Henri Charrière - Papillon

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Papillon: краткое содержание, описание и аннотация

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Charrière fut faussement accusé de meurtre en 1931 et condamné à perpétuité au bagne en Guyane française. Le régime là, dit « le chemin de la pourriture », était affreux. Résolu qu'il n'y appartiendrait jamais, il s'évada. Sa récompense fut d'abord un cachot inondé de la mer toutes les marées, puis un séjour à la réclusion, « la mangeuse d'hommes », où il fut puni par la quasi-famine. Mais il désira tant sa liberté que, n'importe combien de ses essais aient échoué, il tenta une évasion après l'autre.

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Les premiers jours, on nous a habillés de n’importe quoi d’usé, mais scrupuleusement propre. Maintenant, chaque fois qu’ils le peuvent, ils nous achètent une chemise neuve, un pantalon, une ceinture, une paire de pantoufles. Parmi les femmes qui s’occupent de moi, de très jeunes filles, type indien mais déjà mêlé de sang espagnol ou portugais. L’une s’appelle Tibisay, l’autre Nenita. Elles m’ont acheté une chemise, un pantalon et une paire de pantoufles qu’ils appellent « aspargate ». C’est une semelle de cuir sans talons avec, pour couvrir le pied, un tissu tressé. Seul le cou-de-pied est recouvert, les orteils sont à nu et l’étoffe va prendre le talon.

— Pas besoin de vous demander d’où vous venez. A cause de vos tatouages nous savons que vous êtes des évadés du bagne français.

Cela m’émotionne davantage. Comment ! Sachant que nous sommes des hommes condamnés pour des délits graves, évadés d’une prison dont ils connaissent par des livres ou des articles toute la sévérité, ces humbles gens trouvent naturel de nous secourir, de nous aider ? Habiller quelqu’un quand on est riche ou aisé, donner à manger à un étranger qui a faim lorsque rien ne manque à la maison pour la famille et soi-même, c’est quand même démontrer que l’on est bon. Mais, couper en deux un morceau de casave de maïs ou de manioc, genre de tourte cuite au four par eux-mêmes, alors qu’il n’y en a pas assez pour soi-même et les siens, partager le frugal repas qui sous-alimente plutôt qu’il nourrit sa propre communauté avec un étranger et en plus un fugitif de la justice, cela est admirable.

Ce matin, tout le monde, hommes et femmes sont silencieux. Ils ont l’air contrariés et soucieux. Que se passe-t-il ? Tibisay et Nenita sont près de moi. J’ai pu me raser pour la première fois depuis quinze jours. Voilà huit jours que nous sommes au milieu de ces gens qui portent leur cœur dans la main. Comme une peau très fine s’est reformée sur mes brûlures, j’ai pu me risquer à me raser. A cause de ma barbe, les femmes n’avaient qu’une idée vague de mon âge. Elles sont ravies, et me le disent naïvement, de me trouver jeune. J’ai pourtant trente-cinq ans, mais j’en parais vingt-huit ou trente. Oui, tous ces hommes et femmes hospitaliers ont des soucis pour nous, je le sens.

— Que peut-il bien se passer ? Parle, Tibisay, que se passe-t-il ?

— On attend les autorités de Güiria, un village à côté de Irapa. Ici, il n’y avait pas de « chef civil » (commissaire), et l’on ne sait pas comment, mais la police est au courant que vous êtes ici. Elle va venir.

Une grande et belle Noire vient vers moi accompagnée d’un jeune homme torse nu, pantalon blanc roulé aux genoux. Son corps d’athlète est bien proportionné. La Negrita (la Négresse) — c’est une façon caressante d’appeler les femmes de couleur très utilisée au Venezuela où il n’y a absolument pas de discrimination raciale ou religieuse — m’interpelle.

— Señor Enriquez (Monsieur Henri), la police va venir. Je ne sais pas si c’est pour vous faire du bien ou du mal. Voulez-vous aller vous cacher pendant quelque temps dans la montagne ? Mon frère peut vous conduire dans une maisonnette où personne ne pourra venir vous chercher. Entre Tibisay, Nenita et moi, tous les jours nous vous apporterons à manger et vous renseignerons sur les événements.

Emu au possible, je veux baiser la main de cette noble fille mais elle la retire et, gentiment, purement, me donne un baiser sur la joue.

