Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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– Allons, disaient les Parisiens, en bouchant des deux mains leurs oreilles qui cornaient, les Provençaux arrivent! et marche, tron de l’air! crains-tu que la terre te manque?

Il faut dire qu’en ce temps, pour faire péter le fouet, les rouliers de Provence étaient les sans-pareils. Mangechair de Tarascon, dans l’affaire d’une lieue, en faisant les coups quadruples, avait consommé quatre livres de mèche. Maître Imbert de Beaucaire, rien que d’un coup de fouet, mouchait une chandelle sans l’éteindre! Le Puceron de Château-Renard débouchait une bouteille sans la jeter à terre; enfin le gros Charlon de la Pierre-Plantade, d’un coup de mèche de son fouet, vous déferrait, dit-on, un mulet des quatre pieds.

Bref, lorsque les rouliers avaient déchargé leurs voitures, serré le payement dans le ceinturon de cuir, rechargé pour Marseille et fait une tournée dans le Palais-Royal, ils entonnaient joyeux ce dernier couplet:

Tiens, garçon, voilà pour toi,

Va mettre en cheville…

Mais l’hôtesse a répondu:

Moi qui suis jolie,

Moi qui te fais tant de bien,

Tu ne me donnes donc rien?

Par une caresse

Calme ma tendresse.

Ayant mis les colliers, ils attelaient alors, et dans vingt jours, vingt-deux, vingt-quatre, au bruit régulier des grelots, ils retournaient dans la Provence, pour venir triompher, le jour de la Saint-Éloi, à la Charrette de Verdure:… Et alors au cabaret, en vouliez-vous des récits, avec des hâbleries et des mensonges gros comme le mont Ventoux! L’un, en voyageant de nuit, avait vu le falot du feu Saint-Elme, et le follet fantastique s’était assis sur sa charrette, peut-être deux heures de chemin. Un autre, sur la route, avait trouvé une valise, qui pesait! Il devait y avoir dedans, pour le moins, cent mille francs… Mais un cavalier masqué était venu à bride abattue et l’avait réclamée au moment où notre homme la ramassait pour l’emporter. Un autre avait été arrêté à main armée; heureusement pour lui qu’il avait lié ses louis dans le boudin de son catogan, qui était de mode à cette époque, – et les voleurs à grandes barbes, avec stylets et pistolets doubles, eurent beau visiter et fouiller le caisson, ils n’y trouvèrent que le fiasque (bouteille clissée).

Un autre avait couché au pays des Polacres, qui en naissant ne sont pas chrétiens. Un autre avait passé au pays des Pelles de Bois. Il y en a qui croient, racontait-il, que les pelles de bois se font comme les sabots ou comme les cuillers, en taillant un morceau de bois. Mais c’est là une erreur. Les pelles de bois, qui servent pour remuer le blé, viennent sur des arbres toutes faites, comme ici les amandes et les caroubes. Quand nous y passâmes, messieurs, la récolte était rentrée et nous ne pûmes pas les voir. Mais nous nous laissâmes dire par des gens du pays que, lorsqu’elles sont sur les arbres, qu’elles vont être mûres et que le mistral souffle, elles font un tintamarre tel que celui des crécelles à l’office des Ténèbres.

Un autre affirmait avoir vu, à Paris, une princesse, une belle princesse qui avait un groin de porc; ses parents la promenaient d’une grande ville à l’autre et la faisaient voir, la pauvre, dans la lanterne magique et offraient des millions à celui qui l’épouserait.

– Sacré coquin de Goï! disait le vieux Brayasse, tout cela est beaucoup et tout cela n’est rien. Ce qui m’a le plus surpris, le plus épaté à Paris, je m’en vais vous le dire. Ici dans nos endroits, si quelqu’un parle français, c’est gens qui ont étudié, des bourgeois, des avocats, des commissaires de police, qui ont passé peut-être dix ans et plus dans les écoles… Mais là-haut, saprelotte! tous savent le français. Vous voyez des moutards qui n’ont pas encore sept ans, des mioches pas plus haut que ça, avec la mèche au nez, et qui parlent français comme de grandes personnes. Je ne sais comment diable ils font.

Le brave Lamouroux, au trantran des charrettes, nous en aurait conté encore. Seulement nous venions d’arriver au pont de Fourques, et au soleil levant s’épandaient devant nous, dans le delta des deux Rhônes, les immenses plaines basses de la lisière de Camargue.

