Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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Alarde, la belle fille, un peu pâlie depuis la veille, portait sur les épaules, avec d’autres Beaucairoises, la «Nacelle des Saintes» et tous disaient: «Hélas! c’est une pauvre folle que son cadet a délaissée.»

Mais comme nous voulions aller voir Aigues-Mortes et qu’était de partance un omnibus qui y passait, aussitôt que les Saintes eurent (vers les quatre heures) remonté dans leur chapelle, nous nous embarquâmes de suite avec un troupeau de commères de Montpellier ou de Lunel, revendeuses et tripières à coiffes bouillonnées, qui, dès qu’ou fut en route, se mirent à chanter derechef à plein gosier:

Courons aux Saintes Maries

Pour leur donner notre foi;

Que nos cœurs se multiplient

Pour Jésus et pour sa croix!

et cet autre cantique si répété pendant la fête:

Désarmez le Christ, désarmez le Christ

Par vos prières

Désarmez le Christ, désarmez le Christ

Et soyez au ciel nos bonnes mères!

– C’est pourtant dame Roque, rien qu’elle et son mari, qui le firent, ce joli chant, disait une poissarde en achevant ses victuailles, et toute cette nuit on ne chante plus que ça.

Les femmes de Provence ne savaient rien chanter que les anciens cantiques de leur Ame dévote (1):

J’ai vu sous de sombres voiles

Onze étoiles,

La lune avec le soleil.

(1) Titre d’un recueil de cantiques fort populaires autrefois, œuvre d’un prêtre de Provence.

– Ah! combien sont plus beaux nos chants de Montpellier!

– Et les langues d’aller. Nous passâmes sur un banc le petit Rhône, à Sylve-Réal. Il y avait là un fort, un joli petit fort, doré par le soleil et bâti par Vauban, que le Génie très sottement a fait détruire depuis lors.

Nous traversâmes le désert et la pinède du Sauvage, et sur le soir enfin, du milieu des marais, nous vîmes émerger, noirs et farouches dans la pourpre du couchant, les gigantesques tours, les créneaux, les remparts de la ville d’Aigues-Mortes.

– N’importe! fit alors une des bonnes femmes, si, pendant le voyage de l’omnibus aux Saintes il y avait à Montpellier plus d’enterrements qu’il ne faut, les croque-morts, peut-être, seraient embarrassés.

– Eh bien! on porterait à bras.

– Oh! je crois qu’ils en ont deux, de voitures pour les morts…

A ces mots, nous apercevant que l’horrible guimbarde, aïe! était peinte en noir:

– Mais par hasard, demandâmes-nous, cet omnibus serait…

– Le carrosse, messieurs, des pompes funèbres de Montpellier.

– Sacré coquin de sort!

Affolés, d’un coup de pied nous ouvrîmes la portière, nous sautâmes sur la route, nous payâmes le conducteur et, ayant secoué nos hardes au grand air, à pied et à notre aise nous gagnâmes Aigues-Mortes.

Une vraie ville forte de Syrie ou d’Égypte, cette silencieuse cité des Ventres-Bleus (comme les gens d’Aigues-Mortes sont dénommés quelquefois, par allusion aux fièvres endémiques du pays), avec son quadrilatère de remparts formidables calcinés au soleil, qu’on dirait de tantôt abandonné par saint Louis, avec sa tour de Constance, où, sous Louis XIV, après les dragonnades, furent emprisonnées quarante protestantes qui y restèrent oubliées dans une horrible détention, jusqu’à la fin du règne, durant peut-être quarante ans.

Un jour, longtemps après, avec deux belles dames du monde protestant de Nîmes, nous retournions visiter la grosse tour d’Aigues-Mortes, et en lisant les noms des malheureuses prisonnières, gravés par elles-mêmes dans les pierres du donjon: «Poète, nous dirent-elles, suffocantes d’émotion, ne vous étonnez pas de nous voir pleurer ainsi: pour nous autres huguenotes, ces pauvres femmes, martyres de leur foi, sont nos Saintes Maries!»

CHAPITRE XV: JEAN ROUSSIÈRE

L’adroit laboureur. – Le char de verdure. – La légende de saint Éloi – L’air de Magali. – La mort de mon père. – Les funérailles, – Le deuil. – Le partage.

– Bonjour, monsieur Frédéric.

– Ha! bonjour.