Des cavaliers arrivent à fond de train. Tous portent un coupe-chou, sabre qui sert à couper la canne à sucre et qui pend comme une épée sur le côté gauche, une large ceinture pleine de balles et un énorme revolver dans un étui à droite sur la hanche. Ils mettent pied à terre. Un homme au faciès mongolique, yeux fendus d’Indien, peau cuivrée, grand et sec, d’une quarantaine d’années environ, coiffé d’un chapeau de paille de riz immense, s’avance vers nous.

— Bonjour. Je suis le « chef civil », le préfet de police.

— Bonjour, Monsieur.

— Vous, pourquoi vous n’avez pas averti que vous aviez ici cinq Cayennais évadés ? Voilà huit jours qu’ils sont ici, m’a-t-on dit. Répondez.

— C’est que nous attendions qu’ils soient capables de marcher et guéris de leurs brûlures.

— On vient les chercher pour les conduire à Güiria. Un camion doit venir plus tard.

— Café ?

— Oui, merci.

Assis en rond, tout le monde boit le café. Je regarde le préfet de police et les policiers. Ils n’ont pas l’air méchants. Ils me donnent l’impression d’obéir à des ordres supérieurs sans pour cela être d’accord avec eux.

— Vous êtes évadés du Diable ?

— Non, nous venons de Georgetown, de Guyane anglaise.

— Pourquoi vous n’y êtes pas restés ?

— La vie est dure à gagner là-bas.

En souriant, il ajoute : « Vous pensiez qu’ici vous seriez mieux qu’avec les Anglais ? »

— Oui, car nous sommes latins comme vous.

Un groupe de sept ou huit hommes s’avancent vers notre cercle. A leur tête, un homme d’une cinquantaine d’années, les cheveux blancs, de plus d’un mètre soixante-quinze, une couleur de peau chocolat très clair. Des yeux immenses, noirs, dénotant une intelligence et une force d’âme peu commune. Sa main droite est posée sur la poignée d’un coupe-chou qui pend le long de sa cuisse.

— Préfet, qu’allez-vous faire de ces hommes ?

— Je vais les conduire à la prison de Güiria.

— Pourquoi vous ne les laissez pas vivre avec nous dans nos familles ? Chacun en prendra un.

— C’est pas possible, car c’est l’ordre du gouverneur.

— Mais ils n’ont commis aucun délit sur la terre vénézuélienne.

— Je le reconnais. Malgré tout, ce sont des hommes très dangereux, car pour être condamnés au bagne français, ils ont dû commettre des délits très graves. De plus, ils sont évadés sans pièces d’identité et la police de leur pays les réclamera sûrement quand elle saura qu’ils sont au Venezuela.

— Nous voulons les garder avec nous.

— C’est pas possible, c’est l’ordre du gouverneur.

— Tout est possible. Que sait-il le gouverneur des êtres misérables ? Un homme n’est jamais perdu. Malgré tout ce qu’il a pu commettre, à un moment donné de sa vie il y a toujours une chance de le récupérer et d’en faire un homme bon et utile à la communauté. N’est-ce pas, vous autres ?

— Oui, disent en chœur hommes et femmes. Laissez-les-nous, on les aidera à se refaire une vie. En huit jours on les connaît déjà assez et ce sont certainement de braves gens.

— Des gens plus civilisés que nous les ont enfermés dans des cachots pour qu’ils ne fassent plus de mal, dit le préfet.

— Qu’appelez-vous civilisation, chef ? je demande. Vous croyez que parce que nous avons ascenseurs, avions et un train sous terre ça prouve que les Français sont plus civilisés que ces gens qui nous ont reçus et soignés ? Sachez qu’à mon humble avis il y a plus de civilisation humaine, plus de supériorité d’âme, plus de compréhension dans chaque être de cette communauté qui vit simplement dans la nature, manquant, c’est vrai, de tous les bienfaits de la civilisation mécanique. Mais s’ils n’ont pas les bénéfices du progrès, ils ont le sens de la charité chrétienne bien plus élevé que tous les prétendus civilisés du monde. Je préfère un illettré de ce hameau qu’un licencié ès lettres de la Sorbonne à Paris, si celui-ci doit avoir un jour l’âme du procureur général qui m’a fait condamner. L’un est toujours un homme, l’autre a oublié de l’être.

— Je vous comprends. Toutefois je ne suis qu’un instrument. Voilà le camion qui arrive. Je vous en prie, aidez-moi par votre attitude à ce que les choses se passent sans incident.

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