Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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– Ah! monsieur, quand on est pauvre!

– Ne vous inquiétez pas de ça. Nous avons, par là-haut, je ne sais combien de fenêtres et de portes à réparer… A votre mari, qui est menuisier, je promets, moi, plus d’ouvrage que ce qu’il en pourra faire…, et, bonne femme, nous rognerons sur la pension.

Et voilà! Le mignon allait aussi à Saint-Michel; et ainsi du bouclier, et du tailleur, et d’autres. Par ce moyen, M. Donnat avait recueilli, dans son pensionnat, près de quarante enfants du voisinage, et j’étais du nombre. Sur le tas, quelques-uns, tels que moi, s’acquittaient en argent; mais les trois quarts payaient en nature, en provisions, ou en denrées, ou en travail de leurs parents. En un mot, M. Donnat, avant la République démocratique et sociale, avait tout bonnement, et sans tant de vacarme, résolu le problème de la Banque d’Échange, – qu’après lui, le fameux Proudhon, en 1848, essaya vainement de faire prendre dans Paris.

Un de ces écoliers me reste dans le souvenir. Je crois qu’il était de Nîmes, et on l’appelait Agnel; doux, joli de visage, un air de jeune fille et quelque chose de triste dans la physionomie. Nos gens, à nous, venaient fréquemment nous voir, et, pour nos goûters, nous apportaient des friandises. Mais, Agnel, on eût dit qu’il n’avait pas de parents, car il n’en parlait jamais, personne ne venait le voir, et nul ne lui apportait rien. Une fois, cependant, mais une seule fois arriva un gros monsieur qui lui parla en tête à tête, mystérieux, hautain, pendant une demi-heure à peine. Puis, il s’en alla et ne revint plus. Cela nous laissa croire qu’Agnel était un enfant d’une extraction supérieure, mais né du côté gauche et qu’on faisait élever en cachette à Saint-Michel. Je ne l’ai jamais revu.

Notre personnel enseignant se composait, d’abord, du maître, le bon M. Donnat, lequel, lorsqu’il était présent, faisait les basses classes (mais, la moitié du temps, il était en voyage, pour grappiller des élèves); puis, de deux ou trois pauvres hères, anciens séminaristes, qui avaient jeté le froc aux orties et qui étaient bien contents d’être nourris, blanchis, et de tirer quelques écus; ensuite, d’un prestolet, qu’on appelait M. Talon, pour nous dire la messe; enfin, d’un petit bossu, nommé M. Lavagne, pour professeur de musique. De plus, nous avions un nègre qui nous faisait la cuisine et une Tarasconaise, d’une trentaine d’années, pour nous servir à table et faire la lessive. Enfin, les parents de M. Donnat: le père, un pauvre vieux coiffé d’un bonnet roux, qui allait avec son âne, chercher les provisions, et la mère, une pauvre vieille, en coiffe blanche de piqué, qui nous peignait quelquefois, lorsque c’était nécessaire.

Saint-Michel, en ce temps-là, était beaucoup moins important que ce que, de nos jours, on l’a vu devenir. Il y avait simplement le cloître des anciens moines Augustins, avec son petit préau, au milieu du carré; au midi, le réfectoire, avec la salle du chapitre; puis, l’église de Saint-Michel, toute délabrée, avec des fresques sur les murs, représentant l’enfer, ses flammes rouges, ses damnés et ses démons, armés de fourches, et le combat du diable contre le grand archange, puis, la cuisine et les étables.

Mais en dehors, à part ce corps de bâtisse, il y avait, au midi, une chapelle à contreforts, dédiée à Notre-Dame-du-Remède, avec un porche à la façade. De grosses touffes de lierre en recouvraient les murs et, à l’intérieur, elle était toute revêtue de boiseries dorées qui encadraient des tableaux, de Mignard, disait-on, où était représentée la vie de la Vierge Marie. La reine Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, l’avait fait décorer ainsi, en reconnaissance d’un vœu qu’elle avait, dans le temps, fait à la Sainte Vierge, pour devenir mère d’un fils.