– Que m’a-t-on dit? que vous avez besoin d’un homme à gages!

– Oui… D’où es-tu?

– De Villeneuve, le pays des «lézards», près d’Avignon.

– Et que sais-tu faire?

– Un peu tout. J’ai été valet aux moulins à huile, muletier, carrier, garçon de labour, meunier, tondeur, faucheur lorsqu’il le faut, lutteur à l’occasion, émondeur de peupliers, un métier élevé! et même cureur de puits, qui est le plus bas de tous.

– Et l’on t’appelle?

– Jean Roussière, et Rousseyron (et Seyron pour abréger).

– Combien veux-tu gagner? C’est pour mener les bêtes.

– Dans les quinze louis.

– Je te donne cent écus.

– Va donc pour cent écus!

Voilà comment je louai le laboureur Jean Roussière, celui-là qui m’apprit l’air populaire de Magali: un luron jovial et taillé en hercule, qui, la dernière année que je passai au Mas, avec mon père aveugle, dans les longues veillées de notre solitude savait me garder d’ennui, en bon vivant qu’il était.

Fin laboureur, il avait toujours aux lèvres quelque chanson joyeuse:

«L’araire est composé

– de trente et une pièces;

– celui qui l’inventa

– devait en savoir long!

– Pour sûr, c’est quelque monsieur.»

Et naturellement adroit ou artiste, si l’on veut, quoi qu’il fît, soit le comble d’une meule de paille ou une pile de fumier, ou l’arrimage d’un chargement, il savait donner la ligne harmonieuse ou, comme on dit, le galbe. Seulement, il avait le défaut de son maître: il aimait quelque peu à dormir et à faire la méridienne.

Charmant causeur, du reste. Et il fallait l’entendre lorsqu’il parlait du temps où, sur le chemin de halage, il conduisait les grands chevaux qui remorquaient, attachées l’une à l’autre, les gabares du Rhône, à Valence, à Lyon.

– Croyez-vous, disait-il, qu’à l’âge de vingt ans, j’ai mené bravement le plus bel équipage des rivages du Rhône? Un équipage de quatre-vingts étalons, couplés quatre par quatre, qui traînaient six bateaux! Que c’était beau, pourtant, le matin, quand nous partions, sur les digues du grand fleuve, et que, silencieuse, cette flotte, lentement, remontait le cours de l’eau!

Et Jean Roussière énumérait tous les endroits des deux rives: les auberges, les hôtesses, les rivières, les palées, les pavés et les gués, d’Arles au Revestidou, de la Coucourde à l’Ermitage.

Mais son bonheur, mais son triomphe, à notre brave Rousseyron, c’était lors de la Saint-Éloi.

– A vos Maillanais, disait-il, s’ils ne l’ont pas vu encore, nous montrerons comment on monte une petite mule.

Saint-Éloi est, en Provence, la fête des agriculteurs. Par toute la Provence, les curés, comme vous savez, ce jour-là, bénissent les bêtes, ânes, mulets et chevaux, et les gens aux bestiaux font goûter le pain bénit, cet excellent pain bénit, parfumé avec l’anis et doré avec des œufs, qu’on appelle tortillades . Mais chez nous, ce jour-là, on fait courir la charrette, un chariot de verdure attelé de quarante ou cinquante bêtes, caparaçonnées comme au temps des tournois, harnachées de sous-barbes, de housses brodées, de plumets, de miroirs et de lunes de laiton, et on met le fouet à l’encan, c’est-à-dire qu’à l’enchère on met publiquement la charge de Prieur:

– A trente francs le fouet! à cent francs! à deux cents francs! Une fois, deux fois, trois fois!

Au plus offrant échoit la royauté de la fête. La Charrette Ramée va à la procession, avec la cavalcade de laboureurs allègres qui marchent fièrement, chacun près de sa bête, en faisant claquer son fouet. Sur la charrette, accompagnés d’un tambour et d’un fifre, les Prieurs sont assis. Sur les mulets, les pères enfourchent leurs petits qui s’accrochent heureux aux attelles des colliers. Les colliers, à leur chaperon, ont tous une tortillade (gâteau en forme de couronne) et un fanion en papier avec l’image de saint Éloi. Et, porté sur les épaules des Prieurs de l’an passé, le saint, en pleine gloire, tel qu’un évêque d’or, s’avance la crosse à la main.

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