Fred Hidalgo - Jacques Brel, l'aventure commence à l'aurore

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Jacques Brel, l'aventure commence à l'aurore: краткое содержание, описание и аннотация

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L’aventure commence à l’aurore, en juillet 1974 à Anvers : Jacques Brel largue les amarres de son voilier pour un voyage au bout de la vie, jusqu’à cette « île en partance » dont il rêvait « depuis l’enfance ». Bientôt seul avec sa compagne Maddly, il traverse le Pacifique et jette l’ancre aux Marquises, à Hiva Oa dont Stevenson assurait que c’était « l’île la plus jolie et de loin l’endroit le plus inquiétant au monde »… Ce devait être une simple escale : en octobre 1978 — soixante-quinze ans après Gauguin — ce sera sa dernière demeure.
Mais entre-temps l’homme avait opéré la jonction avec son œuvre en s’illustrant par un rare altruisme, transportant par tous les temps courrier, malades et femmes enceintes à bord de son avion… Fred Hidalgo est parti sur ses traces jusqu’aux Marquises : son enquête, riche en témoignages et anecdotes, dévoile cette vie méconnue du Grand Jacques et révèle aussi les secrets de l’écriture et de l’enregistrement de son dernier album.
L’histoire d’un marin au long cours et d’un pilote au grand cœur ; l’histoire d’un homme qui tourna le dos à la gloire pour réaliser « un impossible rêve » : transformer une vie d’artiste en destinée d’exception.
Fred Hidalgo et
puis
; éditeur, il a suscité et publié nombre de livres sur la chanson, dont
et la fameuse table ronde avec Brel, Brassens et Ferré. Il anime aujourd'hui le blog « Si ça vous chante ».
. « Un récit dense, fort, émouvant, à taille humaine. »
(Rolling Stone)
« Un livre formidable sur une période mystérieuse de la vie de Brel. »
(Sophie Delassein,
) « C'est le volet qui manquait. »
(Philippe Meyer, France Inter)
Édition revue et complétée

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En l’an 2000, Jean Saucourt a participé aux fouilles du puits que Gauguin avait fait creuser au pied de sa Maison du jouir — aujourd’hui reconstituée à l’identique à son endroit initial —, l’eau douce surgissant à Atuona à faible profondeur. De son atelier du premier étage, à l’aide d’une canne à pêche, l’astucieux pécheur devant l’Éternel pouvait en remonter sans effort la gargoulette, où patientait au frais une bouteille d’absinthe ! De nouveau rebouché, mais mis en valeur, le puits fait à présent office de monument historique. Jean Saucourt : « Il était totalement obstrué lorsque nous avons mis au jour son emplacement. On y a retrouvé plein de petites choses, entre autres des bouteilles, des débris divers mais aussi des seringues et même des ampoules de morphine. »

On peut voir tout cela, à présent, au Centre culturel Paul-Gauguin, dans l’enceinte duquel on a exhumé le puits. Des objets dont l’examen permettra peut-être un jour de connaître la cause réelle de la mort du peintre, officiellement emporté par une crise cardiaque. La conséquence, sans doute, des privations de toutes sortes, de la misère dans laquelle il se débattait depuis des années, des ennuis dont l’accablaient les autorités locales, furieuses qu’il ait pris fait et cause pour les autochtones. « Le cœur souffre, le cœur est atteint », écrivait-il à son ami Daniel de Monfreid. Certes. Mais atteint aussi de syphilis, souvenir d’une lamentable nuit d’amour avant son départ pour Tahiti, il souffrait surtout de terribles ulcérations aux jambes : aux suites de la fracture ouverte subie lors d’une rixe à Concarneau, au printemps 1894 (pour s’être porté au secours de sa jeune amie javanaise, agressée à coups de pierres en raison de la couleur de sa peau), et réduite à la va-vite, s’ajoutait un eczéma d’autant plus grave qu’il n’était pas soigné, faute de moyens.

Trois mois à peine avant sa mort, il continuait de combattre l’injustice, comme en témoigne cette lettre au journaliste Charles Morice : « J’ai ici, aux Marquises, en outre des cruelles souffrances que la maladie me cause, une terrible lutte à soutenir contre administration et gendarmerie [110] Les gendarmes rédigeaient des rapports dans lesquels Gauguin était traité d’anarchiste, de fou dangereux, d’alcoolique invétéré. . Il se passe ici aux Marquises des choses monstrueuses — et tel que tu me connais, je suis à la veille d’être expulsé pour ne pas me soumettre à un gendarme, accusé de pousser à la révolte des indigènes en leur disant quels sont leurs droits. Un gendarme dit à un indigène : “Bougre de couillon !” et l’indigène qui ne parle pas français répond : “Toi, couillon !” Cet indigène me demande ce que veut dire couillon, je le lui explique, et on me conteste ce droit de le renseigner. Naturellement, cet indigène est mis en prison… »

