’entortille à ma main un jonc qui croissait là; et me penchant sur l’eau avec prudence, j’essaie encore d’atteindre de l’autre main les fleurs de glais… Ah! malheur, le jonc se casse et va te faire teindre! Au milieu du fossé, je plonge la tête première.

Je me dresse comme je puis, je crie comme un perdu, tous les gens de l’aire accourent:

– C’est encore ce petit diable qui est tombé dans le fossé. Ta mère, cette fois, enragé polisson, va te fouailler d’importance!

Eh bien! non; dans le chemin, je la vis venir, pauvrette, tout en larmes et qui disait:

– Mon Dieu! je ne veux pas le frapper, car il aurait peut-être un «accident». Mais ce gars, sainte Vierge, n’est pas comme les autres: il ne fait que courir pour ramasser des fleurs; il perd tous ses jouets en allant dans les blés chercher des bouquets sauvages… Maintenant, pour comble, il va se jeter trois fois, depuis peut-être une heure, dans le fossé du Puits à roue… Ah! tiens-toi, pauvre mère, morfonds-toi pour l’approprier. Qui lui en tiendrait, des robes? Et bienheureuse encore – mon Dieu, je vous rends grâce – qu’il ne soit pas noyé!

Et ainsi, tous les deux, nous pleurions le long du fossé. Puis, une fois dans le Mas, m’ayant quitté mon vêtement, la sainte femme m’essuya, nu, de son tablier; et, de peur d’un effroi, m’ayant fait boire une cuillerée de vermifuge elle me coucha dans ma berce, où, lassé de pleurer, au bout d’un peu je m’endormis.

Et savez-vous ce que je songeai: pardi! mes fleurs de glais… Dans un beau courant d’eau, qui serpentait autour du Mas, limpide, transparent, azuré comme les eaux de la Fontaine de Vaucluse, je voyais de belles touffes de grands et verts glaïeuls, qui étalaient dans l’air une féerie de fleurs d’or!

Des demoiselles d’eau venaient se poser sur elles avec leurs ailes de soie bleue, et moi je nageais nu dans l’eau riante; et je cueillais à pleines mains, à jointées, à brassées, les fleurs de lis blondines. Plus j’en cueillais, plus il en surgissait.

Tout à coup, j’entends une voix qui me crie: «Frédéric!»

Je m’éveille et que vois-je! Une grosse poignée de fleurs de glais couleur d’or qui bondissaient sur ma couchette.

Lui-même, le patriarche, le Maître, mon seigneur père, était allé cueillir les fleurs qui me faisaient envie; et la Maîtresse, ma mère belle, les avait mises sur mon lit.

CHAPITRE II: MON PÈRE.

L’enfant de ferme. – La vie rurale. – Mon père à la Révolution. – La bûche bénite. – Les récits de la Noël. – Le capitaine Perrin. – Le maire de Maillane en 1793 – Le jour de l’an.

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