Cette chapelle, vrai bijou perdu dans la montagne, à la Révolution, de braves gens l’avaient sauvée en empilant sous le porche un grand tas de fagots qui en cachaient la porte. C’est là que, le matin, – et tous les matins de l’an, – a cinq heures l’été, à six heures l’hiver, on nous menait à la messe; c’est là qu’avec une foi, une foi vraiment angélique, il me souvient que je priais et que nous priions tous. C’est là que, le dimanche, nous chantions messe et vêpres, en tenant à la main nos livres d’Heures et nos Vespéraux, et c’est là que les campagnards, aux jours de grandes fêtes, admiraient la voix du petit Frédéric: car j’avais, à cet âge, une jolie voix claire comme une voix de jeune fille, et, à l’Élévation, lorsqu’on chantait des motets, c’est moi qui faisais le solo; et je me souviens d’un où je me distinguais, paraît-il, spécialement, et où se trouvaient ces mots:

O mystère incompréhensible!

Grand Dieu, vous n’êtes pas aimé.

Devant la petite chapelle, et autour du couvent, étaient quelques micocouliers, auxquels, pour y grimper, nous déchirions nos culottes en allant, quand venait l’automne, cueillir les micocoules, douceâtres et menues, qui pendaient en bouquets. Il y avait aussi un puits, creusé et taillé dans le roc, qui, par un égout souterrain, laissait écouler son eau dans un bassin en contrebas et, de là, arrosait un jardin potager. Sous le jardin, à l’entrée du vallon, un bouquet de peupliers blancs égayait un peu le désert.

Car c’était un vrai désert que ce plateau de Saint-Michel où l’on nous avait mis en cage; et elle le disait bien; l’inscription qui était sur la porte du couvent:

«Voilà qu’en fuyant, je me suis éloigné et arrêté dans la solitude, parce que, dans la cité, j’ai vu l’injustice et la contradiction. J’aurai ici mon repos pour toujours, car c’est le lieu que j ‘ai choisi pour habiter.»

Le vieux couvent était bâti sur le plateau étroit d’un passage de montagne qui devait, autrefois, avoir un mauvais renom, parce qu’il est remarquable que, partout où se trouvent des chapelles consacrées à l’archange Michel, ce sont des endroits solitaires qui avaient dû impressionner.

Les mamelons d’alentour étaient couverts de thym, de romarin, d’asphodèle, de buis, et de lavande. Quelques coins de vigne, qui produisaient, du reste, un cru en renom: le vin de Frigolet; quelques lopins d’oliviers plantés dans les bas-fonds; quelques allées d’amandiers, tortus, noirauds et rabougris, dans la pierraille; puis, aux fentes des rochers, quelques figuiers sauvages. C’était là, clairsemée, toute la végétation de ce massif de collines. Le reste n’était que friche et roche concassée, mais qui sentait si bon! L’odeur de la montagne, dès qu’il faisait du soleil, nous rendait ivres.

Dans les collèges, d’ordinaire, les écoliers sont parqués dans de grandes cours froides, entre quatre murs. Mais nous autres, pour courir nous avions toute la Montagnette. Quand venait le jeudi, ou même aux heures de la récréation, on nous lâchait tel qu’un troupeau et en avant dans la montagne, jusqu’à ce que la cloche nous sonnât le rappel.

Aussi, au bout de quelque temps, nous étions devenus sauvages, ma foi, autant qu’une nichée de lapins de garrigue. Et il n’y avait pas danger que l’ennui nous gagnât.

Une fois hors de l’étude, nous partions comme des perdreaux, à travers les vallons et sur les mamelons.

Dans la chaleur luisante et limpide et splendide, au lointain, les ortolans chantaient: tsi, tsi, bégu!

Et nous nous roulions dans les plantes de thym; nous allions grappiller, soit les amandes oubliées, soit les raisins verts laissés dans les vignes; sous les chardons-rolands, nous ramassions des champignons; nous tendions des pièges aux petits oiseaux; nous cherchions dans les ravins les pétrifications qu’on nomme, dans le pays, pierres de saint Étienne; nous furetions aux grottes pour dénicher la Chèvre d’Or; nous faisions la glissade, nous escaladions, nous dégringolions, si bien que nos parents ne pouvaient nous tenir de vêtements ni de chaussures.

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