Le 23 mars 1903, Gauguin était assigné en police correctionnelle et condamné à trois mois d’emprisonnement et à 1 000 francs d’amende. « Je viens d’être victime d’un traquenard épouvantable, annonce-t-il à Monfreid. C’est ma ruine et la destruction complète de ma santé. » Il ne regrette rien pour autant et ne veut pas s’avouer vaincu. Courant avril, il sollicite l’aide de Charles Morice pour un éventuel jugement en cour de cassation à Paris si son appel à Tahiti est rejeté. « Si nous sommes vainqueurs, la lutte aura été belle et j’aurai fait une grande œuvre aux Marquises. Beaucoup d’iniquités seront abolies, et cela vaut la peine de souffrir pour cela. Je suis par terre, mais pas encore vaincu. L’Indien qui sourit dans le supplice est-il vaincu ? » Mais à Daniel de Monfreid, quelques jours plus tard, il adresse une dernière lettre qui s’achève par ces mots : « Toutes ces préoccupations me tuent. »

« Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes, écrira un demi-siècle plus tard Léo Ferré. Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok. Rutebeuf avait faim. Villon volait pour manger. » Il aurait pu ajouter que Gauguin fut pourchassé jusqu’à la mort par les tenants de l’ordre, avant de conclure : « Tout le monde s’en fout… La lumière ne se fait que sur les tombes [111] Préface à Poète… vos papiers , 1956. Léo Ferré enregistra un texte condensé de celle-ci, en 1973, dans l’album Il n’y a plus rien . . »

Sur la fin, incapable de marcher et même de rester debout, « il pouvait voir ses jambes, rouges, tuméfiées, énormes, dont les plaies le faisaient cruellement souffrir [112] Maurice Malingue, Gauguin, Lettres à sa femme et à ses amis , Grasset, 1946. ». Des douleurs à ce point insupportables qu’il avait recours, pour tenter de les calmer, au laudanum ou à la morphine que lui fournissait, compatissant, le pasteur protestant [113] Le pasteur Vernier, qui avait étudié la médecine, était un missionnaire que Gauguin estimait et consultait de temps à autre. Début avril 1903, un mois juste avant sa mort, il lui avait fait porter ce mot : « Serait-ce abuser que de vous demander une consultation, mes lumières devenant tout à fait insuffisantes ? Je suis malade. Je ne peux plus marcher. » d’Hiva Oa (qu’on appelait alors la Dominique).

Conscient du danger, Paul avait demandé à son ami américain Varney, qui tenait le magasin où il s’approvisionnait, de l’autre côté de la rue, de conserver sa dernière seringue et ses fioles de drogue. Mais, le 7 mai 1903, endurant le martyre, il fit appeler le marchand et le supplia de lui rapporter le tout. Le lendemain vers 11 heures, le pasteur Vernier le trouva sans vie, « une jambe pendante, hors du lit, mais chaude encore »… Overdose ? « Quelqu’un remarqua plus tard — était-ce Varney ? — qu’une fiole vide reposait près des lunettes, sur la table de chevet du défunt. Du laudanum ? Quelle importance ! Personne ne le sut jamais… Personne non plus ne put s’opposer à l’autodafé exigé par monseigneur Martin. Là-bas, écrit son biographe Pierre Berruer [114] Journaliste à Ouest-France , Pierre Berruer (décédé en mai 1996) a notamment écrit une superbe biographie de Gauguin, Le Bon Dieu n’a pas d’oreilles , Plon, 1986. Il fut aussi le premier biographe de Brel à se rendre à Hiva Oa. , à quelques centaines de mètres, sur la plage où germaient des cocos, deux chevaux blancs couraient, insouciants et joyeux. »

Jean Saucourt, aujourd’hui : « Je connais quelqu’un, ici, qui dispose encore du carnet de facturation du magasin Varney, comportant la liste des produits que Gauguin achetait à crédit, avec sa signature à chaque nouvel achat ! Je l’ai vu une seule fois, et depuis il m’est impossible de convaincre la personne concernée de mettre ce carnet à la disposition du patrimoine… »

Jacques Brel, Atuona, 1977 : « Quand on va à Paris, les gens nous demandent : “Mais qu’est-ce que vous pouvez donc faire toute la journée aux Marquises ?” On vit. On est occupés toute la journée à vivre sa journée. » Un soir, à des pilotes d’Air Polynésie qu’il a invités à dîner, il précise : « Il faut du temps pour tout et on prend du temps pour tout. Par exemple, notre voiture est en panne. Comme il n’y a pas de garagiste, il faut trouver un gars qui connaît bien, qui veut bien… Il n’y a pas de station essence, on met une demi-journée pour faire le plein [115] Maddly Bamy, op. cit. . » Sans parler de la cuisine, puisqu’il prend en charge tous les repas : « Il n’y a pas de restaurant, alors je fais la cuisine… En plus, ici, c’est excitant d’essayer de faire de la bonne cuisine parce qu’il n’y a rien du tout. Les viandes congelées de Nouvelle-Zélande arrivent à Tahiti et nous sont réexpédiées par les goélettes, et les herbes sont inexistantes. J’ai apporté du persil, que j’ai planté… En ce moment, je me bats comme un fou pour l’oseille. Je voudrais pouvoir faire un saumon à l’oseille de mon jardin. J’ai déjà potassé la recette [116] Ibid . . »

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