Mais ce qui nous charma plus encore que le soleil (nous avions vingt-cinq ans), ce fut la jeune fille qui, comme je l’ai dit, était derrière nous accroupie avec sa mère et qui, toute riante et se débarrassant du capuce de sa mante, apparut au grand jour comme une reine de Jouvence. Un ruban zinzolin entourait gentiment sa chevelure cendrée qui regorgeait de la coiffe: un regard de sibylle quelque peu égaré, le teint délicat et clair, la bouche arquée, ouverte au rire, elle semblait une tulipe qui, le matin, sort de l’aiguail. Nous la saluâmes, ravis. Mais elle, Alarde, sans faire attention à nous:

– Mère, dit-elle, sommes-nous loin encore des Grandes Saintes?

– Ma fille, nous en sommes, peut-être bien, à neuf ou dix lieues.

– Y sera-t-il mon cadet? y sera t-il?

– Chut! mignonne.

Et avec un bâillement qui montra toutes ses dents, ses blanches dents de lait, la jouvencelle dit:

– Le temps me dure! j’ai une faim à n’y plus tenir… Dis, si nous déjeunions?

Et elle déploya aussitôt sur ses genoux un essuie-main de toile écrue; sa mère, d’un cabas sortit du pain, des figues, une orange, des dattes, un peu de cervelas et sans cérémonie se mirent à manger.

– Bon appétit leur dîmes-nous.

– Messieurs, à votre service, nous fit la gentille Alarde en plantant ses quenottes dans un grignon de pain.

– A condition, mademoiselle, que nous mêlerons nos vivres.

– Volontiers.

Mathieu, dans sa gibecière, avait apporté deux bouteilles de bon vin de la Nerthe. Il en déboucha une, et, après avoir pris chacun une bouchée, à tour de rôle, tous, Alarde, sa mère, moi, Mathien et le charretier, nous bûmes, l’un après l’autre, dans le même coco, et nous voilà en famille.

Puis pour nous déroidir, étant descendus un moment:

– Quelle est donc cette fille qui a si bonne façon? demandâmes-nous à Lamouroux.

– En la voyant, nous fit à demi-voix le charretier, vous ne diriez pas, n’est-ce pas, qu’elle a une fêlure? Et, pourtant, depuis trois mois que son «Cadet» l’a délaissée, il paraît qu’elle n’a plus, messieurs, la tête à elle.

– Quoi! cette jolie fille, abandonnée par son galant?

– Le gredin l’avait enlevée; ensuite il l’a plantée là, pour en aller voir une autre, laide comme péché, mais qui a beaucoup d’argent. Et Alarde, la fleur de notre Condamine, – vous la voyez avec sa mère, – qui la conduit aux Saintes, la distraire de son rêve ou la guérir, si c’est possible.

– Pauvre petite!

Nous arrivions aux Jasses d’Albaron, où l’on fit une halte pour faire manger les bêtes dans le drap au fourrage, devant la roue de la charrette. Les filles de Beaucaire qui étaient avec nous, leurs têtes enrubannées de toutes les couleurs vinrent pendant ce temps faire une ronde autour d’Alarde:

Au branle de ma tante Le rossignol y chante:

Oh! Que de roses! Oh! que de fleurs!

Belle, belle Alarde, tournez-vous.

La belle s’est tournée,

Son beau l’a regardée:

Oh! Que de roses! Oh! que de fleurs!

Belle, belle Alarde, embrassez-vous.

Et devant elle, la pauvrette partit, les bras levés, riant comme une folle et criant: Mon cadet! mon cadet! mon cadet!

Mais le ciel qui, depuis l’aube, était tacheté de nuées, se couvrait de plus en plus. Le vent de mer soufflait, faisant monter vers Arles de grands nuages lourds qui obscurcissaient peu à peu toute l’étendue céleste. Les grenouilles, les crapauds coassaient dans les marais, et la longue traînée de notre caravane s’espaçait, se perdait dans les terrains a salicornes, dans les landes salées à plaques blanchissantes, sur un chemin mouvant, bordé de tamaris à floraison rosée. La terre sentait le relent. Des volées de halbrans, des volées de sarcelles et de canards sauvages criaient en passant sur nos têtes.

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